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1 [ABUSÉ EN COURT (L')]. Labuze en court. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit petit in-4 (205 x 160 mm), 16 feuillets non chiffrés, chagrin bordeaux, double filet à froid, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
800/1 000 €
COPIE MANUSCRITE À L'ENCRE BRUNE, SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, d'une partie de l'incunable imprimé à Lyon vers 1485 (cf. Bechtel, A-23). Y sont notamment reproduits à main levée les 11 superbes bois qui ont assuré la renommée de cette édition lyonnaise.
Composé de manière anonyme en vers et en prose, L'Abusé en cour est un roman satirique et moral dépeignant les misères de la cour et se présente comme un dialogue entre Xxxxxxxx et un vieillard réduit à la mendicité sur le parvis d'une église. Ce livre moralisateur connut un grand succès à la fin du XVe siècle, mais, au XVIe siècle, le goût des allégories se perdit. Xxxxxxxx se moqua de l'ouvrage et l'inscrivit dans le catalogue imaginaire et grotesque de la bibliothèque Saint-Victor.
L'édition lyonnaise publiée vers 1485 est considérée comme l'un des plus beaux incunables français, à la fois par sa qualité typographique et par son illustration.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé figure sur le dernier feuillet, accompagné du numéro d’ordre XVI. Légères rousseurs marginales.
2 ABUSÉ EN COURT (L’). — L'Abuzé en court. Le doctrinal du temps present. Lyon, Association Xxxxxxxxx xx Xxx, Xxxxxx Xxxxxxxx, 1925. In-4, demi-basane fauve, dos lisse, non rogné, couverture (Reliure moderne).
50/60 €
Reproduction en fac-similé du texte et des 21 gravures sur bois qui illustrent les éditions lyonnaises de L'Abusé en court (cf. Xxxxxxx, A-23), et du Doctrinal du temps présent du poète Xxxxxx Xxxxxxxx (cf. Bechtel, M-319).
Elle est accompagnée de notices rédigées par X. Xxxx. Tirage à 50 exemplaires sur vélin de Montgolfier.
Premier plat de couverture taché, plats gauchis.
0 XXXXX (Xxxxxx d'). Cōcordātia astronomie cū theologia Cōcordātia astronomie cū hystorica narratione. Et elucidariū duo[rum] precedentium. [Au colophon] : Augsbourg, Xxxxxx Xxxxxxx, 2 janvier 1490. In-4, maroquin brun estampé à froid sur ais, jeu de filets en encadrement autour d'un panneau central orné de cinq roulettes verticales à motifs de rinceaux, dos orné, tranches bleues (Reliure pastiche moderne).
4 000/5 000 €
CIBN, A-264. — Xxxxxxx Xxxxxx, Xxxxxx books, n°28. — Goff, A-471. — GW, M31932. — Hain, n°834.
— Pellechet, n°547. — Xxxxxxxxx, xx0000.
ÉDITION PRINCEPS de ce traité de Xxxxxx x'Xxxxx (Xxxxxx xx Xxxxxxx en latin), théologien et philosophe né à Compiègne en 1351 et mort en 1420 à Avignon, chancelier de l'université de Paris et évêque de Cambrai.
L'auteur, qui le composa en 1414 à Toul, y étudie notamment les rapports de l'astronomie avec la théologie et l'histoire.
La seule autre édition incunable signalée de ce livre, Venise, 1494, ne semble pas exister.
Belle impression en caractères gothiques à 39 lignes à la page, agrémentée de lettrines ornées sur fond noir.
L'illustration comprend un grand bois au verso du titre, montrant un astronome et un théologien sous les planètes, et 4 cartes schématiques du ciel avec la position des étoiles.
Au dernier feuillet se trouve la superbe marque typographique de Ratdolt, imprimée en rouge et noir avec la figure d'Hercule étouffant deux serpents dans l'écu central. Celle-ci constitue l'un des premiers exemples d'impression en deux couleurs.
Ancienne inscription à la plume au titre et sous le colophon.
Bel exemplaire, bien relié dans le goût du XVIe siècle, provenant de la bibliothèque Xxxxxxx Xxx xxx Xxxx (Monaco, 1985, n°3).
4 XXXXXXXX XXXXXX (Saint). Phia. d. Xxxxxxx. M. [Philosophia pauperum]. [Au colophon] : Xxxxxxx, Xxxxxxxx xx Xxxxxxxx, 13 juin 1493. In-4, maroquin chaudron janséniste, emblème doré sur les plats, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Andrieux).
4 000/5 000 €
CIBN, A-165. — Goff, A-297. — GW, n°712. — Hain, n°505. — Pellechet, n°324. — Xxxxxx, Printing at Brescia in the fifteenth century, n°167.
Belle et très rare édition incunable de ce livre scientifique, publiée à Brescia par Xxxxxxxx xx Xxxxxxxx, prêtre et typographe actif dans la ville de 1489 à 1500 environ. Ce dernier, dont on sait peu de choses, en fit paraître une première trois ans plus tôt. Ses impressions sont rares.
Imprimée en caractères romains, avec de jolies lettrines sur fond noir, l'édition est particulièrement remarquable pour ses 2 superbes grandes figures gravées sur bois. La première, qui se trouve sur le titre, est une figure allégorique dont le sujet principal montre une femme enfermée dans un cercle qui symbolise le cosmos, bras tendus et paumes ouvertes, et faisant tenir en lévitation à hauteur de son abdomen le globe terrestre. Cette gravure singulière, dont le raccourci des bras est assez bien réussi, apparaît ici pour la première fois. Elle fut copiée pour l'édition vénitienne du même livre en 1496 (cf. Essling, n°894).
La seconde gravure montre une tête d'homme vue de profil sur fond noir, avec la représentation des trois ventricules cérébraux. Elle a été copiée sur celle qui orne l'édition parue chez Farfengo en 1490, mais a été rognée d'une vingtaine de millimètres en pied.
Outre ces deux figures, l'édition contient encore un diagramme et une figure sur la classification des vents. Notons que le titre courant du feuillet e7 est inversé.
Le Philosophia pauperum, initialement publié vers 1480 à Toulouse, renferme divers traités du théologien, philosophe et physicien xxxxx Xxxxxx Xx Xxxxx (1206-1280) : le Phisicorum, le De celo & mundo, le De elementis, le Methaurorum, et le De anima. Dans cette édition, ceux-ci sont suivis du De regimine principium de Xxxxxx Xxxxxxx et le De virtute intellectiva de l'auteur.
Superbe exemplaire provenant de la bibliothèque Xxxxxxxx, relié à son emblème (1885, n°430).
Suite au lavage de l'exemplaire, les anciennes annotations marginales à la plume sont pratiquement effacées.
5 [XXXXXXX (Xxxxxxxx)]. Super arboribus consanguinitatis et affinitatis et cognatiotis spiritualis. [Au colophon] : Xxxxxxxxx, Xxxxxxxxx Xxxxxxxxx, s.d. [vers 1474-1477]. In-folio, 10 feuillets non chiffrés, maroquin chaudron, triple encadrement de filets dorés et à froid, fleuron doré aux angles, dos orné avec titre en long, deux filets intérieurs, tranches dorées (Riviere & Son).
4 000/5 000 €
Copinger, n°431. — GW, n°1685. — Xxxxxxxxx, xx0000.
Rarissime édition incunable imprimée en caractères gothiques à 34 lignes, l'une des nombreuses sorties des presses de Xxxxxxxxx Xxxxxxxxx à Nuremberg, qui en imprima une quinzaine entre le début des années 1470 et 1488.
Elle est ornée de 2 grandes figures sur bois à pleine page représentant l'arbre de consanguinité (f. 4v°) et l'arbre d'affinité (f. 8).
Ce fameux texte sur la filiation fut composé par Xxxxxxxx Xxxxxxx (c. 1250-1348), jurisconsulte italien qui professa le droit canonique à Padoue, Pise et Bologne. Il explique les liens de parenté entre les grands- parents, les parents, les enfants, les degrés de cousinage et présente des cas où le mariage est interdit. Son succès fut considérable au XVe siècle, surtout en Allemagne, comme l'atteste la cinquantaine d'éditions parues jusqu'en 1500.
Superbe exemplaire, à très grandes marges et rubriqué. Il est enrichi d'un onzième feuillet, représentant l'arbre de la connaissance spirituelle, probablement copié à la plume au XVIe siècle sur celui qui se trouve dans une édition datée de 1477 donnée par Xxxxxxxxx.
Des bibliothèques Xxxxxx Xxxxxxxx, Xxxx, Xxxxxx Xxxxxx (1989, n°7), avec leurs ex-libris.
Le quatrième feuillet, qui porte le bois illustrant l’arbre de consanguinité, est replié sur le bord extérieur. Charnières restaurées.
6 ANGELUS DE CLAVASIO. Xxxxx Xxxxxxxx de casibus conscientie. [Au colophon] : Strasbourg, Xxxxxx Xxxxx, [31 octobre] 1489. In-folio, demi-peau de truie estampée à froid sur ais, jeux de filets et décor de fers losangés représentant des fleurs et des phylactères portant le prénom XXXXXX, dos à trois gros nerfs, un fermoir métallique sur deux, tranches lisses (Reliure du XVIe siècle).
4 000/5 000 €
Goff, A-719. — GW, n°1929. — HC, n°5388. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxxxxxx, n°682.
Première édition strasbourgeoise, avec les additions de Xxxxxxxx Xxxxxxxx, imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes. Sortie des presses de Xxxxxx Xxxxx, elle sera suivie de trois autres éditions locales en 1491, 1495 et 1498.
La Xxxxx Xxxxxxxx, ou Somme Angélique, est l'œuvre principale d'Xxxxxx Xxxxxxxx (c. 1410-1495), dit Xxxxxxx xx Xxxxxxxx, moine franciscain originaire de Chivasso dans le Piémont. Paru pour la première fois, semble-t-il, à Venise en 1476, cet important ouvrage de théologie regroupe et examine tous les péchés imaginables : l'adultère, la calomnie, le concubinage, le maléfice, l'enlèvement des vierges, l'hypocrisie, la simonie, etc.
Quelques annotations manuscrites anciennes. Le feuillet 365 est rubriqué, mais fait bien partie de l’exemplaire.
Exemplaire bien conservé dans une reliure estampée du XVIe siècle. Le titre se lit, un peu effacé, sur la tranche.
On a collé, sur le titre et au verso du deuxième feuillet, deux petites vignettes gravées sur bois du XVIe siècle représentant Xxxxx bénissant et le Christ en majesté.
Mouillure marginale aux 50 premiers feuillets. Légères rousseurs éparses, trou marginal au feuillet 266. Manque une attache, un mors fendu sur environ 5 cm.
7 XXXXXXXXX XXXXXXXXXXX. Jesus. In hoc volumine continentur infrascripti tractatus. […] trialogus super evangelio de duobus discipulis euntibus in emaus. [Au colophon] : Venise, Xxxxxx Xxxxxxx xx Xxxxx [pour Xxxxxxxxxx Xxxxxx], 6 mai 1495 [= 26 avril 1495]. In-8, maroquin citron, décor losange- rectangle orné de deux filets dorés, le losange dessiné par un listel noir mosaïqué portant (sur le premier plat) le nom de l'auteur et la date de l'édition en capitales dorées, dos orné, pièce de titre noire, filet et roulette intérieurs, doublure et gardes de soie crème, tranches dorées (Reliure moderne).
1 500/2 000 €
CIBN, A-464. — Essling, n°838. — GW, n°2203. — HC, n°1274. — Pellechet, n°899. — Xxxxxxx, n°5498.
Édition incunable vénitienne du Trialogus de saint Antonin (1389-1459), archevêque florentin fondateur du couvent dominicain de Saint-Marc à Florence. C'est l'une des deux seules éditions incunables répertoriées par les bibliographes ; celle publiée à Florence en 1480, mentionnée par Xxxx (n°1273), n'a jamais été localisée et n'existe probablement pas.
Imprimée en lettres bâtardes sur deux colonnes, à 36 lignes, l'édition est ornée d'une belle figure gravée au trait (70 x 70 mm) montrant Xxxxx et les pèlerins d'Emmaüs, ainsi qu'un petit bois représentant un évêque nimbé de rayons (au feuillet a3), répété à trois autres reprises.
Le titre, orné de la marque du lis xxxxxxxxx xx Xxxxxx, et les douze premières lignes du texte sont imprimés en rouge. À la fin du volume, figure la grande marque typographique sur fond noir de Xxxxxx Xxxxxxx.
Le Trialogus est un commentaire des prophéties messianiques et se présente sous la forme d'un dialogue entre un pèlerin (Jésus-Christ) et Xxxxxxxx et Xxxxx, les deux disciples que Xxxxx rencontra au retour de Jérusalem sur le chemin d'Xxxxxx.
L'édition réunit en outre des textes de Xxxxxxxxxx xx Xxxxxxxxxxxxx, de Xxxxxxxx xx Xxxxxxx, de Xxxxxxx xx Xxxxxxxxx, d'Xxxxxxxxx xx Xxxxxxx, du Pseudo Xxxxxxxx Xxxxxx et de Xxxxxxxxxx : ceux du célèbre prédicateur ferrarais, les Regule que ad omnes religiosos penitent et Oratio vel psalmus, occupent les cinq derniers feuillets.
Inscription ancienne Ego scribo en pied du f. h4. Mouillures marginales à quelques feuillets. Dos passé.
8 APPOCALIPSIS. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit in-folio (305 x 225 mm), 52 feuillets non chiffrés, chagrin bleu foncé, double filet et bordure à motifs de rinceaux en encadrement, petit fleuron doré aux angles, dentelle dorée intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
1 500/2 000 €
TRÈS BELLE COPIE FIGURÉE À L'ENCRE SÉPIA SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, d'une parfaite exécution, de l'édition xylographique imprimée aux Pays-Bas vers 1465-1470 (cf. CIBN, AA-3). Elle reproduit les 50 saisissantes planches du xylographe original.
L’importance et la qualité de ce manuscrit incite à le rapprocher des plus belles productions de Xxxxxxxxxx, le calligraphe du XVIIIe siècle qui réalisa quelques copies des monuments xylographiques pour de grands amateurs tels que l’abbé Xxxxx, Xxxx ou Pâris.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) figure sur le dernier feuillet, accompagné du numéro d’ordre
XIIII.
9 ARS MORIENDI. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit in-folio (290 x 205 mm), 26 feuillets non chiffrés, chagrin brun, double filet et bordure à motifs de rinceaux en encadrement, petit fleuron aux angles, dentelle dorée intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
1 500/2 000 €
TRÈS BELLE COPIE FIGURÉE À L'ENCRE BRUNE ET ROUGE SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, d'une parfaite exécution,
d'une édition xylographique publiée en Allemagne rhénane ou dans les Pays-Bas vers 1470.
Elle reproduit le titre, sur une ligne, les 13 planches de texte et les 11 grandes et remarquables figures montrant un malade alité, dont l’âme est l’enjeu du Bien et du Mal. Il est sollicité par des anges qui lui promettent le paradis : Sis firmus (tiens bon), l’encouragent-ils ; ou dans une autre scène, par des démons ricaneurs qui l’entraînent vers l’enfer : Xxxxxxxx factus est (il est bon pour l’enfer). Tous concourent au désespoir du pécheur, les uns en rappellant les souvenirs de ses innombrables fautes, les autres en agitant les dernières tentations qui pourraient le précipiter dans les enfers.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7), avec les initiales g. j. b. et le numéro d’ordre XI, figure sur le dernier feuillet.
00 XXX XXXX XXXXXXXX. Reproduction photographique de l'édition xylographique du XVe siècle. Notice par Xxxxxxxx Xxxxxxx. Paris, Delarue, [vers 1890]. Grand in-4, bradel cartonnage papier marbré, dos lisse, couverture (Ateliers Laurenchet).
200/300 €
Xxxxx réimpression de ce célèbre livre de piété connu sous le nom d'Art de bien mourir, composé au début des années 1400 et attribué à Xxxxxxx xx Xxxxxxxx, évêque de Worms. Elle a été établie d'après une édition xylographique du XVe siècle, dont elle reproduit les 24 pages, qui contiennent 11 extraordinaires planches à pleine page.
Tirage à petit nombre sur papier vergé.
11 ARS NOTARIATUS. — (A)Rs notariatus. S.l.n.d. [Paris ?, vers 1485-1490 ?]. In-4, vélin rigide (Reliure vers 1865).
3 000/4 000 €
SEUL EXEMPLAIRE CONNU, SEMBLE-T-IL, DE CETTE ÉDITION INCUNABLE proche de celle attribuée à l'imprimeur parisien Xxxxxx Xxxxx et datée aux alentours de 1485-1490 (cf. XX, xx0000, et Pellechet, n°1362).
L'édition comporte 16 feuillets imprimés en caractères gothiques, à 24 lignes à la page. Le titre, sur une seule ligne au milieu de la page blanche, est orné d’une grande initiale A xylographique à cadeaux.
Le dernier feuillet est occupé par une table.
Les éditions incunables de ce formulaire destiné aux notaires sont fort rares.
Exemplaire grand de marges et rubriqué, avec de jolis bouts de lignes torsadés à la table.
Anciennes inscriptions à la plume au verso du dernier feuillet. Petit cachet à l'encre bleue et portant le monogramme GV sur le contreplat inférieur.
Des bibliothèques des bibliophiles normands Xxxxxxx Xxxxxx et Xxxxxx Xxxxxx, avec leurs ex-libris gravés. Sur un feuillet de garde, on lit cette curieuse remarque : Acheté en juin 1863 à une vente anonyme faite par l’entremise de Mr Xxxxxx libraire (et évidemment pour son compte personnel).
Feuillets salis, petites galeries de vers dans la marge intérieure du dernier feuillet. Marge intérieure du titre et de deux feuillets renforcée.
12 XXXXXXXX (Saint). Xxxxxxx Xxxxxxxxx opuscula plurima. [Au colophon] : Strasbourg, Xxxxxx Xxxxx, 11 août 1491. In-folio, peau de truie estampée à froid sur ais, encadrement constitué de trois filets se croisant aux angles, panneau central compartimenté en trois colonnes, chacune d'elles ornée de fleurons variés, en forme de rinceaux, de losanges ou de médailles, fermoirs métalliques, dos à nerfs, chemise et étui (Reliure allemande de l'époque).
2 000/3 000 €
CIBN, A-672. — HC, n°1950. — Goff, A-1221. — GW, n°2868. — Xxxxxxxxx, xx0000.
Édition incunable strasbourgeoise, l'une des deux publiées par Xxxxxx Xxxxx, imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, à 49 lignes.
Elle renferme l'essentiel de l'œuvre de xxxxx Xxxxxxxx, c'est-à-dire les Meditationes, les Soliloquia, ainsi que divers opuscules écrits par le défenseur du christianisme. En revanche, elle ne contient pas son De civitate deis, que l'on ne trouve pas non plus dans l'autre édition donnée par Xxxxx le 20 mars 1489.
Exemplaire rubriqué et conservé dans sa reliure originelle en peau de truie décorée, qui pourrait avoir été exécutée par les moines de l'abbaye cistercienne de Bronnbach, près de Würzburg, sur le Main.
L'ex-libris manuscrit de la bibliothèque de l'abbatiale figure sur la page de titre et l'un des fers apposés sur la reliure, représentant un aigle dans un médaillon, de même que les feuillets de parchemin manuscrits du XIVe siècle faisant office de doublure, confirment la facture germanique de la reliure.
Au verso du titre a été collé un bois incunable extrait de la Chronique de Nuremberg, montrant l'empereur romain Xxxxxxx XX.
Ex-libris manuscrit sur le titre, Xxxxxxxx Xxxxxxxxxxx 1573, et inscription latine à la plume au verso. De la bibliothèque du xxxxx Xxxxx xx Xxxxxxxx-Xxxxxxx (1833-1925).
Manquent xxx xxx feuillets du cahier H, le texte copié à l’époque de la reliure sur 10 feuillets à deux colonnes et rubriqués. Quelques légères rousseurs, petites taches sur le titre. Taches d'encre brune aux feuillets g3v°- g4r°. Reliure un peu frottée, petit manque à la coiffe supérieure.
13 XXXXXXX (Xxxxxxxxxx). Aphorismi compunctionis theologicales. Xxxxxxxxx Xxxxxxx : artiū et medicīa[rum] doctoris &c. […]. [Au colophon] : Strasbourg, Xxxxxxxx Xxxxxxxxx, janvier 1497. In-4, maroquin noir, double encadrement de filets à froid, fleuron doré aux angles, dos orné, tranches bleues (Reliure moderne).
4 000/5 000 €
CIBN, B-29. — Goff, B-36. — GW, n°3211. — HC, n°2270. — Kristeller, n°77. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxxxxxx, n°477. — Xxxxxxxxx, n°3400.
UNIQUE ÉDITION INCUNABLE de ce livre de dévotion du physicien Xxxxxxxxxx Xxxxxxx. Elle est imprimée en caractères gothiques pour les titres de chapitre et en caractères romains pour le reste du texte.
Elle est illustrée de 10 belles gravures sur bois, dont celle qui montre le roi Xxxxx en prière se répète cinq fois. Les autres figures représentent l'auteur en prière, le lavement des pieds par Xxxxx-Xxxxxxxxx, la parabole du mauvais riche et du pauvre Xxxxxx, la Transfiguration et la Résurrection des corps. Toutes sont l'œuvre de l'artiste qui illustra le Xxxxxxx xxxx chez le même éditeur l'année précédente.
Exemplaire très soigneusement rubriqué, avec une grande initiale rouge R à visage grotesque à l’encre bleue au feuillet a2.
Anciennement conservé en cartonnage, il provient des bibliothèques Xxxxxxx X. Xxxxxxxxxx (1955, n°3) et Xxxx Xxxxxxxxxxx (0000, n°53).
Trou de ver traversant les deux premiers cahiers et supprimant certaines lettres. Mouchetis d'encre au titre, légères rousseurs au verso de celui-ci. Petit manque angulaire au feuillet h3.
14 BIBLE DE GUTENBERG. — Un feuillet original de la Bible latine à 42 lignes. [Xxxxxxx, Xxxxxxxx Xxxxxxxxx, entre 1452-1454/1455]. Monté dans un album in-folio (environ 390 x 285 mm), maroquin bleu, titre doré sur le premier plat (Stikeman & C°).
20 000/30 000 €
BMC, I, 17. — CIBN, B-361. — GW, n°4201. — Xxxx, xx0000. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxx Xxxxxxx,
Gutenberg et l'invention de l'imprimerie, 1992.
PRÉCIEUSE RELIQUE DE LA PREMIÈRE ET CÉLÈBRE BIBLE LATINE DE GUTENBERG, dite à 42 lignes ou encore B 42.
Feuillet imprimé recto et verso sur deux colonnes en caractères gothiques textura, à 42 lignes à la page.
Le papier, vergé, porte le filigrane de l'un des trois papiers importés de l'Italie du Nord (plus précisément du Piémont, moulins près de Caselle) et utilisés par Gutenberg : il s'agit ici du filigrane représentant une tête de taureau surmontée d'une étoile.
Le feuillet est rubriqué en rouge, avec une petite initiale E peinte en bleu au verso.
Ce fragment est le feuillet 257 de l'Ancien Testament et comprend une partie du livre IV d'Esdras (Esdrae) : son texte correspond à la fin du verset 6 (et volavit sup eū.) et aux versets 7 à 58 du chapitre XIII, et aux versets 1 à 13 et au début du verset 14 (et dimitte abs te mortales) du chapitre XIV.
Rappelons que c'est au milieu du XVe siècle que Xxxxxxxx Xxxxxxxxx, né peu avant 1400 à Mayence et mort dans cette ville en 1468, inventa la typographie, c'est-à-dire l'impression au moyen de caractères en métal coulé, mobiles et réutilisables. Sa Bible à 42 lignes est le premier grand livre imprimé au moyen de ces caractères. Elle est considérée comme l'un des plus beaux livres jamais sortis d'une presse et comme un monument de l'histoire du livre en Occident. On estime son tirage entre 180 et 200 exemplaires, dont une petite partie fut imprimée sur vélin.
Actuellement, 49 exemplaires, complets ou incomplets, ont survécu.
Xxxxxxx Xxxxx, libraire de New York et possesseur d'un fragment d’une Bible de Xxxxxxxxx, avait décidé au début du XXe siècle de vendre chaque feuillet, présenté dans un portfolio de maroquin. Chacun d'entre eux est accompagné d'une introduction : A Noble fragment being a leaf of the Gutenberg Bible 1450-1455. With a bibliographical essay by X. Xxxxxx Xxxxxx.
Le recto du feuillet est légèrement roussi. Petite trace de pliure à l'angle inférieur.
15 BIBLIA PAUPERUM. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit in-folio (305 x 225 mm), 42 feuillets non chiffrés, chagrin bordeaux, double filet et bordure à motifs de rinceaux en encadrement, petit fleuron aux angles, dentelle dorée intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
1 500/2 000 €
SUPERBE COPIE FIGURÉE À L'ENCRE SÉPIA SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, d'une parfaite exécution, de l'édition xylographique imprimée aux Pays-Bas vers 1460 (cf. CIBN, BB-3). Elle reproduit les 40 superbes planches de la Bible des pauvres, l'un des livres xylographiques les plus célèbres.
Toutes présentent une structure identique, où se juxtaposent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament.
L’importance et la qualité de ce manuscrit incitent à le rapprocher des plus belles productions de Xxxxxxxxxx, le calligraphe du XVIIIe siècle qui réalisa quelques copies des monuments xylographiques pour de grands amateurs tels que l’abbé Xxxxx, Xxxx ou Pâris.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) figure sur le dernier feuillet, accompagnée du numéro d’ordre
XII.
16 BOCCACE. [De claris mulieribus]. S.l.n.d. [au colophon, f. L3r°] : Xxxxxxx, Xxxxxx xxx xxx Xxxxxxxxxxx, 1487. In-folio, maroquin rouge, double filet et bordure ornementée à froid, petit fleuron doré aux angles, dos à cinq nerfs orné de caissons à froid, dentelle intérieure, tranches dorées, étui (Ateliers Laurenchet).
15 000/20 000 €
CIBN, B-515. — Goff, B-718. — XX, xx0000. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxxxxxx Xxxxxx, Xxxxxx books,
n°77.
Précieuse édition incunable illustrée.
Il s'agit de la troisième édition latine, après celle publiée en 1473 à Ulm, par Xxxxxx Xxxxxx, et celle donnée à Strasbourg par Xxxxx Xxxxxx vers 1474-1475.
Imprimée en caractères gothiques et sortie des presses de Xxxxxx xxx xxx Xxxxxxxxxxx, l'un des grands imprimeurs de Louvain, elle est la seule édition incunable de ce livre à avoir été publiée dans les anciens Pays-Bas.
Le De claris mulieribus, que l'on pourrait traduire par Des femmes illustres, composée par Xxxxxxx vers 1361-1362, constitue la première collection de biographies féminines dans la littérature occidentale. L'auteur, inspiré par la lecture du De viris illustribus (Des hommes illustres) de Xxxxxxxxx, y décrit la vie de nombreuses femmes remarquables depuis l'Antiquité.
L'illustration se compose de 76 bois gravés, mesurant environ 100 x 80 mm, qui représentent, à travers des scènes curieuses, parfois sanglantes, voire sadiques, la vie mouvementée de ces femmes marquantes. Copiés sur ceux de l'édition princeps de Xxxxxx Xxxxxx, ils sont l'œuvre d'un artiste que l'on désigne sous le nom de The Brussels Woodcutter, actif entre 1484 et 1490 (cf. Xxxxxx, The Woodcutters of the Netherlands in the fifteenth century, pp. 127-130).
Cette belle édition de Louvain est fort rare. On n’en connaît qu'une trentaine d'exemplaires conservés dans les fonds publics : un seul d'entre eux est conservé en France, il se trouve à Paris, dans la Réserve des livres rares de la Bibliothèque nationale.
Le titre de l'ouvrage a été inscrit à la plume sur le premier feuillet A1, qui est blanc. On y lit aussi cette inscription manuscrite : Xxx Xxxxxxxx. Ex-libris manuscrit daté 1489, d'un certain Xxxxxxx Xxxxxxxx, curé de Saint-Quentin, dans le diocèse de Cambrai, apposé à la fin du feuillet L5.
Exemplaire anciennement rubriqué en rouge et bleu, avec les figures en coloris postérieur. De la bibliothèque Xxxx Xxxxxxxxxxx, avec son ex-libris gravé par Xxxxx.
Les feuillets K3 et K4 sont d’habiles fac-similés. Le sexe des trois femmes sur la figure du feuillet A4 a été anciennement maculé. Petit trou supprimant une lettre au feuillet H3, quelques traces de salissures ; déchirure réparée en pied du feuillet B1, masquant la signature de celui-ci. Petite réparation de papier aux feuillets E5 et K6, feuillet E4 réemmargé en tête avec atteinte au cadre d'un bois.
17 XXXXXXXXX (Xxxxxxxx). De Institutis cenobiorum Origīe causis et remediis vitiorum Collationib[us] patrum. [Au colophon] : Bâle, [Xxxxxxxx xx Xxxxxxxx], 1485. 2 parties en un volume in-folio, peau de truie estampée à froid sur ais, double encadrement de filets se croisant aux angles orné de petits fers et de fleurons, panneau central à compartiments losangés, fermoirs en métal ciselé, trace de chaîne au second plat, dos à quatre nerfs, traces de teinte brune sur les tranches (Reliure de l'époque).
5 000/6 000 €
CIBN, C-127. — GW, n°6160. — HC, n°4562. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxxxxxx, n°7567. — Xxxxxxxxx, n°3676.
Première édition complète de l'œuvre doctrinale de Xxxx Xxxxxxx.
Imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, elle est ornée d'une remarquable figure sur bois (115 x 60 mm) représentant la conversion de saint Paul sur le chemin de Damas. Selon un catalogue de la librairie Gilhofer & Ranschburg à Vienne (cat. n°200, n°22a), la facture germanique de cette gravure serait du même style que celle de certains des bois qui illustrent le Spiegel menchlicher Behältnis paru à Bâle chez Richel en 1476.
L'ermite Xxxx Xxxxxxx (IVe-Ve siècles), né sur les rives de la Mer Noire, visita l'Égypte en compagnie de son disciple Germanus et passa plusieurs années parmi les Pères du Désert. Il se rendit ensuite à Marseille, où il fonda l'abbaye Saint-Victor. Vers 420-430, à la demande de Xxxxxx, évêque d'Apt, il rédigea deux traités qui deviendront importants pour l'histoire et l'influence du monachisme en Occident : le De institutis coenobiorum (les Institutions cénobitiques) et les Collationes (les Conférences).
Dans le premier, Xxxxxxx énonce en douze livres les règles de la vie monastique et examine les principaux vices contre lesquels les moines doivent lutter. Le second comprend vingt-quatre conférences qui expliquent, sous la forme de dialogues avec les pieux pères de l'Église, la vie des saints.
Cette rare édition incunable renferme le De institutis coenobiorum, qui paraît pour la première fois, et les
Collationes, déjà publiées à Bruxelles chez les frères de la Vie commune, vers 1476-1478.
Exemplaire rubriqué, orné de 6 grandes lettrines à décor filigrané et à antennes, peintes en rouge, en bleu et en brun. On y a ajouté, à la suite du texte de Xxxx Xxxxxxx, une table des noms hébraïques de la Bible latine que Xxxxxxxx xx Xxxxxxxx avait publiée en 1479 (34 feuillets).
Ex-libris manuscrit ancien sur le titre.
Des bibliothèques du baron Xxxxxxxx (II, 1923, n°634) et Xxxx Xxxxxxxxxx (1997, n°5).
Reliure un peu déformée, les premiers cahiers replacés, doublure et gardes renouvelées. Premier plat foncé, manque une attache de fermoir, accroc à la coiffe supérieure.
18 DANSE MACABRE. (I)Cy est la danse macabre toute hystoriee & augmētee de nouveaulx personnaiges avec pluseurs [sic] dis moraulx en latin et francoys q[ui] sont enseignemens de vien vivre pour bien mourir.
S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit in-folio (285 x 205 mm), 32 feuillets non chiffrés, chagrin brun, double filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
1 500/2 000 €
TRÈS BELLE COPIE FIGURÉE À L'ENCRE BRUNE SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, d'une remarquable exécution, d'une des premières éditions incunables imprimées à Paris par Xxxxx Xxxxxxxx.
Elle reproduit la Danse des hommes, qui se compose de 25 grands bois, l’Acteur dans son cabinet de travail, 22 bois pour la danse et 2 pour le dialogue Les trois morts et les trois vifs, mais ne contient pas les textes ni les cycles iconographiques de la Danse des femmes et du Débat d'un corps et d'une âme.
Dans un texte en vers écrit sur deux colonnes, les personnages de la société dans son entier (le pape, le roi, le cardinal, le chevalier, le mendiant, etc.) dialoguent avec la mort, démontrant la vanité du monde.
L’importance et la qualité de ce manuscrit incitent à le rapprocher des plus belles productions de Xxxxxxxxxx, le calligraphe du XVIIIe siècle qui réalisa quelques copies des monuments xylographiques pour de grands amateurs tels que l’abbé Xxxxx, Xxxx ou Pâris.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé figure sur le dernier feuillet, avec le numéro d’ordre XVII (cf. p.7).
19 DANSE MACABRE (La) composée par Xxxxxxx Xxxxx Xxxxxx. 1425. Xxxxx, Xxxx Xxxxxx, 0000. In-4, bradel cartonnage papier marbré noir (Reliure moderne).
Bechtel, D-60.
200/300 €
Reproduction tirée à petit nombre et en caractères gothiques, établie à partir de deux manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
Elle est ornée de 17 jolies gravures sur bois, copiées sur les originaux.
20 DANSE MACABRE.— Cy est la danse macabre des fēmes toute hystoriee & augmētee de nouveaulx personnaiges avec pluseurs [sic] dis moraulx en latin et francoys q[ui] sont enseignemens de bien vivre pour bien mourir. [Paris, Union latine, début du XXe siècle]. In-folio cartonnage toile beige, décor de fers et roulettes sur le premier plat estampé en brun (Reliure de l’éditeur).
150/200 €
Reproduction de l’édition de Xxxxx Xxxxxxxx de 1491, quatrième depuis celle de 1486, de ce monument du livre, d’après l’exemplaire de la Bibliothèque nationale de France (Bechtel B-37).
L’édition comprend la Danse des hommes, Les trois morts et les trois vifs, la Danse des femmes et le Débat d’un corps et d’une âme.
21 DIALOGUS CREATURARUM. — (D)Estructorium vitio[rum] ex similitusdinum creatura[rum] exēplo[rum] appropriatione per modū dyalogi […]. S.l.n.n. [Genève, Xxxx Xxxxx], 1500. In-folio, basane fauve, grand décor de rinceaux et de fleurons alternés à froid sur les plats, dos à nerfs, traces de lacets (Reliure de l'époque).
15 000/20 000 €
CIBN, D-88. — GW, n°M22256. — Xxxx, xx0000. — Lökkös, n°98. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxxxxxx, n°7818.
PRESTIGIEUSE ÉDITION INCUNABLE DU DIALOGUS CREATURARUM MORALISATUS, L'UN DES TROIS GRANDS LIVRES DE FABLES PUBLIÉS AU XVE SIÈCLE AVEC CEUX D’ÉSOPE ET DE BIDPAI. Sortie des presses de Xxxx Xxxxx, imprimeur né à Rouen et établi à Genève dès 1497, c'est l'une des plus belles réalisations de l'imprimerie genevoise au XVe siècle.
Son impression en caractères gothiques à longues lignes est harmonieusement complétée par de belles initiales ornées provenant de plusieurs alphabets, en particulier celui de l'alphabet fleuri qui avait été cédé à l'imprimeur par son confrère de Genève, Xxxxx Xxxxx.
L'illustration est composée d'environ 120 gravures sur bois qui mettent en scène divers animaux ; celles-ci, très expressives, soulignent encore le caractère nettement satirique des dialogues. Au verso du titre, une gravure à pleine page représente un clerc qui copie un ouvrage dans son cabinet de travail, entouré de plusieurs personnages ; figurant souvent dans les impressions de Xxxxx, elle fut utilisée pour la première fois par l'éditeur dans le Fasciculus temporum en xxxxxxxx de 1495.
La grande marque typographique de Belot orne le dernier feuillet.
Écrit au XIVe siècle par une plume anonyme dans le nord de l'Italie (la ville de Milan est souvent avancée), le Dialogue des créatures est attribué à Xxxxxxx xx Xxxxxxx ou au médecin Xxxxx xx Xxxxxxx. L'ouvrage a été publié pour la première fois en 1480 à Gouda, par Xxxxxx Xxxxx, et fut traduit en langue française peu de temps après sa parution.
L’ouvrage est constitué de 122 dialogues (ou fables) qui renferment un certain nombre d'apologues signalant des merveilles de la nature et mettant en scène des animaux. Recherché pour son iconographie, le Dialogue fut en outre une importante source d'inspiration pour les fabulistes de l'époque moderne tel Xxxx xx Xx Xxxxxxxx.
Exemplaire conservé dans sa reliure de l'époque, au décor séduisant, provenant de la bibliothèque de l’éminent bibliophile Xxxx Xxxxxxxxxx (1593-1675), secrétaire du chancelier Xxxxxxx et académicien, avec sa signature sur la page de titre.
La plupart des initiales et des bois, de même que la marque typographique, ont été anciennement coloriés.
Manquent les feuillets M3 et M4, tous deux habilement refaits à la plume à notre époque. Trous de vers affectant plusieurs cahiers (réparés), avec atteinte à des lettres et parfois aux bois. Mouillures éparses. Restaurations à la reliure.
22 EXERCITIUM SUPER PATER NOSTER. Suite de gravures avec légendes. […]. Notice par Xxxxxxxx Xxxxxxx. Paris, Delarue, [vers 1890]. In-4, bradel cartonnage papier marbré, non rogné, couverture (Reliure moderne).
200/300 €
Reproduction photographique des 10 magnifiques gravures à pleine page de l'édition xylographique du Pater noster, publiée aux Pays-Bas vers 1460-1470. Chacune des gravures est surmontée d’une légende en 4 lignes.
Tirage à petit nombre sur papier vergé.
23 [XXXXXXXXXX XX XXXXX]. Defenso:rium [sic] virginitatis beate mariae. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit in-folio (305 x 225 mm), 18 feuillets non chiffrés, chagrin bleu foncé, double filet et bordure à motifs de rinceaux en encadrement à froid, petit fer doré aux angles, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure moderne).
1 500/2 000 €
TRÈS BELLE COPIE MANUSCRITE À L'ENCRE BRUNE, SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, de l'édition xylographique
imprimée à Nördlingen par Xxxxxxxxx Xxxxxxxx vers 1470 (cf. CIBN, FF-1). Elle reproduit les 16 remarquables planches de ce livre absolument étonnant, dans lequel Xxxxxxxxxx xx Xxxxx, dominicain originaire d'Autriche, entend démontrer la virginité de la Vierge Marie et la Conception immaculée.
Le dogme de la maternité miraculeuse de la Vierge Marie, apparu dans l'enseignement théologique au début du XIVe siècle, fut introduit par le franciscain Xxxx Xxxxxx, constant adversaire de xxxxx Xxxxxx. Au cours des siècles, ce dogme donna lieu à de nombreuses controverses et n'est devenu article de foi qu'en 1854, après la publication de la bulle Ineffabilis deus de Xxx XX.
Chacune des planches présente quatre sujets, formant au total 56 dessins repris de l’édition xylographique, accompagnée d’une légende, représentant les prodiges du passé qui légitiment la croyance en la fécondation miraculeuse de la Vierge. Les deux premiers feuillets donnent, deux par deux, les portraits des quatre pères de l’Église : saints Xxxxxxxx, Xxxxxx, Xxxxxxxx et Xxxxxxxx. Selon Xxxxxxxxx (V, p. 368), ils sont l'œuvre du peintre Xxxxxxxxx Xxxxxxxx, qui fut aidé dans son entreprise par le menuisier Xxxx Xxxxxxx.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) figure sur le dernier feuillet, accompagnée du numéro d’ordre XIII.
24 XXXXXXXX XX XXXXXXXXX. Tractatus de spiritualibus ascensionibus. S.l.n.d. [Bâle, Xxxxxxxx xx Xxxxxxxx, pas après 1489]. In-8, peau de truie estampée à froid sur ais, bordure constituée de deux roulettes d’écritures encadrant un panneau central orné d'un décor de losanges, un fermoir métallique, dos à trois nerfs, titres à l'encre, cote à l'encre sur papier en queue (Reliure du XVIe siècle).
4 000/5 000 €
Goff, G-177. — XX, 00000. — HC, n°16296. — Xxxxxxxxx, xx0000.
Rare édition incunable de cet ouvrage de théologie morale.
Sortie des presses bâloises de Xxxxxxxx Xxxxxxxx, elle est imprimée en caractères gothiques à 30 lignes par page. Elle n'est pas datée, mais on peut situer son impression entre 1488 et 1489. En effet, des recherches ont indiqué qu'en 1488-1489, Xxxxxxxx avait offert, entre autres, quatorze exemplaires de cette édition à la Chartreuse de Bâle. De même, on sait qu'un exemplaire conservé à Bâle porte la date 1490 rubriquée.
Seuls trois exemplaires de cette édition sont répertoriés dans les bibliothèques françaises. Ils sont conservés à Grenoble, Metz et Poitiers.
Xxxxxx Xxxxxxx xx Xxxxxxx (1367-1398) fut l'un des premiers membres de la Fraternité de la vie commune, fondée dans la seconde moitié du XIVe siècle par Xxxxxx Xxxxxx à Deventer, aux Pays-Bas. Les clercs et laïcs qui composaient cette communauté avaient pour but de partager une vie de prières, d'ascèse et de méditation, et d'inviter par leur exemple et leurs conversations, leurs contemporains à la dévotion.
Xxxxxx Xxxxxxx, qui était érudit, y était chargé de la gestion des manuscrits. Son De spiritualibus ascensionibus, que l'on pourrait traduire par De la montée du coeur, est un traité de dévotion. Complément de son œuvre majeure, le De reformacione, il fut imprimé pour la première fois à Deventer, par Xxxxxxx Xxxxxxxx, vers 1483-1485.
On a relié, en tête : XXXXXXXX XXXXXXXXXXX (Saint). De summo bono et soliloquiorum eius. [Au colophon] : Bâle, Xxxxxxx Xxxxxxxxx, 24 juillet 1505.
Rare édition bâloise de ce compendium de doctrine morale dû à xxxxx Xxxxxxx xx Xxxxxxx, né au milieu du VIe siècle à Carthagène, qui fut évêque de Séville dès 601 jusqu'à sa mort en 636.
Imprimée en petits caractères gothiques, à 31 lignes à la page, avec deux grandes lettrines décoratives et de simples initiales en gras, elle se divise en deux parties. La première, composée de trois livres, est ornée au verso du titre d'un joli bois représentant xxxxx Xxxxxxx à son pupitre, non signé. La seconde partie, en foliotation séparée, possède une page de titre particulière sur laquelle on lit : Epi libellus soliloquiom de angustia & miseria hominis. Elle est datée au colophon du 4 août 1505.
La petite marque typographique de Xxxxxxxxx, qui représente un dragon à tête de coq et queue de serpent (c'est-à-dire un basilic), soutenant deux écus, l'un portant les armes de la ville de Bâle, l'autre son monogramme, figure au feuillet n4v°, dans la première partie. Il s'agit d'une copie de la marque de Xxxxxxx Xxxxxx, dans laquelle Xxxxxxxxx a remplacé les initiales MF de son confrère par les siennes.
Ex-libris manuscrits anciens : Xxxxxxxx Xxxxx Est possessor […].
Une liste des textes contenus dans l'exemplaire a été inscrite à l'époque sur une garde.
Exemplaire dans sa première reliure allemande, provenant de la bibliothèque des Chartreux de Buxheim (Souabe), l'une des plus importantes collections de manuscrits et d'incunables du XVe siècle, dispersée en 1883, et en quasi-totalité acquise par des bibliothèques publiques.
Il porte la cote à l'encre E 535 en bas du dos et le cachet humide de la bibliothèque de la chartreuse, et figure dans le catalogue de la vente de 1883 sous le n°982.
Quelques feuillets sont rubriqués.
Reliure de l’époque très bien conservée. Les titres sont indiqués à l’encre au dos ; en queue une étiquette imprimée porte la cote E535.
Déchirure avec petit manque marginal de papier au dernier feuillet du volume. Petites taches à quelques feuillets.
25 HORTUS SANITATIS. — Ortus Sanitatis. […]. S.l.n.d. [Strasbourg, Xxxxxx Xxxxx, avant le 21 octobre 1497]. In-folio, chagrin bleu foncé, double encadrement de filets à froid, petit fleuron doré aux angles, dos à nerfs, tranches dorées (Lobstein-Laurenchet).
5 000/6 000 €
CIBN, H-295. — Goff, H-487. — XX, 00000. — HC, n°8941*. — Kristeller, n°38. — Schrammn, XX,
p. 14. — Xxxxxxxxx, xx0000.
SECONDE ÉDITION LATINE DE CE MAGNIFIQUE LIVRE DE SCIENCES NATURELLES ET DE MÉDECINE, recherché pour
la richesse, la qualité et la variété de son illustration.
L'Hortus sanitatis est une vaste compilation de toutes les connaissances médiévales en matière de botanique, de zoologie et de médecine. C'est la dernière grande publication du genre imprimée à la Renaissance. Son texte dérive du Circa instans de Xxxxxxxxx Xxxxxxxxxx, médecin de Salerne du XIIe siècle, qui fut complété par la suite au Moyen Âge pour devenir le Gart der Gesundheit, c'est-à-dire le Jardin de santé. Enfin, après de nombreuses augmentations, il devint cet ouvrage presque entièrement nouveau que l'on connaît aujourd'hui sous le nom d'Hortus sanitatis.
L'édition princeps, parue à Mayence en 1491, chez Meydenbach, fut suivie de trois éditions latines de Xxxxxx Xxxxx. La première édition en français fut publiée par Xxxxxxx Xxxxxx à Paris vers 1500-1501.
L'illustration, copiée sur celle de l'édition princeps, comprend plus de 1 000 bois gravés de la largeur d’une colonne, soit un par chapitre environ, à un quart de page, représentant diverses espèces de plantes, de mammifères, d'oiseaux, d'insectes et de poissons, mais aussi des monstres et des créatures fabuleuses, ainsi que des personnages travaillant les pierres précieuses. De nombreux bois sont répétés.
On trouve également 3 belles figures à pleine page, l’une au verso du titre général xxxxxxxx un professeur et quatre étudiants, le squelette de l'homme au verso de la partie Tractatus de animalibus, et un médecin choisissant des substances médicinales chez un pharmacien. Ces trois gravures proviennent de l'édition strasbourgeoise donnée par Xxxxxxxxx en 1497 du livre médical de Xxxxxx Xxxxxxxxxx, intitulé Dis ist das buch der Cirurgia.
Ancien ex-libris manuscrit au verso du titre.
Exemplaire court de marges, quelques titres courants atteints.
Manquent les feuillets e5, s7 et Bb7 de la partie botanique, de même que 4 feuillets de table, tous remplacés par des fac-similés. Plusieurs feuillets réparés, y compris le titre, avec parfois des lettres supprimées et des bois coupés. Le texte à l'angle inférieur de quatre feuillets est refait à la plume. Mouillures claires et piqûres, plusieurs cahiers courts de marge. Déchirure dans le bois du feuillet i3 (partie botanique).
26 LE GRAND (Xxxxxxx). [Sophologium]. Sequitur tabula capitulo[rum] sophologii. [Au colophon] : Xxxx, Xxxxxxx Xxxxxxxx et Xxxx Xxxxxxxx, s.d. [vers 1477-1480]. In-folio, chagrin noir, double encadrement de filets à froid, petit fleuron doré aux angles, dos orné, tranches dorées (Reliure moderne).
Goff, M-46. — GW, M17646. — HC, n°10476.
4 000/5 000 €
Très rare incunable lyonnais sorti des presses xx Xxxxxxx Xxxxxxxx et de Xxxx Xxxxxxxx, imprimeurs d'origine germanique établis à Lyon vers 1477. Ceux-ci comptent parmi les plus anciens imprimeurs installés dans la cité, avec Xxxxxxxxx Xx Xxx et Xxxxxx Xxxx.
L'édition est imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, à 46 lignes.
Xxxxxxx Xxxxxxx, né vers 1350-1360 à Toulouse et mort vers 1425, entra dans l'ordre des Augustins et suivit des études de théologie à Paris. Il enseigna la philosophie et la théologie à Padoue au début du XVe siècle.
Livre principal de l'auteur, le Sophologium est un traité de sciences morales enseignant des règles de bonne conduite.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE MINIATURÉ ET ENLUMINÉ À L'ÉPOQUE EN ITALIE, à grandes marges (environ 280 x 205 mm).
Outre 9 petites initiales enluminées, il est orné au second feuillet d'une miniature représentant Xxxxxxx Xxxxxxx entouré de ses élèves, d'une belle et grande initiale enluminée avec des rameaux de fleurs qui courent dans les marges, d'un écu armorié et d'ornements floraux en pied. Toutes les autres initiales sont rubriquées en rouge et en bleu.
Début de foliotation à la plume.
Ex-libris gravé du comte Xxxxxx Xxxxx (1756-1840), bibliophile de Milan.
Le premier feuillet, blanc, a été conservé. Petite déchirure en tête de deux feuillets, mouillures claires marginales.
27 LORRIS (Xxxxxxxxx xx) et Xxxx xx XXXXX. (L)e rommant de la rose imprime a Paris. Paris, Delarue, 1878. In-4, demi-chagrin fauve, dos orné, pièce de titre brune, tête dorée, non rogné, couverture (Reliure moderne).
200/300 €
Belle réimpression en caractères gothiques de l'édition incunable publiée à Paris vers 1493 par Xxxx xx Xxx, qui serait la quatrième de ce grand classique. Imprimée sur deux colonnes, elle est illustrée de 88 figures gravées sur bois (Bechtel, G-369).
Tirage à un petit nombre d'exemplaires, celui-ci sur papier vergé. Couverture piquée. Déchirure marginale réparée aux premiers feuillets.
28 MAMORIS (Pierre). Nature verborum xxxxx xxxxxxx. S.l.n.d. [Paris, pour Xxxxx Xxxx, vers 1495-1500]. Plaquette in-8 de 12 feuillets, reliée sur brochure, chagrin violet, double encadrement de filets dorés joints aux angles, dos lisse orné portant le titre en long (Reliure du XIXe siècle).
La Bouralière, p. 379.
800/1 000 €
Édition incunable d'une grande rareté, imprimée en petits caractères gothiques à 32 lignes à la page. Elle a été exécutée pour le libraire xxxxxxxx Xxxxx Xxxx, dont la marque typographique se trouve au titre (Renouard, n°1005).
Originaire de Limoges, Xxxxxx Xxxxxxx, dont le nom français serait Xxxxxx, vécut dans la seconde moitié du XVe siècle. Il fut curé de Sainte-Opportune de Poitiers, devint chanoine de Saintes et professa la théologie à l'université de Poitiers. Outre cette plaquette scolaire consacrée aux conjugaisons latines, on lui doit un Flagellum maleficorum, opuscule dénonçant la sorcellerie.
Aucun autre exemplaire de cette plaquette gothique n'est répertorié dans les fonds publics.
Les pages blanches au verso du titre et au dernier feuillet sont couvertes d'anciennes annotations à la plume. De la bibliothèque Xxxxxxx xx Xx Xxxxxxxxxx, avec son ex-libris armorié gravé.
Xxxxxxx xx Xx Xxxxxxxxxx (1838-1907), membre de la Société des antiquaires de l'Ouest et de la Société des archives historiques du Poitou, est l'auteur d'une bibliographie de référence sur les auteurs poitevins et les livres publiés sur le Poitou jusqu'au XVIIIe siècle.
Angles des feuillets arrondis.
29 MANUSCRIT. — ANTIPHONAIRE. S.l.n.d. [XVIe siècle]. Manuscrit de 70 feuillets non chiffrés, in-8 (150 x 105 mm), cartonnage (Reliure du XVIIIe siècle).
Manuscrit en latin à l'encre brune et rouge sur vélin, avec musique notée.
400/500 €
Exemplaire avec de très nombreuses initiales rubriquées en rouge ou en bleu, et dont les marges de 47 pages ont été décorées postérieurement de bordures naïves peintes dans des couleurs vives (trèfles, muguets, capucines, guirlandes et motifs géométriques, etc.).
Manquent les premiers feuillets. Un angle cassé, tache d'encre brune sur une tranche.
30 MANUSCRIT. — [GOBI (Jean)]. Disputatio guidonis cum priore. S.l.n.d. [milieu du XVe siècle]. In- folio (290 x 205 mm), demi-basane fauve, dos lisse portant le titre doré en long (Reliure moderne).
3 000/4 000 €
EXCEPTIONNEL MANUSCRIT D’UNE PIÈCE DES PLUS CURIEUSES RELATANT L’INTERROGATOIRE D’UN FANTÔME, MENÉ
PAR UN RELIGIEUX DANS LE LANGUEDOC AU DÉBUT DU XIVE SIÈCLE.
Manuscrit latin du milieu du XVe siècle se composant de 10 feuillets non chiffrés (f. 10 vierge) à l'encre brune sur papier vergé filigrané et sur peau de vélin (pour les ff. 6 et 7 uniquement), avec le texte copié sur deux colonnes à 34 lignes par page ; réglure à l'encre brune, titres courant et de chapitre, lettrines et petites initiales rubriqués en rouge.
L'histoire raconte qu'en décembre 1323, un bourgeois de la commune d'Alès, Xxx xx Xxxxx, réapparut quelques jours après son enterrement sous la forme d'une voix lugubre pour terrifier son épouse. La veuve, affolée, s'en alla trouver les autorités religieuses de la ville, représentées par le prieur dominicain Xxxx Xxxx († 1350 ?). Celui-ci se rendit dans la mystérieuse demeure en compagnie d'un cortège capable d'affronter par le verbe et par la force les puissances démoniaques, constitué notamment d'un maître en théologie, d'un notaire (qui consigna sans doute le dialogue entre Xxxx et l'esprit), d'un lecteur en philosophie et de plus de deux cents hommes armés. Après avoir aspergé d'eau bénite les divers recoins de la maison hantée, Xxxx parvint à établir un contact avec le revenant et, durant deux longues nuits, l'interrogea au sujet de son expérience de l'au-delà, du purgatoire, des démons, etc. Cet interrogatoire présenté sous forme de dialogues est surtout un catéchisme complet des interrogations suscitées par le Purgatoire et ses peines. Xxxxx-Xxxx Xxxx xx Xxxxxxxx publia le texte en 1994, sous le titre Xxxx Xxxx, dialogue avec un fantôme. L’historienne sans se préoccuper de la véracité des faits les considère sous l’angle de la vérité des croyances et des comportements de l’époque.
Restauration dans la marge intérieure du premier feuillet, texte affecté par oxydation de l'encre sur les deux premières pages. Quelques taches et rousseurs.
31 MEDER (Xxxxxx). Quadragesimale novum editū ac predicatū a quodam fratre minore de observantia in inclita civitate Basilie[nsis], de filio prodigo […]. [Au colophon] : Xxxx, Xxxxxxx Xxxxxx, 1495. In-8, peau de truie ancienne estampée à froid, décor de bordures et de filets passant sur le dos, dos à trois nerfs, étiquette de titre manuscrite (Reliure moderne).
4 000/5 000 €
BMC, III, n°783. — XXXX, X-000. — Goff, M-421. — XX, X00000. — HC, n°13628. — Xxxxxxxx,
xx0000. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxxxxxxxx, xx0000.
Édition originale de ce très bel incunable bâlois qui renferme les cinquante sermons prononcés à Bâle par le moine franciscain Xxxxxx Xxxxx, à travers lesquels celui-ci raconte l'histoire du fils prodigue.
Imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, à 34 lignes à la page, elle est sortie des presses de Xxxxxxx Xxxxxx, dont la marque typographique figure sous le colophon.
Le titre, disposé sur 6 lignes, avec le mot Quadragesimale dans une typographie un peu plus grosse que celle des autres, est pratiquement centré sur la page. On y lit, au verso, une prière de 22 lignes rédigée par Xxxxxxxxx Xxxxxx, qui était ami de l'auteur.
Remarquable illustration comprenant 18 gravures sur bois à pleine page, composée de 16 blocs différents, et 2 répétés une fois, taillées par un artiste désigné sous le nom de Maître de Xxxxxx Xxxx. Ce dernier fut notamment le collaborateur de Xxxxx pour illustrer l'édition originale de la Nef des fous (Narrenschiff) de Xxxxxxxxx Xxxxxx, parue en 1494. Ces gravures, d'un style naïf et d'une force d'expression exceptionnelle, représentent des scènes de la vie de l'enfant prodigue, notamment celle où il garde des pourceaux, la parabole, et des épisodes de la vie du Christ.
Ancien ex-libris à la plume sur le titre.
L'exemplaire a été relié en employant une peau de truie estampée à froid du XVIe siècle, décorée de bordures avec les portraits de grands humanistes du XVIe siècle : Xxxxxx, Xxxxxxxxxxx, etc.
Le dernier feuillet, blanc, n'a pas été conservé. Mouillures et taches claires à quelques feuillets ; nombreux trous de vers, supprimant notamment des mots au titre.
32 MISSALE secūdū morem sancte Romane Ecclesie. S.l.n.d. [Venise, Xxxxxxxx Xxxxxx pour Xxxxxxx xx Xxxxxxxxx, 1er juillet 1493]. In-8, veau brun estampé à froid sur ais, jeux de filets et de bordures décoratives concentriques sur les plats, fermoirs métalliques, traces d'écoinçons et de cabochon métalliques, dos à trois nerfs, tranches bleues (Reliure du XVIe siècle).
XXXX, X-000. — Goff, M-708. — XX, X00000. — HC, n°11401.
3 000/4 000 €
Xxxxx et rare édition incunable vénitienne, imprimée sur deux colonnes en caractères gothiques imprimés en rouge et noir et ornée d'une remarquable Crucifixion, la Vierge en pleurs et saint Jean en prière aux pieds du Christ.
La grande marque typographique de Xxxxxxxx Xxxxxx, imprimée en rouge, se trouve à la fin du volume.
On ne répertorie que 3 exemplaires de cette édition dans les bibliothèques françaises. Ils sont conservés à Paris (BnF), à Nice et à Lyon, les deux premiers sont incomplets.
Exemplaire finement rubriqué, comprenant en outre une initiale I enluminée et des rinceaux de feuillages enluminés dans la marge de deux feuillets (a1 et o7).
Il se présente dans une reliure du XVIe siècle décorée au moyen de filets et d'une roulette aux effigies de la Charité, de la Fidélité et de l'Espérance.
On remarquera que le feuillet o6, contenant au verso la figure sur bois, est imprimé sur peau de vélin.
On a relié à la suite du texte un manuscrit de 70 feuillets, calligraphiés à l'encre rouge, donnant entre autre un calendrier des phases lunaires. Il est signé par un certain F. Xxxxx Xxxxxxx xx Xxxxxxxxxx et datés du 10 mars 1594.
Quelques rousseurs, petites mouillures à quelques feuillets. Reliure frottée avec petits manques.
33 [MOLITOR (Xxxxxx)]. De laniis [sic pour lamiis] et phitonicis [sic pour pythonicis] mulieribus. [Au colophon] : 10 janvier 1489 [Xxxx, Xxxxxxx Xxxxxx ou Xxxxxxxx Xxxxxxxx, vers 1490-1495]. In-4, maroquin vert, triple filet doré, petit fleuron doré aux angles, dos lisse orné à la grotesque, pièce de titre rouge, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle).
20 000/30 000 €
Caillet, III, n°7630 (pour d'autres éditions). — XXXX, X-000. — Xxxxxxxx, xx0000. — Goff, M-798. — GW, M25157.
RARISSIME ÉDITION INCUNABLE DU PREMIER LIVRE ILLUSTRÉ SUR LA SORCELLERIE, peut-être la première publiée
à Bâle.
Imprimée en caractères gothiques, avec le titre sur deux lignes au feuillet a1 et le texte disposé sur 32 lignes par page, elle est illustrée de 7 bois à pleine page représentant des sorciers et des sorcières dans leurs activités maléfiques. Celui qui occupe le verso du titre montre deux sorcières autour d'une marmite sur le feu et invoquant la pluie, l'une y jetant un coq et l'autre s'apprêtant à y plonger un serpent ; ce bois est répété une fois au feuillet c2. Sur les 5 autres figures, on peut voir des sorcières volant dans les airs sur des balais magiques, une scène de lycanthropie où un sorcier est monté sur un loup, le diable déguisé en bourgeois qui s'efforce de corrompre une femme, l'envoûtement d'un homme et un groupe de trois sorcières attablées sous un arbre.
Le De lamiis et pythonicis mulieribus, que l'on peut traduire par De la sorcellerie et des sorcières, est l'un des plus anciens et des plus célèbres textes sur le sujet au côté du Malleus maleficarum (vers 1486-1487) des frères dominicains allemands Xxxxxxxx Xxxxxxxxxx et Xxxxx Xxxxxxxx. Publié pour la première fois vers 1489, il connut plusieurs éditions incunables.
L'ouvrage se présente sous la forme d'un dialogue entre Xxxxxx Xxxxxxx († 1492), avocat et docteur es lois à la cour de Xxxxxxxxx, le magistrat Xxxxxx Xxxxxx et l'archiduc Xxxxxxxxx d'Autriche, lesquels débattent sur les sorcières, leurs sortilèges et sur la procédure à suivre pour les punir. Il se distingue du Malleus par une remise en cause du pouvoir maléfique du démon et par son refus de considérer le voyage nocturne et le sabbat (qualifié de convivium) comme autre chose que des illusions diaboliques, mais il s'aligne sur le traité des dominicains allemands au sujet de la responsabilité des sorcières en matière d'hérésie et d'apostasie et conclut donc également, en suivant l'autorité du droit romain, à la nécessité de les mettre à mort (Xxxx-Xxxxxxx Xxxxxx, Entre science et nigromance…, 2006, p. 494).
De ce livre, il existe certaines éditions incunables dont le colophon ne mentionne pas de lieu d'impression mais porte la date du 10 janvier 1489. La nôtre, qui en fait partie, sortirait des presses de Xxxxxxx Xxxxxx ou de Xxxxxxxx Xxxxxxxx à Bâle. Les catalogues en ligne la datent aux alentours de 1495, bien qu'elle semble être antérieure à celle décrite sous le n°298 du catalogue des livres allemands de la collection Xxxxxxx Xxxxxx, que le rédacteur croit imprimée à Bâle vers 1490. En effet, en comparant le bois sur lequel figurent les deux sorcières autour de la marmite, identique dans les deux éditions, on s'aperçoit que celui qui a servi pour notre édition est moins usé que l'autre (celui-ci est reproduit dans ledit catalogue, t. II, p. 487) et possède encore sa partie inférieure droite intacte.
Seuls 7 exemplaires de cette édition seraient recensés dans les fonds publics, dont 4 conservés en France.
Bel exemplaire, grand de marges, dans une reliure en maroquin vert du XVIIIe siècle, et peut-être celui cité par Xxxxxx (III, 1815), provenant de la bibliothèque Mac-Xxxxxx Xxxxx (1815, I, n°1678), grand bibliophile irlandais réfugié en France, près de Toulouse, qui a par la suite appartenu au marquis de Germigny (1939, n°13). Il était en 1815 relié avec le Tractatus Utilissimus artis memorative de Xxxxxxxx Xxxxxxxx (1498). Celui-ci aurait pu être oté depuis et le dos de la reliure alors refait.
Le verso du dernier feuillet, blanc, porte une recette médicale manuscrite du début du XVIe siècle, accompagnée du nom du premier possesseur du livre, un certain Xxxxxx de Sombernon.
Légères piqûres sur le titre, verso du dernier feuillet un peu sali, petites taches claires à quelques feuillets. Dos de la reliure très habilement refait.
34 OROSE (Xxxx). [Historiae adversus paganos]. [Incipit au feuillet a2] : Pauli Orosii viri doctissimi historiarum initium ad Aurelium Augustinum. [Au colophon] : Venise, Xxxxxxxxxx Xxxxxx, 1483. In-folio, vélin ivoire estampé à froid, bordure autour des plats, grand fleuron à motifs de rinceaux et de volutes au centre, dos lisse, tranches dorées, étui à rabat (Petitot).
1 000/1 200 €
BMC, V, 278. — CIBN, O-61. — Goff, O-98. — GW, M28408. — HC, n°12102*. — Xxxxxxx, n°4576.
Incunable vénitien imprimé en caractères romains.
L'Histoire contre les païens fut rédigée par l'écrivain chrétien Xxxx Xxxxx (IVe-Ve siècles) à la demande de xxxxx Xxxxxxxx, dont il fut le disciple. L'auteur y défend le christianisme, accusé d'être la source de tous les fléaux, les maux et les catastrophes qui ont accablé l'humanité depuis les origines jusqu'en 417.
L'ouvrage, rempli de renseignements sur les premiers temps de l'Église, eut une influence considérable sur l'historiographie médiévale.
Ex-dono à la plume sur quatre lignes, daté 1629, en bas du feuillet a2.
Exemplaire rubriqué, bien établi au début du XXe siècle par Xxxxxxx dans le goût des reliures de la Renaissance.
Manque le feuillet a8, remplacé par un feuillet blanc sur lequel on a collé une gravure sur bois de l'époque représentant les Sept dormeurs. Le premier feuillet, blanc, n'a pas été conservé au moment de la reliure. Quelques rousseurs et mouillures marginales.
35 [PATHELIN]. Maistre Xxxxxx Xxxxxxxx. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit petit in-4 (188 x 126 mm), 50 feuillets non chiffrés, maroquin rouge, deux doubles filets à froid en encadrement, petit fleuron doré aux angles, petite dentelle intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
600/800 €
COPIE MANUSCRITE À L'ENCRE BRUNE, SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, de l'édition gothique imprimée par Xxxxxxxxx Xx Xxx à Lyon vers 1485-1486 (cf. Bechtel, P-54), à laquelle ont été ajoutées 9 figures sur bois, également copiées à la plume, qui proviennent d'autres éditions de ce livre.
Maistre Pathelin, pièce de théâtre anonyme qui fut peut-être composée dans les années 1460, met en scène un avocat imaginatif et fourbe qui tente de berner un drapier nommé Xxxxxxxxx. L'ouvrage connut un très grand succès, comme l'attestent les nombreuses éditions publiées aux XVe et XVIe siècles.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) figure à la fin accompagné du numéro d’ordre XV.
Page de titre jaunie, piqûres éparses.
36 PATHELIN. — Maistre Xxxxxx Xxxxxxxx. Reproduction en fac-similé de l'édition imprimée vers 1485 par Xxxxxxxxx xx Xxx à Lyon. Paris, Cornély et Cie, 1907. In-8, bradel demi-percaline saumon, dos lisse orné d'un fleuron doré, pièce de titre rouge, non rogné, couverture (Reliure de l'époque).
Bechtel, P-71. — CIBN, P-43.
50/60 €
Belle reproduction en fac-similé de l'exemplaire unique de la Bibliothèque nationale de France, établie par la Société des textes français modernes. Elle est précédée d'une introduction par Xxxxx Xxxxx.
Tirage à 50 exemplaires sur papier Xxx Xxxxxx, numérotés et paraphés, celui-ci nominatif. Dos sali.
37 PAULUS DE SANCTA XXXXX. Incipit dialogus qui vocatur scrutiniū scripturarum. Composit [per] Reverendū xxxxxx xxxxxx Xxxxx de sancta xxxxx xxxxxxxx in theologia. S.l.n.d. [Strasbourg, Xxxxxxxx Xxxxxxxx, avant 1470]. In-folio gothique, demi-maroquin vert olive, plats recouverts de cuir de Xxxxxx xxxx, dos orné de filets dorés, pièce de titre ocre (Reliure italienne de la fin du XVIIIe siècle).
10 000/12 000 €
CIBN, P-70. — Goff, P-201. — XX, X00000. — HC, n°*10763. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Schorbach,
Mentelin, n°19 (type de caractères n°VI).
ÉDITION PRINCEPS du Scrutinium scripturarum de Xxxx xx Xxxxxx (de son vrai nom Xxxxxxx xx Xxxx), théologien espagnol (vers 1350-1437) qui professait le judaïsme lorsque la lecture des œuvres de xxxxx Xxxxxx x'Xxxxx le décida, en 1390, à embrasser la religion chrétienne. Après avoir étudié la théologie et pris à Paris le grade de docteur, il fut nommé au siège épiscopal de Carthagène, puis à celui de Burgos. On lui conféra ensuite la dignité de chancelier de Castille. Il joua un rôle de premier plan dans la persécution des juifs en Espagne.
Son ouvrage se présente sous la forme d'un dialogue entre un juif nommé Xxxx, et Xxxx, un chrétien, dans lequel l’auteur fait l'apologie du christianisme et se positionne contre son ancienne religion.
Rare édition incunable strasbourgeoise sortie de l'atelier du prototypographe Xxxxxxxx Xxxxxxxx, imprimée en caractères gothiques à 39 lignes. Celui-ci, né à Sélestat (vers 1410-1478), débuta comme enlumineur, devint notaire de l'évêque de Strasbourg et fut le premier imprimeur à s’établir dans la cité impériale. Toutes ses impressions sont recherchées.
Très bel exemplaire, à superbes marges, avec les initiales rubriquées et une jolie initiale S enluminée en Italie à l'incipit. Il semble avoir figuré au catalogue de la bibliothèque du xxxxxxxxx Xxxx-Xxxxxxxx xx Xxxxxx (1855, n°334), protonotaire apostolique et chargé d'affaires du roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne.
Marge inférieure du premier feuillet découpée sur un centimètre. Petit manque de papier dans la marge inférieure d'un feuillet, quelques légères rousseurs. On a collé au bas d'un feuillet un portrait de Pontion martyr, découpé dans une chronique gothique.
38 PICCOLOMINI (Xxxx Xxxxxx). [Epistolae familiares]. [Au colophon] : Nuremberg, Xxxxx Xxxxxxxx, [17 juillet] 1486. In-4, veau fauve estampé à froid sur ais, décor orné d'une bordure et de fleurons (différent sur chaque plat), inscription en tête du premier plat Epistole enee, écoinçons et cabochon en laiton ciselé, fermoirs, dos à trois gros nerfs, tranches lisses (Reliure de l'époque).
CIBN, P-414. — Goff, P-719. — XX, X00000. — HC, n°154. — Pellechet, n°94.
1 500/2 000 €
Édition incunable imprimée en caractères gothiques à 52 longues lignes, sortie des presses d'Xxxxx Xxxxxxxx, l'un des premiers typographes établis à Nuremberg. Elle est très complète et renferme 433 lettres d’Xxxx Xxxxxx Xxxxxxxxxxx (1405-1464) élu pape sous le nom de Xxx XX.
La première initiale du texte a été enluminée en bleu, rouge et vert sur un fond d'or ciselé, et plusieurs autres majuscules sont rubriquées en rouge ou bleu.
Exemplaire revêtu d'une très séduisante reliure gothique, probablement exécutée dans un atelier local. Une gravure du XVIe siècle représentant la mort de la Vierge, découpée, a été contrecollée au feuillet b1.
Petite mouillure à l'angle inférieur des deux derniers feuillets, légères rousseurs. Doublure et gardes renouvelées. Dos refait, partie mobile des fermoirs moderne.
39 PONTHUS ET SIDOINE. — Ponthus et la belle Sidoine. Xxxx, Xxxxxxxxx xx Xxx. Xxxx, Xxxxxxx Xxxxxx. Notice de X. Xxxx. Xxxx, Xxxxxx Xxxxxxxx, 1926. In-4, demi-chagrin fauve, dos lisse, pièce de titre brune en long, couverture et dos (Reliure moderne).
Bechtel, p. 616.
50/60 €
Reproduction en fac-similé des 47 bois illustrant les deux éditions incunables lyonnaises (vers 1481-1487) de ce roman qui raconte les aventures chevaleresques et amoureuses de Xxxxxxx et Xxxxxxx.
Tirage à 50 exemplaires sur vélin de Montgolfier.
40 RECUEIL DE TROIS INCUNABLES sortis des presses de Xxxxx Xxxxx à Strasbourg, 1488-1493. Fort volume in-8, basane teintée en rose et estampée à froid sur ais, décor de filets et de petits fers divers, restes de fermoir métallique, traces de bouillons métalliques sur le second plat, dos à nerfs (Reliure de l'époque).
Le recueil se compose de :
2 500/3 000 €
[XXXXXXX (Xxxxx)]. Precordiale devotorum. [Au colophon] : Strasbourg, [Xxxxxx Xxxxx], 1489. CIBN, P-338. — XX, X00000. — Xxxx, xx00000. — Xxxxxxxxx, xx0000. — Xxxxxxxxx, n°5012.
Rare édition incunable de ce traité de dévotion spirituelle, imprimée en caractères gothiques et ornée d'une jolie figure xylographique au verso du titre, montrant un prêtre agenouillé devant un autel pourvu de l'image du Christ en croix entre la Vierge et saint Jean.
Cahiers B et C intervertis. On a relié en tête :
[XXXXXX X XXXXXX]. De vita & beneficiis salvatoris Jesu christi devotissime meditationes cum gratiarumactione. S.l.n.d. [Strasbourg, Xxxxxx Xxxxx, vers 1488-1493].
Xxxxxxxx, xx0000. — XX, xx00000 (2).
Impression en caractères gothiques à 24 lignes à la page.
BERTHOLDUS. Horologium devotionis circa vitam [christi]. S.l.n.d. [Strasbourg, Xxxxxx Xxxxx, vers 1493]. XX, xx00000 (3). — Xxxx, xx0000. — Xxxxxxxxx, xx0000.
Impression en caractères gothiques à 24 lignes à la page, avec une jolie Crucifixion xylographique au verso du titre.
On remarquera que le cahier Oo n'est pas rubriqué.
Ces deux derniers traités formaient la seconde et la dernière partie d'un recueil de dévotion spirituelle (cf. GW, n°10688).
Ancien ex-libris manuscrit de la bibliothèque de l'abbaye Saint-Xxxxxx x'Xxxxxx. Exemplaire rubriqué.
Séduisant ensemble, conservé dans sa première reliure en basane rosée estampée de fleurons.
Xxxxxx manques et trous de vers à la reliure, dos abîmé, un mors faible.
41 SAVONAROLE (Xxxxxx). Libro della vita viduale. S.l.n.d. [Florence, Bartolommeo di Libri, avant septembre 1495]. In-4, maroquin violet, triple filet doré, dos lisse portant le titre doré en long, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure du début du XXe siècle).
2 000/3 000 €
HC, n°14368. — Xxxxxxxxx, xx00000. — CIBN, S-149. — GW, M40683. —Xxxxxxxxxx, Early florentine woodcuts, n°396 b. — Olschki, Bibliotheca Savonaroliana, XXXIX, n°40a.
Belle édition incunable florentine imprimée en lettres rondes, à 33/34 longues lignes.
La première page est ornée d'une remarquable figure gravée sur bois, entourée d'un mince encadrement décoratif sur fond noir, qui représente deux moines dans un couvent, l'un en retrait et encapuchonné, l'autre semblant prononcer un sermon à des religieuses. Selon Xxxxxxxxxx, qui la reproduit sous le n°32, cette belle gravure au trait avait été taillée pour l'édition florentine (vers 1494) du Specchio di Croce de Xxxxxxxx Xxxxxxx.
Le traité Vita viduale du fougueux prédicateur et réformateur xxxxxxxxx Xxxxxxxxxx (1452-1498), sombre ennemi des Xxxxxxx qui finit pendu et brûlé sur le bûcher à Florence, a été composé à la demande des veuves les plus dévotes. L'auteur y parle de la condition du veuvage, leur montre comment elles doivent mener leur vie et comment elles doivent enseigner la sainteté aux autres femmes.
Exemplaire à grandes marges.
Quelques taches et rousseurs légères. Dos passé, mors un peu frottés.
42 [SCHEDEL (Xxxxxxxx)]. (L)Iber cronicarum cum figuris et ymaginibus ab inicio mūdi […]. [Au colophon] : Xxxxxxxxx, Xxxxxxxx Xxxxxxxxxxxx, 0xx février 1497. In-folio gothique, peau de truie estampée à froid sur ais, large bordure de roulettes et de filets, panneau central avec fleuron aux angles et médaillon, restes de fermoirs métalliques, dos à quatre nerfs avec le titre à l'encre en tête, tranches bleues (Reliure allemande de la fin du XVIe siècle).
12 000/15 000 €
CIBN, S-162. — Goff, S-308. — XX, X00000. — HC, n°14509. — Xxxxxxxxx, xx00000. — Xxxxxxxxx, n°5204.
Seconde édition latine de cet ouvrage célèbre pour être l’incunable le plus illustré de l’histoire de l’imprimerie.
Composée en latin par le physicien et humaniste Xxxxxxxx Xxxxxxx (1440-1514), la Chronique de Nuremberg est l'un des livres allemands les plus importants du XVe siècle et demeure certainement le plus célèbre des incunables, notamment en raison de l'ampleur de son projet éditorial et par la qualité de sa réalisation.
L'ouvrage se présente comme une chronique universelle de l'histoire du monde, depuis la Création jusque dans la deuxième moitié du XVe siècle. L'auteur y parle de la fondation de l'Église, de l'histoire profane, de l'Antiquité, d'événements historiques ou légendaires, de découvertes, etc.
La première édition de ce livre parut en latin à Nuremberg, chez Xxxxx Xxxxxxxx, quelques mois avant l'édition allemande qui fut achevée le 23 décembre 1493 par le même éditeur.
Cette seconde édition latine, d'un format plus petit que celui de son aînée, est aussi plus maniable. Imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, elle est illustrée de 1809 portraits, sujets, cartes et vues de villes, dont celles d’Allemagne remarquables par leur exactitude, exécutés par Xxxxxx Xxxxxxxxx, le maître de Xxxxx, et par Xxxxxxx Xxxxxxxxxxxx. Les sujets sont identiques à ceux qui se trouvent dans les éditions précédentes, mais les dimensions des bois ont été réduites.
Quelques feuillets anciennement annotés à la plume. Une partie du texte concernant la papesse Xxxxxx (Xxxxxxxx Xxxxxxxx), ainsi que son nom et le portrait d'une Vierge à l'enfant, sont biffés. Le nom de la papesse est également rayé au registre.
De la bibliothèque des bénédictins du monastère d'Oberalteich en Bavière, avec une note bibliographique sur le titre et l'ex-libris à la plume. L'exemplaire fut ensuite acquis, et peut-être relié, par les jésuites, très proches des bénédictins dans cette région, qui y apposèrent leurs sigles : sur le premier plat, un Christ en croix accompagné du monogramme IHS, et une Vierge à l'enfant sur le second.
Bel exemplaire en reliure ancienne.
Petite trouée atteignant deux bois au feuillet r2. Quelques feuillets réparés, légères mouillures et trous de vers épars. Petits manques et frottements à la reliure, un mors fendu.
43 SÉNÈQUE. Epistole senece. [Au colophon] : Paris, [Xxxxxx Xx Xxx pour] Xxxxxx Xxxxxx, 27 mars 1494/1495. In-4, maroquin rouge, décor à la Du Seuil, grand fleuron doré au centre des plats, dos orné, pièce de titre verte, roulette intérieure, tranches jaspées (Reliure pastiche moderne).
1 500/2 000 €
CIBN, S-190. — Xxxxxxxx, xx0000. — Goff, S-381.
Très rare édition incunable parisienne des lettres de Sénèque à Lucilius et à saint Paul.
Élégante impression en petites lettres de somme, les lignes très espacées, de Xxxxxx Xx Xxx pour les libraires Xxxxxx Xxxxxx et Xxxxxx Xxxxxxx.
Inscription ancienne sur le titre : Pertinet xxxxxx xxxxxxx Xx pasturellis choquet. Quelques inscriptions marginales et soulignés anciens.
Exemplaire grand de marges et rubriqué, relié à l'imitation du XVIIe siècle. On y a collé, au verso du titre, un petit bois représentant l'empereur Xxxxxx.
Rousseurs et petites taches à quelques feuillets.
44 XXXXXXX. Terenti[us] cū Directorio Vocabulorū Sententiarū, Glosa īterlineali xxxxx Xxxxxx, Comētariis Xxxxxx Xxxxxxx Xxxxxxxx. [Au colophon] : Strasbourg, Xxxxxxxx Xxxxxxxxx, novembre 1496. In-folio, demi-maroquin bordeaux avec coins, dos à nerfs, tranches bleues anciennes (Creuzevault).
8 000/10 000 €
CIBN, T-83. — GW, n°M45481. — HC, n°15431. — Xxxxxxxxx, xx00000. — Renouard, Badius, III, pp. 280- 281.
Très belle édition incunable des comédies de Xxxxxxx, la première qui ait été publiée par l'imprimeur strasbourgeois Xxxxxx Xxxxxxxx Xxxxxxxxx.
Elle est imprimée en caractères romains, le texte étant accompagné de nombreux commentaires de Xxx Xxxxxxxxxx, Xxxxx Xxxx et Xxxxxx Xxxxxxx.
Remarquable pour son originalité graphique, cette édition marque un tournant stylistique dans l'illustration classique de Xxxxxxx.
Elle est ornée d'un grand bois sur le titre représentant l'intérieur d'un théâtre du Moyen Âge, avec au premier plan les acteurs jouant sur scène et dans les loges les spectateurs, attentifs à leurs faits et gestes.
Celui-ci est répété au verso du dernier feuillet liminaire. En plus de cette superbe figure, l'édition est illustrée de 6 planches à pleine page et d'environ 150 gravures dans le texte, gravées selon une technique de bois modulables.
Utilisant un procédé semblable à celui de la typographie, celle-ci consiste en une combinaison de plusieurs petits blocs de bois gravés différents représentant les divers personnages ou des éléments du décor, que l'on assemble en général par cinq pour former une scène, ce qui offre une multitude de possibilités iconographiques et une illustration stricte du texte de chaque scène.
Spécificité proprement strasbourgeoise, cette innovation technique représente un grand intérêt pour son ingéniosité et fut mise en œuvre pour la première fois dans une édition du Nouveau Testament, le Plenarium, imprimée en 1488 à Strasbourg par Xxxxxx Xxxxxxx (cf. Xxxxx Xxxxxxx-Xxxxxxx, « Texte et image dans les éditions latines commentées de Xxxxxxx […] », in revue en ligne Camenae, juin, 2011).
L'originalité graphique du Xxxxxxx xx Xxxxxxxxx réside également dans les 6 planches qui paraissent ici pour la première fois.
Nombreuses annotations manuscrites anciennes dans les marges.
Des bibliothèques du baron de Xxxxxxxx (II, 1923, n°100,alors en cartonnage) et Xxxx Xxxxxxxxxx (ex-libris ; 1997, n°34).
Anciens gribouillis à l'encre brune sur deux gravures. Traces de crayon rouge sur le titre, anciens gribouillis à l'encre brune sur deux bois. Xxxxxxx consolidée en bas du titre et à quelques feuillets, mouillure marginale à plusieurs feuillets ; petits trous de vers touchant des cahiers à la fin du volume. Le dernier feuillet, blanc, n'a pas été conservé lors de la reliure.
45 XXXXXX X XXXXXX. De imitatione christi & de contemptu omniū vanitatū mundi. […]. [Au colophon] : Strasbourg, [Xxxxxxxx Xxxxx], 1489. In-8, veau fauve estampé à froid sur ais, double encadrement de filets, petit fleuron doré aux angles et au centre, fermoirs de laiton, dos orné, tranches lisses (Reliure du XVIe siècle).
3 000/4 000 €
CIBN, T-240. — De Backer, De imitatione christi, n°34. — GW, n°M46802. — HC, n°9098.
Xxxxx édition incunable strasbourgeoise de l'un des plus importants textes de dévotion chrétienne du Moyen Âge.
Imprimée en caractères gothiques par Xxxxxxxx Xxxxx, imprimeur-libraire actif dans la cité alsacienne à partir de 1480 jusqu'à sa mort en 1510, elle renferme les œuvres attribuées à Xxxxxx x Xxxxxx et le De meditatione cordis de Xxxxxxxx Xxxxxx (feuillets V8-X8v°).
Une remarquable gravure xylographique (63 x 36 mm) représentant le Christ nimbé portant fouet et verge, au pied duquel est agenouillé un repentant, orne l'édition. Pleine de charme et d'une grande expression dans les traits, elle a certainement été exécutée dans un atelier local ou outre-Rhin.
Très agréable exemplaire, rubriqué en rouge et bleu, avec la gravure anciennement rehaussée à l'encre rouge, en reliure du XVIe siècle bien complète des fermoirs.
Titre habilement réemmargé, le second feuillet blanc (A8) n'est pas conservé. Manques aux coiffes, petit travail de vers touchant le plat autour d’un nerf.
46 [ABUNDANCE (Xxxx x')]. Les grans et merveilleux faictz du seigneur Xxxx avec les privilleges quil a, et la puissāce q[ui]l peult avoir Depuis le commencement du monde iusques a la fin. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit in-folio (295 x 210 mm), 6 feuillets non chiffrés, chagrin brun, double filet et bordure à motifs de rinceaux en encadrement, petit fleuron doré aux angles, dentelle intérieure (Ateliers Laurenchet).
600/800 €
COPIE MANUSCRITE À L'ENCRE BRUNE ET ROUGE SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, réglée, de l'édition imprimée à Paris vers 1530 (cf. Bechtel, A-8). Elle reproduit notamment le beau bois de la page de titre originale, qui représente un prince haranguant des hommes en armes.
L'ouvrage, composé en vers par Xxxx x'Xxxxxxxxx (ou Xxxxxxxxx), auteur mal repéré de facéties, de soties et de moralités, est l'apologie comique d'un personnage nommé Xxxx qui aurait été plus puissant que Dieu lui-même.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) figure à la fin, accompagné des initiales g.j.b. et du numéro d’ordre XIII.
47 [ABUNDANCE (Xxxx x')]. (L)A Guerre et le debat entre la Langue les membres et le vētre. Cest assavoir, La langue, les yeulx, Les oreilles, Le nez, les Mains, les piedz, quilz ne veullent plus rien bailler ne administrer au ventre, Et cessent chascun de besongner. On les vend a Paris en la rue Neufve nostre Dame a lenseigne sainct Xxxxxxx [Paris, vers 1865]. Grand in-4, demi-percaline brune à zébrures avec coins, dos lisse, non rogné (Reliure de l'époque).
Xxxxxxx, X-00. — Vicaire, col. 429.
300/400 €
Reproduction héliographique d'une rarissime plaquette gothique imprimée, semble-t-il, par Xxxx Xxxxxxx au milieu du XVIe siècle. Elle est ornée de 6 figures sur bois, dont une sur le titre, montrant un homme dans sa cuisine désignant divers mets de ses quatre bras illustrant les mains parlent et 2 répétées, représentant un personnage montrant de la nourriture.
La Guerre et le debat est une traduction libre en vers, composée par un poète anonyme connu sous le pseudonyme Xxxx x'Xxxxxxxxx (mort après 1550), d'un poème latin du philosophe Xxxx xx Xxxxxxxxx (XIIe siècle) intitulé De membris conspirantibus, brillante apologie des membres et des autres parties du corps révoltés contre l'estomac.
Exemplaire sur papier vergé de Hollande.
De la bibliothèque gastronomique du comte Xxxxxxxx x'Xxxxx (2006, n°293). Petit accroc au dos, coiffes usées.
48 XXXXXX (Xxxxxxxxx). Le grant blazon des fausses Amours. Compose par Frere Xxxxxxxxx Xxxxxx religieux de Lyre et prieur de Bussi. Xxxx, Xxxxxx Xxxxxx, [au colophon] : 1529. Le 6 jour du moys de May. In-16, maroquin bois de rose, triple filet doré avec petit fer dans les angles, dos orné, filet et mince roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
4 000/5 000 €
Baudrier, XII, p. 143. — Bechtel, A-101 (titre reproduit). — Frère, I, col. 11. — Xxxxx, Xxxxxxxxx Xxxxxx,
1907.
Très rare édition de ce poème xx Xxxxxxxxx Xxxxxx, moine qui vécut dans la seconde moitié du XVe siècle à l'abbaye bénédictine de Lyre, près d'Évreux, et qui mourut, dit-on, assassiné en 1486 au cours d'un pèlerinage à Jérusalem.
Cette charmante pièce se présente sous la forme d'un dialogue entre l'auteur et un compagnon de route, qui, chevauchant entre Rouen et Xxxxxxxx, débattent sur le thème de l'amour. Œuvre majeure xx Xxxxxxxxx Xxxxxx, elle aurait inspiré Xxxx xx Xx Xxxxxxxx.
L'édition reproduit, à quelques variantes près, celle déjà publiée par Xxxxxx Xxxxxx en 1512 et contient les additions poétiques de Xxxx Xxxxxx. Imprimée en lettres bâtardes avec quelques lettrines décoratives, elle est ornée sur le titre de la marque typographique de Xxxxxx Xxxxxx.
Seuls 3 ou 4 exemplaires de cette édition semblent connus.
Exemplaire dans une fine reliure de Xxxxxxx, provenant des bibliothèques Coste (1854, n°768) et prince Xxxxxxxxx Xxxxxxxxx, avec son cachet à l'encre bleue sur le titre.
Exemplaire un peu court en tête. Dos et bords passés.
49 XXXXXX XX XXXXX. Le Neufiesme livre d'Xxxxxx xx Xxxxx, auquel sont contenuz les gestes de xxx Xxxxxxxx de Niquée, surnōmé le Chevalier de la Bergere, qui fut filz d'Amadis de Grece & de la belle Niquée. Paris, [Xxxxxxxx Xxxxxxxxx] pour Xxxxxxx Xxxxxxxx, 1557. In-8, maroquin brun, décor d’entrelacs, filets et rinceaux dorés sur les plats, dos orné, tranches dorées (Reliure vers 1890).
200/300 €
Xxxx, p. 109.
Un des volumes de l'édition in-8 d'Xxxxxx xx Xxxxx, ornée de 35 figures sur bois à mi-page. Xxxxx reliure décorée dans le goût du XVIe siècle.
Les feuillets 185 et 192 manquent, les 4 pages recopiées à la plume.
50 APIANUS (Petrus). Cosmographia Xxxxx Xxxxxx, per Xxxxxx Xxxxxxx apud Louanienses Medicum & Mathematicū insignem […]. Anvers, [Xxxxxx Xxxxx pour] les héritiers d'Xxxxxx Xxxxxxxxx, 1564. In-4, veau fauve estampé à froid, encadrement orné de deux larges bordures, médaillon de forme orientalisante et à fond azuré portant les lettres IHS au centre du premier plat, panneau central divisé en deux registres sur le second plat, dos à cinq nerfs, tranches bleues (Reliure de l'époque).
La Lande, p. 88.
5 000/6 000 €
Nouvelle édition de cet ouvrage de l'astronome et mathématicien allemand Xxxxxx Xxxxxxx (1495-1552), de son vrai nom Xxxxx xxx Xxxxxxxxx, révisé et publié par le cartographe Xxxxx Xxxxxxx.
Paru pour la première fois en 1524, sous le titre Liber cosmographicus, le livre résume la somme des connaissances astronomiques et géographiques de l'époque et demeura longtemps l'un des plus importants sur le sujet.
L'illustration contient plus de 50 figures gravées sur bois et une carte du monde à double page et dépliante. Parmi ces figures, 4 sont accompagnées de volvelles, montées sur pivot et maintenues par de la ficelle.
Xxxxx reliure flamande ou allemande portant la date 1573, frappée du monogramme des jésuites et ornée au second plat d’une jolie plaque à quatre figures féminines représentant la Grammaire, la Dialectique, la Rhétorique et l’Arithmétique.
Ancien ex-libris à la plume sur le titre.
De la bibliothèque princière Xxxxxxxxxx, avec son cachet.
Le feuillet de titre est réemmargé en pied. Xxxxxxxxx, taches et mouillures aux cahiers. Doublure renouvelée, coiffes restaurées. Doublure renouvelée, manque les gardes, coiffes restaurées.
51 ARIOSTE. Xxxxxxx xxxxxxx, […], tutto ricorretto, et di nuove figure adornato. Venise, Xxxxxxxx Xxxxxxxx, 1568. In-4, vélin ivoire rigide, dos à nerfs portant le titre à l'encre (Reliure du XVIIe siècle).
800/1 000 €
Mortimer, Italian, n°29.
Belle édition vénitienne de ce chef-d'œuvre de la littérature italienne, publiée par Xxxxxxxx Xxxxxxxx et sortie des presses de Xxxxxxxx Xxxxxxxx ; elle reproduit celle de 1556.
Imprimée en caractères italiques sur deux colonnes, elle est ornée d'un très beau titre avec un encadrement architectural de cariatides gravé sur bois, et renferme 51 remarquables figures sur bois à pleine page, d'une grande richesse de détails, placées dans des cartouches à enroulements de cuir ornementés. De même, chacun des 51 chants de l'ouvrage s'ouvre sur un argomento en vers également placé dans un cartouche ornementé et débute par une jolie initiale historiée.
Cette édition contient à la fin, en pagination continue mais avec une page de titre particulière, I Cinque canti
[…] i quali seguono la materia del Furioso. […] Con gli argomenti in rima, & discorsi di Xxxxx Xxxxxx d'Adria.
Marque typographique de Valgrisi au verso du dernier feuillet.
Inscription manuscrite de l'époque à la fin du volume. Ex-dono manuscrit sur une garde : Xxxxxxxxxxxxx Xxxxxx al Diletino Cugino Xxxxxxxxxxxxx Xxxxxxx in segno di memoria.
De la bibliothèque Lugol, avec son ex-libris armorié gravé.
Mouillure et taches claires à plusieurs feuillets, fond de deux feuillets du premier cahier renforcé. Petite galerie de ver dans la marge inférieure de quelques feuillets, certaines réparées.
52 ARISTOTE. — Recueil de trois ouvrages sur la physique et la philosophie aristotéliciennes, imprimés à Paris en 1506. In-4 gothique, basane fauve estampée à froid sur ais, décor sur les plats constitué de filets entrecroisés aux angles et d'une bordure ornée de végétaux et d'animaux fantastiques disposée autour d'un panneau central, restes d’étiquette en papier sur le premier plat, restes de fermoirs, dos à quatre nerfs orné de filets, tranches lisses (Reliure de l’époque).
1 000/1 500 €
Recueil de trois impressions gothiques d’ouvrages concernant la physique et la philosophie d'Xxxxxxxx. Il se compose de la manière suivante :
– ALMAIN (Xxxxxxx). Embammata phisicalia. [Au colophon] : Paris, Xxxx Xxxxxxx, 12 février 1506.
Xxxxxx, X, 1506, n°5.
Rarissime édition de cet ouvrage de Xxxxxxx Xxxxxx, né à Sens au XVe siècle et mort en 1515, théologien et recteur du Collège de Navarre.
Impression sur deux colonnes agrémentée de lettrines sur fond criblé, avec un joli bois circulaire au verso du titre montrant un astronome tenant une sphère armillaire.
Marque typographique de Xxxxx Xxxx sur le titre (Silvestre, n°451).
– XXXXX XX XXXXXX (Xxxxxxx). Argutissime totius[que] posterioristice resolutionis questiones īpenso perspicacissimi artium enodatoris labore. [Au colophon] : Paris, Xxxx Xxxxxxx, 14 octobre 1506.
Xxxxxx, X, 1506, n°144.
Édition extrêmement rare, dont on ne recense qu'un seul exemplaire dans les fonds publics (à Fribourg).
Elle est ornée sur le titre d'une grande et jolie figure sur bois montrant un philosophe en méditation dans son cabinet.
Quelques feuillets coupés au ras des manchettes.
– AILLY (Xxxxxx x'). Posterior a Magistri petri de allicao cum additionibus magistri Xxxxxxx xxxxxxx. [Au colophon] : Paris, Xxxxxxx Xxxxxx, 26 septembre 1506.
Xxxxxx, X, 1506, n°1.
Édition extrêmement rare, commentée par Xxxxxx Xxxxxx, dont on ne recense qu'un seul exemplaire dans les fonds publics (à Paris).
Elle est ornée des armes de France et de Bretagne sur le titre.
Xxxxxx x'Xxxxx (1351-1420), né à Compiègne, versé en théologie et en philosophie, fut d'abord évêque de Cambrai avant d'obtenir la charge de cardinal.
Intéressante reliure ornée d’une plaque à froid, composée d’un encadrement d’animaux fantastiques et d’un panneau central à glands alternés, probablement d’origine flamande.
Rousseurs à quelques feuillets, mouillure claire touchant la partie supérieure de certains cahiers du texte de Xxxxxx x'Xxxxx. Dos refait, doublure et gardes renouvelées.
53 ARS MEMORANDI. — Rationarium evangelistarum omnia in se xxxxxxxxx xxxxx, versu, imaginibusquem quā mirifice cōplectens. [Au colophon] : [Pforzheim], Xxxxxx Xxxxxxx, 1510. Plaquette in-4 de 18 feuillets non chiffrés, maroquin noir, janséniste, cinq filets dorés en encadrement intérieur, tranches dorées (Lortic fils).
4 000/5 000 €
Très rare édition imprimée en lettres rondes, comprenant 15 belles figures ésotériques gravées sur bois à pleine page et accompagnées de distiques latins du moine allemand Xxxxxx xx Xxxxxxxxx, prieur du monastère bénédictin de Melk.
Elle est sortie des presses de Xxxxxx Xxxxxxx à Pforzheim, dont la marque typographique figure au verso du dernier feuillet. Ami d'Érasme et de Reuchlin, celui-ci exerça à Strasbourg, Tübingen, Haguenau et introduisit l'imprimerie à Pforzheim vers 1500. Il y publia, à partir de 1502, quelques éditions du Rationarium evangelistarum ; celle de 1503 a été publiée sous le titre Ars memorandi (cf. Xxxxxxx Xxxxxx, Xxxxxx books, n°43).
Au verso du titre, vers latins de Xxxxxxxxx Xxxxxx et de Xxxxxxx Xxxxxx. Le feuillet lui faisant face contient la préface de Xxxxxxxx Xxxxxx, l’éditeur.
Ce remarquable livret est une copie du fameux incunable xylographique intitulé Ars memorandi, qui est l'un des plus anciens et des plus curieux traités de mnémonique. Il était destiné aux clercs et devait leur faciliter l'apprentissage des principaux passages bibliques grâce à ses procédés mnémotechniques.
L'iconographie offre d'étranges représentations allégoriques des évangélistes, chacune d'elles étant constituée d'innombrables instruments, objets et symboles.
Aucun exemplaire de cette édition n'est, semble-t-il, conservé dans les fonds publics français. Xxx exemplaire, provenant de la bibliothèque du président de Viefville (ex-libris).
54 ARS PHYSIO-CHIROMANTICA. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit in-8 oblong (125 x 207 mm), 13 feuillets non chiffrés, maroquin rouge, dos orné, pièce de titre fauve, roulette intérieure dorée, non rogné (Reliure moderne).
500/600 €
COPIE MANUSCRITE À L'ENCRE SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, comprenant rassemblés sur 12 feuillets, 17 visages et 10 mains avec leurs lignes, chacune sur un fond aquarellé, dessins reproduisant des bois qui ornent la Physiognomonia de Xxxx-Xxxxxxxx Xxxxx, du Tractatus de Nevis de Finella, et de l'Epitoma chyromantico de Tricasse.
Le dernier feuillet porte la marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) les initiales j. g. b. et le numéro d’ordre XIX.
Légères rousseurs.
55 ART DE BIEN VIVRE ET BIEN MOURIR. S.l.n.d. [Paris ?, vers 1510-1520 ?]. In-4, basane brune estampée à froid, jeux de filets gras dessinant un double encadrement et un losange central, petit fer aux angles et aux extrémités du losange, dos orné, non rogné (Reliure moderne).
200/300 €
Fragment d'une édition gothique en français extrêmement rare, imprimée en lettres bâtardes et ornée de plusieurs illustrations.
Seuls 81 feuillets, portant 36 gravures sur bois qui proviennent sans doute des fonds Xxxxxx et Trepperel, subsistent ici.
Incomplet du titre et du dernier feuillet, ainsi que de nombreux cahiers ou feuillets isolés. Plusieurs feuillets mutilés réparés. Les feuillets manquants ont été remplacés par des feuillets blancs.
56 AVOCATE DES DAMES. — La Vray disant Advocate des Dames. Se vend à Paris, s.d. [Lille, Imprimerie Horemans, vers 1867]. In-8, bradel cartonnage papier marbré, couverture (Reliure moderne).
Bechtel, p. 59.
100/150 €
Réédition moderne en caractères romains de cet ouvrage attribué à Xxxx Xxxxx, père de Xxxxxxx, ou à Xxxxxxx Xxxxx.
On ne sait pas sur quelle édition ancienne elle a été faite. Sa publication est annoncée dans le Journal de la librairie, t. XI, 1867, p. 503, n°9492.
Xxx Xxxxxxx répertorie trois éditions gothiques de ce poème héroï-comique à la gloire des femmes : non datées, elles sont toutes d'une grande rareté.
Tirage à petit nombre.
57 BADE (Josse). Jodoci Badii ascēsii Stultifere navicule seu scaphę, Fatuarum mulierum : circa sensus quin[quem] exteriores fraude navigantium. [Au colophon] : Xxxxxxxxxx, Xxxxxxxx Xxxxx, 0000. In-4, maroquin noir, janséniste, dentelle intérieure (Xxxxx Xxxxxxxxxxx).
BBA, Xxxxxx, Strasbourg, II, p. 13, n°4. — Renouard, Badius Ascensius, II, pp. 79-80.
10 000/15 000 €
Seconde édition latine des Stultiferae naves, petit traité de morale philosophique composé par l'imprimeur et humaniste Xxxxx Xxxx (1462-1535) à l'encontre des folles femmes de ce monde.
L'ouvrage, inspiré du fameux Narrenschiff du juriste strasbourgeois Xxxxxxxxx Xxxxxx, fut initialement rédigé en latin. Le 10 septembre 1498, Xxxx adressa son manuscrit à son confrère parisien Xxxxxxxxxx xx Xxxxxx et le pria de le faire traduire en français. Xxxxxx en confia aussitôt la traduction à Xxxx Xxxxxx et la fit paraître entre 1498 et 1501. L'édition latine, qui lui est postérieure, parut le 22 février 1501.
Cette belle et rare édition post-incunable, sortie des presses strasbourgeoises de Xxxxxxxx Xxxxx, est imprimée en caractères romains. La stricte utilisation de la lettre gothique se résume ici à la première ligne du titre (pour le nom de l'auteur) et aux quelques titres courants.
La préface est signée par l'humaniste Xxxxxxx Xxxxxxxxxx, de Sélestat, qui recommande la lecture du livre à deux de ses disciples, Xxxxxxxx Xxxxxxx et Xxxxxxxx Xxxx, et les met en garde contre les vices et les prostituées (meretrices).
L'illustration contient 7 beaux bois à mi-page, dont un sur le titre. Copiés sur ceux de l'édition française, ils représentent les folles dans leur nef, celles-ci s'abandonnant à différents péchés qui correspondent aux cinq sens : ainsi, outre la figure sur laquelle Xxx, responsable du péché originel, est montrée en compagnie d'Xxxx. On les voit tour à tour emporter des coquettes (la vue), des bavardes et des indiscrètes (l'ouïe), des femmes qui abusent des parfums (l'odorat), des gourmandes (le goût), et enfin des femmes sensuelles qui courent à leur perte (le toucher).
Cette version purement féminine de la Nef des fous est beaucoup plus rare que son homologue masculin. Inscription de l'époque en latin en haut du titre. Quelques soulignés à l'encre rouge.
Taches claires à quelques feuillets, sinon bel exemplaire.
58 [BADE (Josse)]. Navis stultifere Collectanea Ab Iodoco xxxxx Xxxxxxxx vario carminū genere nō sine eorundem familiari explanatione conflata. [Au colophon] : Xxxxx, Xxxxx Xxxx, 0xx juillet 1513. In-4, maroquin brun, double encadrement de filets à froid, fleurons dorés aux angles et grand fleuron carré central, dos orné, encadrement intérieur constitué de jeux de filets dorés, tranches dorées (Reliure vers 1860).
8 000/10 000 €
Xxxxxx, XX, n°494. — Renouard, Badius Ascensius, II, p. 84, n°5.
Copie des éditions précédentes, bâloises et parisiennes, de cette Nef des fols, traité satirique et moral composé par l'imprimeur humaniste Xxxxx Xxxx et inspiré du fameux Narrenschiff de Xxxxxxxxx Xxxxxx.
L'ouvrage, qui propose une savoureuse caricature des vices humains dans les différentes classes sociales, est l'un des plus beaux livres illustrés français du début du XVIe siècle.
L'édition est à la fois imprimée en lettres rondes et en caractères gothiques, avec le titre en rouge et noir. Elle est illustrée d'un bois sur le titre et de 114 figures gravées dans le texte.
Ancienne inscription manuscrite effacée en bas du titre. De la bibliothèque Jos. de Nève, avec son ex-libris.
Inscription manuscrite effacée au bas du titre. Charnières légèrement frottées.
59 BAÏF (Lazare de). Annotationes in legem II De captivis & postliminio reversis, in quibus tractatur De re navali. […] Item Antonii Thylesii De coloribus libellus, à coloribus vestium non alienus. Xxxx, Xxxxxx Xxxxxx, 1537. 4 parties en un volume in-4, veau blond, triple filet doré, dos orné, pièces de titre rouge et noire, roulette intérieure, tranches dorées (X. Xxxxxxx).
Xxxx, p. 116.
1 500/2 000 €
Première édition bâloise de ce recueil comprenant les trois opuscules de Xxxxxx xx Xxxx (1496-1547), humaniste, conseiller, ambassadeur de Xxxxxxxx Xxx et protecteur du jeune Xxxxxxx à la cour de France.
Ces textes, parus pour la première fois chez Xxxxxx Xxxxxxxx à Paris en 1536, traitent de questions archéologiques et forment une sorte de manuel d'éducation à l'usage des enfants : on y parle d'art naval, de l'art de se vêtir et de la décoration des vases chez les Anciens.
L'illustration, copiée sur celle de l'édition originale, comprend 32 planches dans le texte : 23 bois pour le De re navali, montrant des trirèmes, des nefs pour le transport de marchandises, des bateaux fluviaux, etc. ; 3 figures de costumes pour le De re vestiaria, représentant une femme portant la stola, un sénateur romain en toge et un général en tunique militaire ; enfin, 6 figures d'aiguières ou de vases somptueux pour le De vasculis.
À la fin du volume se trouve le fameux traité d'Xxxxxxx Xxxxxxx sur les couleurs, le Libellus de coloribus,
paru pour la première fois à Venise en 1528.
Xxxxx impression de Xxxxxx agrémentée de quelques lettrines ornées, avec ses deux marques typographiques : l'une sur le titre, et l'autre, plus grande, au verso du dernier feuillet.
Bel exemplaire, grand de marges, établi par Xxxxxxx Xxxxxxx, l'un des grands relieurs anglais du XIXe siècle.
60 BALSAT (Xxxxxx) et Xxxxxxxxxx XXXXXXXX. La nef des princes et des batailles de noblesse avec le chemin pour aller a lospital : & xxxxxxx enseignemens utilz & proffitables a toutes manieres de gens pour cōgnoistre a bien vivre et mourir dedyes et envoyes a divers prelatz & seigneurs […]. [Au colophon] : Paris, Xxxxxxxx Xx Xxxx, 9 août 1525. 2 parties en un volume in-4, maroquin rouge, double filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
Bechtel, B-18. — Brun, p. 152. — Xxxxxx, XXX, n°763.
4 000/5 000 €
Seconde édition de ce recueil des préceptes nécessaires à l'éducation morale des princes et de toutes les personnes appelées à gouverner.
Imprimée en lettres bâtardes, elle est sortie des presses de Xxxxxxxx Xx Xxxx, Relieur iure en luniversite de Paris. Demourant en la grant rue sainct Jaques [sic] a lenseigne de la Roze blanche couronnee.
Le titre, imprimé en rouge et noir, avec les trois premières lignes en textura, est orné de la marque typographique de ce dernier, répétée au verso du dernier feuillet.
L'illustration comprend 8 bois, dont l’un représentant la Cène (feuillet h4), un autre (répété une fois) montrant un docte personnage qui lit à un pupitre, guidé par une allégorie féminine nue se tenant debout sur ses épaules et portant les instruments de la Prudence et de la Mesure, et 4 représentations circulaires du monde.
Le volume regroupe d'abord divers opuscules de Xxxxxxxxxx Xxxxxxxx qui contiennent le testament de ung vieil prince auquel ung chascun peult veoir comme il doit instruyre son enfant ou celuy qui luy appartient a fuyr vices & acquerir vertus. La seconde partie comporte la Nef des batailles de Xxxxxx Xxxxxx, avec une page de titre particulière, où l'auteur enseigne la manière de se comporter à la guerre, ainsi que le Droit chemin de lhospital qui fournit une liste de mille et un moyens de se ruiner.
Bel exemplaire, relié par Chambolle-Duru.
Il est incomplet du feuillet t5, recopié à la plume à l’époque moderne.
00 XXXXXXX XX XXXXXXXXX (Xxxxx). Opuscula Divi Bernardi Abbatis Clarevallensis. [Au colophon] : Venise, Xxxxxxxxxx Xxxxxx, 1er juin 1503. In-8, demi-chagrin brun avec coins, dos à nerfs orné de filets à froid, tranches peigne (Capé).
Essling, n°1383.
1 200/1 500 €
Jolie édition vénitienne des œuvres religieuses de xxxxx Xxxxxxx xx Xxxxxxxxx (1091-1153), fondateur et abbé en 1115 de l'abbaye cistercienne qui porte son nom, sortie des presses du grand imprimeur d'origine xxxxxxxxxx Xxxxxxxxxx Xxxxxx.
Elle est imprimée en petits caractères gothiques sur deux colonnes (39 lignes), à l'exception des trente premières pages qui sont en caractères romains : ces dernières contiennent le De vita & moribus Xxxx Xxxxxxxx abbatis Xxxxxxxxxxx du moine bénédictin Xxxxxxx Xxxx (Xxxxxxxxxx xxxxxxxx).
Le titre, en gros caractères gothiques sur trois lignes, est imprimé en rouge, de même que la marque typographique de Giunta qu’il surmonte.
Placée en frontispice du texte, une remarquable gravure sur bois à pleine page représentant l'Annonciation orne l'édition. Celle-ci avait déjà été utilisée par Xxxxxx dans un Missale Romanum daté du 20 novembre 1501.
Ancien ex-libris à la plume apposé en haut d'un feuillet : Ex Bib[liotheca] S[ancti] Cigirami.
Petite galerie et trou de vers touchant les quatre premiers feuillets, y compris le titre, mais n'atteignant pas le texte. Restauration à la marge intérieure des deux premiers feuillets. Deux traces de vers au dos.
00 XXXXXXXX XX XXXXXXXX. Xx Xxxxxxx d'Orleans restituée. Sous le sujet de cette magnanime Xxxxxxx est representée une fille vaillante, chaste, sçavante & belle. Paris, Xxxxxxx Xxxxxxxxx, 1599. In-12, maroquin bleu, triple filet doré, dos orné de caissons décorés d'un semé de fleurs de lis, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure, étui moderne (Xxxxxx-Bauzonnet).
800/1 000 €
Xxxxxx Xxxxxx x'Xxx, n°96. — Picot, Rothschild, II, n°1522.
Édition originale du premier roman entièrement consacré à Xxxxxx x'Xxx.
Partagée entre le libraire parisien Xxxxxxx Xxxxxxxxx et le Tourangeau Xxxxxxxxx Xxxxx, elle est ornée d'un beau portrait gravé sur cuivre de l'héroïne, non signé.
Exemplaire très bien relié par Xxxxxx-Bauzonnet, les caissons du dos ornés d'un semé de fleurs de lis. De la bibliothèque X. xx Xxxxxx, avec son ex-libris armorié gravé.
Piqûres à quelques feuillets, notamment au feuillet 263 avec suppression de deux ou trois lettres du texte, l’ensemble des feuillets un peu jaunis.
63 BERTHOLDUS. Horologiū devotionis circa vitam christi. S.l.n.d. [Paris, Xxxx Xxxxx, c. 1506]. Petit in-8, maroquin bordeaux, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
1 000/1 200 €
Brunet, III, 338 (indique 52 feuillets). — Xxxxxx, X, n°19.
Très rare édition post-incunable de ce livre de dévotion mystique dû au prédicateur dominicain Xxxxxxxxxx († 1350 ?), traduite en latin par l'auteur lui-même d'après la version originale allemande publiée au XVe siècle sous le titre Zeitglöcklein des Lebens und Leidens Christi.
Imprimée en caractères gothiques à 32 lignes par page, elle est partagée entre Xxxx Xxxxxxxx, son frère Xxxxxx et Xxxx Xxxxx. La marque typographique de ce dernier figure sur le titre (Silvestre, n°25).
L'illustration comporte 10 belles gravures sur bois montrant divers épisodes de la vie du Christ, dont une Annonciation et une Nativité, chacune répétée une fois, ainsi qu'une petite vignette de facture différente (répétée une fois) représentant la Crucifixion.
Cette édition parisienne est peut-être différente de l'édition Gourmont/Petit de 54 feuillets décrite par Xxxxxxxxx xxxx xx xx0000. Bien qu'il ne possède que 52 feuillets, notre exemplaire semble complet : sa collation est absolument identique à celle de l'exemplaire Brunschwig (1955, n°279) et à plusieurs exemplaires répertoriés dans les catalogues informatisés.
Exemplaire rubriqué.
Six feuillets restaurés, notamment le titre dont la marge intérieure est refaite, et celle du dernier feuillet renforcée ; perte de quelques lettres aux feuillets A2 et A5. Légères mouillures marginales à quelques feuillets.
64 XXXXXXXX (Xxxxxxx). De Tholosano[rum] Gestis ab urbe cōdita […]. [Au colophon] : Toulouse, Xxxx Xxxxxxxxx, 14 juillet 1515. In-folio, maroquin brun, encadrement à froid orné de filets et d'une bordure à motifs de rinceaux, petit fer aux angles, dos orné, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (Belz-Niédrée).
3 000/4 000 €
Xxxx, pp. 121-122. — Mortimer, French books, n°55. — Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au seizième siècle, Toulouse, p. 122, n°2.
Édition originale de cet ouvrage précieux pour l'histoire de la ville de Toulouse.
Xxxxxxx Xxxxxxxx († 1527), capitoul de la ville, s'appuyant sur des archives communales et faisant preuve d'une grande érudition, donne ici un résumé de l'histoire de Toulouse et prétend que sa fondation est plus ancienne que celle de Rome. Son livre fut traduit en français et publié en 1517 à Lyon, sous le titre Les Gestes des Tholosains Et daultres nations de lenviron.
L'édition a été confiée à Xxxx Xxxxxxxxx, fils d'un notaire toulousain qui exerça d'abord en tant que libraire dans la ville ; il devint imprimeur en 1502, après avoir racheté le matériel typographique et les presses de son confrère Xxxxx Xxxxx. Elle est imprimée sur deux colonnes en petite bâtarde, à 61 lignes par page. Le titre, en rouge et noir, est placé au centre d'un beau bois à pleine page représentant une séance du parlement de Toulouse.
Outre ce bois, répété au feuillet O6v°, l'illustration comprend 4 vignettes gravées sur bois, répétées, et une remarquable vue de Toulouse au verso du dernier feuillet.
Enfin, on y trouve aussi un feuillet qui porte au recto les grandes armories de Toulouse et les mots Gesta tholosanum. Celui-ci manque souvent, il est en fac-similé dans notre exemplaire.
Exemplaire rubriqué, bien complet des feuillets xiii a et xiii b.
Bord extérieur du titre restauré, une partie du cadre et de la composition refaite à la plume ; restauration angulaire aux autres premiers feuillets. Le dernier feuillet est restauré dans les marges et fortement lavé.
65 BIBLE. Das Neue Testament. D. Xxxxxx Xxxxxx. Auffs newe fleissig Corrigiert und mit schönen figuren gezieret. Nuremberg, Xxxxxxxx Xxxxxxx, 1588. In-8, vélin souple à recouvrement, restes de lacets, dos lisse, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle).
400/500 €
Très rare édition de la traduction allemande du Nouveau Testament de Xxxxxx Xxxxxx (c. 1483-1546).
Elle est ornée d'un joli titre imprimé en rouge et noir, placé dans un encadrement à six compartiments gravé sur bois décoré de deux scènes bibliques et des portraits des Évangélistes, signé du monogramme IA, et de 89 petites vignettes sur bois, chacune d'entre elles placée entre deux minces bordures de rinceaux.
Le texte, imprimé en caractères gothiques, est entouré d'un encadrement à chaque page.
Après avoir été banni de l'Empire par Xxxxxxx-Xxxxx, Xxxxxx trouva refuge en 1521 au château de Wartburg, en Thuringe, grâce au soutien de l'Électeur Xxxxxxxx XXX de Saxe, dit le Sage. Il y prit le nom du xxxxxxxxx Xxxxxxx et se mit à traduire le Nouveau Testament, en s'appuyant sur la traduction latine du texte grec établie dès 1504 par Xxxxxx. En 1522, il acheva cette traduction et entreprit immédiatement celle de l'Ancien Testament. Sa traduction complète de la Bible fut terminée en 1534.
La Bible de Xxxxxx connut un vif succès éditorial et joua un rôle essentiel dans la diffusion des idées de la Réforme dans les pays de langue allemande.
Nombreuses annotations marginales anciennes en allemand aux pages 322v° et 323r°.
Ancien ex-libris à la plume sur le contreplat supérieur : Xxxxxxx Xxxxxxxxx. Cachet monogrammé humide en pied du titre. Deux ex-libris imprimés du XIXe et XXe siècles.
Petits travaux de vers au contreplat inférieur.
66 BIBLIOTHÈQUE GOTHIQUE. Lille, [imprimé par Xxx-Xxxxxxxx pour] Baillieu, 1868-1874. Ensemble 18 pièces en 3 volumes in-8, demi-chagrin bordeaux, dos à nerfs, pièces de titre et de tomaison noires, non rognés, couvertures (Reliure moderne).
Bechtel, B-192. — Vicaire, I, col. 674-679.
800/1 000 €
Collection complète des 18 pièces de la Bibliothèque gothique. Publiée par Xxxxxxxx, qui souhaitait continuer la Collection Silvestre (1838-1858) (cf. n°92). Elle se compose de réimpressions en lettres bâtardes modernes de mystères, de poésies et de chansons des XVe et XVIe siècles ; certaines d'entre elles sont ornées de bois.
L'ensemble comprend les pièces suivantes :
– Miracle de monseigneur Xxxxx Xxxxxxx : dung iuif qui presta cent escus a ung Crestien A xviii personnaiges. [1868]. – Chansons nouvellement composees sur plusieurs chants, tant de Musique que Rustique. [1869]. – Le grant Testamēt Villon. [1869]. Réimpression de l'édition incunable de Xxxx Xxxxxxxxx (1497), ornée de bois dans le texte (cf. Bechtel, V-350). – Le parement & triumphes des dames. [1870]. – Maistre Xxxxxx Xxxxxxxx. [1870]. – Les Cris de Paris. [1872]. – Les Estrenes des filles de paris. [1872]. – Les Regretz de Picardie & de Tournay a xxix coupletz. [1873]. – Epitaphes en rondeaux de la royne. [1874]. – LEs merveilles du monde selon le temps qui court. [1874]. – (S)ensuyt la rencōtre & descōfiture des hennoyers faicte entre sainct pol et bethune. [1874]. – SEnsuyvent viii belles chansons nouvelles. [1874]. – Le nūc dimittis des angloys. [1874]. – SEnsuyvent seize belles chāsons nouvelles. [1874]. – Sēsuyt le testamēt de la guerre qui regne a p[re]sent sur la terre. [1874]. – (S)ensuivent plusieurs belles chāsōs nouvelles. [1874]. – Sensuyvent quatorze belles Chansons nouvelles. [1874]. – Sensuyvent dix sept belles Chansons nouvelles. [1874].
Tirage à 212 exemplaires, celui-ci un des 200 sur papier vergé fort.
Exemplaire en parfaite condition, avec toutes les couvertures jaunes conservées.
67 BIDPAI. Die Alten weysen. Apophtegmata Sapientum. Der Alten Weisen exempel sprüch, mit vil wunder schönen Benspilen u[nd] figuren erleüchtet. […] [Au colophon] : Xxxxxxxxxx, Xxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxx, 0000. In-folio, maroquin brun granité, double encadrement de filets à froid reliés entre eux aux angles, fleuron à froid aux angles et au centre, dos orné à froid, tranches rouges (Reliure de la fin du XIXe siècle).
2 000/3 000 €
Rarissime édition de la traduction allemande des Fables de Bidpai.
Ce fameux recueil, composé au IIIe siècle avant J.-C. par un brahmane du Cachemire, également connu sous le nom de l'épopée du Pantchatantra, est l'un des plus importants livres de fables jamais écrits. L'œuvre fut d'abord adaptée vers 750 par le grand prosateur arabe Xxx xx-Xxxxxxx', dont la version, à son tour abondamment traduite en plusieurs langues, inspira de nombreux écrivains à travers le monde et à travers les époques, parmi lesquels en France, La Fontaine.
Imprimée en caractères gothiques, l’édition est sortie des presses de Xxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxx, fils du grand imprimeur de Strasbourg Xxxxxx Xxxxxxxxx.
L'illustration, remarquable, se compose d'un grand bois sur le titre et de 114 figures dans le texte, dont la plupart ont été réalisées selon la technique typiquement strasbourgeoise qui consiste à créer une composition en assemblant deux ou trois blocs gravés, et plus parfois. Il semblerait que ces bois aient déjà servi dans des éditions précédentes de Xxxxxxxxx père.
L’édition est très rare et manque à la Bibliothèque nationale de France.
Les feuillets R3 et R4, chacun illustré d'un bois, sont en fac-similé. Déchirures restaurées sur le titre. Quelques feuillets tachés, d'autres réparés.
68 [BIGORNE]. (B)Xxxxxx qui mēge tous les hommes qui font le commandement de leurs femmes. S.l.n.d. Manuscrit de la seconde moitié du XXe siècle, petit in-4 (195 x 145 mm), 6 feuillets non chiffrés, maroquin bordeaux, deux doubles filets en encadrement à froid, petit fleuron aux angles, petite dentelle intérieure dorée, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
600/800 €
XXXXX COPIE FIGURÉE, ÉCRITE À L'ENCRE BRUNE ET ROUGE SUR PAPIER VERGÉ ANCIEN, établie d'après l'édition
imprimée à Lyon vers 1535 (cf. Bechtel, B-195). Elle reproduit sur le titre le bois qui montre un malheureux à genoux devant le monstre qui en dévore un autre.
Cette curieuse plaquette gothique est un dialogue entre le monstre Bigorne et un homme faible et maltraité par sa femme. Pour le punir, le monstre décide de le dévorer.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) se trouve à la fin, accompagnée des initiales j. b.
69 BOCCACE (Jean). Boccace de la genealogie des dieux : contenant la faulse credēce des infidelles & gētilz : qui par leurs erreurs & mal fondees supersticions creoyent et oppinoyent pluralite de dieux, Et ceulx qui avoyēt faict aulcūs beaulx faictz dignes de memoire deifioient et leur exigeoyent temples, autelz, et ymaiges, Translate en Frācoys : Et nouvellement imprime a Paris. Paris, Xxxxxxxx Xx Xxxx, s.d. [au colophon] : 26 septembre 1531. In-folio, maroquin noir, double encadrement de deux filets à froid, petit fleuron doré aux angles, dos orné, tranches dorées (Lobstein-Laurenchet).
8 000/10 000 €
Bechtel, B-238. — Xxxx, p. 137. — Xxxxxx, XX, n°52.
SUPERBE ÉDITION DE LA TRADUCTION FRANÇAISE de la Généalogie des dieux païens de Boccace (1313-1375), la seconde après l'édition publiée précédemment par Xxxxxxx Xxxxxx en 1498. La traduction est demeurée anonyme.
L'édition est imprimée en lettres bâtardes sur deux colonnes, avec de nombreuses lettrines ornées, et possède un titre en rouge et noir, placé dans un bel encadrement gravé sur bois portant les initiales de l'imprimeur et signé de la croix de Lorraine (cf. Renouard, n°625). Ce dernier est une copie d'un encadrement spécialement gravé par l'artiste xxxxxx Xxx Xxxx vers 1519-1520 pour l'imprimeur Xxxxxx Xxxxx, utilisé ensuite par Xxxxxx Xxxxxx dans certaines de ses éditions. D'une composition très complexe, il est orné de différentes scènes tirées de la mythologie antique et de romans médiévaux. On y aperçoit notamment, de gauche à droite, le
magicien Xxxxxxx suspendu dans un panier par la fille de l'empereur de Rome, le suicide de Pyrame et de Thisbé, le Jugement de Pâris, ou encore Xxxxx et Xxxxxxx. Xxxxxxx Xxxxxxx attribue cette copie à Xxxxxxxx Xxxx (voir son étude sur Tory, 1865, p. 239).
L'illustration, fort remarquable, comprend 12 grands bois et 25 autres, plus petits, provenant pour
L'ESSENTIEL DE L'ÉDITION INCUNABLE DE VÉRARD. Parmi ces figures, on trouve une scène très réaliste montrant Jupiter qui coupe le sexe de son père (au verso du titre), un héros combattant des dragons, Xxxxxx et Xxxxxxxxxx, etc.
Le bois montrant un gentilhomme qui sort d'une barque et salue une noble dame (répété une fois), semblable à celui utilisé par Xxxxxx en 1498, mais très rogné sur les bords, avait d'abord été utilisé dans une Bible des poètes d'Ovide en 1493 (cf. Xxxxxxxxxx, pl. XXVIII). D'autres bois ont déjà servi dans des livres parisiens du début du XVIe siècle : c'est le cas de la scène de bataille (f. K6), probablement copiée sur une gravure du Judas Maccabée de 1514 (cf. Xxxxxxx Xxxxxx, French books, reproduction p. 357), de la femme aux seins nus (f. b5), copiée sur un bois original de la Nef des folles de 1501 (cf. cat. Xxxxxxxxxx, 0000, reproduction
p. 245), du couple suivi de deux femmes d'honneur (f. E3), bois déjà utilisé dans l'édition du Valere le Grant parue vers 1520 (cf. cat. Xxxxxxxxxx, 0000, reproduction p. 359), et du bois représentant une scène de chasse au sanglier (f. p3), attribuable à l'artiste xxxxxxx Xxxxxxx Xxxxxx et emprunté à l'édition originale des Menus propos de Xxxxxxxx (1521), puis utilisé de nouveau pour orner le titre de la troisième édition des Déduits de Phébus (vers 1530).
Le grand bois du f. c1, représentant un chevalier qui s'apprête à décapiter un malheureux qui l'implore à genoux, avec, à l'arrière-plan, une troupe de cavalier qui sort d'une ville fortifiée, d'une facture complètement différente de celle des autres bois, pourrait appartenir à une édition allemande d'un roman de chevalerie.
Le feuillet 149 est replié sur le bord, car la gravure déborde sur la marge.
Le verso du dernier feuillet est occupé par la grande marque typographique de Xxxxxxxx Xx Xxxx (Silvestre, n°61).
L'ouvrage, initialement paru à Venise en 1472, sous le titre Genealogiae deorum, est l'un des chefs-d’œuvre de Xxxxxxx, qui consacra une partie de sa vie à sa rédaction. Il s'agit d'un imposant et savant répertoire des mythes des dieux grecs et romains.
Ce livre magnifique compte parmi les plus beaux gothiques français illustrés.
Cadre du titre et un bois légèrement coupés sur le bord, fond du titre et marge intérieure des deux derniers feuillets renforcés. Quelques taches claires.
70 BOCCACE (Jean). (B)ocace des nobles maleureux. Paris, [Xxxxxxx Xxxxxxx], 1538. In-folio, maroquin grenat, roulette dorée en encadrement, dos orné, pièce de titre ocre, tranches mouchetées de rouge (Reliure du XVIIe siècle).
Bechtel, B-245 (titre reproduit). — Xxxx, p. 137. — Xxxxxx, X, n°741.
2 500/3 000 €
Jolie édition de la première traduction française du De casibus virorum illustrium de Boccace (1313-1375), établie par l'humaniste Xxxxxxx xx Xxxxxxxxxxx. Elle a été imprimée par Xxxxxxx Xxxxxxx, en caractères gothiques sur deux colonnes, pour le compte de plusieurs libraires parisiens : Xxxxxxxxx Xx Xxxx, les frères X'Xxxxxxxx, Xxxxxxxx Xxxxxxx, Xxxxxxx Xxxxxxxxx, Xxxxx Xxxxxxx, Xxxxxx Xxxxxxx, Xxxxxxxx Xxxxxxxx, Xxxxxx Xxxxxxxx, Xxxxxxx Xxxxxx, ou encore Xxxx Xxxxx, dont la marque typographique figure dans le cas présent au verso du dernier feuillet (Renouard, n°896).
L'édition, la dernière répertoriée par Xxx Xxxxxxx dans son Catalogue des gothiques français, possède un titre imprimé en rouge et noir, placé dans un bel encadrement gravé sur bois de forme architecturale provenant du matériel de Xxxxxx Xxxxxxxx, avec ses initiales E et G ; celui-ci est orné, sur les colonnes, de quatre médaillons contenant les portraits et emblèmes des évangélistes, et, dans les registres supérieur et inférieur, d'une figure du Christ triomphant, des armoiries de la ville de Cologne et celles du libraire Xxxxxxxx, et d'une scène montrant les rois mages présentant des offrandes à l'enfant Jésus nouveau-né. Cet encadrement, de style bâlois, avait déjà servi pour les éditions parisiennes du Perceforest (1531-1533) et du Thésée de Cologne (1534) (cf. n°212), mais ne contient pas le nom de Gourmont dans le petit cartouche situé en pied.
L'illustration comporte 7 bois gravés, dont un qui se répète une fois, issus pour certains du fonds du libraire Xxxxxxx Xxxxxx, qui avait fait paraître deux éditions de ce livre en 1494 et vers 1506.
Le De casibus virorum illustrium, composé par le maître florentin dans la seconde moitié du XIVe siècle, est un recueil de biographies à visée morale racontant la fin tragique, renversés par fortune, d'hommes et de
femmes célèbres depuis la création du monde : on y trouve ainsi les malheurs d'Athalie, de Xxxxx xx Xxxxxxxx, de Mithridate, du xxx Xxxxxx, de Xxxxxxxx Xx Xxx, et de beaucoup d'autres encore.
L'ouvrage fut traduit pour la première fois en langue française par Xxxxxxx xx Xxxxxxxxxxx (vers 1370/1380- 1418), qui en écrivit deux versions, l’une en 1400, l'autre vers 1409. Cet érudit et fin latiniste, originaire de Champagne, connut une brillante carrière en tant que traducteur à la cour de Xxxxxxx XX. Sa traduction fut imprimée pour la première fois à Bruges par Xxxxxxx Xxxxxxx en 1476.
Ex-libris manuscrit daté 1540 sur le titre. Ex-libris armorié de Xxxxxx Xxxxx, 1709, intendant de la marine à Rochefort et collectionneur français (1638-1710). Cachet de la bibliothèque de l'abbé Xxxxxxxxx Xxxxxx, chanoine honoraire et membre de l'Institut des provinces à Rochefort, apposé sur le titre. Son ex-libris imprimé, daté 1874, se trouve au premier contreplat.
Exemplaire en reliure du XVIIe siècle, très certainement d’origine provençale.
Les quatre premiers feuillets sont salis ; mouillures à quelques feuillets, très prononcées à la fin du volume. Traces d'humidité en bas des plats.
71 BOCCACE (Jean). Des faictz & gestes des illustres & cleres dames (le plaisant livre de noble homme Xxxxx xxxxxx poete Xxxxxxxxx, auquel il traicte), traduict de latin en frācois. Paris, Xxxxxxxxx Xx Xxxx, 4 mars 1538. In-8, veau marbré, deux filets à froid en encadrement, dos lisse orné à la grotesque, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle).
Bechtel, B-224 (titre reproduit). — Xxxxxx, X, n°742.
800/1 000 €
Seconde édition gothique de cette traduction française du De claris mulieribus, célèbre ouvrage dans lequel Xxxxxxx raconte la vie de nombreuses femmes remarquables depuis l'Antiquité. Cette traduction anonyme, établie à la demande d'Xxxx xx Xxxxxxxx, fut publiée pour la première fois chez le libraire parisien Xxxxxxx Xxxxxx en 1493.
Impression en lettres bâtardes provenant du matériel de Xxxx Xxxx, avec le titre en rouge et noir et plusieurs initiales décorées sur fond blanc ou criblé.
Un bois à mi-page au feuillet A1 représente l'auteur qui offre son livre à un dignitaire.
La marque typographique de Xxxxxxxxx Xx Xxxx se trouve au verso du dernier feuillet (Renouard, n°588). Ex-libris manuscrit sur le titre d'un certain Xxxxxxxx Xxxxx, avec la date 1624.
Déchirure sans gravité au feuillet 88. Un mors restauré et un autre fendu sur quelques centimètres, charnière supérieure fendue en long.
72 BOUCHART (Xxxxx). (L)Es croniques Annalles des pays dangleterre et bretaigne, contenant les faictz et gestes des roys et princes qui ont regne oudit [sic] pays, et choses Dignes de mémoire advenues Durant leurs regnes puis Xxxxxx xxxxxxx au trespas du feu duc xx xxxxxxxxx Xxxxxxxx second du nom dernier decede. Faictes et redigees par noble homme et saige maistre Xxxxx xxxxxxxx en son Xxxxxx advocat en la court De parlement, et depuis augmentees et continuees iusques en Lan Mil cinq cēs xxxi. Paris, [Xxxxxxx Xxxxxxx pour] Xxxx Xxxxx et Galliot du Pré, 11 septembre 1531. In-folio, veau fauve granité, double filet doré, petit fer aux angles, dos orné (Reliure pastiche moderne).
2 500/3 000 €
Bechtel, B-274. — Brun, p. 140. — Xxxxxxx Xxxxxx, French books, n°56. — La Borderie, Étude bibliographique sur les chroniques de Bretagne d'Xxxxx Xxxxxxxx, 1889. — Xxxxxx, XX, n°57.
Troisième édition gothique de ces chroniques, qui constituent LE PREMIER LIVRE ÉCRIT EN FRANÇAIS SUR L'HISTOIRE DE LA BRETAGNE.
Elles sont l'œuvre du Breton Xxxxx Xxxxxxxx († avant 1530), qui fut tour à tour notaire, avocat au parlement de Bretagne, puis conseiller et maître des requêtes à l'extraordinaire sous le duc Xxxxxxxx XX. Celui-ci pourrait également avoir commis des actes de piraterie à bord de bateaux guérandais avant sa carrière de magistrat (cf. Xxxxxxx Xxxx, « Xxxxx Xxxxxxxx, chroniqueur breton », in Annales de Bretagne, t. 36, n°3, 1924, pp. 496- 527).
L'ouvrage renferme toute l'histoire de la Bretagne, y compris les légendes les plus fabuleuses. On y trouve des passages sur Xxxxxxxxxxx, Xxxxxxxxx longue espee, le xxx Xxxxxx, Xxxxxx, etc.
Sortie des presses d'Xxxxxxx Xxxxxxx, cette belle édition a été imprimée en lettres bâtardes pour les libraires Xxxx Xxxxx et Galliot du Pré. Son texte suit celui de l'édition originale de 1514, mais comprend des additions jusqu'à 1531.
Le titre, imprimé en rouge et noir avec une initiale L à figure humaine, est entouré d'un encadrement à portique composé de quatre bordures, issu ici du matériel de Xxxx Xxxxx.
L'illustration, également copiée sur celle qui fut spécialement exécutée pour l'édition de 1514, est d'un grand intérêt pour l'iconographie bretonne. Elle se compose de 12 jolies figures gravées sur bois montrant l'auteur à son pupitre, la prise de Rome et l'assaut du Capitole par les Gaulois et les Bretons, une planche représentant treize saints et saintes (dont les sept saints de Bretagne), le combat entre Xxxxxx et le géant Flollo, les grandes armes de Bretagne (répétée une fois), la bataille d'Auray, le duc de Bretagne en son parlement (répétée deux autres fois), les petites armes de Bretagne, et le superbe bois montrant saint Yves en tenue d'ascète (voir ci- contre).
Selon La Borderie (p. 11), on trouverait parmi les portraits des saints bretons les plus anciennes images gravées de saint Malo et de saint Corentin.
La jolie planche représentant le combat entre Xxxxxx et le géant Flollo sur l'île Notre-Dame de Paris, retrace l'épisode où le héros, à demi-renversé par son adversaire, est sauvé par la Vierge qui recouvre son bouclier d'un pan de son manteau couvert d'hermines. Xxxxxxxx nous raconte alors qu’Xxxxx qui navoit veu la vision reprint couraige et se releva, et de son espee nommee Xxxxxxxxx donna tel coup a Flollo dessus la teste quil luy fendit le front dont il tomba, et de ce coup rendit lesprit sur le champ ; l'auteur poursuit : des lors Xxxxx xxxxxxx de la vision print les ermines pour ses armes. Et pour ceste cause les roys et princes de bretaigne ont depuis porte et encores portent en leurs armes les ermines (f. h4).
La marque typographique de Xxxx Xxxxx (Renouard, n°891) se trouve au verso du dernier feuillet, sous le colophon.
Le bord de quatre feuillets a été replié pour ne pas couper d'anciennes annotations marginales à la plume.
Inscription à la plume en bas de quelques feuillets, notamment en N4 : Xxxxxxxxxx Xxxxxxxxx dedit. Un cachet effacé sur le titre.
De la bibliothèque C. W. Dysons Xxxxxxx, avec son ex-libris armorié gravé (II, 1946, n°341).
Accident de tirage au cahier QQ (l'encre a bavé). Titre remonté, quelques feuillets intervertis, salissures et mouillures aux cahiers X à CC. Les cinq derniers feuillets sont restaurés, le dernier par de larges emplâtres de papier au verso. Mouillure marginale à la table.
73 [XXXXXXX (Xxxx)]. Les anciēnes et modernes Genealogies des roys de France, et mesmement du xxx Xxxxxxxx avec leurs Epitaphes et effigies nouvellement imprimees a Paris. Paris, Maurice de Xx Xxxxx, 0000. In-8, maroquin citron, triple filet doré, armoiries royales sur un écu mosaïqué de bleu au centre, dos orné, pièce de titre noire, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure vers 1860).
Bechtel, B-192 (titre reproduit).
1 500/2 000 €
Jolie édition gothique de cette histoire très légendaire des rois de France, composée par Xxxx Xxxxxxx (1476-1557), poète et chroniqueur poitevin surnommé le Traverseur des voyes perilleuses.
Imprimée en lettres bâtardes, avec un titre en rouge et noir orné d'un petit écu aux armes de France, c'est la dernière édition répertoriée par Xxx Xxxxxxx dans son Catalogue des gothiques français.
L'illustration se compose de 62 petits portraits de rois gravés sur bois.
L'ouvrage, paru pour la première fois en 1527 à Poitiers, commence par une longue introduction sur l'origine des rois de France et renferme à la suite une notice sur chacun d'entre eux, depuis Pharamond à Xxxxx XXX.
Ancien ex-libris à la plume sur le titre.
De la bibliothèque Xxxxxxx Xxxxx, avec son ex-libris.
74 XXXXXXX (Xxxx). Les triūphes de la Noble et amoureuse Dame et lart de honnestement aymer, Compose par le traverseur des Voyes perilleuses, Nouvellement Imprime a Paris. Paris, Jehan Réal, 1541. In-8, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, double filet sur les coupes, tranches dorées sur marbrure (Duru 1853).
Bechtel, B-345. — Xxxxxxx Xxxxxx, French books, n°60 (à l'adresse de Xxxxxxxx Xx Xxxx).
2 000/2 500 €
Édition gothique, partagée entre plusieurs libraires parisiens, de l'une des œuvres les plus importantes de Xxxx Xxxxxxx (1476-1557), poète et chroniqueur poitevin, ami de Xxxxxxxx et protégé de Xxxxx xx Xx Xxxxxxxxx, dont il fut le poète officiel.
Cet ouvrage mystique en vers et en prose, dédié à Xxxxxxxx d'Autriche, seconde épouse de Xxxxxxxx Xxx, est un manuel de bienséance destiné à la conduite quotidienne des femmes, tant sur le plan spirituel que pratique, sans oublier les conseils matrimoniaux. La vie de l’âme (la noble dame) est décrite en allégories, sa naissance, son union au corps, son retour à Dieu.
Fine reliure de Duru.
75 BOURBON (Xxxxxxx xx). La grande & merveilleuse et trescruelle oppugnation de la noble cite de Rhodes prinse nagueres par Sultan xxxxxxx a present grand turcq, ennemy de la tressaincte foy Catholicque. Paris,
s.d. [au colophon] : [Xxxxxxx Xxxxxxx] pour Xxxxxx xx Xxxxxxxx, mai 1526. In-4, veau brun, triple filet doré, dos orné, tranches rouges (Reliure de la fin du XVIIe siècle).
Bechtel, B-352 (titre reproduit). — Xxxxxx, XXX, n°937.
1 500/2 000 €
TRÈS RARE RELATION DE LA PRISE DE RHODES PAR LES TURCS EN 1522, rédigée par un témoin oculaire. Très détaillée, elle part de la chute de Belgrade en 1521.
Troisième édition, après celles parues en 1525, imprimée par Xxxxxxx Xxxxxxx pour Xxxxxx xx Xxxxxxxx. Elle est ornée d'un élégant encadrement de titre à décor floral, provenant du matériel de l'imprimeur-libraire champenois Xxxxxx Xxxxxxx, et d'un bois montrant l'auteur travaillant dans son cabinet.
Xxxxxxx xx Xxxxxxx, dit le Bâtard de Liège, chevalier de l'ordre de Malte, prit part à la défense de la cité, lorsque la place forte succomba sous les coups des armées de Xxxxxxx en 1522. Il raconte ici comment le pervers et sanguinaire ennemy de la foy chrestienne, le grand turcq est venu assieger la ville de Rhodes. Dans sa dédicace au grand commandeur Xxxxxxxx xx Xxxxxxxx-X'Xxxx-Xxxx, il dit, entre autres, avoir écrit ce livre pour honnorer les nobles chevaliers et aultres personnaiges de la compaignie, qui sont mors martyrs en ce siege et dénoncer les grandes et abhominables trahysons [de] plusieurs faulx chrestiens contre la sainte religion.
Anciennes inscriptions manuscrites effacées sur le titre.
Titre et quelques feuillets tachés ; trous et galeries de vers affectant le texte et les marges, ces dernières, importantes, comblées. Deux feuillets réparés dans la marge. Dos refait et coins restaurés, doublure et gardes renouvelées.
76 BOURDIGNÉ (Jean de). Hystoire agregative des Annalles et cronicques Daniou, contenant le commencement et origine, avecques partie des chevaleureux et marciaulx gestes Des magnanimes princes, consulz, contes et ducz Xxxxxx. [Paris, Xxxxxxx Xxxxxxx pour] Xxxxxx, Xxxxxxx Xxxxxxxx et Xxxxxxx Xxxxxxxxx, s.d. [janvier 1529 = 1530]. In-folio (322 x 210 mm), maroquin rouge, triple filet doré, dos orné de filets et de fleurons dorés, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de la seconde moitié du XIXe siècle).
Bechtel, B-354 (type B). — Brun, p. 144. — Xxxxxx, XXX, n°1663.
2 000/3 000 €
ÉDITION ORIGINALE DE CES CHRONIQUES D'ANJOU ET DU MAINE, qui couvrent une période allant du Déluge à la fin des années 1520. Elles renferment de nombreuses légendes mais aussi des renseignements intéressants pour l'histoire des guerres d'Italie.
L'ouvrage, composé par Xxxx xx Xxxxxxxxx († 1547), natif d'Angers et chanoine de Saint-Maurice, connut un succès considérable, notamment parce qu'il dépassa de beaucoup l'histoire de ces deux provinces pour embrasser toute l'histoire de France. Comme l'indique le titre, ces chroniques furent revues et additionnees par un anonyme qui se faisait appelé le Xxxxxxx. Certains pensent que derrière ce personnage mystérieux se cache le chanoine angevin Xxxx Xxxxxxx, dit Xxxxxx, auteur d'un admirable traité de perspective, le De artificiali perspectiva (1505), tandis que d'autres supposent qu'il s'agit de Xxxx Xxxxxxx († 1557), poète xxxxxxxx qui avait pris pour surnom le Traverseur des voyes perilleuses. Cette dernière attribution paraît plus plausible, notamment parce que Xxxxxxx décéda avant 1524.
Très belle édition imprimée en grosses lettres bâtardes, rehaussée d'initiales ornées sur fond criblé, avec le titre tiré en rouge et noir et placé dans un grand encadrement de forme architecturale provenant du matériel de Galliot du Pré.
Au verso du titre, en tête du privilège, figure l'écu de France couronné soutenu par deux anges.
L'illustration comprend un beau bois à pleine page montrant l'auteur qui offre son livre à Xxxxxx xx Xxxxxx, mère de Xxxxxxxx Xxx, entourée de prélats et de barons, et un bois représentant les Troyens qui édifient la ville d'Angers. Le grand bois est dans le style des compositions du peintre lyonnais Xxxx Xxxxxxx.
Très bel exemplaire, grand de marges et de second tirage, avec le privilège daté du 3 décembre 1529 et les quelques modifications apportées à l'explicit.
Titre un peu pâli. La marque typographique de Galliot du Pré, qui occupe le dernier feuillet, a été découpée puis remontée sur un feuillet blanc. Petite mouillure pâle touchant la marge inférieure des cahiers, la tranche inférieure et le second plat. Réparations à quatre feuillets, traces de salissure sur deux pages.
77 BOUTEILLER (Jean). (S)Omme Rural tresutile en toutes cours & praticques, proces et manieres de playdoiries. Nouvellement Reveu & corrige p[ar] tresciētificq[ue] et noble personne Jehan des degres docteur en ch[emin] droit. [Au colophon] : Paris, veuve Xxxx Xxxxxxxxx, s.d. [entre 1519 et 1525]. In-4, veau marbré, double encadrement de filets à froid, fleuron doré aux angles, fleuron central, dos orné, tranches rouges mouchetées (Reliure pastiche du XIXe siècle).
Bechtel, B-370 (titre reproduit).
1 500/2 000 €
Rare édition gothique de la Somme rurale, fameux recueil de justice civile et pénale composé par le jurisconsulte artésien Xxxx Xxxxxxxxxx (ou Boutillier). Elle n'est pas répertoriée dans l'Inventaire chronologique de Xxxxxxxx Xxxxxx. On situe la date de cette édition entre 1519, époque à laquelle la veuve Xxxxxxxxx ne travaillait plus en association avec son gendre Xxxxx Xxxxx, et 1525, année de son décès.
Impression en petits caractères gothiques sur deux colonnes, à 40 lignes par page, avec le titre en rouge et noir orné d'une grande initiale S à tête diabolique et d'un grand bois montrant l'auteur qui présente son livre au roi assis sous un dais. Outre cette figure, répétée au feuillet K4, l'illustration contient aussi un arbre de consanguinité (f. K4v°, replié sur le bord), un petit tableau sur le même sujet, et un grand bois au verso du dernier feuillet représentant le roi en son conseil. Les armoiries de France, couronnées et soutenues par deux anges, figurent à la fin de la table, et la marque de Xxxx X Xxxxxxxxx, reprise par sa veuve, se trouve à la fin du volume.
Xxxx Xxxxxxxxxx, né à Pernes (Artois) vers 1340 et mort à Tournai entre septembre 1395 et janvier 1396, occupa la charge de lieutenant du bailli de Vermandois et reçut, à sa mort, le titre honorifique de conseiller du roi. Son ouvrage connut un succès considérable, comme l'atteste la vingtaine d'éditions publiées entre 1479 et 1550. Divisé en deux parties, il traite à la fois du droit public, administratif, commercial, municipal, canonique, etc., des juridictions spécifiques à l'Anjou, au nord de la France ou bien de la Flandre, et examine de nombreux crimes et délits.
78 XXXXXXXX (Xxxxxxx) et Xxxxxxxx XXXXXXX. Ein Schöne Cronica vom Künigreich Hispania Unnd sonderlich von xxxxx Xxxxxxxxxx, […]. Augsbourg, Xxxxxxxx Xxxxxxx, [18 août] 1543. In-folio, chagrin bleu foncé, double encadrement de deux filets à froid, fleuron doré aux angles, dos orné, tranches dorées (Reliure moderne).
2 000/2 500 €
Édition originale allemande de cette chronique composée par l'historien génois Xxxxxxx Xxxxxxxx (1390- 1466) et Xxxxxxxx Xxxxxxx, éminent homme de lettres au service des rois de Naples. Elle retrace l’histoire des guerres entre les républiques italiennes et le royaume de Xxxxxxxxx XX d'Aragon à la fin du XVe et au tout début du XVIe siècle.
Elle a été traduite du latin par Xxxxxxxxxx Xxxxx, qui était maire de la ville de Colmar en Alsace dans le deuxième quart du XVIe siècle.
L'édition, imprimée en caractères gothiques, est agrémentée de 6 belles initiales ornementées et de 5 culs- de-lampe. Elle est illustrée de 53 grandes et remarquables figures, dont une sur le titre, gravées sur bois par Xxxx Xxxxxxxxx, Xxxx Xxxxxxxxxxx et Xxxx Xxxxxxx. Celles-ci représentent des vues de villes, des combats navals, des batailles terrestres, des chevaliers, etc.
Ancienne inscription manuscrite en bas de deux feuillets. Cachet à l'encre bleue en partie effacé non identifié au feuillet a2.
Le titre est doublé et restauré, les quatre feuillets suivants ainsi que les quatre derniers ont leurs marges doublées, le verso du dernier sali.
79 CAMERARIUS (Xxxxxxxxx). Symbolorum & emblematum ex re herbaria desumtorum centuria una collecta. S.l.n.n. [Nuremberg, X. Xxxxxxx & H. Xxxxx], 1590 [sic pour 1593]. — Symbolorum & emblematum ex animalibus quadrupedibus […]. S.l.n.n., 1595. — Symbolorum & emblematum ex volatilibus et insectis […]. S.l.n.n., 1596. — Symbolorum et emblematum ex aquatilibus et reptilibus […
]. S.l.n.n., 1604. 4 parties en un volume in-4, veau brun, double filet doré, dos orné, tranches mouchetées de rouge (Reliure du XVIIe siècle).
500/600 €
Xxxxxxxx, Xxxxxx books, n°162-165. — Praz, p. 295. Éditions originales.
Collection complète de ce très beau livre d'emblèmes allemand, dû au médecin et botaniste de Nuremberg Xxxxxxx Xxxxxxxxxx le jeune (1534-1598). Elle se compose de quatre parties appelées centuries, publiées de manière séparée dans la ville natale de l'auteur entre 1593 et 1605.
La première, qui concerne les plantes, constitue l'un des plus anciens livres de botanique illustrés au moyen de la gravure sur cuivre. La deuxième est consacrée aux mammifères, la troisième aux oiseaux et aux insectes, et la dernière aux reptiles et aux poissons.
Remarquable illustration comprenant, en premier tirage, 4 titres-frontispices richement décorés et 400 emblèmes circulaires finement gravés en taille-douce, attribués à l'artiste xxxxxxxx Xxxxxxxx Xxxxxxxxx († 1611). Le monogramme de ce dernier figure sur le premier frontispice. Chaque emblème est suivi d'un distique et est accompagné, sur une page en regard, de commentaires (explications, références, citations grecques et latines).
De la bibliothèque Lugol, avec son ex-libris armorié gravé.
Manquent les feuillets liminaires des trois premières parties, comprenant des épîtres dédicatoires et des poèmes. Quelques feuillets légèrement roussis, petites taches marginales à quelques feuillets. Reliure très restaurée.
80 [XXXXXXXX (Xxxxxxxxx)]. Historia Von Rhodis Wie ritterlich sie sich gehaltē mit dem Tyrannischen Keiser Mahomet uss Türckyē, lustig u[nd] lieplich zü lesen. [Au colophon] : Strasbourg, Xxxxxx Xxxxx, 1513. In-folio, maroquin rouge, filets à froid, large bordure à décor de rinceaux cernée de plusieurs filets à froid, fleuron doré aux angles, dos orné, petite dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure vers 1880).
8 000/10 000 €
BBA, Muller, Strasbourg, II, p. 105, n°339. — Kristeller, n°512.
Édition originale de la traduction allemande de cette fameuse description du siège de Rhodes par les Turcs en 1480, rédigée par Xxxxxxxxx Xxxxxxxx, hospitalier né à Douai vers 1430 et mort dans la cité rhodienne en 1501, pourvu de la charge de vice-chancelier de l'ordre de Saint-Xxxx xx Xxxxxxxxx.
La traduction a été assurée par Xxxxxxxx Xxxxxx Xxxxxxxx (vers 1445-1522), humaniste et grand médecin d'origine strasbourgeoise qui fréquenta l'école latine de Sélestat puis l'université de Heidelberg, sous Wimpheling. Celui-ci travailla comme prote chez de nombreux imprimeurs de sa ville natale et traduisit de nombreux ouvrages médicaux, pédagogiques, historiques et religieux. On lui doit notamment une chronique turque, parue aussi chez Xxxxxx Xxxxx en 1513, sous le titre Die Türckisch Chronica, qui est une compilation de fragments historiques décrivant les guerres contre les Turcs.
Imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, l'édition est illustrée d'un grand bois sur le titre montrant un hospitalier en armure, 33 bois à mi-page, issus de deux mains différentes, la seconde étonnament schématique, montrant des scènes d'intérieur et des manœuvres de navires, et une petite figure représentant saint Jean. La plupart des illustrations du texte s'inspirent fortement de celles de l'édition originale latine publiée sous le titre Rhodiorum historia (Ulm, Xxxxxx Xxxxx, 24 octobre 1496).
Quant au portrait de xxxxx Xxxx, il s'agit d'une copie du bois gravé par Xxxx Xxxxxxx pour l'Hortulus animae
publié à Strasbourg par Flach en 1511.
La marque typographique de Xxxxxx Xxxxx occupe le dernier feuillet. Xxx exemplaire, à grandes marges.
Ex-libris armorié gravé de Xxxxxxx X. X. Xxxxxx, avec la date 1877.
Taches claires à quelques feuillets, d'autres légèrement roussis. Petit manque de papier marginal en tête du feuillet C1. Petit choc à la coiffe de tête, avec la tranchefile sectionnée (encore maintenue).
81 [CASTELLO (Albert de)]. Xxxxxxx della gloriosa xxxxxxx Xxxxx. Di nuovo Stampato, con nuove & belle Figure adornato. [Au colophon] : Venise, Xxxxxx xx Xxxxxxxxxx, 1575. In-8, chagrin bordeaux, encadrement orné de filets à froid, dos orné de caissons à froid, roulette dorée intérieure, tranches rouges (Reliure vers 1860).
500/600 €
Très rare édition vénitienne de ce Rosaire, composé par le frère dominicain Xxxxxx xx Xxxxxxxx, né à Venise vers 1450 et mort en 1522.
Impression en lettres rondes avec les pages encadrées de bois de plusieurs types.
L'illustration se compose d'un bel encadrement de titre xylographié et de 188 jolies compositions gravées sur bois dans de grands encadrements qui occupent la page entière. Face à ces illustrations, toujours sur les pages de gauche, le texte explicatif est placé dans un encadrement composé de quatre bandeaux, sauf pour l'une d'elles.
La marque typographique de l'imprimeur figure au-dessus du colophon. Des bibliothèques X. Xxxxxxxxx et X. Xxxxx, avec leurs ex-libris.
Xxxxxx trous de vers au début et à la fin du volume, décharge de plusieurs bois. Tirage assez irrégulier.
82 XXXXX (Xxxxxxxxx). Les motz et sentēces dorees du maistre de saigesse Xxxxx en Frācoys & Latin. Avec[que]s bōs Enseignemens, Proverbes, Adages, Auctoritez, & ditz moraulx des saiges prouffitables a ung chascun. Ensemble plusieurs questions Enigmati[que]x. Xxxx, Xxxxxxx Xxxxxxxxx, s.d. [au colophon] : 21 octobre 1533. In-8, maroquin rouge, double filet à froid, petit anneau doré aux angles, dos orné de filets dorés, mince ruban intérieur, tranches dorées (Reliure vers 1800).
Xxxxxxxx, X, p. 65. — Bechtel, C-100. — BBA, Gültlingen, Lyon, III, p. 211, n°37.
1 500/2 000 €
Très rare et jolie édition lyonnaise des distiques et adages du grammairien latin Xxxxx (IIe siècle de notre ère). Imprimée en lettres bâtardes, elle s'ouvre sur un titre en rouge et noir orné d'une vignette gravée sur bois montrant l'auteur à genoux et offrant son livre, le tout placé dans un encadrement composé de quatre minces bordures.
Cachet humide ancien dans la marge du titre, en partie gratté.
Exemplaire du grand bibliophile lyonnais Xxxxxxx Xxxxxxx, avec son ex-libris (1867, n°2035). Il est cité par Xxxxxxxx.
On ne connaîtrait qu'un seul autre exemplaire de cette édition, conservé à Toulouse.
Xxxxxx trous de vers touchant le texte des premiers cahiers, notamment le titre. Taches à quelques feuillets. Dos un peu décoloré et frotté.
83 CAVALIERI (Xxxxxxxx Xxxxxxxx). Ecclesiae militantis triumphi sive Deo amabilium Martyrum gloriosa pro Christi fide Certamina. Rome, Xxxxxxxxxxx Xxxxxx, 1585. In-folio, demi-veau fauve, dos orné, pièces de titre noires, non rogné (Ateliers Laurenchet).
Cicognara, n°2008. — Mortimer, Italian, n°126 (classé à Circignano).
1 500/2 000 €
Seconde édition, qui suit celle de 1583 sans nom d’imprimeur. Le privilège, daté de 1584, a été ajouté dans cette édition et la date du titre modifiée.
IMPRESSIONNANTE SUITE FINEMENT GRAVÉE SUR CUIVRE par Xxxxxxxx Xxxxxxxx Xxxxxxxxx (1525-1597), représentant les martyres des premiers chrétiens : le Christ sur la croix, Xxxxxxx xxxxxx, Xxxxx enterré vivant, Xxxxxx xxxx dans la fosse aux lions, Xxxxxxxx éventrée par un taureau, etc. L'Ecclesiae militantis triumphi, parue pour la première fois à Rome en 1583, se compose d'un titre-frontispice et de 31 planches numérotées de 1 à 31, chacune d'entre elles étant accompagnée d'une légende en latin.
Cette remarquable suite fut exécutée d'après les fresques peintes par Xxxxxxx Xxxxxxxxxx dit il Pomarancio († 1597) dans l'église romaine de San Xxxxxxx Xxxxxxx à la fin des années 1570 et au début des années 1580. Ce cycle iconographique inspira notamment Xxxxxxx Xxxxxxxxx pour illustrer son fameux Theatrum crudelitatum (1587).
Tampon d'Eugène Desnos, un ex-libris gravé non identifié.
Toutes les planches ont été coupées au cadre et remontées sur des feuillets au XIXe siècle. Un tampon de colportage a été apposé au verso de chaque feuillet. Petites mouillures et quelques taches claires à quelques figures.
84 CAVICEO (Jacques). Dialogue treselegant intitule le Peregrin, traictant de lhonneste et pudique amour concilie par pure et sincere vertu, traduict de vulgaire Italien en langue Frācoyse, par maistre Francoys dassy conterouleur des Briz, de la maryne en Bretaigne, secretaire Du roy de Navarre, et de treshaulte et illustre dame ma dame Loyse duchesse de Valentinois, et nouvellement Imprime a Paris. Paris, [Antoine Couteau pour] Galliot du Pré, s.d. [au colophon] : 25 mai 1527. In-4, maroquin brun foncé, jeux de filets dorés et à froid et bordure de rinceaux dorés en encadrement, compartiment central orné d'un semé de fleurs de lis et de chiffres F couronnés, armoiries de France mosaïquées en bleu au centre et surmontant une salamandre dorée, dos lisse orné en long d'un cadre au double filet, avec chiffre et fleurs de lis alternés répétés, jeux de filets intérieurs, tranches dorées (Gruel).
4 000/5 000 €
Bechtel, C-117. — Brun, p. 150. — Fairfax Murray, French books, n°79. — Moreau, III, n°1158. — Picot,
Rothschild, II, n°1744.
Édition originale de la traduction française, due à François d'Assy, secrétaire du roi Henri II et de la duchesse Louise de Valentinois, fille de César Borgia.
Elle possède un titre en rouge et noir en forme de pyramide inversée, et est ornée de 3 gravures sur bois à pleine page mettant en scène les protagonistes du roman, chacune placée au début de chacun des trois livres.
Jacques Caviceo (1443-1511), poète et littérateur né à Parme, embrassa l'état ecclésiastique et professa les belles-lettres à Pardenone. Il occupa le poste de vicaire auprès de l'archevêque de Ferrare et celui de prêteur à Sienne. Dans son roman, certainement inspiré par Dante et Boccace, il met en scène les amours contrariés de deux jeunes amants issus de familles nobles de Ferrare mortellement ennemies, Pérégrin et la belle Genèvre.
Le récit de leurs aventures, décrit de manière assez libre, nous conduit sur les rives orientales de la Méditerranée, de Chypre à Crète, puis de Lisbonne en Corse.
RICHE RELIURE DE GRUEL DANS LE STYLE RENAISSANCE, AUX ARMES, CHIFFRE ET EMBLÈME DE FRANÇOIS IER.
Des bibliothèques Silvain S. Brunschwig (1955, n°349) et Albert Natural (1987, n°29), avec leurs ex-libris.
Le dernier feuillet, portant la marque de Galliot du Pré au verso, fait défaut, et les feuillets TT1, TT2 et TT5 sont parfaitement refaits en fac-similé. Quelques cahiers un peu courts en tête, certaines marges restaurées sur quelques millimètres. Charnière supérieure fissurée sur une douzaine de centimètres.
85 CÉSAR (Jules). Les œuvres Et briefves expositions de Julius cesar sur le faict des batailles de Gaule. [Au colophon, f. DD1v°] : Paris, Veuve de Michel Le Noir, s.d. [vers 1520-1522]. In-4, maroquin grenat, triple filet doré, dos orné de caissons dorés, dentelle intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
4 000/5 000 €
Bechtel, C-135 (collation erronée, 134 ff. et non 138 ff. ; titre reproduit). — Moreau, III, n°47.
Belle édition gothique de la Guerre des Gaules de Jules César, traduite en français par l'humaniste Robert Gaguin.
Elle est illustrée d'un grand bois sur le titre montrant un personnage agenouillé devant un roi et lui offrant un livre, de 8 bois plus petits dans le style des romans de chevalerie, et enfin un bois à pleine page au verso du dernier feuillet, de style archaïque, représentant peut-être saint Augustin.
Cette rarissime édition, dédiée à Louis XII et imprimée en lettres bâtardes à 38 lignes par page, est sortie des presses de Jeanne Trepperel qui succéda à son mari le libraire Michel Le Noir, décédé le 29 septembre 1520 (cf. Claudin, II, p. 174).
Bien qu'elle ne soit pas datée, il est aisé de la situer entre la fin du mois de septembre 1520 et juin 1522 environ, date à laquelle paraît le premier livre daté de leur fils Philippe (cf. Moreau, III, n°105).
Elle n'est pas citée par Brun et Brigitte Moreau n'en signale que 2 exemplaires dans les institutions (Paris, BnF, et Londres, British Library).
Légères mouillures, petites taches marginales à quelques feuillets.
86 CÉSAR (Jules). Commentaires […], de la guerre de gaule. [Et : De la guerre Civile, livre III. Alexandrie,
I. d'Afrique, I. d'Espaigne, I]. Lyon, Jean de Tournes, 1545. 2 volumes in-16, maroquin brun clair, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
Cartier, n°29.
1 000/1 200 €
Première édition de Jean de Tournes de l'ensemble des textes qui constituent le corpus césarien, comprenant la traduction française de la Guerre des Gaules par Robert Gaguin, ainsi que la Guerre civile traduite par le diplomate Étienne de Laigue.
Joliment imprimée en caractères romains, l’édition est ornée de 5 figures gravées sur bois à pleine page représentant des forteresses et des édifices du génie décrits dans les textes.
La marque typographique de l'éditeur figure sur le titre et au verso du dernier feuillet dans le premier volume. Ancien ex-libris manuscrit presque effacé au feuillet A3 du tome I : Aux peres penitents de Sens.
Bel exemplaire.
87 CHAMPIER (Symphorien). Index librorum qui in hoc volumine continent Mirabiliū divino[rum] humanorū [quem] volumina quattuor. [Au colophon] : Lyon, Jacques Maréchal, 22 août 1517. 4 parties en un volume in-4, basane fauve estampée à froid, décor de roulettes et de filets couvrant les plats, dos à quatre nerfs (Reliure de l'époque).
Baudrier, XI, p. 398. — BBA, Gültlingen, Lyon, II, pp. 204-205, n°42.
800/1 000 €
Édition originale de ce recueil érudit composé par l'humaniste et illustre médecin Symphorien Champier (c. 1470-1539). Celui-ci y disserte sur la Bible, les épîtres de Paul, l'histoire du christianisme, des païens, des juifs, des musulmans, des hérétiques et termine par une description de l'univers en s'inspirant des travaux de Ptolémée.
Impression en caractères gothiques, agrémentée de nombreuses et fort jolies lettrines, dont la grande majorité est issue de l'alphabet spécialement dessiné en 1514 par Guillaume Le Roy pour Jacques Maréchal (cf. Baudrier, XI, reproduction de l'alphabet pp. 394-397).
Le titre, imprimé en rouge et noir et placé dans un encadrement constitué de quatre minces bordures, est orné d'une petite initiale décorée et d'un charmant petit bois en pied représentant saint Pierre et saint Mathieu tenant la Sainte-Face. Le titre des autres parties, uniquement imprimé en noir, est également placé dans un encadrement composé de bordures.
L'édition est illustrée de 2 beaux bois, l’un à pleine page et l’autre divisé en six scènes, sur le thème du Jardin du paradis et de la Création du monde.
Plaisant exemplaire en reliure d’époque.
Anciens ex-libris manuscrits sur le titre, l'un raturé, l'autre provenant d'un couvent de capucins. Inscription ancienne sur le titre.
Quelques feuillets légèrement roussis ou jaunis. Dos refait et coins restaurés.
88 CHAMPIER (Symphorien). (L)E recueil ou croniques des hystoires des royaulmes daustrasie, ou france orientale dite a present lorrayne De hierusalem, de Cicile. Et de sa duche de bar. Ensemble des sainctz contes et evesques de toulx contenant sept livres tant en latin que en francoys. Lyon, Vincent de Portonaris,
s.d. [au colophon] : compose a nancy en lorrayne et finy lan de grace mil cccccx le dixiesme de mars [10 mars 1510]. In-folio (280 x 190 mm), veau fauve moucheté, double filet doré, petit fer aux angles, dos orné (Reliure anglaise du XVIIIe siècle).
10 000/15 000 €
Bechtel, C-148. — Baudrier, V, pp. 405-408. — Brun, p. 151. — Fairfax Murray, French books, n°632.
Unique édition de cette fabuleuse chronique d'Austrasie, dans laquelle l'humaniste et médecin Symphorien Champier (c. 1470-1539) fait remonter les origines de la maison de Lorraine à Priam, descendant en ligne directe du vieux Priam de Troie. L'ouvrage, composé en vue d'honorer son protecteur, le duc Antoine, est l'un des plus marquants de Champier.
Exemplaire de premier tirage, contenant notamment l'épître de Jean Lemaire de Belges à Pierre Picot, physicien de la duchesse de Savoie, écrite en 1506 au sujet du De claris medicine scriptoribus de Champier (f. s7).
Un des beaux livres illustrés français de la Renaissance.
L'édition, dont le texte est à la fois donné en français et en latin, est imprimée en lettres bâtardes et en caractères gothiques plus petits. Le titre de l'œuvre, qui occupe plusieurs lignes au premier feuillet, débute par une petite initiale L sur fond noir.
Au verso du titre, vers latins adressés à l'auteur par Fidelis Risicus, physicien et astronome du marquis de Montferrat.
L'illustration est remarquable : elle comprend 33 bois de dimensions et de factures différentes, dont plusieurs se répètent, ainsi qu'une petite vignette portant les armoiries de Lorraine et de Bar, variante de celle qui servit dans l'édition du Triomphe de Louis XII (Lyon, 1509) de Champier (cf. Fairfax Murray, French books, I, reproduction p. 187). Signalons le grand bois au verso du titre représentant une troupe de cavalier conduite par le duc Antoie [sic pour Antoine], qui sera copié pour orner le titre d'une édition parisienne d'Ogier le Danois (vers 1520), une vignette montrant Champier et sa femme assistant à la décollation de saint Symphorien, copiée d'après un bois de l'édition lyonnaise de 1507 du Liber de quadruplici vita, et le beau portrait équestre du duc Antoine, qui ouvre le livre consacré à (L)Ordre de chevalerie (f. q1v°).
Certaines des figures ont été exécutées par le Maître aux pieds bots, d'autres proviennent de l'édition incunable du Champion des dames (Lyon, Jean du Pré, vers 1485-1490), à l'image du bois montrant l'auteur offrant son livre (f. a2v°), ou encore d'une édition incunable lyonnaise du roman de chevalerie des Quatre fils Aymon.
Le petit bois montrant un clerc dans son cabinet (f. l5v°), répété une fois au feuillet p3, est emprunté à l'édition incunable lyonnaise de 1491 de la Mer des histoires (cf. Claudin, III, p. 500).
Enfin, terminons par l'un des plus beaux bois du livre (f. g5), qui représente de manière assez schématique et singulière une bataille navale : celui-ci, répété deux autres fois, avait déjà servi dans l'édition incunable imprimée à Lyon par Guillaume Le Roy du roman Ponthus et Sidoine.
Symphorien Champier, né dans le Lyonnais à Saint-Symphorien-le-Château, étudia à l'université de Paris puis à celle de Montpellier où il obtint son doctorat de médecine. En 1509, alors qu'il se trouvait à Lyon, le duc Antoine de Lorraine le fit venir à Nancy en qualité de primarius medicus. Il accompagna son protecteur en Italie et assista même à la bataille de Marignan en 1515. Auteur fécond, il rédigea un très grand nombre d'ouvrages.
Ancienne inscription à la plume à la fin du volume et sur les tranches : Geste.
Exemplaire, grand de marges, provenant des bibliothèques Thomas Brooke à Armitage Bridge, William Horatio Crawford à Lakelands (Cork), Charles Fairfax Murray (étiquette cotée 632) et Albert Natural (1987, n°30).
Quelques trous de vers traversant le volume, mouillure claire à l'angle de plusieurs feuillets. Dos habilement refait, coins restaurés.
89 CHARTIER (Alain). (L)Es Faictz et dictz de feu de bonne memoire Maistre Alain chartier, en son vivant Secretaire du feu roy Charles septiesme du nom. Nouvellement imprime, reveu et corrige oultre les precedentes impressions, et divise par chapitres […]. Paris, [Antoine Couteau pour] Galliot du Pré, 1526. In-folio, veau fauve, triple filet doré, chiffre doré au centre, dos orné, pièce de titre noire, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle).
4 000/5 000 €
Bechtel, C-278. — Fairfax Murray, French books, n°88. — Lachèvre, XVIe siècle, p. 134. — Moreau, III, n°951.
Très belle édition gothique des poèmes courtois d’Alain Chartier (1385-1433), l’un des plus grands écrivains de son temps. À la suite du Curial et du Quadrilogue, en prose, se trouvent les poésies qui ont fait la réputation de l’auteur : Libelle de paix, Bréviaire des nobles, Réveil matin, La Dame sans mercy, Complainte envoyée aux dames par le poursuyvans de la court, Le livre des quatre dames (ff. 74-94), ou L’hôpital d’amour. L’édition renferme un poème inédit qui occupe les huit derniers feuillets : Le Debat du gras et du maigre.
Imprimée sur deux colonnes par Antoine Couteau, pour Galliot du Pré, l’édition est ornée d’une initiale L grotesque sur le titre et d’un grand bois au feuillet A1 montrant un scribe qui recopie un manuscrit dans un scriptorium : cette belle gravure est encadrée de quatre bordures différentes à décor de végétaux, d’oiseaux, de bêtes et d’êtres fantastiques. Au feuillet L1, une autre figure, plus petite et tirée de la Mer des hystoires de 1488, représente un lecteur lisant du haut d’une chaire. La planche généalogique hors texte illustre la descendance royale de saint Louis à Édouard III d’Angleterre.
Exemplaire Audenet, relié à son chiffre (1841, n°660). Cachet sec du libraire G. Gancia, établi à Brighton.
Le dernier feuillet semble en fac-similé, sinon provient d'un autre exemplaire et a subi un lavage excessif. Dos refait. Quelques petites restaurations à la reliure.
90 [CHENU (Étienne)]. Regimen castitatis conservatiū Arbori Judaice iunctū Anthehac nus[quam] Exaratum. S.l.n.d. [Toulouse, Jean Faure, 1517]. Petit in-folio, chagrin bleu nuit, encadrements de doubles filets, l’un doré l’autre à froid, petit fleuron doré aux angles, tranches rouges (Reliure moderne).
1 000/1 500 €
Baudrier, X, p. 342. — Brun, p. 154. — Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au seizième siècle, VI, Toulouse, p. 127, n°4.
Édition originale de ce traité médical portant sur les vertus de la chasteté, dans lequel Étienne Chenu (Chanutis en latin), médecin originaire de Bourges exerçant à la faculté de Toulouse, réfute les thèses énoncées sur le même sujet par un confrère espagnol nommé Luis de Villarubia.
Rare impression toulousaine de Jean Faure.
Imprimée en petits caractères gothiques sur deux colonnes, elle se caractérise par un spectaculaire titre xylographique en grandes lettres gothiques imprimées en rouge et noir. ELLE EST ORNÉE D'UN GRAND BOIS AU VERSO DU TITRE, D'UN STYLE SINGULIER ET DE FACTURE HISPANISANTE, représentant dans des niches sainte Catherine entourée de saint Jean et saint Étienne.
Originaire d'Allemagne et de son vrai nom Jean Schmidt, Jean Faure exerça d'abord à Lyon avant de s'installer à Toulouse peu après 1504. Son activité se développa surtout à partir de 1510 et il se spécialisa dans les livres religieux et juridiques.
Ancien ex-libris à la plume en bas du titre.
L'exemplaire est incomplet de la seconde partie qui concerne l'arbre judaïque (20 feuillets), et est illustrée de quatre bois. Elle est sans rapport avec le premier texte, celui que nous présentons. Légère mouillure aux feuillets.
91 CŒUR DE PHILOSOPHIE. — (L)E cueur de philosophie Translate de latin en francoys a la requeste de Philippes [sic] le bel roy de France Nouvellement imprime a Paris. [Au colophon] : Paris, pour Poncet Le Preux, 12 février 1534. Petit in-folio, veau fauve, dos orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle).
Bechtel, C-409. — Caillet, I, n°2719. — Moreau, IV, n°952.
10 000/15 000 €
Encyclopédie scientifique populaire, le Cœur de philosophie est une compilation d’un traité attribué à un certain Jean Bonnet, d’un abrégé du De sphera de Johannes de Sacro Bosco et d’une traduction du Comput d'Arianus. Elle se divise en trois livres, dont le premier est un dialogue philosophique entre Placides et Tymeo qui passent en revue la plupart des connaissances de l'époque. Le second s'intitule Lespere du monde et le dernier le Compost et kalendrier.
Très rare édition imprimée en caractères gothiques par Antoine Couteau pour Poncet Le Preux et Jean Petit. La première citée par Guy Bechtel est celle de Vérard, 1504.
Elle débute par un titre agrémenté d'une initiale L à visage et orné de la grande marque typographique de l'un des deux libraires associés, en l'occurrence, ici, celle de Jean Petit (Renouard, n°891).
L'illustration se compose de 60 gravures sur bois, de formats variés, dont la plupart concernent l'astronomie et la chiromancie : on y remarque surtout des représentations de mouvements de planètes, d'éclipses, etc., et de belles figures de mains qui soutiennent divers moyens mnémotechniques pour connaître les particularité du calendrier, jours auxquels débutent les mois de l’année, etc.
Bel exemplaire relié au XVIIIe siècle, grand de marges. Ancien ex-libris manuscrit sur le titre, presque effacé.
Petite galerie de ver dans la marge inférieure des 16 derniers feuillets, tache d'encre brune touchant le texte du feuillet L2 et fragilisant le papier. Pâle mouillure en tête des deux premiers feuillets. Petites restaurations aux coiffes et aux coins.
92 COLLECTION DE POÉSIES, ROMANS, CHRONIQUES, &c. publiée d'après d'anciens Manuscrits et d'après des Éditions des XVe et XVIe siècles. [Paris, Silvestre/Crapelet, 1838-1858]. Ensemble 24 pièces en 6 volumes in-12 carré, demi-maroquin brun avec coins, plats de toile beige, dos ornés, têtes dorées, non rognés (Reliure de la fin du XIXe siècle).
Bechtel, C-412. — Vicaire, II, col. 884-892.
1 000/1 500 €
Rare réunion complète des 24 pièces qui composent cette belle collection de textes gothiques, dont certaines sont illustrées d'un ou de plusieurs bois. Nombre de ces plaquettes ont été reliées séparément.
Elle contient les pièces suivantes :
– Les sept Marchans de naples. [1838].
– Sensuyvēt plusieurs belles chansons. [1838].
– Maistre aliborum q[ui] de tout se mesle. Et scait faire tous mestiers et de tout rien. [1838]. Cf. Bechtel, M-45.
– Sēsuyt le Romant de Richart filz d[e] Robert le diable q[ui] fut duc d[e] Normendie. [1838]. Réédition de ce texte dans sa première version, c'est-à-dire en vers, ornée d'un bois sur le titre (cf. Bechtel, R-201).
– [PARMENTIER (Jean)]. Moralite tresexcellente, a lhonneur de la glorieuse assumption nostre Dame, a dix personnages. [1839]. Cf. Bechtel, P-33.
– (L)Es Proverbes communs. [1839]. Cf. Bechtel, P-386.
– Nativite de nostre seigneur Jhesuchrist p[ar] personnages. Avec la digne accouchee. [1839]. Réédition ornée d'un bois, établie à partir du seul exemplaire connu, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de France (cf. Bechtel, N-4).
– Miracle de nostre dame d[e] Berthe fēme du roy Pepin q[ui] ly fu changee & puis la retrouva. [1839]. Édition princeps, ornée d'un bois sur le titre, établie d'après un manuscrit aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de France (cf. Bechtel, M-365).
– Bigorne qui mange tous les hommes qui sōt le cōmādemēt de leurs femmes. [1840]. Réimpression d'une édition rarissime, sans indication de lieu ni de date (cf. Bechtel, B-195).
– Mirouer des femmes vertueuses. Ensemble la patience Griselidis, par laquelle est demonstree lobedience des femmes vertueuses. [1840]. Réimpression de l'édition originale de 1546, ornée de 7 bois (cf. Bechtel, M-394).
– La Guerre et le debat entre la lāgue les membres & le vētre. [1840].
– Miracle de nostre dame de la marq[ui]se de la Gaudine […]. [1841]. Édition princeps, ornée de 2 bois (cf. Bechtel, M-366).
– Le mystere de la vie et hystoire de monseigneur sainct Martin lequel fut Archevesque de Tours. [1841]. Cf. Bechtel, M-532.
– TAILLEVENT (Michaut). Le songe de la thoison dor. [1841]. Édition princeps, ornée d'un bois.
– Lhystoire plaisāte & recreative faisāt mention des prouesses et vaillāces du noble Syperis de Vinevaulx. [1842]. Cf. Bechtel, S-141.
– Les grans regretz et cōplainte de madamoyselle du pallais. [1842].
– LA MARCHE (Olivier de). Le chevalier delibere cōprenant la mort du duc de Bourgōgne q[ui] trespassa devāt Nancy en Lorraine. [1842]. Réimpression de l'édition non datée parue à Schiedam en Hollande vers 1498- 1505, ornée d'un bois (cf. Bechtel, L-21).
– Listoyre de Pierre de Provēce : & de la belle Maguelonne. [1845]. Cf. Bechtel, P-186.
– FROISSART (Jean). Ci sensieut un trettie de moralite q[ui] sappelle le temple donnour. [1845].
– RABELAIS. Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua. [1845]. Reproduction en fac-similé de l'édition originale donnée à Lyon en 1532, ornée d'un bois sur le titre (cf. Bechtel, R-1).
– GRINGORE (Pierre). Sensuyt le testament de Lucifer. [1845]. Réédition de l'édition parisienne de 1510-1520 (cf. Bechtel, G-322).
– Sensuyt le Roman de edipus filz du roy Layus lequel Edip[us] tua son pere. Et depuis espousa sa mere : Et en eut quatre enfās. [1858]. Réédition de l'un des plus rares romans tirés de l'Antiquité (cf. Bechtel, O-4).
– M. Hambrelin serviteur de maistre Aliborum cousin germain de Pacolet. [1858]. Cf. Bechtel, p. 363.
– La grant danse Macabre des hōmes et des fēmes. [1858]. Cf. Bechtel, D-59. 88 bois. Tirage à petit nombre sur papier vergé de Hollande.
L'Art de rhetorique pour rimer en plusieurs sortes de rimes, que l'on ajoute ordinairement à la collection, n'est pas joint à l'exemplaire.
Petit accroc à une coiffe, frottements à la reliure.
93 COMMINES (Philippe de). (C)Ronique & hystoire Faicte et cōposee par feu messire Philippe de Cōmines chevalier, seigneur Dargēton, contenāt les choses advenues durāt le regne du roy Loys unziesme, tant en France, Bourgongne, Flandres, Arthoys, Angleterre, que Espaigne, et lieux circōvoisins. Lyon, Claude Nourry, s.d. [au colophon] : 12 avril 1526. In-folio gothique, maroquin framboise, dos orné d'une fleur de lis répétée, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet).
3 000/4 000 €
Bechtel, C-448. — Baudrier, XII, pp. 133-135. — Brun, p. 157. — En français dans le texte, n°38. Unique édition lyonnaise de la fameuse Cronique de Philippe de Commines (1445-1511).
Originaire des Flandres, cet historien servit Charles Le Téméraire et joua un rôle politique auprès de Louis XI, Charles VIII et Louis XII, avant de finir sa vie en disgrâce, emprisonné et exilé. Il est considéré comme l'un des plus grands historiographes de France.
Ses chroniques sont non seulement précieuses pour les renseignements historiques qu'elle contient, mais aussi pour l'étude de l'évolution de la langue française entre le Moyen Âge et la Renaissance. Le professeur Jean Dufournet, dans le catalogue de l'exposition En français dans le texte, souligne l'importance de ce texte : Ainsi [Commines] créa-t-il le genre des Mémoires historiques dont il a fixé les traits distinctifs : refus du beau style et de l'érudition, information précise d'un témoin oculaire, point de vue individualiste. Mais le souci d'expliquer le réel l'a amené à faire œuvre aussi de moraliste et de politique, usant fréquemment de la digression, donnant un portrait pessimiste des princes et des hommes, fixant, avant Machiavel, les règles de la réussite politique. L'on comprend que son œuvre rencontrât un vif succès dès sa publication (1524) et servît de modèle et de caution, aux côtés de César, aux mémorialistes des XVIe et XVIIe siècles.
L'édition originale a été publiée à Paris en 1524, chez Galliot du Pré.
L'édition comprend un beau titre imprimé en rouge et noir dans un large encadrement gravé sur bois, orné au centre de la marque de Claude Nourry (Baudrier, XII, p. 77, n°5) ; les quatre bordures qui composent l'encadrement ont été exécutées par le Maître au nombril, artiste appelé ainsi en raison de sa manière très personnelle de prolonger d'un trait le nombril de ses personnages et qui a été identifié par Baudrier comme étant le maître peintre lyonnais Guillaume II Le Roy. Un grand bois montrant Louis XI sur son trône, entouré de sa cour, dû à un artiste anonyme surnommé le Maître aux pieds bots, se trouve au verso du titre.
Très bel exemplaire de cette édition rare, grand de marges, soigneusement lavé et encollé. De la bibliothèque Lucien Dhuys, avec son ex-libris gravé par Frantisek Kupka.
94 [CONCILE DU LATRAN]. Sa. Lateranen. Concilium novissimum sub Iulio II et Leone X celebratum. [Au colophon] : Rome, Giacomo Mazzochi, 1520 [à la fin : 1521]. In-folio, maroquin rouge, double filet doré, armoiries au centre, tranches dorées (Reliure du XVIIe siècle).
1 000/1 500 €
Édition originale de cet ouvrage relatant les événements et les décisions prises lors du cinquième concile œcuménique, qui se tint en 1512-1517 sous les pontificats de Jules II puis de Léon X.
Elle est ornée sur le titre d'un grand et joli bois représentant une séance du concile, répété deux autres fois, ainsi que de trois petits médaillons gravés sur fond noir aux effigies des papes Jules II, Léon X et saint Pierre, et de l'apôtre Paul, répétés de nombreuses fois dans le texte.
Nombreuses annotations manuscrites de l'époque.
Bel exemplaire en maroquin, aux armes de la famille Tonduti de Blauvac (Olivier, pl. 71).
Rousseurs, légère mouillure à plusieurs feuillets, restauration angulaire au titre. Des cahiers intervertis à la fin du volume. Quelques petits trous sur le second plat.
95 CONFESSION. — (L)A grande Cōfession Generalle Pour scavoir cōgnoistre a tous bons Chrestiens pour soy examiner et confesser tous ses pechez. Nouvellement imprimee a Paris. S.l.n.d. [Paris, c. 1520]. Plaquette in-16 de 8 feuillets non chiffrés, maroquin brun, double filet à froid, grand fleuron central à motifs de rinceaux sur fond doré, dos orné de filets à froid, dentelle intérieure, tranches dorées (Lortic).
2 500/3 000 €
Bechtel, C-524 (titre reproduit). — Brunet, Supplément, I, col. 288.
ÉDITION GOTHIQUE EXTRÊMEMENT RARE, imprimée en lettres bâtardes à 25 longues lignes.
Elle est ornée au titre d'une belle figure sur bois archaïque représentant un chrétien agenouillé devant le pape, flanquée d'une petite bordure ornée de rinceaux de végétaux.
Ce manuel de confession simplifiée à l'usage des pénitents, rédigé par un anonyme, examine un grand nombre de péchés dans l’ordre des cinq sens de nature, des sept péchés capitaux (mortels), des sept vertus, des sept dons du saint Esprit, des dix commandements de la loi, des sept sacrements. Voici quelques exemples : De mes yeulx Jay regarde les vanitez du monde hommes & fēmes les ungs par haine & mal talēt, despit, desplaisance, desdaing : et de travers […]. Du peche de gloutonnye, en boire & en mēger oultrageusement : sans fain, sans soif, a heure indeue : en brisant les ieusnes cōmandees : en desirant bōnes viandes & y prēdre trop grant plaisance […]. Du peche de luxure : en maulvaises et deshonnestes ymaginatiōs : pēsees : maulvais desirs et voulētez […] en maulvais attouchemēs […].
Superbe exemplaire, vraisemblablement le seul connu de cette édition, relié en maroquin par Lortic.
Cité par Brunet, il provient de la collection du fin bibliophile lyonnais P. Desq (1866, n°68) et Potier (1870, n°142).
96 CORNAZZANO (Antonio). La Vita et passione di Christo. S.l.n.n., [Venise, Nicolo d'Aristotile detto Zoppino], 1531. In-8, bradel cartonnage marron clair granité, dos lisse portant le titre doré en long (Reliure moderne).
Essling, n°1959.
500/600 €
Réimpression de l'édition vénitienne parue chez Nicolo Zoppino et Vincenzo de Polo le 5 août 1518.
Imprimée en lettres rondes, elle possède un titre en rouge et noir orné d'un grand bois compartimenté représentant l'auteur écrivant son livre et, autour, divers épisodes de la vie du Christ.
L'illustration, identique à celle de l'édition de Venise de 1517, contient 17 vignettes dans le texte.
Au verso du dernier feuillet se trouve la petite marque typographique de Niccolo Zoppino, à l'effigie de saint Nicolas.
Le poète et humaniste Antonio Cornazzano, né à Plaisance vers 1430 et mort à Ferrare vers 1484, est également l'auteur d'un livre sur la danse, grâce auquel il acquit une grande renommée à la cour des Sforza.
Quelques rousseurs claires éparses.
97 CORVINUS (Antonius). Kürtze und einfeltige Ausslegung der Episteln und Evangelien, so auff die Sontage und fürnemesten Feste durchs gantze Jar, inn der Kirchen gelesen werden. Nuremberg, s.n., 1556. In-folio, veau fauve estampé à froid, jeux de filets se croisant aux angles et roulettes à motifs de rinceaux en encadrement, panneau central orné d'un décor de losanges, dos orné, triple filet intérieur, tranches anciennement dorées et ciselées (G. Huser).
2 500/3 000 €
Rare édition des commentaires sur l'Évangile du théologien luthérien et réformateur Antonius Corvinus (1501-1553), accompagnée d'une introduction de Martin Luther.
Elle est imprimée en caractères gothiques, avec le titre en rouge et noir.
Superbe illustration comprenant 75 gravures sur bois à mi-page, signées des initiales MS et HB, avec de nombreuses répétitions et une superbe Passion du Christ de Lucas Cranach, en 15 remarquables figures à pleine page.
Exemplaire exceptionnel, réglé et colorié à l'époque.
Manque le cahier C ; le dernier feuillet n6 de la première partie, blanc, n'a pas été conservé. Restauration angulaire au titre et restauration marginale au feuillet R5, avec atteinte aux manchettes.
98 COUSTUMES GENERALLES ET PARTICULIERES (Les grandes) Du royaulme de France, selon lesquelles se reiglent toutes les cours & iurisditions dudict Royaulme. Lesquelles coustumes ont esté approuvees et establies, cōfermees & par edicts perpetuels auctorisees par la court de parlement. Paris,
s.d. [au colophon] : Jean Petit, 20 janvier 1522. In-4 gothique, veau fauve estampé à froid sur ais, bordure en encadrement, cartouche central aux angles lobés et ornés d'un petit fer, petits écoinçons, dos orné, pièce de titre, tranches jaspées (Reliure anglaise du XVIIe siècle).
400/500 €
Bechtel, C-678. — Moreau, III, n°305.
Édition gothique partagée entre Jean Petit et François Regnault. La marque typographique de Jean Petit occupe le dernier feuillet.
Ex-libris manuscrit sur le titre d'Henry Alworth Merewether, daté 1826.
Mouillures, galerie de ver en tête des trois premiers cahiers (avec perte de lettres à des titres courants) et dans la marge inférieure des huit derniers feuillets. Restauration angulaire au dernier cahier. Charnières et coiffes restaurées, doublure, gardes et pièce de titre renouvelés.
99 CRONIQUE ABREGEE des faits, gestes, et Vies illustres des Roys de France : depuis Pharamond iusques à Charles neufiesme de ce nom à present regnant. Paris, Guillaume Le Noir, 1566. In-8, maroquin rouge, janséniste, filet à froid, dos à nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Duru 1851).
500/600 €
Brun, p. 182.
Jolie édition de cette chronique illustrée des rois de France, traduite en français d'après l'Epitome chronicorum regum Galliae publié par Guillaume Le Noir la même année.
Son illustration se compose de 61 portraits de forme ovale, gravés sur bois à mi-page, représentant les rois de France depuis Pharamond jusqu'à Charles IX.
On notera à la fin de la plupart des textes consacrés aux souverains, la présence d’un joli fleuron dans le style de De Tournes.
Marque typographique de Guillaume Le Noir gravée sur le titre (cf. Silvestre, n°373).
Exemplaire bien relié, provenant de la bibliothèque du bibliophile lyonnais Jean-Louis Antoine Coste (1854, n°1377). Cité par Graesse (VII, p. 281), il a ensuite appartenu à Ambroise Firmin-Didot (1881, n°512), puis au marquis de Biencourt (II, 1945, n°198).
Petit renfort de papier dans la marge du dernier feuillet. Charnière supérieure marquée.
100 CRONICA CHRONICARUM. — (L)E registre des ans passez puis la creation du monde, iusques a lannee presente Mil cinq cens xxxii. Paris, Galliot du Pré, 1532. 2 parties en un volume in-4, vélin ivoire à recouvrement, lacets, dos lisse portant le titre à l'encre (Reliure moderne).
Bechtel, C-323. — Moreau, IV, n°365.
1 500/2 000 €
Réédition de la Cronica cronicarum, parue pour la première fois en français par François Regnault en 1521 puis de nouveau vers 1532.
Cette chronique universelle, rédigée de manière anonyme, commence à la création du monde et rapporte divers événements jusqu'au XVIe siècle.
Imprimée en caractères gothiques, l’édition possède un titre en rouge et noir avec une initiale xylographique L à visage humain et cadeaux. Le titre original en latin perdure en titre courant.
L'illustration, copiée sur celle de l'édition originale, comprend environ 105 petits bois dans le texte montrant des portraits, des scènes de la vie du Christ, des vues de villes et des armoiries, ainsi que de nombreux rondeaulx, c'est-à-dire de petits cercles ou médaillons dans lesquels sont inscrits des noms désignant des lignées dynastiques. Parmi les vues de villes, citons celle de Paris, qui est l'une des plus anciennes connues.
La marque typographique de Galliot du Pré se trouve au verso du dernier feuillet.
Selon Guy Bechtel, cette édition est une contrefaçon malhabile de l'édition in-folio de 1521. Elle ne contient pas la troisième partie de l'ouvrage initial, qui concerne la chronologie des rois de France.
Très plaisant exemplaire avec toutes les figures coloriées à l'époque.
Titre un peu défraîchi, avec une petite cassure anciennement réparée sur le bord. Angle supérieur du dernier feuillet réparé, des taches claires.
101 (C)RONICA CRONICARŪ abbrege et mis [par] figures descētes et Rondeaulx, cōtenās deux parties principalles. [Au colophon] : Paris, François Regnault, s.d. [c. 1532]. 3 parties en un volume in-4, veau marbré, dos lisse orné à la grotesque, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle).
1 000/1 500 €
Bechtel, C-322 (titre reproduit). — Brun, p. 164. — Moreau, IV, n°364.
Rare seconde édition, en partie originale, de cette chronique universelle rédigée de manière anonyme et commençant depuis la création du monde jusqu'au XVIe siècle. Elle est augmentée par rapport à l'originale de 1521 et contient le récit d'événements historiques qui se sont produits jusqu'en 1532.
Impression en lettres bâtardes sur deux colonnes, avec le titre de chacune des parties placé dans un encadrement composé de quatre bordures, différent à chaque fois.
L'illustration, copiée sur celle de 1521, se compose d'environ 100 figures sur bois dans le texte, montrant des portraits, des vues de villes et des armoiries, ainsi que de nombreux rondeaulx, c'est-à-dire de petits cercles ou médaillons dans lesquels sont inscrits des noms désignant des lignées dynastiques. Parmi les villes représentées, on distingue celle de Paris, avec la vue sur l'île de la Cité (f. M1).
L'édition comprend, dans la seconde partie, un catalogue des papes, empereurs et rois d'Angleterre, de Naples et des ducs de Normandie. Le titre de la troisième partie s'intitule (L)A descente et ligne des roys frācoys.
Anciens soulignés à la plume dans le texte.
Exemplaire provenant de la bibliothèque d'Étienne Baluze, avec sa signature autographe sur le titre.
Grand érudit et bibliophile, Baluze (1630-1718) fut bibliothécaire de Colbert de 1667 à 1700. À sa mort, sa collection personnelle fut acquise en bloc par la Bibliothèque du roi.
Le volume a ensuite appartenu à Marguerite de Blottefière, marquise du Sauzay, avec son ex-libris armorié gravé.
Réparations marginales au titre, avec une partie du titre courant coupé au verso du feuillet. Taches claires à quelques feuillets. Charnières fendues, coins usés et manque à la coiffe de tête.
102 DENYS LE CHARTREUX. De l'estroict chemin de salut. Contenant le Contemnement du Monde, le Mirouer des Amoureux du monde, & tout ce qui concerne l'enormité de peché, la Conversion des pecheurs, Fontaine de lumiere, Vie spirituelle, & la pluralité des benefices Ecclesiasticques. […] Avec la vie de l'Autheur, & une Epistre d'iceluy à tous Princes Catholiques. Paris, Guillaume Chaudière, 1586. In-8, veau fauve, filet doré, couronne de feuillages dorée au centre, dos orné de filets à froid et d'un petit fleuron doré répété (Reliure de l'époque).
400/500 €
Édition originale française, traduite par le frère Jacques Morice, de cet ouvrage de théologie mystique composé par Denys le Chartreux.
Né au début du XVe siècle à Rijckel, dans le pays de Liège, Denys le Chartreux fut l'un des principaux représentants de la théologie mystique dans les anciens Pays-Bas. Après des études à l'université de Cologne, où il fut reçut maître ès arts, il entra au couvent des chartreux de Ruremonde et consacra le reste de sa vie à l'étude des livres pieux, rédigeant d'importants commentaires sur la Bible, des traités théologiques et doctrinaux et des textes d'ascétisme. Il s'inscrit dans le courant des mystiques rhénans, aux côtés du Maître Eckhart et de Tauler.
L'édition est ornée de 2 figures gravées sur cuivre, l'une représentant le Christ en croix, au verso du titre, l'autre montrant saint Bruno méditant dans la solitude. Cette dernière est signée des initiales HF.
Dans son épître au père Jean Michel, prieur de la chartreuse de Paris, Jacques Morice évoque les vices et les péchés des hommes, et fait une description effrayante du Jugement dernier : Le nom de Dieu est blasphemé, le prochain foulé, la femme seduicte, la vierge violee, le riche envié, le pauvre destruict. On tue, on frappe, on pille, religion n'a point de lieu, la loy se taict, le vice est reputé vertu, & Dieu ne dict mot. Mais un iour viendra, & n'est pas si loing que lon pense, il viendra, dis-je, un iour qu'il rompera son silence de si long temps, & de tant d'iniures que tous les iours il endure. […] En hault, sera le Iuge courroucé. En bas, l'enfer ouvert pour les devorer. A la dextre, les pechez qui les accuseront. A la senestre, les diables preparez pour les precipiter en perdition. Dehors, ils verrōt le monde bruslant, & dedans eux leurs consciences les remordant.
La partie originale du texte de Denys le Chartreux concerne l'appréciation de l'acte de chair dans le mariage. Rappelons que l'auteur, après saint Thomas d'Aquin et saint Bonaventure, portait un jugement moins sévère sur la sexualité que saint Paul et saint Augustin. Il fut l'un de ceux qui revalorisèrent l'amour et l'acte sexuel dans les relations entre époux Ainsi, en ce qui concerne le plaisir, il écrit : le plaisir n'est ny vicieux ny deffendu en la sorte & maniere qu'il est institué de Dieu, c'est à sçavoir, comme il est melé à l'acte coniugal, venant de droicte volonté : mais il est vicieux en l'acte venereen procedant de mauvaise volonté, contraire au commandement de Dieu (f. 204 v°).
Inscription manuscrite de l'époque sous la figure de saint Bruno.
Légères rousseurs, petites mouillures marginales à quelques feuillets. Trou touchant la marque typographique au titre et la gravure au verso (renforcé par un petit bandeau imprimé). Petite déchirure dans le fond du dernier feuillet. Reliure légèrement restaurée.
103 DESMARIUS DE MASAN (Bertrand). Le Rousier des dames sive le pelerin damours. [Paris, Crapelet, Jannet, 1852]. Plaquette petit in-8, maroquin rouge janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Hardy-Mennil).
Bechtel, D-200. — Gay-Lemonnyer, III, col. 1052.
300/400 €
Jolie réimpression en caractères gothiques de l'édition originale de ce petit poème, dans lequel l'auteur, après avoir dit, en la personne de Vérité, bien du mal des femmes, sur la recommandation d'Équité, par faire, au détriment des hommes, leur complète apologie (postface de l'éditeur).
Ornée de 2 bois, l'un sur le titre et l'autre à la fin, elle a été établie par les soins du bibliophile Auguste Veinant, d'après l'exemplaire qui figurait à la vente du baron d'Heiss (1785, n°256).
Tirage à 62 exemplaires, celui-ci un des exemplaires sur chine dont le tirage n’est pas précisé. De la bibliothèque Édouard Moura (Bordeaux, 1921, n°164), avec son ex-libris.
Légères rousseurs. Charnière supérieure restaurée.
104 DISCIPLINE D'AMOUR. — Le livre de la Discipline Damour divine, contenāt x. chapitres : Ensemble la Repetition de la Disciple. Au[que]l livre on pourra apprendre a cōgnoistre dieu & a laymer parfaictemēt : et aussi a se congnoistre soymesmes. Paris, en la rue neusve nostre dame, a lenseigne de
S. Nicolas [Pierre Sergent], 1538. In-8, vélin rigide à recouvrement, dos lisse portant le titre à l'encre, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle).
Bechtel, D-261 (titre reproduit). — Moreau, V, n°971.
800/1 000 €
Rare édition de ce traité mystique et ascétique, composé en 1470 par un religieux anonyme du couvent des célestins de Notre-Dame d'Ambert, dans la forêt d'Orléans.
L'auteur y propose un enseignement de vie spirituelle, apprend au lecteur comment maîtriser l'orgueil, l'ire, la paresse, l'avarice, et l'informe sur la vanité du monde et la fragilité du corps. Il y montre comment Amour est doux, dévot, patient, larmoyant, profitant, fervent, ardent, élevant, fort, vaillant, triomphant, purifiant, clarifiant, contemplant, mortifiant, languissant, vivifiant, excédant, jubilant, aliénant, gratifiant, glorifiant, déifiant, etc.
L'édition a été imprimée par Étienne Caveiller pour plusieurs libraires parisiens : Pierre Sergent, Henri Paquot, Simon de Colines, Jean Longis et Vincent Sertenas.
Il s'agit de la troisième édition, après l'originale de 1519 et celle de 1537. Guy Bechtel n'en signale pas d'autres dans sa bibliographie.
Impression en lettres bâtardes, à l'exception de la dédicace à Guillaume du Prat, évêque de Clermont, au verso du titre.
Le titre est imprimé en rouge et noir et placé dans un encadrement composé de quatre bordures ornées de bêtes fantastiques et de rinceaux sur fond criblé.
Avis imprimé au dernier feuillet : Cy finit le livre de la Discipline d’amour divine et de la Répétition de la disciple. Celuy qui la dresse a l'imprimerie requiert a ceulx qui le lirōt, une souvenance amoureuse devers dieu : pour celuy qui la compose et tous ceulx de la religion : pour une bōne vierge qui a cōmunique lexemplaire, & toutes ses conseurs : et pour luy, & tous ceulx qui lont promeu a estre imprime.
Ex-libris manuscrit de l'époque d'un religieux sur le titre. Cachet humide d'un ecclésiastique, répété. Marge intérieure renforcée aux premiers et derniers feuillets. Petite fente sur le premier plat.
105 [DITS DES BÊTES ET DES OISEAUX]. (L)Es dictz des bestes & aussi des oyseaulx. S.l.n.d. [Paris, milieu du XXe siècle]. Manuscrit petit in-8 (137 x 103 mm), 24 feuillets non chiffrés, maroquin bleu foncé, double filet et bordure à motifs de rinceaux en encadrement à froid, petit fleuron doré aux angles, dentelle intérieure, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
800/1 000 €
SÉDUISANTE COPIE MANUSCRITE À L'ENCRE BRUNE SUR PAPIER VERGÉ, établie d'après l'édition publiée à Paris vers 1527 (cf. Bechtel, D-276, et Thiébaud, col. 282).
Elle reproduit 45 des 48 gravures sur bois de divers bêtes et oiseaux, chacune d'elles étant accompagnée d'un quatrain en français décrivant les caractères de l'animal représenté.
Les Dits des bêtes et des oiseaux, dont l'auteur est resté inconnu, s'inspire fortement des bestiaires médiévaux. Guy Bechtel en répertorie deux éditions gothiques, toutes deux rarissimes.
Le dernier feuillet porte la marque de l'Atelier à l'Arbre blessé, (cf. p.7) avec les initiales j. g. b. et le numéro d’ordre XIX.
106 DITZ ET VENTES DAMOURS (Les). [Au colophon] : Paris, Pinard, 24 décembre 1831. Plaquette in-8 de 8 xx.x.xx., bradel demi-basane framboise, tête dorée, non rognée (Reliure de l’époque).
150/200 €
Bechtel, V-40. — Gay-Lemonnyer, II, 15.
Reproduction tirée à 42 exemplaires de cette plaquette gothique, établie par les soins des bibliophiles Giraud de Savine et Auguste Veinant.
Le titre est orné d'un bois représentant l’auteur écrivant dans un cabinet.
Ce poème est un amusant dialogue en vers entre deux protagonistes, « l'Amant » et « l'Amye », dans lequel l'homme propose à sa compagne de lui vendre diverses choses telles que des pommes, une lance, un oiseau, des fleurs, etc. Celle-ci refuse à chaque fois et réplique en lui proposant à son tour d'autres objets.
Un avis des éditeurs au verso du dernier feuillet précise que le texte n’a rien à voir avec Les Ventes d’amour,
ouvrage attribué à Christine de Pisan.
Un des 32 exemplaires sur papier vergé de Hollande. Il porte l'ex-libris armorié gravé du généalogiste, érudit et collectionneur lyonnais William Poidebard (1845-1902).
107 DU BELLAY (Joachim). Les Regrets, et autres œuvres poetiques. Le tout reveu, & corrigé de nouveau. Paris, de l'Imprimerie de Federic Morel, 1569. In-8, maroquin rouge, double encadrement d’un triple filet à froid, fleuron doré aux angles, dos orné d’un fleuron doré répété, roulette de rinceaux et filet dorés intérieurs, tranches dorées (Reliure moderne).
Dumoulin, n°164.
500/600 €
Belle édition de l'un des meilleurs recueils poétiques de Joachim du Bellay, imprimée en caractères italiques par Fédéric Morel avec sa marque typographique sur le titre.
Elle renferme les 183 pièces des Regrets, quelques sonnets écrits par et pour l'auteur, et 40 morceaux de poésie constituant le Premier livre des antiquitez de Rome et le Songe.
L'édition, bien qu'imprimée de manière séparée avec une pagination et une page de titre particulières, fait partie de la première édition collective des œuvres de l'auteur (1568-1569).
108 DU PONT (Gratien). Cōtroverses des sexes masculin et foemenin. Paris, Pierre Sergent, 1541. In-8, maroquin vert foncé, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure vers 1860).
2 000/3 000 €
Brun, p. 174.
TRÈS RARE ÉDITION de ce célèbre recueil poétique, dont le ton très virulent, parfois grossier, est dirigé contre les femmes. Il a été composé par Gratien du Pont, seigneur de Drusac et lieutenant en la sénéchaussée de Toulouse.
Dans ce livre, dont le sujet lui a été, paraît-il, inspiré par la séparation douloureuse avec son épouse, Du Pont a recueilli divers poèmes, balades et épîtres antiféministes, et a même inséré le récit d'étranges crimes commis par des femmes.
Ses Controverses énumèrent, dans un cadre allégorique, avec une cynique verdeur, tous les griefs de l'homme contre la femme, perfide, inconstante, etc. qui « jamais à l'homme ne fut profitable » ; Drusac y use de toutes les ressources de l'érudition et de l'art des rhétoriqueurs […] (Grente, Dictionnaire des lettres françaises).
L'édition, que l'on trouve à l'adresse de plusieurs libraires parisiens, est illustrée de 108 vignettes gravées sur bois, de deux factures différentes. Chacun des trois livres qui composent l’ouvrage possède un titre particulier orné d’une vignette.
La marque typographique de Pierre Sergent occupe le verso du dernier feuillet (Renouard, n°1035). Des bibliothèques Huth et Maurice Desgeorge, avec leurs ex-libris.
Déchirure restaurée sur le titre, dernier feuillet plus court. Petite restauration angulaire aux deux derniers feuillets. Légères rousseurs.
109 DÜRER (Albrecht). Figurae passionis Domini nostri Iesu Christi. S.l.n.d. [c. 1510]. Petit in-4, basane brune, filet doré, médaillon doré central à réserve, dos orné de filets, non rogné (Reliure moderne).
800/1 000 €
Copie ancienne de la Petite Passion gravée sur bois par Dürer, l’un des chefs-d’œuvre de la gravure de la Renaissance.
Tirage tardif, du début du XIXe siècle.
La suite originale se compose de 37 gravures sur bois, dont l’Homme de douleur sur le titre et 36 figures à pleine page, portant le monogramme de Dürer. Elles illustrent le Nouveau Testament, depuis Adam et Ève au Paradis, et la vie du Christ au Jugement dernier. Deux gravures sont datées 1509 (La Présentation à Hérode et Véronique essuyant le visage du Christ), deux autres 1510 (L’Expulsion du Paradis et Véronique exposant la Sainte Face). Les autres gravures sont antérieures.
La copie ne reproduit pas les vers latins de Chelidonius, qui sont imprimés au verso des bois dans le second tirage de la suite originale.
Quelques traces de légendes manuscrites sous les gravures. Petite réparation marginale aux feuillets H2, H3 et H4.
110 EXPOSITION CONTEMPLATIVE sus ceste belle & devote salutation Salve regina misericordie : extraicte de plusieurs docteurs devotz. [Au colophon] : Paris, Yolande Bonhomme, 1539. In-8, maroquin crème, riche décor mosaïqué et doré composé de listels de maroquin bleu nuit sertis de filets dorés entrelacés, entremêlés de filets courbes terminés par de petits fleurons azurés, fleuron aux angles, dos lisse portant le titre doré en long, doublure de maroquin bleu orné d'une petite roulette et d'une large bordure de rinceaux en encadrement, phylactère portant une devise au centre (différente sur chaque contreplat), tranches dorées, boîte-étui de maroquin bleu (S. David).
Bechtel, E-209 (titre reproduit). — Moreau, V, n°1317.
5 000/6 000 €
RARISSIME ÉDITION GOTHIQUE de ce livre compilé à la requête et à l'usage des religieuses des filles de dieu de Paris, joliment imprimée en lettres bâtardes par Yolande Bonhomme, veuve du libraire parisien Thielman Kerver.
Elle est ornée de 2 grands bois, l'un au verso du titre, représentant l'Annonciation, l'autre, au verso du dernier feuillet, montrant la Vierge, sur un fond criblé, entourée de différents objets symboliques et des phylactères. Ces figures avaient déjà servi pour des livres d'heures publiés par les Kerver.
La marque typographique utilisée autrefois par Thielman Kerver, reprise par sa veuve, est placée sur le titre. TRÈS BEL EXEMPLAIRE, DANS UNE TRÈS FINE RELIURE DOUBLÉE ET MOSAÏQUÉE DANS LE GOÛT DU XVIE SIÈCLE
par Salvador David.
On remarquera dans la doublure que les phylactères portent le début de prières à la gloire de la Vierge Marie,
Ad te clamamus et Ad te supiramus.
Guy Bechtel ne répertorie aucune autre édition de ce livre dans son Catalogue des gothiques français, et le seul autre exemplaire connu appartenait à la bibliothèque Lignerolles (IV, 1895, n°27). Brigitte Moreau signalait un troisième exemplaire à la bibliothèque de Douai, mais celui-ci a été détruit.
111 FABRI (Pierre). M. P. Fabri. (E)Nsuyt ung petit traicte dialogue fait en lhōneur de dieu & de sa mere, nōme le defēsore de la [con]ceptiō, […]. S.l.n.d. [Rouen, Martin Morin, post 1514]. In-4, maroquin bleu foncé janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Duru et Chambolle 1863).
4 000/5 000 €
Bechtel, F-9. — BBA, Aquilon, Normandie, I, p. 28, n°67. — Brun, p. 187. — Frère, I, pp. 447-448. — Lepreux, III/I, p. 331, n°53.
ÉDITION GOTHIQUE ROUENNAISE, DE TOUTE RARETÉ, d'un livre singulier composé par maistre pierre fabri docteur es ars prestre et cure de merey natif de la ville de rouen, ayant sa singuliere et parfaicte devotion a la dicte glorieuse mere de dieu soubz ledit tiltre de sa cōception.
Pierre Fabri (ou Lefebvre), né à Rouen au XVe siècle, poète, rhétoricien et orateur célèbre, était surnommé le « Quintilien normand ». Curé de la paroisse de Merey dans l'Eure, il fut nommé en 1487 prince du Puy de l'Immaculée Conception de Rouen, une académie littéraire qui se réunissait en l'église Saint-Jean et qui récompensait les meilleurs « palinods », c'est-à-dire les pièces en vers en l'honneur de la Vierge Marie et sur l'Immaculée Conception (cf. Abbé Guéry, Palinods ou Puys de poésie en Normandie, 1916).
Son Dialogue, qui se présente sous la forme d'une pièce à deux personnages dissertant sur la maternité miraculeuse de la Vierge, se rattache à la collection des pièces relatives aux palinods de Rouen.
Impression en petits caractères gothiques textura, à 44/45 longues lignes à la page très peu interlignées. L'ÉDITION EST SORTIE DES PRESSES DU PROTOTYPOGRAPHE DE ROUEN, MARTIN MORIN (1490-1523), dont la
marque typographique occupe le verso du dernier feuillet (Silvestre, n°68). Elle s'ouvre sur un très beau titre
imprimé sur 20 lignes, la première en rouge, et débutant par une initiale E ornementée.
Un grand bois au verso du titre représente la Vierge apparaissant au milieu de clercs, parmi lesquels Lami, et Sodal, les personnages de la pièce.
Le privilège final, signé Maillart, est daté du 24 novembre 1514.
Cette édition gothique est la seule répertoriée par Guy Bechtel dans son Catalogue des gothiques français. On en connaît seulement quatre autres exemplaires, conservés à la Bibliothèque nationale de France, Nantes, l'École des beaux-arts de Paris (incomplet) et à la British Library de Londres. Selon Aquilon, l'exemplaire de Londres a été détruit ; pourtant il est toujours signalé dans le catalogue informatisé de cet établissement.
Bel exemplaire, relié par Duru et Chambolle en 1863, dernière année de leur association.
Il ne possède pas le feuillet supplémentaire signalé par Guy Bechtel, imprimé après l'édition, et qui ne se trouve pas dans tous les exemplaires.
Des bibliothèques La Germonière (1966, n°160), et Jean-Claude Delaunay, avec leurs ex-libris.
112 FILLASTRE (Guillaume). (L)E premier [- Second] volume De la Thoison Dor. Compose par reverend pere en dieu Guillaume par la permission divine iadis evesque de Tournay, abbe De sainct Bertin et chancellier De lordre de la Thoison dor Du bon duc Philippe de bourgongne. Paris, [Poncet Le Preux],
s.d. [au colophon] : Troyes, Nicolas Le Rouge, 21 avril 1530. 2 tomes en un volume in-folio, veau fauve sur ais fin, encadrement orné de deux filets à froid et d'un filet doré, dos orné, tranches mouchetées de rouge (J. Clarke).
5 000/6 000 €
Bechtel, F-96. — Brun, p. 188 (pour les deux premières éditions). — Monceaux, Les Le Rouge de Chablis,
II, pp. 202-205 et 260-262. — Moreau, III, n°2091.
Troisième édition de ce grand livre écrit par Guillaume Fillastre, évêque de Tournai, conseiller des ducs de Bourgogne et chancelier de l'ordre de la Toison d'or de 1461 à sa mort en 1473. L'auteur y prétend que l'ordre de la Toison d'or, créé en janvier 1430 à Bruges par Philippe Le Bon, fut institué en mémoire de la toison de Jason et celle de Jacob, et non à cause de la toison immaculée de Gédéon comme il le fut décidé lors du premier chapitre de l'ordre en 1431 (cf. Françoise de Gruben, Les Chapitres de la Toison d'Or à l'époque bourguignonne (1430-1477), 1997, pp. 131-133).
Dédié à Charles Le Téméraire, l’ouvrage mêle la mythologie et l'histoire et aborde les diverses qualités morales qui font la noblesse d'un bon chevalier ou d'un prince, principalement la vertu de magnanimité et celle de justice. L'auteur y raconte brièvement l'histoire de Jason et des Argonautes, le récit de Jacob, et parle des haulx, vertueux et magnanimes faictz, tant des treschrestiennes maisons de France, Bourgongne et Flandres, que dautres roys et princes de lancien et nouveau testament. Parmi les personnages évoqués, on compte notamment Alexandre le Grand, Sénèque, Diogène, Scipion l'Africain, Platon, Darius, Charlemagne, Pépin le Bref et Charles Quint.
Cette belle édition a été imprimée à Troyes par Nicolas Le Rouge, pour les libraires parisiens Jean Petit et Poncet Le Preux. Son texte, imprimé en caractères gothiques et disposé sur deux colonnes, suit celui de la seconde édition de 1517. Il est agrémenté de nombreuses lettrines xylographiques de divers formats, provenant de cinq alphabets différents. Le titre du premier volume, imprimé en rouge et noir avec une initiale de départ L à visage, est placé dans un encadrement architectural provenant du matériel de Jean Petit. Celui du second tome, uniquement imprimé en noir, arbore un grand bois placé entre deux bordures verticales, montrant l'auteur écrivant son livre dans son cabinet.
L'illustration contient 12 moyens et grands bois dans le texte, dont certains se répètent. Plusieurs d'entre eux proviennent des livres d'heures de Simon Vostre. Le plus beau bois de l'ouvrage représente Jason qui combat des monstres pour conquérir la Toison d'or : celui-ci, répété une deuxième fois, a été copié sur une gravure exécutée par Guillaume Le Rouge pour l'édition de la Bible des poètes donnée par Vérard en 1498. On remarquera dans notre édition que les deux figures proviennent de planches gravées différentes. L’une d’elles a été utilisée dans l’édition donnée par Philippe Le Noir en 1523.
Ex-libris manuscrit ancien sur le titre : De la bibliothèque de Mgr Pellot premier president du parlement de Normandie.
Des bibliothèques Huth (ex-libris) et Francis Kettaneh (ex-libris ; 1980, n°38).
Marge supérieure du titre au-dessus du bois restaurée sur une hauteur de un demi-centimètre. Charnières restaurées.
113 [FOLENGO (Teofilo)]. Merlini Cocalii, poetae mantuani macaronicorum poemata. Venise, Giovanni Varisco, 1561. In-16, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, pièce de titre brun clair, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle).
600/800 €
Édition vénitienne de cette chronique aventureuse du poète macaronique et moine défroqué Teofilo Folengo (1491-1544), illustrée de 26 gravures sur bois à pleine page mettant en scène divers personnages du livre. Elle suit celles de 1552 et 1554.
Elle est sortie des presses de Giovanni Varisco, dont la marque typographique montrant une sirène couronnée à deux queues se trouve sur le titre.
Légères rousseurs, angle inférieur des cinq derniers feuillets un peu abîmé. Coiffe de tête restaurée.
114 GAGUIN (Robert). Cōpēdiū Roberti Gaguini sup[er] frācor[um] gestis. [Au colophon] : Paris, Thielmann Kerver pour Jean Petit, janvier 1507. In-8, veau brun, dos orné, non rogné (Reliure vers 1700).
500/600 €
Jolie édition parisienne en lettres rondes de la première histoire de France imprimée en latin dans le royaume, due à Robert Gaguin (1433-1501), humaniste et disciple de Guillaume Fichet, le célèbre introducteur de l'imprimerie à Paris.
L'ouvrage, composé en vue de remplacer les chroniques médiévales, participa au mouvement de rénovation culturelle qui anima l'humanisme français sous les règnes de Charles VIII et de Louis XII. Il parut pour la première fois en 1495 à Paris, puis fut traduit et publié en français dès 1514.
La page de titre est ornée d'un grand bois gravé représentant Dagobert, Charlemagne et saint Louis, entourés des armes des provinces de France.
La marque de Jean Petit se trouve au verso du dernier feuillet.
Exemplaire réglé et rubriqué, abondamment annoté par deux mains au XVIe siècle. De la bibliothèque Lugol, avec son ex-libris.
On note que le cahier r (feuillets 121-128) présente des différences avec le reste du volume : nombre de lignes et pagination en grandes capitales. Il est en tout état de cause annoté par les mêmes mains.
Rousseurs claires uniformes, taches à quelques feuillets. Un mors fissuré, coiffes anciennement restaurées abîmées.
115 GAGUIN (Robert). La Mer des croniques et miroir historial de Frāce iadis compose en latin par religieuse personne frere Robert Gaguin en son vivant ministre general de lordre de la saincte Trinite. Leqiuel traicte de tous les faitz advenuz depuis la destruction de Troye la grant, tant es royaulmes de France que Angleterre Irlande, Espaigne, Gascoigne, Flandres, & lieux circōvoysins. Paris, Philippe Le Noir, s.d. [c. 1527]. In-folio, maroquin rouge, double filet doré, large roulette à froid sertie de deux doubles filets dorés, armoiries au centre, chiffre couronné aux angles, dos orné avec le même chiffre répété, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Lortic).
Bechtel, G-10 (titre reproduit). — Moreau, III, n°1207.
8 000/10 000 €
Jolie édition gothique de l'une des premières histoires de France, rédigée par Robert Gaguin (1433-1501), disciple de Guillaume Fichet, diplomate au service de Charles VIII et de Louis XII et l'un des représentants majeurs de l'humanisme français.
Elle a été traduite en français par Nicole de La Chesnaye, d'après la version originale latine publiée à la toute fin du XVe siècle sous le titre Compendium de origine et gestis Francorum.
Imprimée en lettres bâtardes avec le matériel de Guillaume Bossozel et de Pierre Leber, l'édition a été publiée par Philippe Le Noir, qui était à l'époque lung des deux relieurs de livres iure en luniversite de Paris Demourant en la grant rue saint Jacques a lenseigne de la Roze blanche couronnee.
Elle s'ouvre sur un titre imprimé en rouge et noir, entouré d'un bel encadrement gravé sur bois portant les initiales de l'imprimeur et signé de la croix de Lorraine (cf. Renouard, n°625). Ce dernier est une copie d'un encadrement spécialement gravé par l'artiste bâlois Urs Graf vers 1519-1520 pour l'imprimeur Conrad Resch, utilisé ensuite par Pierre Vidoue dans certaines de ses éditions. D'une composition très complexe, il est orné de différentes scènes tirées de la mythologie antique et de romans médiévaux. On y aperçoit notamment, de gauche à droite, le magicien Virgile suspendu dans un panier par la fille de l'empereur de Rome, le suicide de Pyrame et de Thisbé, le Jugement de Pâris, ou encore David et Goliath. Auguste Bernard attribue cette copie à Geoffroy Tory (voir son étude sur Tory, 1865, p. 239). Cet encadrement servira au titre du Boccace, De la généalogie des dieux de 1531 (cf. n°69).
Outre 2 arbres généalogiques concernant Pépin Le Bref et le roi Jean, l'illustration comprend 15 beaux bois montrant souvent des scènes de bataille, dont un qui se répète et un autre qui figure sous le colophon. Quatorze d'entre eux, entourés d'un gros cadre noir et d'une facture encore archaïque, ont servi pour la première fois dans l'édition incunable de La desctruction de Troye la grant de Jacques Millet, paru en 1484 à Paris chez Bonhomme.
Les deux bois jointifs du feuillet a6 illustrent le titre des Passaiges d’oultremer faitz par les francoys de Bastien Mamerot, publié par Michel Lenoir en 1518 (reproduits ci-contre).
Quant au bois du feuillet L3v°, d'une tout autre facture, il représente deux lansquenets au combat et provient de l'édition originale des Menus propos (1521) de Pierre Gringore. Selon Brun, qui le reproduit dans Le Livre français illustré de la Renaissance (fig. 14, p. 102), il a été dessiné par l'artiste Gabriel Salmon, né à Lunéville à la fin du XVe siècle, fils du peintre allemand Bernard de Heidelberg et attaché de 1522 à 1542 à la cour du duc Antoine. Ce bois, dont la composition vigoureuse est animée par les mouvements et les postures des personnages, aux musculatures exagérées, est un véritable petit chef-d’œuvre de la gravure lorraine du XVIe siècle.
La grande marque de Le Noir occupe le verso du dernier feuillet (Renouard, n°623).
Cette édition de Philippe Le Noir, souvent confondue avec celle parue vers 1525 chez Antoine Gaudoul et Ambroise Girault, ne contient pas les additions de Pierre Desrey jusqu'en 1525 mais s'arrête à l'année 1520.
Exemplaire en belle condition, dans une reliure décorée de Pierre-Marcellin Lortic aux armes et chiffre de Charles-Louis de Bourbon, duc de Parme et comte de Villafranca.
De la bibliothèque Lucien Gougy (IV, 1935, n°1068).
Une partie de l’encadrement du titre habilement restauré à la plume, marge intérieure du feuillet AA4 refaite.
116 [GAIGNY (Jean de)]. Le livre de nouvel reimprime Faisant mention des Sept parolles que nostre benoist Sausveur et redempteur Jesuschrist dist en larbre de la croix : avec aucunes expositions & contēplations sur icelles : extraictes des dictz & sentences des docteurs authentiques & approuvez de saincte eglise, avec aucunes additions utiles & proffitables concernans lesdictes parolles. Paris, On les vend a Paris en la rue neufve nostre dame a lenseigne de la Roze rouge, 1539. In-8, vélin souple à recouvrement, dos lisse portant le titre à l'encre, tranches mouchetées de rouge (Reliure moderne).
Bechtel, G-25. — Brun, p. 195. — Moreau, V, n°1350.
800/1 000 €
Très rare édition de ce commentaire des sept paroles prononcées par Jésus sur la Croix, d'abord parue à Paris en 1535. Guy Bechtel la cite mais ne la décrit pas.
Partagée entre plusieurs libraires, l'édition a été imprimée en lettres bâtardes, sauf pour les marginalia et les commentaires latins qui sont en caractères romains, avec le matériel d'Étienne Caveiller.
Le titre, imprimé en rouge et noir, avec la première ligne curieusement en caractères romains, est placé dans un encadrement composé de quatre bordures ornées de bêtes fantastiques et de végétaux sur fond criblé.
L'illustration contient un grand bois représentant Jésus au Jardin des oliviers et un bois montrant le Christ crucifié, au pied duquel est représenté Jean de Gaigny agenouillé, reproduit en tête des sept chapitres.
Jean de Gaigny, ou Gannay, mort en 1549, enseigna la théologie au Collège de Navarre et fut recteur de l'université de Paris. Chanoine de la Sainte-Chapelle, premier aumônier et prédicateur ordinaire de François Ier, cet érudit côtoya les principaux humanistes de son temps et rédigea de savants et nombreux commentaires de textes sacrés et classiques.
Ancien ex-libris manuscrit sur le titre.
Mouillures claires sur l'ensemble du volume, taches brunes à l'angle de deux feuillets. Petit manque de papier en tête du titre, sans atteinte à l'encadrement.
117 GEILER VON KAYSERSBERG (Johannes). De oratione d[omin]ica Sermones. [Au colophon] : Strasbourg, Matthias Schürer, 4 août 1510. In-4, vélin rigide à recouvrement, dos lisse portant le titre à l'encre, tranches rouges (Reliure moderne).
800/1 000 €
Léon Dacheux, Les plus anciens écrits de Geiler de Kaysersberg, 1882, pp. CII-CIII, n°41. — BBA, Muller, Strasbourg, II, p. 178, n°34.
Jolie édition strasbourgeoise imprimée en caractères gothiques par Matthias Schürer, l'un des grands imprimeurs alsaciens de son temps, actif de 1508 à 1519. Né à Sélestat, il imprima à Strasbourg plus de 270 titres, presque uniquement des textes humanistes. Il est le premier imprimeur strasbourgeois à imprimer des textes en grec.
Les Sermons du célèbre humaniste et orateur suisse Johannes Geiler von Kaysersberg (1445-1510) parurent en 1509 grâce à Jacques Otther. Ce dernier, natif de Lauterbourg, fut clerc du diocèse de Spire et devint le secrétaire de Geiler. À la mort du maître, il se rendit à l'université de Fribourg où il devint en 1517 licencié en théologie. Plus tard, il adopta les nouvelles doctrines et devint prédicateur luthérien.
Exemplaire soigneusement rubriqué ; il contient quelques annotations anciennes à la plume dans les marges.
Le nom de Jacques Otther, probablement en raison de ses convictions religieuses, a été anciennement raturé sur le titre et au verso de celui-ci. Restauration de papier dans la marge d'un feuillet liminaire. Légères taches à quelques feuillets.
118 GÉRARD DE NEVERS. (L)Histoire de tres noble et chevaleureux prince Gerard Cōte de Nevers Et de Rethel & de la tresvertueuſe & treschaste princesse Euriant de Savoye samye. [Au colophon] : Paris, Philippe Le Noir, 2 septembre 1526. In-4, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné de caissons fleuronnés, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Bauzonnet-Trautz).
Bechtel, G-65 (type A). — Moreau, III, n°1005.
10 000/12 000 €
Très rare édition de l'un des meilleurs romans d'amour et de chevalerie du Moyen Âge, la seconde après l'originale parisienne parue chez Hémon Le Fèvre en 1520.
Imprimée en lettres bâtardes à 29 lignes par page, avec de nombreuses lettrines sur fond criblé provenant du matériel de Pierre Leber, elle porte sur le titre les armes de France et est ornée de 9 figures archaïques à mi- page montrant des scènes de batailles.
Le prologue est adressé à Charles Ier, le dédicataire, comte de Nevers et de Rethel.
Composée entre 1451 et 1464, l'Histoire de Gérard de Nevers est une mise en prose, anonyme, du Roman de la violette de Gerbert de Montreuil, roman en vers du début du XIIIe siècle qui relate les amours de Gérard de Nevers et de la belle Euriant. Cette adaptation en prose nous est parvenue par deux seuls manuscrits de la seconde moitié du XVe siècle, dont l'un, celui conservé à Bruxelles, aurait servi de base pour les éditions gothiques de 1520 et 1526.
Très bel exemplaire, en reliure de Bauzonnet-Trautz.
Anciennes inscriptions à la plume effacées sur le titre et dans la marge du feuillet o4. Légère mouillure et très habiles restaurations en tête de quelques feuillets.
119 GÉRARD D'EUPHRATE. L'Histoire et ancienne cronique de Gerard d'Euphrate, duc de Bourgongne, Traitant, pour la plus part, son origine, ieunesse, amours, & chevalereux faits darmes : Avec rencontres, & aventures merveilleuses, de plusieurs chevaliers, & grans Seigneurs de son temps. Lyon, Benoît Rigaud, 1580. In-16, maroquin rouge, double filet à froid, dos orné de même, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Duru 1849).
Baudrier, III, p. 361.
1 500/2 000 €
Seconde édition de ce roman de chevalerie qui raconte les aventures épiques et merveilleuses de Gérard de Fraite (d'Euphrate), fils de l'illustre Doon de Mayence et de la reine Flandrine, et duc rebelle qui s'opposa à Charlemagne et combattit les Sarrasins.
Elle est ornée sur le titre d'une petite vignette gravée sur bois montrant deux chevaliers qui s'affrontent.
Le livre, dont l'édition originale avait d'abord été publiée en 1549 à Paris par Étienne Groulleau et Vincent Sertenas, est une adaptation en prose au début du XVIe siècle d'une chanson de geste et fait partie du cycle des romans carolingiens. Son récit mêle les aventures amoureuses et les prouesses chevaleresques, et reprend tout l'attirail féérique de la littérature médiévale.
Bel exemplaire, provenant de la bibliothèque Huth (ex-libris).
120 GERSON (Johannes). Christianissimi doctoris Joannis de Gerson : sermo de passione d[omin]i nuper e Gallico in Latinum traductus. [Au colophon] : Bâle, s.n. [Michael Furter], 1515. In-4, chagrin bleu foncé, décor à la Du Seuil doré et à froid, dos orné de fleurs de lis dorées, non rogné (Reliure moderne).
800/1 000 €
Édition latine de ces sermons sur la Passion du Christ du philosophe et théologien français Jean Charlier de Gerson (1363-1429), qui fut entre autres chancelier de l'université de Paris. Elle est traduite par le prédicateur Jacques Otther, clerc du diocèse de Spire et secrétaire de Geiler von Kaysersberg.
Cette édition bâloise, probablement l'œuvre de Michael Furter, est imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes. Elle est ornée d'une remarquable figure sur le titre montrant la crucifixion de Jésus et des larrons, de facture germanique, et de 11 petits bois (environ 41 x 33 mm) illustrant la Passion.
Exemplaire de Jean Furstenberg (1983, n°124). Alors en cartonnage, il a depuis été relié en chagrin bleu et porte son ex-libris rapporté.
Exemplaire non lavé, souffrant d’une mouillure marginale atteignant de nombreux feuillets, quelques trous de vers dans le texte et dans les marges de quelques feuillets. Le dernier feuillet, blanc, n'a pas été conservé.
121 GILLES (Nicolas). Annales et Chroniques de France, depuis la destruction de Troye iusques au temps du Roy Loys xi. iadis cōposées par feu maistre Nicole Gilles, en son vivāt Secretaire, Indiciaire [sic] du Roy, & Contrerolleur de son Thresor. Paris, Galliot du Pré, 1549. 2 tomes en un volume in-folio, vélin crème, tranches dorées d’origine (Reliure de la fin du XIXe siècle).
Brun, p. 197.
1 000/1 500 €
Une des grandes chroniques de France, composée par Nicole Gilles (1425-1503), secrétaire de Louis XII et contrôleur du Trésor royal.
L'ouvrage, compilé à partir des grandes Chroniques de Saint-Denis, rencontra un grand succès et contribua certainement à la formation du sentiment national français sous François Ier.
L'édition, sortie des presses de René Avril, a été imprimée en caractères romains pour les libraires Galliot du Pré et Jean de Roigny. Elle s'ouvre sur un titre placé dans un encadrement gravé à décor architectural de colonnes avec des portraits en médaillon aux angles, et comprend 7 grandes figures gravées sur bois, dont une qui se répète. On y remarque notamment l'auteur travaillant dans son cabinet, un bois compartimenté en six scènes décrivant chaque jour de la Création, et un bois divisé en deux parties, dont celle de droite montre le baptême de Clovis. Cette dernière figure est empruntée à l'édition originale de la Mer des croniques (Paris, 1518) de Robert Gaguin.
Le bois du feuillet o5v°, répétée trois autres fois au cours du texte, représente le roi au parlement, avec à l'arrière-plan une scène de bataille et un armurier forgeant une pièce. Celui-ci a déjà été utilisé dans l'édition parisienne de 1520 de la Vie des douze Césars de Suétone.
L'illustration contient encore 6 arbres généalogiques et de nombreuses petites gravures dans le texte, placées au début des chapitres.
La marque de Galliot du Pré se trouve à la fin de chaque tome. Exemplaire réglé.
Ex-libris manuscrit daté 1889 sur une garde (en partie gratté). Rousseurs claires. Bords du titre un peu cassants.
122 GIROFFLIER AUX DAMES (Le). Ensemble le dit des sibiles. Paris, Michel Le Noir, s.d. [Pilinski, vers 1861]. Plaquette in-4 de 12 feuillets non chiffrés, maroquin bordeaux, double encadrement de trois filets à froid, fleur de lis dorée aux angles, grand fleuron doré au centre, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées, non rogné (Hardy).
Bechtel, G-147.
200/300 €
Jolie reproduction par le procédé Pilinski d'une édition parisienne donnée par Michel Le Noir au début du XVIe siècle, ornée de 17 figures gravées sur bois dans le texte, dont une grande sur le titre.
La grande marque de Michel Le Noir se trouve au verso du dernier feuillet.
Selon Gay-Lemonnyer (II, 411-412), cette reproduction aurait été tirée à 125 exemplaires. De la bibliothèque Fière (II, 1937, n°722).
Un mors légèrement fendu sur quelques centimètres.
123 GRAND KALENDRIER & COMPOST DES BERGERS (Le), cōpose par le Berger de la grand montaigne. Auquel sont adiout, plusieurs nouvelles figures & Tables, lesquelles sont fort util a toutes gens, ainsi que pourrez voir cy apres. Paris, Veuve Jean Bonfons, s.d. [vers 1569]. In-4, maroquin rouge, large dentelle aux pélicans, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
12 000/15 000 €
Bechtel, C-37 (erreur de frappe dans la collation : 104 ff. et non 140 ff.).
RARISSIME ÉDITION GOTHIQUE, illustrée d'un très beau bois montrant trois bergers dans les champs qui observent les astres, placé sur le titre qui est imprimé en rouge et noir, de plus de 80 bois dans le texte, y compris 8 grands bois montrant les peines de l'enfer, d'une cinquantaine de lettrines ornées et de 522 petits rameaux ou branches pour Larbre des vices & miroir pour cognoistre ses pechez.
Cette édition assez tardive est imprimée en caractères gothiques, à l'exception de l'almanach, donné pour 34 ans de 1569 à 1602, qui est imprimé en caractères romains en rouge et noir. La marque typographique de la veuve Bonfons se trouve au verso du dernier feuillet (cf. Silvestre, n°125).
Ce beau et célèbre livre gothique est une compilation de récits de diverses origines, à usage pratique et moral, et donne une vision du monde paysan et de la vie quotidienne à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance. Il contient la science des bergers, qui est la science de l’âme, du corps, des astres, de la vie et de la mort, et touche à la fois l’astrologie, le jardinage, la médecine, la morale et la religion.
Publié pour la première fois à Paris en 1491 par Guy Marchant, l’ouvrage fut très populaire aux XVe et XVIe siècles et connut de multiples éditions parisiennes, lyonnaises, genevoises et troyennes, chacune avec d’importantes variantes. Outre les calendriers, tables mobiles et phases de la lune, les arbres et branches des vertus et des vices, les peines de l'enfer, le livre du salut de l'âme, des chapitres d'anatomie, de phlébotomie, de diététique, etc., on y trouve plusieurs poèmes ou ballades tels les Dictz des oyseaux, le Dictic des trespassez en forme de Balade & du Jugement, les Dix commandemens de la Loy, Lhystoire du Navire sur Mer, le Dict du Mort, les Dix commandemens du diable, les Dix Nations Chrestiennes, etc.
Cette édition est citée par Brunet (II, 206) sans collation et sans localisation d'exemplaires. Le catalogue en ligne USTC en signale seulement 2 exemplaires dans les fonds publics, l'un à Londres (British Library), l'autre à l'université de Yale aux États-Unis.
Bel exemplaire, grand de marges, dans une reliure dite « aux pélicans » exécutée pour le baron Pichon (1897, n°293). Il porte une note autographe du bibliophile sur une garde : Ce volume est de 1569. On en a la preuve au v° du fet C où l'almanach de Pâques et des fetes mobiles commence à cette année B.J.P.
Restauration angulaire au titre et au feuillet C1, avec perte de quelques lettres ou de chiffres au verso de ceux-ci. Partie inférieure blanche des sept derniers feuillets refaite. La marque finale réemmargée sur un feuillet auquel manque la partie inférieure. Le titre est réemmargé à la limite du texte. Petite fente sur quelques centimètres à la charnière supérieure.
124 GRAND CALENDRIER & COMPOST DES BERGERS (Le) Composé par le berger de la grand Montaigne, Avec le compost manuel reformé selon le retranchement des dix iours, & Calendrier Gregorian. Plus y est adiousté la maniere comme se doit gouverner le Berger pour empescher qu'aucuns sorciers ne facent mourir leurs troupeaux, ensemble toutes choses pour se reigler en leur art. Rouen, Richard Aubert, s.d. [vers 1587]. In-4, chagrin bordeaux, double encadrement de deux filets à froid, fleuron doré aux angles, dos à nerfs, tranches dorées (Reliure moderne).
2 000/3 000 €
RARISSIME ÉDITION ROUENNAISE imprimée en caractères romains avec un calendrier en rouge et noir, ornée de plus de 60 bois, dont un sur le titre, souvent très usés.
L’arbre des vices & miroer pour cognoistre les peschez est illustré des branches traditionnelles, Les peines de l’enfer de 7 grands bois correspondant chacun à l’un des sept péchés capitaux. L’édition contient diverses autres pièces : Les dix commandements de la loi, opposés aux dix commandemens du diable, La signification de chacune des vertus, La nature des douze signes du zodiac, l’anatomie du corps humain. Et enfin des notions simples et pratiques : un traité d’astrologie, le traité de la vie des bergers qui comprend des notions de la vie des animaux, Les maladies qui viennent aux brebis, agneaux, autres bestes à laine, De la maniere de cognoistre le temps par les oiseaux & desçavoir du beau temps ou de la pluie, etc. ; les signes du zodiaque sont illustrés chacun d’un petit bois entouré d’un cadre d’ornements typographiques.
Une table indiquant les fêtes, pour les années 1587 à 1610, permet de dater l’édition.
CET EXEMPLAIRE SEMBLE LE SEUL CONNU et l’édition n’est pas décrite ni citée par Pierre Aquilon et Alain
R. Girard dans Les livres imprimés à Rouen (BBA, Bibliographie normande, dans laquelle sont décrits onze livres publiés par Richard Aubert, actif entre 1577 et 1585. Ce Grand calendrier prolongerait ainsi de 2 ans ses dates d’activité connue.).
De la bibliothèque de l’abbé Le Cacheux (Avranches, 1989, n°8).
Exemplaire lavé, plusieurs feuillets réparés en marge avec perte de quelques lettres à l’un d’eux.
125 GRANT KALENDRIER (LE) & compost des Bergiers avecq leur Astrologie, Et plusieurs aultres choses. Troyes, Nicolas Le Rouge, s.d. [Paris, Payot, 15 juin 1925]. Petit in-4, demi-basane bordeaux, dos à nerfs portant le titre doré, non rogné, couverture et dos (Reliure moderne).
Bechtel, C-18.
150/200 €
Réimpression en caractères romains de ce fameux livre, établie par Bertrand Guégan d'après l'édition troyenne publiée vers 1510 par Nicolas Le Rouge, ornée d’un grand bois sur le titre, 12 grands bois pour le calendrier, 7 pour les peines de l’enfer, correspondant aux sept péchés capitaux, et une quarantaine de bois divers.
126 [GRÉBAN (Arnoul et Simon)]. (L)A Resurrection de nostre seigneur Jesuchrist par personnages. Cōment il sapparut a ses apostres & a plusieurs autres, et comment il monta es cieulx le iour de son Ascention. [Au colophon] : Paris, veuve de Jean Trepperel, s.d. [vers 1520-1525]. In-4, maroquin vert, large bordure dorée constituée de filets et de différentes roulettes, avec un petit fleuron doré aux angles, dos lisse orné, pièce de titre rouge, roulette intérieure, doublure et gardes de papier jaune, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle).
Bechtel, G-213.
5 000/6 000 €
Rarissime édition gothique imprimée sur deux colonnes, ornée d'un joli bois de la Résurrection placé entre deux bandeaux décoratifs sur le titre et d'un petit bois au feuillet L2.
Le Mystère de la Résurrection, œuvre didactique et édifiante, faussement attribuée à Jean Michel ou à Jean du Prier, reproduit en partie la quatrième journée du Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban et de son frère Simon, deux poètes et dramaturges manceaux nés au XVe siècle. Constituée d'un peu moins de 20 000 vers et rassemblant 150 personnages, la pièce fut représentée devant le roi René les trois derniers jours de mai 1456.
D'après Guy Bechtel, qui recense neuf éditions gothiques de ce mystère, les versions imprimées de ce texte sont toutes écourtées et très remaniées.
Le Mystère de la Passion, écrit à la demande des échevins d'Abbeville et joué pour la première fois à Paris vers 1450, est une pièce maîtresse du théâtre religieux à la fin du Moyen Âge. Comptant à l'origine près de 35 000 vers et divisé en un prologue et quatre journées, il renferme le commencement et la création du monde ainsi que tout le cycle de la vie de Jésus-Christ. Cette pièce fut par la suite remaniée par Jean Michel, docteur en médecine originaire d'Angers, qui l'augmenta considérablement et la rendit plus plaisante aux yeux du public.
Cette édition n'est citée par aucun autre bibliographe, et CET EXEMPLAIRE, TRÈS BIEN RELIÉ AU XVIIIE SIÈCLE DANS LE STYLE DE DEROME LE JEUNE, POURRAIT BIEN ÊTRE LE SEUL EXISTANT. Il est incomplet des trois premiers feuillets du cahier L, soigneusement copiés à la plume au moment de la reliure.
Le feuillet L4, absent ici, nous est inconnu : portait-il une table, comme dans d'autres éditions proches de la veuve Trepperel (cf. Bechtel, G-212 et G-214), ou était-il blanc ? De plus, on ne sait pas s'il existe un treizième cahier (logiquement signé M), comme l'indique le nombre xiii sur le titre. Cependant, toutes les éditions comprennent 52 feuillets et XII cahiers, ce qui fait pencher pour une erreur sur le titre.
Déchirure restaurée sur le bord extérieur du titre, avec quelques lettres retouchées à la plume au verso. Petite restauration angulaire au feuillet C4, quelques taches jaunâtres au cahier K.
127 GRÉGOIRE Ier, dit Le Grand (Saint). Le Dyalogue Monseigneur sainct gregoire translate de latin en francoys Nouvellement imprime a Paris. [Au colophon] : Paris, Pierre Leber, s.d. [c. 1530]. In-4 gothique, maroquin bleu foncé, filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur témoins (Wallis & Lloyd).
2 500/3 000 €
Bechtel, G-220 (titre reproduit). — Fairfax Murray, French books, n°656. — Moreau, III, n°2120. Seconde édition, fort rare, de la traduction française. La première fut donnée par Vérard en 1509.
Imprimée en lettres bâtardes, elle est ornée au verso du titre d'un joli bois représentant le pape et ses cardinaux, répété au verso du dernier feuillet. Celui-ci avait déjà servi dans l'édition lyonnaise imprimée en 1491 par Jean du Pré de la Mer des histoires.
Sur le titre se trouve la marque typographique du libraire Jean Saint-Denis (Renouard, n°1026), qui partagea les frais de l'édition avec d'autres confrères parisiens.
L'ouvrage, qui propose à la fois une réflexion sur le bien et le mal et rapporte la vie de différents saints, se présente comme un dialogue entre saint Grégoire et son diacre Pierre, lequel des [sa] ieunesse avoit este [son] amy familier & [son] compaignon en lestude de la saincte escripture (f. a2).
Ex-dono manuscrit sur le titre : ex dono D. Jacobi Seraphini Le Comte civis Ebroïci an 1761.
Très bel exemplaire de Charles Fairfax Murray. Discrètes restaurations au dernier feuillet.
128 GRÉGOIRE IX. Decretales d[omi]ni pape Gregorii noni acurata diligentia novissime [quid] pluribus cum exemplaribus emendate […]. [Au colophon] : Venise, Luc'Antonio Giunta, 20 mai 1514. Fort volume in-4, maroquin noir, double encadrement de filets à froid, fleur de lis dorée aux angles, dos à nerfs soulignés de filets à froid, tranches dorées (Reliure moderne).
Essling, n°1818.
800/1 000 €
Jolie édition vénitienne des Décrétales de Grégoire IX, imprimée en petits caractères gothiques rouges et noirs disposés sur deux colonnes, les commentaires entourant le texte.
Le titre, imprimé en rouge et noir, est orné de la marque au lis florentin et est entouré d'un encadrement constitué de quatre bordures décorées de vases, de rinceaux de feuillages, de putti et d'oiseaux.
Outre 2 arbres de consanguinité et d'affinité, l'illustration contient environ 180 petites vignettes sur bois de diverses grandeurs, interprétant certains sujets traités dans l'ouvrage, et d'un grand bois représentant Jésus devant Pilate. Ce dernier est une copie inversée d'une planche du Bâlois Urs Graf, initialement gravée pour une édition strasbourgeoise de 1507 d’une Vie et Passion du Christ.
La dédicace au verso du titre, adressée à l'évêque Pierre de Accoltis, est imprimée en italiques. Quelques anciennes annotations marginales à la plume. Ancien ex-libris manuscrit sur le titre. Deux feuillets manuscrits ont été ajoutés à la fin du volume.
Mouillures et rousseurs claires à quelques cahiers. Renfort de papier dans la marge d'un feuillet de table, trous de vers touchant les premiers cahiers et supprimant parfois des lettres, notamment sur le titre.
129 GRÉGOIRE IX. Compendium textuale compillationis decretalium Gregorii noni. [Au colophon] :
Paris, Jean Petit, 1524. In-16, vélin souple (Reliure du XVIe siècle).
Moreau, III, n°643.
200/300 €
Rare édition gothique des Décrétales, collection officielle de textes canoniques réunie sur l'ordre du pape Grégoire IX.
Impression en rouge et noir en minuscules caractères gothiques sur deux colonnes, à 51 lignes à la page. Le titre, imprimé en rouge, porte la marque typographique de Jean Petit.
Ancien ex-libris manuscrit sur le titre, en partie biffé.
Traces de rongeurs dans le haut des premiers feuillets et à l'angle supérieur des quinze derniers, touchant une lettre au titre et atteignant le texte à la fin du volume (anciennement copié à la plume pour 7 d’entre eux, manquant à 2). Mouillure à quelques cahiers. Reliure décollée du dos, coutures apparentes.
130 [GRINGORE (Pierre)]. Le ieu du prince des sotz. Et mere sotte. Joue aux halles de paris le mardy gras. Lan mil cinq cens et unze. [Paris, 1511]. S.l.n.d. [seconde moitié du XVIIIe siècle]. Manuscrit in-12 (132 x 85 mm), 44 feuillets, maroquin rouge, dentelle dorée, dos lisse orné avec le titre en long, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de la seconde moitié du XVIIIe siècle).
Bechtel, G-304. — Oulmont, pp. 39-40.
2 000/3 000 €
JOLIE COPIE FIGURÉE À LA PLUME SUR PAPIER d'une pièce dramatique publiée à deux reprises vers 1511, à Paris, et dont un seul exemplaire de chacune de ces éditions est aujourd'hui connu.
Elle est ornée sur la page de titre d'une jolie vignette représentant Mère Sotte et ses sots, reproduite à la perfection d'après le bois original.
Ce manuscrit, soigneusement exécuté dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, PROBABLEMENT L'ŒUVRE DE FYOT, célèbre et habile calligraphe du temps de Louis XVI qui produisit pour des bibliophiles éclairés de nombreuses copies sur papier ou sur vélin de pièces imprimées rarissimes ou inacessibles. En effet, une copie figurée sur vélin du même livre lui est attribuée dans le bulletin de la librairie Morgand et Fatout (n°15715).
Le Jeu du prince des sotz, pièce représentée en 1511 par la troupe des Enfants Sans-Souci, se compose d'une sottie, d'une moralité et d'une farce, et met en scène, avec une verve satirique chère à Pierre Gringore (1475- 1539), toutes les classes de la société.
Précieuse copie manuscrite d'un livre extrêmement rare, dans une fine et ravissante reliure du
XVIIIE SIÈCLE.
Elle semble avoir figuré à la vente Paris d'Illens en 1791 (1790, n°252) et provient des bibliothèques d'Amédée Rigaud (1874, n°502) et de Guy de Berlaymont, avec leurs ex-libris gravés. Elle a figuré au Bulletin Morgand (1875, n°15715).
Minime fente à un mors et petite restauration à une coiffe et à un coin.
131 [GUEVARA (Antonio de)]. Livre dore de Marc aurele, Empereur, & eloquent orateur : traduict de vulgaire Castillian en frācoys, par R.B. de la grise, Secretaire de monseigneur le Reverēdissime Cardinal de Grantmont. Nouvellement reveu & corrige. Paris, [Étienne Caveiller pour] Pierre Vidoue, [9 novembre] 1538. In-8, maroquin rouge, double filet doré, monogramme HM doré dans l'angle supérieur du premier plat, dos orné, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
Bechtel, G-342. — Moreau, V, n°914.
1 500/2 000 €
Jolie édition en français, imprimée en caractères gothiques par Étienne Caveiller pour les libraires Ambroise Girault, Henri et Gilles Paquot et Pierre Vidoue. Le titre est imprimé en rouge et noir. La traduction, établie par René Berthault de La Grise (mort en 1536), secrétaire de l'évêque et diplomate Gabriel de Gramont, avait initialement paru en 1531.
Le Livre doré occupe une place importante dans l'œuvre d'Antonio de Guevara (1481-1545), moine franciscain, prédicateur et historiographe de Charles Quint, inquisiteur de Tolède en 1525 et évêque de Mondonedo. Ce roman moral, qui a pour sujet la vie et les hauts faits de Marc Aurèle, fut composé pour Charles Quint et participa à la notoriété de son auteur dans le monde des lettrés.
Très bel exemplaire, en parfaite condition, relié vers 1840 par Koehler.
Des bibliothèques Auguste Veinant (1855, n°211), Joseph Renard (ex-libris gravé), Henri Monod (n°2204) (chiffre doré sur le plat et ex-libris avec la devise Libro Liber) et Édouard Moura (1923, n°90) (ex-libris).
Note à l'encre rose concernant l'édition sur une garde.
132 GUISE (Jacques de). Le premier [- second ; - tiers] volume des Illustrations de la Gaulle Belgique, antiquitez du pays de Haynnau, et de la grād cite de Belges : a present dicte Bavay, dont procedent les chaussees de Brunehault. Et de plusieurs princes [qui] ont regne, & fonde plusieurs villes et citez audit pays, et aultres choses singulieres, et dignes de memoire, advenues durāt leurs regnes, iusques au duc Philippes de Bourgongne, dernier decede. Paris, Galliot du Pré et François Regnault, 1531 [- 1532]. 3 tomes en un volume in-folio, veau marbré, dos orné, pièce de titre, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle).
2 500/3 000 €
Bechtel, G-392. — Brun, p. 207. — Moreau, IV, n°178 et n°440. — Mortimer, French books, n°268.
ÉDITION ORIGINALE DE LA PREMIÈRE CHRONIQUE DE HAINAUT, due à Jacques de Guise, moine franciscain né à Mons et mort à Valenciennes le 6 février 1399. Cette traduction française, version abrégée du manuscrit original latin, est attribuée tantôt à Jacques de Leussach (Lessabée), tantôt à Jean Wauquelin.
Cette compilation de textes sur l'histoire du comté de Hainaut, réunie par l'auteur à la fin de sa vie, comprend également des passages sur l'histoire de France, celles des Pays-Bas, de l'Allemagne, ou encore de l'Angleterre.
Cette belle publication gothique s'inscrit dans la série des autres chroniques publiées par Galliot du Pré à la même époque : le Miroir historial et les livres de Jean Froissart.
Selon Brigitte Moreau, les deux premiers volumes seraient sortis des presses de Guillaume Bossozel, et le troisième de celles d'Antoine Couteau.
Impression sur deux colonnes, agrémentée de nombreuses lettrines à fond criblé. Les titres sont ornés d'un encadrement composé de quatre grosses bordures dessinant un portique, les deux premiers imprimés en rouge et noir, de même que les portraits en médaillon de l’encadrement.
L'illustration contient 3 belles figures gravées sur bois, qui se trouvent dans le premier et le dernier tome.
La première, répétée une fois et montrant l'auteur en habit d'évêque qui présente son livre à Philippe Le Bon, duc de Bourgogne, est la même que celle utilisée pour l'édition parisienne de 1516 de la Toison d'or de Guillaume Fillastre. Les deux autres bois représentent l'auteur travaillant dans son cabinet, et le roi au Parlement, avec à l'arrière-plan une scène de bataille et un armurier forgeant une pièce. Cette dernière illustration a déjà servi pour l'édition parisienne de 1520 de la Vie des douze Césars de Suétone.
La marque typographique de François Regnault, à l'éléphant, figure à la fin du premier tome, tandis que celle de Galliot du Pré se trouve à la fin du troisième.
Exemplaire de premier tirage, où l'on peut lire sur le titre du premier tome Les aultres trois volumes sortiront de bref a lumiere ; effectivement, le quatrième ne vit jamais le jour.
Ancienne inscription à l'encre et cachet découpé (comblé) dans le blanc du premier titre. Cachet répété des archives de la paroisse Saint-Nicolas à Avesnes. Grand ex-libris gravé de Maurice Bauchond, avocat à Valenciennes.
Taches claires et mouillures à quelques feuillets. Le feuillet f5 du dernier tome est réemmargé. Pièce de titre anciennement renouvelée.
133 HEURES. — Hore beate virginis Marie secundum usum Romanum totaliter ad longum. [Au colophon] : Paris, Jean Barbier pour Guillaume Eustache, 11 avril 1507. In-8 allongé (environ 135 x 60 mm) de 96 feuillets, veau fauve, double filet doré, dos orné de fleurs de lis et de filets, avec croisillons à froid en tête et queue, tranches dorées (Reliure du XVIe siècle).
5 000/6 000 €
Précieuse édition de ces heures latines à l'usage de Rome, apparemment non décrite par les bibliographes, d’un format peu commun et très séduisant.
Imprimée en petits caractères gothiques rouges et noirs à 35 lignes, elle contient un almanach pour quatorze ans (1507-1520) et possède un titre en rouge et noir sur lequel figure la marque typographique de Guillaume Eustache.
L'illustration comprend 17 petites figures, dont 10 à mi-page mesurant environ 50 x 35 mm. EXEMPLAIRE SUR VÉLIN, RÉGLÉ, RUBRIQUÉ ET ENLUMINÉ, EN RELIURE DU XVIE SIÈCLE.
On ne recense qu'un seul autre exemplaire de cette édition : conservé en Californie, à la Huntington Library, il est également tiré sur peau de vélin et enluminé.
Ex-libris manuscrit du XIXe siècle d’un certain Guérard, médecin angevin, sur le contreplat supérieur.
134 HEURES. — Heures, a lusage de Rome, Nouvellement imprimees a Paris. Paris, pour Guillaume Merlin,
s.d. [1571]. In-8, maroquin fauve, encadrement orné de deux jeux de filets à froid et dorés, avec fleuron aux angles, grand motif central de style Renaissance dessiné au moyen de filets incurvés et droits, de petits fers et fleurons à motifs de rinceaux, dos orné, bordure intérieure, doublure et gardes de faille marron, tranches dorées (Gruel).
3 000/4 000 €
Bohatta, n°1284. — Brun, p. 218.
Très belle et rare édition gothique imprimée en rouge et noir.
Elle est ornée d'un encadrement gravé entourant le titre, d'une suite de 12 remarquables vignettes pour le calendrier, de style germanique, d'une autre suite de 7 bandeaux sur fond criblé pour les Psaumes, et de 57 bois de dimensions variables, dont 18 vignettes placées dans de jolis encadrements architecturaux à pleine page, une Vierge à l'enfant, répétée 2 fois et une suite des Sibylles.
Les illustrations des Psaumes, représentant le combat des vices et des vertus, avaient déjà servi dans l'édition incunable imprimée par Philippe Pigouchet pour Simon Vostre en octobre 1499 du Chasteau de labour de Pierre Gringore (cf. Claudin, II, p. 510 et reproduction p. 511).
On remarquera les très belles figures du calendrier, concernant les douze âges de la vie, notamment celle du mois de février qui est l'une des premières gravures montrant un maître d'école donnant la fessée à un élève pour le punir : Et doulx deviēt lenfant quand on a douze ans. Ce thème était apparu dans certains livres d’heures antérieurs de Thielmann Kerver.
L'édition, divisée en trois parties, contient les Heures (120 feuillets), les antiennes & oraisons des sainctz & sainctes selō les moys de lānee (80 feuillets), ainsi que les vêpres, les hymnes communes pour les heures canonales et des proses solennelles en latin (16 feuillets).
On a relié, en tête, un A, B, C, des Chrestiens (4 feuillets), et, à la suite, cinq autres livrets de dévotion, tous publiés par Guillaume Merlin avec une pagination particulière et dotés le plus souvent d'un feuillet de titre :
– Cy commence une petite instruction et maniere de vivre pour une fēme seculiere (24 ff., orné de 2 petits bois et d'un bois à pleine page).
– Sensuit une devote meditation sur la mort et Passion de nostre sauveur et redēpteur Jesuchrist (24 ff., orné de 16 vignettes).
– Extraict de plusieurs sainctz docteurs, propositions, dictz et sentences (24 ff.).
– Sensuyvent les quinze effusions de sang de notre Saulveur & Redempteur Jesus Christ (8 ff. orné de 15 vignettes).
– La vie de madame saincte Marguerite vierge & martyre, avec son oraison (8 ff., orné d'un petit bois). Bel exemplaire, dans une riche reliure de Gruel.
De la bibliothèque du docteur Edouard Perier, avec son ex-libris (Rouen, 1977, n°31).
135 HEURES. — Sensuyvent les heures du sainct Sacrement de lautel, avec la preparatiō pour devotement recevoir le sainct sacrement & plusieurs belles oraisons en francoys. S.l.n.d. [Paris, Louis Royer, 1557 ?].
— Sensuyt le ABC des Chrestiens. [Au colophon] : Paris, François Girault, 1550. 2 plaquettes en un volume in-8, peau retournée, filet à froid, petit fer aux angles, dos à trois nerfs (Reliure moderne).
400/500 €
Rares plaquettes gothiques, imprimées toutes deux en rouge et noir, que l'on joignait aux livres d'heures parisiens du milieu du XVIe siècle.
La première plaquette, non datée, est ornée d'un grand bois portant les initiales L. R. accompagnées de la croix de Lorraine, qui, selon Brun, p. 39, sont celles de l'éditeur parisien Louis Royer, et d'un petit bois montrant la Vierge à l'enfant. Les belles oraisons en francoys contiennent entre autres Leschelle de perfection La Manière de bien vivre, La confession générale, etc
On trouve dans le bulletin n°39 (novembre 1896) de la librairie Damascène Morgand, sous le n°28116, un recueil intitulé Heures de la croix en francoys, paru chez Louis Royer en 1557 : on peut supposer que cette plaquette, dont le titre y est mentionné, en faisait partie.
L'ABC des Chrestiens est orné d'une petite Crucifixion, de la hauteur de sept lignes. Ce livret de 4 feuillets contient les grands textes chrétiens en latin et en français et devait être joint à un livre d'heures publié par François Girault vers 1550. Guy Bechtel ne le décrit pas dans son Catalogue des gothiques français mais cite deux autres éditions sous les n°A-1 et A-2.
Le texte de chaque plaquette est réglé, mais de manière différente.
136 HISTOIRE DES QUATRE FILS AYMONS, tres-nobles et tres-vaillans chevaliers. Troyes, Garnier, s.d. [c. 1726]. In-4, demi-maroquin rouge avec coins, dos orné, tranches marbrées (Capé).
Édition populaire troyenne, ornée de 2 bois, dont un sur le titre.
400/500 €
Roman de chevalerie le plus célèbre de la littérature française de colportage, racontant la rébellion de quatre frères contre leur souverain Charlemagne.
Ex-libris armorié gravé de la bibliothèque du château d'Harzillemont. FINE RELIURE DE CAPÉ.
137 [MABRIAN et LES QUATRE FILS AYMON]. LEs proesses & vaillances du redoute Mabrian, Lequel fut roy de Jerusalem & de Inde la maiour apres la mort du roy Juon son pere, filz de Regnault de Montauban. Semblablement la reste des faictz & gestes des quatre filz Aymon, Regnault, Alard, Guichard, & Richard, & de leur cousin Maugist. [Au colophon] : Paris, Veuve Bonfons [entre 1568 et 1572]. In-4, maroquin bleu foncé, double filet à froid, armoiries dorées au centre, dos orné de caissons à froid, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Duru 1846).
Bechtel, R-152 (avec reproduction du titre).
8 000/10 000 €
RARISSIME ÉDITION DE L'UN DES GRANDS ROMANS DE LA LITTÉRATURE ÉPIQUE MÉDIÉVALE, imprimée en lettres
bâtardes sur deux colonnes.
Elle est illustrée d'un grand bois représentant Mabrian aux prises avec deux lions, placé sur la page de titre qui est imprimée en rouge et noir, et de 11 bois gravés, d'origine et de formats divers.
Ce roman de chevalerie forme la dernière partie du cycle de Renaut de Montauban, que l'on connaît surtout sous le titre Les Quatre fils Aymon, et qui décrit les aventures de quatre frères (Allard, Renaut, Guiscard et Richard) et de leur cousin magicien Maugis sous le règne de Charlemagne.
L'ouvrage, réécrit en prose avant 1480 par Guy Bournay et Jean le Cueur, d'après une chanson de geste versifiée datant de 1462, raconte l'histoire de Mabrien (désormais appelé Mabrian), le petit-fils de Renaut. Cette suite des Quatre fils Aymon, publiée dès 1525 à Paris, par les soins de Galliot du Pré et de Jacques Nyverd, devint très populaire et fut rééditée une dizaine de fois.
Toutes les éditions anciennes de ce livre sont très rares et un seul exemplaire de la présente édition est apparemment répertorié dans les catalogues informatisés : il est conservé à Londres à la British Library.
Très bel exemplaire, relié par Hippolyte Duru avant son association avec René-Victor Chambolle, aux provenances hautement bibliophiliques : prince d'Essling (1847, n°202), baron Achille Seillière avec les armoiries de la bibliothèque du château de Mello dorées sur les plats (1890, n°635), et baron Lucien Double, avec son ex-libris (1890, n°121).
Quelques feuillets très légèrement plus courts dans la marge latérale. Minime restauration dans la marge de deux feuillets, quelques légères rousseurs notamment sur le titre et au verso du dernier feuillet.
138 HOMÈRE. Les Dix premiers livres de l'Iliade d'Homere, prince des poetes : Traduictz en vers Francois, par M. Hugues Salel, de la chambre du Roy, & Abbé de S. Cheron. Paris, Vincent Sertenas, 1545. In- folio, maroquin vert foncé à recouvrement, double filet à froid autour des plats, dos orné de même, tranches dorées (Lobstein-Laurenchet).
Brun, p. 223. — Fairfax Murray, French books, n°250. — Mortimer, French books, n°293.
5 000/6 000 €
Édition originale de cette traduction des dix chants de L'Iliade, réalisée à la demande de François Ier. Elle est due au poète marotique Hugues Salel (1503-1553), qui, trois ans plus tôt à Lyon, avait déjà livré au public sa version des deux premiers chants.
L'un des plus beaux livres illustrés de la Renaissance.
L'édition débute par une longue et belle Epistre de dame poesie, sans doute composée par Salel lui-même, qui rend hommage à Homère et revendique la gloire du traducteur d'avoir traduit en langue vulgaire son œuvre.
L'impression en caractères romains, agrémentée de 12 élégantes et larges lettrines sur fond criblé, est l'œuvre de Jean Loys, imprimeur flamand qui débuta comme correcteur et prote dans l'atelier de Josse Bade ; la grande marque typographique de celui-ci se trouve au verso du dernier feuillet (Silvestre, n°778).
Premier tirage de l'illustration qui se compose de 11 ravissantes gravures sur bois exécutées au simple trait, comparables à celles du Poliphile de 1499. Celle sur le titre représente une fontaine dans un jardin clos surmontée de la statue d'Homère (la fontaine de poésie), à laquelle divers personnages viennent s'abreuver. Les 10 autres figures, une placée en tête de chaque livre, montrent des vaisseaux, des batailles, etc. ; 9 d'entre elles, de dimensions plus petites, sont habillées de larges encadrements de rinceaux portant les armes de France et celles de Salel, gravés dans le style italianisant de Geoffroy Tory.
Cette illustration est l'un des chefs-d’œuvre de la gravure sur bois. Brun l'attribue au graveur au monogramme JF gothique qui aurait dirigé l'atelier de Denis Janot.
Exemplaire lavé, quelques feuillets habilement restaurés.
139 HOTMAN (Antoine). Traicté de la dissolution du mariage par l'impuissance & froideur de l'homme ou de la femme. Paris, Mamert Patisson, 1595. In-8, maroquin citron, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Pagnant).
Gay-Lemonnyer, III, 135. — Renouard, Estienne, p. 190.
500/600 €
Seconde édition, revue et augmentée, après l'originale de 1581, de cet ouvrage curieux dans lequel l'auteur examine les conséquences juridiques et religieuses sur le mariage des malformations et dysfonctionnements sexuels de l'homme et de la femme.
Antoine Hotman (vers 1525 ?-1596), avocat, frère du célèbre jurisconsulte huguenot François Hotman, est l’auteur de plusieurs ouvrages juridiques.
Discrète restauration au verso du titre. Déchirure angulaire restaurée au feuillet M1. Dos légèrement foncé, petit éclat à une coiffe.
140 HYGINUS (Caius Julius). Astronomi De Mundi Et Sphera Ac Utrius[quem] Partium Declaratione Cū Planetis Et Variis Signis Historiatis. [Au colophon, f. m3] : Venise, Melchior Sessa, 15 septembre 1512. In-4, maroquin olive, filet et petite bordure dorés en encadrement, petits fers dorés aux angles, dos à deux nerfs portant le titre en capitales dorées en long, deux filets intérieurs avec petit fer aux angles, tête dorée, non rogné (Reliure moderne).
Essling, n°289. — Lalande, p. 35.
3 000/4 000 €
Très belle édition vénitienne du Poeticon Astronomicon, célèbre livre d'astronomie écrit au premier siècle avant l’ère chrétienne.
Son impression en caractères romains, à l'exception du titre qui est en caractères gothiques sur trois lignes, agrémentée de quelques lettrines ornées ou de simples initiales en gras, est d'une grande élégance. La petite marque typographique de Melchior Sessa, ainsi que le colophon, se trouvent au f. m3.
L'illustration, remarquable, se compose d'un très grand bois sur le titre représentant Ptolémée assis entre Astronomia et Urania sous une voûte céleste (copié sur celui de l'édition de 1501 du Sphaera Mundi de Sacrobosco), d'une figure à pleine page de la sphère astronomique tenue par une main sortant d'un nuage au verso du titre, et de 47 figures allégoriques de constellations et de planètes gravées dans le texte. Selon Essling, 43 de ces bois sont des copies ou des imitations plus ou moins proches de ceux de l'édition vénitienne du 25 août 1502, donnée par Joannes Baptista Sessa ; quant aux feuillets g2 et g3, qui renferment la description et les figures du taureau, des gémeaux, du cancer et du lion, ils proviennent intégralement de cette édition antérieure.
Exemplaire grand de marges, anciennement folioté à la plume. Quelques annotations anciennes dans les marges.
Très légères rousseurs marginales. Dos passé.
141 INSTRUCTION (Petite). — Cy cōmence une petite instruction & maniere de vivre, pour une femme seculiere, & comme elle se doibt conduire, en pensees, parolles & œuvres, au long du iour pour tous les iours de sa vie, pour plaire a nostre seigneur Jesus christ & amasser richesses celestes, au profit & salut de son ame. Paris, pour Jean Ricouart, s.d. [1565-1570]. Plaquette in-8 de 24 feuillets non chiffrés, bradel cartonnage papier gris, dos lisse portant le titre doré en long (Reliure moderne).
Bechtel, I-32 (titre reproduit).
500/600 €
Petit livret de dévotion imprimé en caractères gothiques textura, orné d'une belle figure sur bois représentant la Crucifixion.
On y voit le Christ crucifié, avec une grappe de raisin qui pousse du côté de sa côte blessée, et trois grappes qui prennent racine dans la croix ; à ses pieds se trouvent la Vierge, saint Jean et une religieuse. Cette représentation iconographique, très singulière dans l'histoire de l'art, associe le sacrifice du Christ et le sacrement eucharistique, comme l'indique par ailleurs la légende latine qui délimite le bois en encadrement et que l'on pourrait traduire par Assis dans cette ombre, j'en ai gouté le doux fruit.
Le texte de cette Petite instruction, bien complet ici, n'est pas paginé car les éditeurs l'ajoutaient généralement, ou pas, en complément à leurs livres d'heures.
Les pages de cet exemplaire ont été paginées à la plume de 81 à 128 dans la marge inférieure.
Rousseurs, mouillure angulaire aux premiers feuillets, cahier F en partie un peu court de tête. Petite galerie de ver dans la marge intérieure de quelques feuillets.
142 INTERNELLE CONSOLATION. Le livre intitule Internelle consolation nouvellement corrige. Paris,
s.d. [au colophon] : Yolande Bonhomme, 28 mai 1554. In-8, veau fauve, triple filet doré, dos lisse orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle).
Bechtel, C-575 (titre reproduit). — De Backer, De Imitatione christi, n°1461.
800/1 000 €
Dernière édition gothique de ce livre mystique qui se présente comme une version française très remaniée de l'Imitatio christi. Elle est entièrement imprimée en lettres bâtardes rouges et noires.
L'illustration comprend un grand bois sur le titre représentant le Christ de pitié et les instruments de la Passion, gravé sur fond criblé, et 3 autres grands bois montrant une Crucifixion, le Portement de la Croix et les belles armoiries de la Passion du Christ avec un phylactère portant la devise Redemptoris mundi arma.
Ces gravures proviennent de livres d'heures publiés par Thielmann Kerver au début du siècle. On retrouve ainsi le bois du titre dans les Heures de Rome de 1511, et les armoiries de la Passion du Christ dans celles de 1513. Il est intéressant de noter que cette dernière gravure fut copiée par le relieur londonien John Reynes, actif dans la première moitié du XVIe siècle, qui l'utilisa comme un motif de plaque pour ses reliures : on en trouve un exemple sur un exemplaire du Methodus de Galien (Paris, 1525), conservé à la Folger Shakespeare Library à Washington.
La grande marque typographique de Thielmann Kerver figure au dernier feuillet (Renouard, n°501).
L'édition comprend non seulement la traduction des trois premières parties de l'Imitatio christi, mais aussi la quatrième consacrée au saint sacrement de l'autel : la quarte partie du present livre, qui est de ensuyvuir Jesuchrist, & contemnet le monde : & traicte principalement du sacrement de lautel.
Joli exemplaire, réglé, en reliure du XVIIIe siècle.
Petits trous de vers dans la marge inférieure des premiers cahiers. Petit éclat à la coiffe de tête.
143 JÉRÔME (Saint). Epistole sancti hieronymi. [Au colophon] : Lyon, Nicolas de Benedictis [pour Jacques Sacon], 31 juillet 1513. 3 parties en un volume in-folio, demi-peau de truie estampée à froid sur ais, large bordure verticale (différente sur les plats) constituée de cinq roulettes décoratives de fleurs, de pots fleuris et d'arabesques, fermoirs de laiton, dos à quatre doubles nerfs orné de gros fleurons à motifs de fleurs, pièce de titre ocre (Reliure de l'époque).
Baudrier, XII, p. 333. — BBA, Gültlingen, I, p. 126, n°75.
5 000/6 000 €
Belle édition lyonnaise des lettres de saint Jérôme, imprimée en caractères romains par Nicolas de Benedictis pour Jacques Sacon. Selon la liste établie par Gültlingen, il s'agirait du dernier livre de Nicolas de Benedictis, imprimeur qui fut actif à Lyon de 1496 à 1513. Sa marque typographique (Silvestre, n°945) figure à la fin de chaque partie.
L'édition se divise en trois parties, chacune en pagination séparée et avec un titre particulier, imprimé en caractères gothiques, et contient un titre supplémentaire entièrement tiré en rouge (f. a1r°) et disposé sur la page sous la forme d'une pyramide inversée.
Le titre général est orné de la grande marque typographique de Jacques Sacon, montrant un portique dans lequel prend place une déesse ailée à la poitrine partiellement dénudée, avec deux cornes d'abondance et qui soutient deux boucliers allongés chargés du monogramme du libraire. Cette marque, de grandes dimensions (210 x 155 mm), semble être une variante de celle reproduite par Baudrier (XII, p. 309) et par Silvestre (n°548) ; le motif de la déesse a été copié sur l'une des quatre grandes figures dues au Maître du Mechior da Parma qui ornent l'Historia continente da l'origine di Milano de Bernardino Corio, parue en 1503 à Milan (cf. reproduction au catalogue Olschki, Choix de livres, IV, 1914, n°4354 et p. 1782).
L'illustration renferme un petit bois d'influence vénitienne montrant un clerc dans son cabinet (environ 75 x 60 mm), une lettrine historiée figurant le baptême du Christ (50 x 50 mm), ainsi qu'un remarquable bois à pleine page, répété une fois, copié sur celui d’Albrecht Dürer, exécuté pour l'édition bâloise des Epistolae de saint Jérôme, donnée en 1492 par Nicolaus Kessler. Ce beau bois représente saint Jérôme dans son cabinet, ôtant une épine de la patte de son lion ; devant lui, sur des pupitres, sont disposés trois exemplaires de la Bible ouverts sur le premier verset de la Genèse (Au commencement Dieu créa le ciel et la terre), en latin, en grec et en hébreu.
Séduisant exemplaire dans sa première reliure.
Ancien ex-libris à la plume d'une congrégation religieuse sur le contreplat supérieur.
Rousseurs claires éparses, légère mouillure marginale à plusieurs feuillets. Pièce de titre postérieure.
144 [JUSTINIEN Ier]. Digesti novi Textus : cum summariis amplissimis. Paris, [Rouen, Pierre Olivier pour] François Regnault, s.d. [c. 1518]. In-8, veau fauve estampé à froid, bordure à décor losangé encadrant un panneau central orné de bordures verticales dans le même goût, dos orné (Reliure de l'époque).
600/800 €
Moreau, II, n°1795.
Rare édition gothique de ce recueil de textes juridiques de l'empereur byzantin Justinien Ier, connu sous le nom de Digeste. Elle a été établie par l'avocat beauvaisien Gilles d'Aurigny († 1553).
L'édition est imprimée en rouge et noir en petits caractères gothiques, sur deux colonnes, à 51 lignes à la page. Elle est ornée sur le titre d'un bois représentant l'empereur siégeant sous un dais, entouré des représentants de l'Église et de la noblesse. Cette figure est répétée une fois.
La marque typographique de François Regnault occupe le verso du feuillet 300.
Ex-libris manuscrits de l'époque sur le titre, dont deux biffés. Quelques chiffres notés à la plume dans la marge de la table.
Rousseurs claires, reliure restaurée.
145 LACTANCE. Des divines Institutions, contre les Gentils & Idolatres, nouvellemēt recogneu aux premiers exemplaires & imprimé avec histoires. Paris, Étienne Groulleau, 1551. In-16, maroquin bleu nuit, janséniste, cinq filets intérieurs dorés, tranches rouges (René Kieffer).
Brun, p. 230.
1 500/2 000 €
Jolie édition française du principal texte du rhéteur latin Lactance (IIIe-IVe siècles), traduit par l'humaniste René Fame, qui fut le notaire et le secrétaire de François Ier.
Imprimée en petits caractères romains, elle est illustrée de 179 charmantes vignettes gravées sur bois, dont plusieurs se répètent, que Robert Brun classe en trois séries. La première se distingue par une suite de gravures au style archaïque. Les vignettes de la seconde série, remarquables par l'élégance de leur composition et la finesse de leur trait, proviennent vraisemblablement du fonds de Denis Janot ; plusieurs d'entre elles avaient en effet déjà servi à l'illustration de la belle édition des Métamorphoses d'Ovide de 1539, à l'image de la représentation assez indécente des amours de Mars et de Vénus. La dernière série est constituée de vignettes ombrées qui rappellent celles de la Tapisserie de l'église chrestienne de Gilles Corrozet (1544), que l'on attribue généralement à Jean Cousin.
De la bibliothèque Paul Harth (II, 1985, n°109), avec son ex-libris. On remarquera que la vignette de la page 358 est tirée à l’envers.
Le dernier feuillet, blanc, n'a pas été conservé. Manque de papier angulaire aux deux premiers feuillets (le titre réparé), sans atteinte au texte. Quelques feuillets courts en tête et légèrement atteints, petite fente en tête de certains feuillets. Petite tache au verso du dernier feuillet.
146 LANCELOT DU LAC. Histoire contenant les grandes prouesses, vaillances, et heroiques faicts d'armes de Lancelot du Lac, Chevalier de la Table ronde, divisee en trois livres. Lyon, Benoît Rigaud, 1591. In-8, maroquin rouge, janséniste, dos à cinq nerfs, dentelle intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
Baudrier, III, p. 423.
1 200/1 500 €
Abrégé du célèbre roman de Lancelot du Lac, imprimé en lettres rondes par les soins de Benoît Rigaud, dont les romans de chevalerie constituaient l’une de ses spécialités éditoriales.
La dernière édition ancienne du texte complet date de 1533 et a été publiée à Paris par Jean Petit et Philippe Le Noir.
Bel exemplaire, relié par Chambolle-Duru.
147 LA VIGNE (André de) et Octavien de SAINT-GELAIS. Le vergier dhonneur nouvellement imprime a Paris. De lentreprinse & voyage de Naples. Auquel est comprins comment le roy Charles huistiesme de ce nō a baniere desployée passa & rapassa de iournee depuis Lyon iusques a Naples & de Naples iusques a Lyon. Ensemble plusieurs aultres choses faictes & cōposees Par reverend père en dieu Monsieur Octovien de sainct Gelais evesque Dāgoulesme Et par maistre Andry de la vigne. [Au colophon] : Nouvellement imprime a Paris en la grant rue sainct Jacques : a lenseigne de la Roze blanche couronnee [Philippe Le Noir, c. 1525]. In-folio, veau prune glacé, double filet doré autour des plats, dos orné, pièce de titre noire, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure vers 1830).
Bechtel, V-60. — Brun, p. 288. — CIBN, p. 160. — GW, M39347. — HC, n°16007.
4 000/5 000 €
Rare édition gothique de ce remarquable recueil, d'un très grand intérêt littéraire et historique.
L'ouvrage se distribue en deux parties principales. La première comporte une chronique en prose et en vers dans laquelle André de La Vigne, poète rhétoriqueur et secrétaire d'Anne de Bretagne, raconte l'expédition de Charles VIII en Italie (1494-1495). La seconde partie rassemble une multitude de pièces de la main de ce poète, telles que ballades, rondeaux, chansons, moralités, complaintes, épîtres, triolets, etc., ainsi que la Complainte & epitaphe du feu roy Charles dernier trespasse du poète Octavien de Saint-Gelais (1468-1502), évêque d'Angoulême et secrétaire à la cour de Louise de Savoie.
L'édition, imprimée en lettres bâtardes, fut longtemps considérée comme incunable, comme le rappelle une ancienne note manuscrite sur une garde.
Le titre, imprimé en rouge et noir, est entouré d'un bel encadrement gravé sur bois portant les initiales de l'imprimeur et signé de la croix de Lorraine (cf. Renouard, n°625). Ce dernier est une copie d'un encadrement spécialement gravé par l'artiste bâlois Urs Graf vers 1519-1520 pour l'imprimeur Conrad Resch, utilisé ensuite par Pierre Vidoue dans certaines de ses éditions. D'une composition très complexe, il est orné de différentes scènes tirées de la mythologie antique et de romans médiévaux. On y aperçoit notamment, de gauche à droite, le magicien Virgile suspendu dans un panier par la fille de l'empereur de Rome, le suicide de Pyrame et de Thisbé, le Jugement de Pâris, ou encore David et Goliath. Auguste Bernard attribue cette copie à Geoffroy Tory (voir son étude sur Tory, 1865, p. 239).
L'illustration contient par ailleurs 6 bois de différentes dimensions, montrant une abbesse dans sa bibliothèque, une scène de bataille, un roi gisant (répété une fois), un maître et deux copistes autour d'une table, et un homme et une femme de part et d'autre d'un château.
De la bibliothèque du comte de Lanjuinais, avec son ex-libris armorié gravé.
Le titre est réemmargé sur le bord extérieur et inférieur, des cahiers roussis de manière uniforme. Reliure en partie reteintée, petit manque à la coiffe supérieure.
148 LEFÈVRE D'ÉTAPLES (Jacques). Dialogus Jacobi Fabri Stapulensis in Phisicam introductionem. [Au colophon] : Cracovie, s.n., 1510. — Jacobi Scapulensis [sic] introductiones in libros phisicorū et de aīa aristotelis cū Jodoci neoportuēsis annotationibus. [Au colophon] : Cracovie, J. Haller, 1510. Ensemble 2 parties en un volume in-4, veau blond, décor central doré de type losange-rectangle portant le nom de l’auteur, la ville et la date d’impression en capitales, fleurons aux angles et au centre, dos orné, pièce de titre rouge, tranches dorées (Reliure pastiche moderne).
2 000/3 000 €
ÉDITION GOTHIQUE D'UNE EXTRÊME RARETÉ, IMPRIMÉE À CRACOVIE PAR JAN HALLER, typographe originaire de
Nuremberg et l'un des tous premiers imprimeurs établis dans la cité polonaise.
L'opuscule de l'humaniste et théologien picard Jacques Lefèvre d'Étaples (vers 1450-1537) se divise en deux parties et contient un dialogue sur la physique d'Aristote, ainsi que des éclaircissements rédigés par son disciple, l'humaniste flamand Josse Clichtove (1472-1543).
Louis Massebieau, qui étudie et décrit cette édition dans le tome VI de la Revue pédagogique (1885, pp. 414-432), indique qu'elle fut publiée pour les étudiants de la faculté des arts de l'université de Cracovie.
La grande marque typographique de Jan Haller figure sur les titres.
Dans la première partie, le feuillet a4, qui est replié sur le bord, est orné des orbes de l'univers : cette figure est répétée dans la seconde partie, au feuillet a2. Un petit bois à fond noir représentant un visage orne le feuillet d6.
Cachet à l'encre violette pratiquement effacé en pied du titre.
Trou de ver traversant le volume et touchant ou supprimant des lettres du texte. Titre courant un peu coupé au feuillet a4 de la seconde partie.
149 LE FOURNIER (André). La decoration Dhumaine nature, et aornement des Dames, Compile et extraict des tres excellēs docteurs, et plus expers medecins, tant anciens que modernes […]. Nouvellement imprime et non veu par cy devant. Paris, [Pierre Leber pour] Jean Saint-Denis et Jean Longis, 1530. In-8 gothique, maroquin brun janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Hardy-Mennil).
5 000/6 000 €
Bechtel, L-99. — Moreau, III, n°2177.
Édition originale de l'un des plus anciens livres sur les soins de beauté des femmes.
Ce petit livre rare, œuvre principale de l'auteur, a été composé par André Le Fournier († 1533), chimiste et docteur régent de la faculté de médecine de l'université de Paris.
On y trouve un grand nombre de recettes relatives aux soins de beauté de la femme et à l'hygiène : Pour faire des cheveulx blons comme fil dor, Les dames de languedoc usent de gresse de cheval, Pouldre pour les dens, Frottement pour embellir & nettoyer les dens, Pour guerir les boutons qui viennent au visage, Leaue de quoy usoit dame ysabeau darragon duchesse de Millan, Pour oster les rides du visage, Eaue pour clarifier la face, Pour guerir les ongles des doitz quant sont corrompuz ou lepreux, Remede pour les fixures qui viennent es mamelles des femmes, etc.
Cette édition renferme la requête de l'auteur pour obtenir le privilège, qui ne sera plus reproduite dans les éditions suivantes.
Le titre est imprimé en rouge et noir. Au verso du feuillet a4, le prologue de l’auteur est signé de sa signature reproduite en xylographie.
L'illustration se résume à 2 bois : l'un, de forme circulaire, montrant un astronome sous les étoiles, que l'on trouve déjà dans l'édition parisienne de 1498 du Sphere mundi de Sacrobosco (cf. Fairfax Murray, French books, reproduction p. 721), et l'autre, représentant un clerc qui parcourt un livre dans son cabinet, placé dans un encadrement constitué de quatre bordures différentes. D'après Guy Bechtel, on ne retrouve plus ces deux bois dans les éditions postérieures.
Exemplaire en belle condition, provenant des bibliothèques Charles Nodier (ex-libris ; 1844, n°130), Nicolas Yemeniz (ex-libris ; 1867, n°896) et Bancel (1882, n°116). Il porte cette note manuscrite contrecollée sur une garde qui indique que l'exemplaire fut relié trois fois : Nodier avait fait relier le volume en maroquin rouge par Thouvenin. Yemeniz fit casser la reliure et la remplaça par un autre maroquin rouge de Niédrée. Bancel fit de nouveau casser la reliure pour confier le volume à Hardy Mennil. L'identité de l'exemplaire est confirmée par les catalogues Yemeniz et Bancel.
Le dernier feuillet est restauré au plus près du texte dont la dernière ligne est repassée à la plume.
150 LEMAIRE DE BELGES (Jean). Les Illustrations de Gaule et Singularitez de Troye. [Paris, 1520-1523]. 5 parties en un volume in-4, maroquin brun, triple filet et large bordure de rinceaux dorés en encadrement, petit fer aux angles, dos orné de même, bordure intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru).
3 500/4 000 €
Très bel exemplaire comprenant cinq parties (sur six) de l'œuvre capitale de l'humaniste et historiographe Jean Lemaire de Belges (1473-c. 1515).
L'auteur, qui écrivit l'ouvrage à la fin de sa vie, tente de prouver, sous couvert de la fiction mythologique et héroïque, que les Germains et les Gaulois sont d'illustres descendants des habitants de l'ancienne cité de Troie.
L'exemplaire se compose de la manière suivante :
– Les Illustrations de Gaule et Singularitez de Troye. […] Avec les Deux epistres de Lamant verd. [Au colophon] : Paris, pour Jean Petit, 1523 (cf. Bechtel, L-145. — Moreau, III, n°533).
– Le second livre des Illustrations […]. [Au colophon] : Paris, pour Enguilbert et Jean de Marnef, et Pierre Viart, 1520 (cf. Bechtel, L-153. — Moreau, II, n°2389).
– Le tiers livre des Illustrations […]. [Au colophon] : Paris, pour Jean de Marnef et Pierre Viart, 1521
(cf. Bechtel, L-159. — Moreau, III, n°161).
– (L)Epistre du roy a Hector de Troye Et aucunes autres œuvres assez dignes de veoir. [Au colophon] : Paris, François Regnault, 1523 (cf. Bechtel, L-134).
– (L)E traicte de la difference des Scismes & des Concilles de leglise […]. [Au colophon] : Paris, pour François Regnault, 1523 (cf. Bechtel, L-202. — Moreau, III, n°534.).
L'illustration se compose de 8 grands bois, dont 2 répétés (les armoiries de Louis XII et d'Anne de Bretagne, et la figure représentant la reine trônant sous les traits de Junon).
La grande marque de l'auteur, accompagnée de la devise De peu assez, orne le titre des trois premiers livres. La marque typographique des différents libraires se trouve à la fin de chacune des parties.
Les diverses parties de ce recueil furent publiées entre 1510 et 1533, sous différents noms de libraires, soit ensemble ou de manière séparée. Comme le rappelle Guy Bechtel dans sa bibliographie, il n'est pas rare de rencontrer des exemplaires où les dates des parties ne se suivent pas, comme c'est le cas ici.
Exemplaire soigneusement lavé et établi par Chambolle-Duru, provenant de la bibliothèque Henri Burton (ex-libris).
Il ne contient pas la partie intitulée La Légende des Vénitiens.
151 LEMAIRE DE BELGES (Jean). (L)E traictie [sic] Intitule, de la difference des scismes et des concilles de leglise. Et de la preeminence et utilite des cōcilles, de la saincte eglise Gallicane. S.l.n.n., 1511 [au colophon] : Paris, Geoffroy de Marnef, janvier 1512. In-4, veau fauve, filet et bordure à motifs de rinceaux à froid, dos lisse portant le titre en long, deux filets intérieurs se croisant aux angles, tranches rouges (L. Claessens).
Bechtel, L-195 (tirage B pour le colophon). — Moreau, II, n°394.
2 500/3 000 €
Rédigé en 1511 par l'humaniste et historiographe Jean Lemaire de Belges (1473-c. 1515), à la demande de Louis XII, le Traité de la différence des schismes est l'un des premiers ouvrages de propagande politique. L'auteur y prétend que les schismes ont toujours été provoqués par les papes, tandis que les conciles n'ont cessé de tendre à l'unité de la religion.
Cette diatribe virulente, dirigée contre le pouvoir temporel du Saint-Siège, soutint la cause de Louis XII contre le pape Jules II et légitima par conséquence ses ambitions de conquêtes italiennes.
L'édition, imprimée par Geoffroy de Marnef pour l'auteur, l'une des toutes premières de ce livre, a été copiée sur l'édition originale parue à Lyon en 1511-1512.
Imprimée en lettres bâtardes, parfois avec des commentaires en latin en caractères gothiques plus petits, et agrémentée de plusieurs lettrines ornées sur fond criblé, elle est ornée de 2 bois à pleine page. Le premier, au verso du titre, représente les armoiries de France et de Bretagne et un parterre de plantes et de fleurs dans lequel s'ébattent des porcs-épics et des hermines. Il est ordinairement attribué à Jean Perréal, peintre lyonnais et ami de Jean Lemaire. Le second est une planche allégorique aux armes de Marguerite d'Autriche.
Le dernier feuillet porte, au recto, le colophon et la marque de Geoffroy de Marnef (Renouard, n°715), et la belle et grande marque de l'auteur au verso.
L'ouvrage contient aussi Lhistoire moderne du prince Syach ysmail et Le sauf conduit donne de plain pouvoir par le Souldan aux subgectz du Roy treschrestien, Tant pour aler [sic] en pelerinaige, au sainct sepulchre, comme trafficquer marchandement en ses terres & seigneuries doultremer, textes destinés à piquer la curiosité des lecteurs et à rendre plus plaisant le volume, ainsi que Le blason des armes des Venitiens (f. k3v°), poème de 28 vers qui avait déjà été imprimé et qui contient des prophéties sur la ruine de Venise.
Des bibliothèques Merlin d'Estreux de Beaugrenier, Chandon de Briailles et Charles Van der Elst (Monaco, 1985, n°120), avec leurs ex-libris.
Anciens coloris sur le bois placé au verso du titre et sur une lettrine.
Trous de vers supprimant quelques lettres au cahier h. Taches claires à quelques feuillets, restauration marginale au dernier feuillet.
152 LE PICART (François). Les grans Suffrages & Oraisōs : Contenans les graces, fruits, & louenges du tressacre & digne Sacrement de Lautel. Extraits de plusieurs saints docteurs, […] : augmentez de plusieurs Oraisons Catholiques pour implorer la grace de nostre Seigneur, pour la remission des pechez, & parvenir a la gloire eternelle. Rouen, Henry le Maréchal, s.d. [vers 1580-1590]. In-4, veau olive, plats ornés d'un filet et d'une roulette en encadrement autour d'un grand rosier fleuri dessiné aux petits fers, dos lisse orné de même et portant le mot HEURES, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure anglaise du XIXe siècle).
Bechtel, P-148.
1 000/1 500 €
Rarissime édition gothique rouennaise, très tardive, de ce livret composé par le théologien François Le Picart (1504-1555), l'un des plus grands prédicateurs catholiques parisiens entre les années 1530 et 1550.
Cet ouvrage, que l'on joignait généralement aux livres d'heures parisiens ou rouennais, comprend notamment les textes suivants : Sensuyvent plusieurs devotes Oraisons & meditations sur la mort & passion de nostre Seigneur Jesus Christ, Instruction pour bien se gouverner, Le voyage et Oraisons du mont de Calvaire, Les quinze Effusions de sang, de nostre Sauveur & Redempteur Jesus Christ, que chacune personne doit dire devotement ou encore Cest icy la mesure de la Playe de coste de nostre Seigneur Jesus Christ, qui occupe le dernier feuillet.
L'illustration se compose d'une figure xylographique sur le titre, représentant des pénitents encapuchonnés qui suivent le Christ sur le chemin du Calvaire et signée des initiales N. V., répétée au feuillet L3, de 27 figures disparates et d'un petit bois montrant la plaie du Christ.
La marque typographique de l'éditeur, avec la devise Par abondance de cuer, la bouche parle, occupe le verso du dernier feuillet.
Cette édition est très proche de celle imprimée par Thomas Mallard à Rouen à la même époque, signalée par Guy Bechtel sous le n°P-147 et décrite par Lacombe sous le n°536. On signale un autre exemplaire de cette édition, en 84 feuillets signés A-L par 8, conservé à la bibliothèque du musée Thomas Dobrée à Nantes.
De la bibliothèque M. Lugol, avec son ex-libris gravé.
Réparation angulaire aux feuillets C7, K8, L1 et L5, avec des mots recopiés à la plume. Quelques manques de papier réparés et petits travaux de vers comblés à plusieurs feuillets. Les cinq derniers feuillets sont remontés. Charnières restaurées.
153 [LE PICART (François)]. Propositions, dictz, & sentences cōtenās les graces, fruictz, proffitz, utilitez & louenges du tressacre & digne sacrement de lautel pour ceulx qui le recevent en estat de grace : extraictz de plusieurs sainctz docteurs. Paris, Yolande Bonhomme, 1556. In-8, demi-veau vert olive couvrant une partie des plats et orné de trois larges roulettes verticales à froid, la partie restante en papier bleu-gris, dos lisse orné de filets et petits fers à froid, titre en capitales dorées en long (Reliure moderne).
800/1 000 €
Bechtel, P-150. — Brun, p. 277 (ne cite qu'une édition de 1577).
Très rare petit livret de dévotion populaire attribué au théologien François Le Picart (1504-1555), qui fut l'un des plus grands prédicateurs catholiques parisiens entre les années 1530 et 1550.
Ce type d’opuscule, qui contient des prières, un chemin de croix illustré et diverses oraisons, était généralement joint dans la seconde moitié du XVIe siècle à des livres d'heures parisiens ou rouennais ; on en trouve un exemple dans Lacombe, sous le n°453.
Cette édition, qui est peut-être la première de ce livre, est imprimée en lettres bâtardes par Yolande Bonhomme, la veuve de Thielman Kerver. La grande marque typographique de ce dernier figure sur le titre.
Outre les Propositions, dictz & sentences, l'édition renferme une Meditation sur la mort & passion de nostre saulveur & redemteur Jesuchrist, les Voyage et oraisons du mont de Calvaire de Romans en Daulphine et une Instruction & manière de vivre pour une femme seculiere.
L'illustration se compose d'une quinzaine de vignettes gravées sur bois et signées I.L.B. (Jean Le Bé ou Jean Le Blanc ?), dont l'une, plus grande, est répétée une fois. Cinq de ces gravures ont par la suite été réutilisées dans des Heures bretonnes publiées après 1570 (cf. Léopold Delisle, « Les Heures bretonnes du XVIe siècle », in Bibliothèque de l'école des chartes, 1895, t. 56, p. 51).
Exemplaire agréablement relié en demi-reliure décorée de roulettes à froid dans le style de l’époque. Fente restaurée dans la marge inférieure du feuillet A8. Dos un peu éclairci.
154 [LE ROY (François)]. Le Dialogue de consolation entre lame et raison : faict & compose par ung religieux de la reformation de lordre de Fontevrault : nouvellement imprime a Paris. [Paris], Denis Janot, 1537. In-8, maroquin rouge, double encadrement d’un double filet à froid, dos orné de même, pièce de titre noire, tranches dorées (Reliure moderne).
Bechtel, L-217 (état A ; avec reproduction du titre). — Moreau, V, n°563.
800/1 000 €
Édition gothique partagée entre Denis Janot, les Angeliers et Pierre Sergent, imprimée avec les lettres bâtardes provenant du matériel d'Étienne Caveiller.
Le titre, en rouge et noir, est placé dans un joli encadrement gravé sur bois constitué de quatre bordures ornées de bêtes fantastiques et de végétaux sur fond criblé. Au verso se trouve un grand bois sur fond criblé illustrant le Te Deum.
Religieux de l'ordre de Fontevrault, natif d'Évreux, François Le Roy vécut dans la seconde moitié du XVe siècle. Il est l'auteur de quatre traités de théologie mystique et du Livre de la femme forte, qui passe pour l'un des premiers ouvrages féministes.
Le Dialogue de consolation parut pour la première fois en 1499 chez le libraire parisien Simon Vostre. Dialogue intérieur à la manière des Soliloques de saint Augustin, il est destiné à apporter réconfort et consolation aux pêcheurs qui se trouvent confrontés aux souffrances spirituelles et aux affres de la tentation.
Signature manuscrite de l'époque sur le titre : G. Le Noir. Cachet humide ancien du collège Louis le Grand.
Papier arraché sur le bord extérieur des feuillets D2, D3 et D4, sans perte de texte. Exemplaire non lavé, présentant une petite mouillure claire à l'angle supérieur de quelques cahiers.
155 LORRIS (Guillaume de) et Jean de MEUNG. (C)y est le Romāt de la roze. Paris, Galliot du Pré, s.d. [c. 1526]. In-4, chagrin orangé, encadrement doré constitué de jeux de deux doubles filets avec fleurons aux angles et au centre de chaque bord, cartouche quadrilobé orné de fers et de fleurs de lis, médaillon central décoré aux petits fers chargé d'une couronne et de quatre fleurs de lis, dos orné, doublure de maroquin rouge à long grain ornée d'une large dentelle et d'un décor de type losange-rectangle, orné d’écoinçons dorés, tranches dorées (Ch. Wenger rel. Strasbourg).
4 000/5 000 €
Bechtel, G-379. — Brun, p. 241. — Moreau, III, n°1009. — En français dans le texte, n°18. PREMIÈRE ÉDITION DE LA RECENSION ÉTABLIE PAR CLÉMENT MAROT.
Monument de la littérature française, le Roman de la rose est l'un des textes les plus importants et les plus anciens de la langue et de la poésie françaises. Il fut commencé vers 1230 par Guillaume de Lorris, puis fut repris plus tard par Jean de Meung qui ajouta près de dix-huit mille vers aux quatre mille laissés par son prédécesseur. L'influence de ce roman courtois fut considérable sur la production littéraire et la pensée européenne de la Renaissance, en particulier auprès des poètes de la Pléiade : ainsi, célébré par Du Bellay dans comme une premiere Imaige de la Langue Francoyse, venerable pour son antiquité.
La révision du texte par Clément Marot fut une véritable réécriture en français moderne de ce chef-d’œuvre. Elle permit de rendre plus lisible aux lecteurs de la Renaissance un texte devenu difficile à comprendre, notamment parce que les éditions anciennes de la fin du XVe et du premier quart du XVIe siècle avaient été établies d'après des copies manuscrites altérées.
La plupart des éditions postérieures suivent le plus souvent cette version corrigée de Marot.
Impression en caractères gothiques sur deux colonnes, exécutée avec le matériel d'Antoine Couteau, agrémentée de lettrines.
L'illustration comprend un bois en tête du prologue, représentant un maître et ses élèves, et 96 petites vignettes sur bois dans le texte, qui conservent le caractère populaire des premières éditions incunables de ce livre.
Le privilège de l'édition, surmonté d'un écu aux armes de France soutenu par deux anges, est daté du 19 avril 1526 et accorde à Galliot du Pré le droit de reffaire imprimer et vendre ce petit livre Intitule le rommant de la rose, lequel auroit puis nagueres faict rescripre reveoir et corriger, et pour ce faire auroit fraye grans sommes de deniers.
Le dernier feuillet est occupé par la marque typographique de Galliot du Pré. LUXUEUSE RELIURE DOUBLÉE DE CH. WENGER, RELIEUR À STRASBOURG VERS 1830-1840.
Plusieurs cahiers un peu courts de marges et des manchettes parfois atteintes. Quelques cahiers légèrement roussis, déchirure transversale restaurée à deux feuillets mais touchant un bois et supprimant des lettres au feuillet L2. Les feuillets z2 et z7 sont en fac-similé. Quelques tavelures à la reliure.
156 LORRIS (Guillaume de) et Jean de MEUNG. Le Rommant de la Rose nouvellement Reveu et corrige oultre les precedentes Impressions. Paris, [Pierre Vidoue pour] Galliot du Pré, mars 1529. Un tome in-8 en 2 volumes, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, pièces de titre et de tomaison vert olive, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XVIIIe siècle).
4 000/5 000 €
Brun, p. 241. — En français dans le texte, n°18. — Moreau, III, n°2124. Belle édition, la première imprimée en lettres rondes.
Elle est illustrée de 50 petites vignettes gravées sur bois dans le texte, dont une sur le titre.
Monument de la littérature française, Le Roman de la rose est l'une des œuvres poétiques les plus importantes du Moyen Âge. Son influence fut considérable sur la production littéraire et la pensée européenne de la Renaissance, en particulier auprès des poètes de la Pléiade.
Une inscription manuscrite sur le titre, presque effacée, concerne Jean de Meung.
Exemplaire d’Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794), le célèbre chimiste et académicien, avec son ex- libris gravé sur cuivre par La Gardette. Il se présente en deux tomes dans une très jolie reliure en maroquin du XVIIIe siècle.
Manque le dernier feuillet, portant la marque typographique de Galliot du Pré. Rousseurs et petites taches claires à quelques feuillets. Coiffes et mors inférieurs habilement restaurés au volume I. Charnières frottées.
157 [LUCIDAIRE (Le) en francoys]. [À la fin] : Cy finist Lucidaire tresutile et proffitable a toute personne ayant entendement. [Au colophon] : Lyon, Jacques Arnoullet, 22 mars 1501. In-4, maroquin bleu nuit, janséniste, encadrement intérieur orné de cinq filets dorés, doublure et gardes dorées, tranches dorées sur témoins (Missol).
Bechtel, L-339.
1 200/1 500 €
Exemplaire sans doute unique d’une édition gothique, qui n’est décrite dans aucune autre
BIBLIOGRAPHIE. Elle est imprimée en bâtardes, à 26 lignes à la page.
Le Lucidaire est l'adaptation française, en grande partie originale, avec de nombreux ajouts sur le diable et les superstitions, de l'Elucidarium attribué au moine Honorius d'Autun, qui est un condensé populaire et pédagogique datant du XIIe siècle. On y rencontre, traités sous la forme de conversations entre un maître et son disciple, les sujets les plus curieux dont voici un passage : Cōme pourquoy il [Dieu] fit les anges, lōme & la femme, mariage paradis & enfer, & ou ilz sont, & po[ur]quoy il voulut naistre de la vierge marie, & que signifiēt les faitz et les oeuvres Et aussi de lantecrist et des trespassez.
Toutes les éditions gothiques de ce livre, pourtant nombreuses, sont fort rares. La première fut donnée à Lyon par B. Buyer dès 1475.
L'exemplaire est amputé du premier feuillet de titre. Le feuillet a2, qui débute par Quant a parler de noblesse espirituelle […], est orné d'un petit bois qui représente un maître et son élève.
Ex-libris manuscrit et quelques annotations d'une main du XVIe siècle.
De la bibliothèque Claude Dalbanne, historien et bibliographe spécialiste du livre lyonnais, avec son ex- libris.
Restauration marginale aux trois premiers feuillets, cahiers jaunis. Minime fente à un mors.
158 LUCIEN DE SAMOSATE. I Dilettevoli dialogi le vere narrationi, le facete epistole. S.l.n.n., 1529 [au colophon] : Venise, Nicolo di Aristotile detto Zoppino. In-8, demi-vélin avec coins, dos lisse, pièce de titre brune (Reliure du début du XIXe siècle).
Jolie édition vénitienne des œuvres de Lucien, dans la traduction de Nicolo da Lanigo.
300/400 €
Imprimée en caractères italiques, elle est ornée de 31 vignettes gravées sur bois, dont la dernière, au verso du dernier feuillet, représente un évêque recevant une offrande de la part d'une femme agenouillée. Le titre, imprimé en rouge et noir, est placé dans un encadrement gravé sur bois orné d'allégories. Le début du texte (A4v°) est également imprimé en rouge.
Ex-libris manuscrit de l'époque en bas du titre : Comitis Josephi de Rubei […].
Quelques rousseurs, petites mouillures claires en tête de plusieurs cahiers. Petit trou sur le bord extérieur du titre, petit travail de ver sur le bord extérieur des ff. 96 à 99. Taches sur la tranche de tête et au dos.
159 LUDOLPHE DE SAXE. Vita Christi ex evangeliis & scriptoribus orthodoxis. Paris, Veuve Thielman Kerver, 1539. In-8, maroquin noir, janséniste, dos à nerfs, tête dorée (Reliure moderne).
400/500 €
Moreau, V, n°1425. — Renouard, Badius Ascensius, III, p. 41, n°16.
Copie de l'édition publiée à Paris en 1536, dans la traduction de Josse Bade.
L'édition est imprimée en caractères gothiques minuscules sur deux colonnes, à 58 lignes, par Yolande Bonhomme, veuve du libraire parisien Thielman Kerver.
Elle est ornée de 4 petits bois juxtaposés formant un bandeau en tête du feuillet a1 et représentant des scènes bibliques.
Le titre, imprimé en rouge et noir, portant la marque typographique de Kerver (Renouard, n°504), est placé dans un encadrement composé de quatre minces bordures décoratives.
Le verso du dernier feuillet est occupé par un grand écu héraldique du rédempteur contenant les attributs de la Passion, surmonté d’un large cimier et portant l’inscription Redemptoris mundi arma.
Ludolphe de Saxe, chartreux allemand né au début du XIVe siècle est mort à Strasbourg vers 1376. Son ouvrage, qui est à la fois un récit de la vie de Jésus selon les Saintes Écritures et des méditations sur la Passion, fut l'un des livres de dévotion les plus populaires du Moyen Âge tardif.
Exemplaire réglé.
Manque le feuillet g1, quelques feuillets intervertis, mouillures et taches à plusieurs feuillets avec perte de texte aux marginalia des feuillets a1v° et a2.
160 MACER FLORIDUS de viribus herbarū. S.l.n.d. [Genève, Jacques Vivian, c. 1513-1517 ?]. In-4, vélin souple à recouvrement, tranches mouchetées (Reliure moderne).
Pritzel, n°5711.
4 000/5 000 €
Très rare édition de ce petit herbier populaire qui fut l'un des grands succès de l'imprimerie genevoise à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. Celui-ci consiste en un catalogue de 77 espèces de plantes, décrivant leurs propriétés médicinales. Parmi celles-ci, citons l'absinthe, l'aneth, la camomille, le fenouil, la rose, la coriandre, la capucine, la menthe, etc.
On a longtemps cru que le livre avait été écrit par le poète véronais Aemilius Macer, jusqu'à ce que de nouvelles sources l'attribuent à Odon de Meung ou à Odon, abbé de Morimond.
L'ouvrage parut pour la première fois à Naples en 1477, suivi d'une seconde édition milanaise en 1482. Toutes deux n'étaient pas illustrées.
Six éditions se sont succédé à Genève en l'espace de vingt ans, entre 1495 et 1517. Nous pensons que la nôtre est l'une des trois imprimées par Jacques Vivian entre 1513 et 1517.
Imprimée en caractères gothiques à 33/34 lignes à la page, elle est illustrée sur le titre d'une belle figure sur bois montrant un médecin dans son cabinet, avec à l'arrière-plan un bocal et un urinal disposés sur un buffet, répétée au dernier feuillet, et de 64 bois représentant diverses variétés de plantes.
Le bois qui est répété semble avoir été spécialement gravé pour l'édition donnée par Jean Belot en 1495 (cf. Lökkös, n°80). Il sera réutilisé tel quel par son confrère Jacques Vivian, puis copié pour l'éditeur lyonnais Guillaume Balsarin, qui s'en servit en 1498 dans son édition du Janua logice et physice de Champier (cf. Claudin, III, reproduction p. 520).
Une foliotation des feuillets et le nom latin des plantes ont été inscrits par une main du XVIIe siècle. Ex-libris manuscrit répété : Bertodanus 1656.
Titre habilement refait à la plume. Mouillures et taches éparses, restauration de papier dans la marge inférieure de plusieurs feuillets.
161 MARTIAL D'AUVERGNE. Les declamations, procedeures et arrestz d'amours, nouvellement donnez en la court & parquet de Cupido, à cause d'aucuns differens entenduz sur ceste police. Paris, Vincent Sertenas, 1545. In-8, maroquin citron, double encadrement de trois filets dorés droits et courbes, fleuron aux angles, dos orné, pièces de titre rouge et noire, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet).
Gay-Lemonnyer, I, 272-273.
1 500/2 000 €
Jolie édition illustrée de ce recueil facétieux composé par le poète et juriste Martial d'Auvergne (vers 1430-1508).
Elle est ornée d'un bel encadrement de titre en forme de portique et de 47 vignettes gravées sur bois de deux styles différents : les unes, dont la scène apparaît dans un médaillon ovale, exécutées avec des tailles grasses et expressives, sont d’un style naïf et populaire, tandis que les autres, gravées avec des tailles fines et peu ombrées, sont plus élégantes. Cette édition n’est pas citée par Brun.
Paru pour la première fois en 1500, l'ouvrage renferme 51 arrêts d'amour, qui sont en fait des pièces en prose décrivant le procès d'une affaire amoureuse, l'énoncé des faits et les peines requises par la court & parquet de Cupido.
Cette édition comprend en plus un cinquante-deuxième arrêt, dû à Gilles d'Aurigny, ainsi que des
Ordonnances sur le faict des masques.
Exemplaire relié par Trautz-Bauzonnet dans le goût du XVIIe siècle, provenant de la bibliothèque Silvain
S. Brunschwig, avec son ex-libris gravé (1955, n°482). Rousseurs claires.
162 MAUGIN (Jean). Histoire du noble Tristan, prince de Leonnois, chevalier de la Table Ronde, et d'Yseulte, princesse d'Yrlande, Royne de Cornoüaille. Paris, Nicolas Bonfons, 1586. In-4, veau brun tacheté, triple filet doré, dos orné, pièce de titre citron, tranches rouges (Reliure vers 1700).
1 500/2 000 €
Rare édition du roman en prose de Tristan, dans la version du poète et traducteur Jean Maugin, dit le Petit Angevin.
Imprimée en caractères romains sur deux colonnes, elle est ornée sur le titre d'une grande vignette sur bois montrant une joute équestre et contient une vignette de mêmes dimensions au verso, représentant un combat entre des cavaliers en armures. Cette dernière figure avait déjà été utilisée dans les années 1570 par la veuve de Jean Bonfons pour ses éditions d'autres romans de chevalerie : l'Olivier de Castille et le Mabrian.
Contrairement à ce que laisse entendre l'auteur dans sa dernière phrase (… au second livre, comme esperons le vous faire voir bien tost), il n'y eut aucune suite au livre.
Le livre de Tristan est l'un des plus grands romans de chevalerie du Moyen Âge. Initialement composée vers 1230-1240, cette immense fresque relatant les amours de Tristan et Yseult, la légende du roi Arthur, les chevaliers de la Table ronde et la quête du Graal, est un mélange de deux textes versifiés de la fin du XIIe siècle, l'un dû au poète Beroul, l'autre à Thomas. Le roman en prose, paru pour la première fois à Rouen en 1489, subit de nombreux remaniements au cours des siècles.
Exemplaire un peu court de tête, avec le titre courant coupé à quelques pages. Quelques feuillets tachés, petites galeries de vers touchant le texte de certains feuillets. Coiffes restaurées, plats anciennement recouverts de veau tacheté.
163 MER DES HISTOIRES (La). — (L)e premier [- second] volume de la mer des histoires. Auquel & le second ensuyvāt Est contenu tant du vieil testament que du nouveau toutes les Hystoires, Actes et Faictz dignes de mémoire, puis la creation du Monde iusques en lan Mil cinq cens xliii selon la cotte & datte des ans, Ainsi quil est briesvement narre es Prohesmes du present volume. Paris, [Nicolas Couteau pour] Guillaume Le Bret, s.d. [au colophon] : 12 janvier 1543. 2 tomes en un volume in-folio, veau fauve, double filet doré, grand cartouche central à fond azuré et à réserve, dos orné, tranches lisses (Reliure de l'époque).
Bechtel, M-241.
8 000/10 000 €
Très belle édition gothique imprimée par Nicolas Couteau pour un groupe de libraires parisiens, constitué de Guillaume Le Bret, Denis Janot, Pierre Sergent et des frères L'Angelier.
Elle est ornée de 2 jolis titres, le premier en rouge et noir, avec une initiale L à visage et à cadeaux, chacun placé dans un encadrement similaire en forme de portique Renaissance, très ornementé, provenant du matériel des Angeliers. On y trouve aussi, outre ces deux encadrements, une grande initiale P richement décorée représentant l'auteur dans son cabinet.
L'illustration, abondante et remarquable, se compose d'une quarantaine de bois de différentes dimensions, de nombreuses chaînes généalogiques historiées et de médaillons, en tout environ 115 bois. La plupart de ces figures ont été copiées sur celles de l'édition originale incunable parue chez Pierre Le Rouge en 1488.
Parmi les gravures qui ornent l'édition, mentionnons un grand bois montrant l'auteur qui présente son livre, dont la composition semble avoir été adaptée à partir d'un bois de L'Art de bien mourir édité par Vérard en 1492 (cf. MacFarlane, pl. XXIV), un grand bois sur le thème de la Création, une grande Crucifixion, la célèbre vue de la bataille remportée en juillet 1495 à Fornoue par Charles VIII contre les confédérés de la Sainte-Ligue, ainsi que 2 cartes à double page, l'une représentant l'Orient et l'Occident, l'autre la Terre Sainte.
La superbe planche consacrée à la bataille de Fornoue est empruntée à celle de l'édition lyonnaise de 1506 (cf. Mortimer, French books, II, reproduction p. 579), qui est elle-même une copie très différente de celle qui se trouve dans l'édition publiée par Vérard en 1503.
La marque typographique de Pierre Sergent occupe le verso du tout dernier feuillet (Renouard, n°1034).
Cette célèbre et vaste chronique universelle, entreprise à l'instigation de Charles VIII en 1483 et souvent imprimée aux XVe et XVIe siècles, commence à la Création du monde et se finit à l'époque de l'empereur Charles-Quint.
Les feuillets AA3 et AA4 (une des cartes géographiques) sont repliés sur le bord.
Séduisant exemplaire de ce beau livre, conservé dans son élégante reliure décorée de l'époque.
Restauration marginale au feuillet L2 ; marge extérieure de six feuillets renforcée ou refaite, avec petites retouches à la plume pour le feuillet MM1. Légère tache brune sur la figure de la bataille de Fornoue. Coiffes et extrémités des nerfs restaurées. Petit éclat à la coiffe de queue, quelques taches à la reliure, un mors fendu sur quelques centimètres.
164 MERVEILLEUSE GRESLE (Sensuyt la) qui est cheutte au pays dallemaigne sur ung gros village nomme Berchs par le moyen dung excōmunimēt qui feult gecte audit village. Et plusieurs autres signes advenuz. Lan mil cinq cens xxix. S.l.n.d. [c. 1529]. Plaquette petit in-8 gothique, bradel vélin ivoire rigide, dos lisse, pièce de titre de maroquin rouge en long, tranches dorées (G. Mercier Sr de son père 1934).
1 500/2 000 €
Bechtel, G-223.
Rarissime canard anti-protestant de 4 feuillets non chiffrés imprimés en caractères gothiques à 20 lignes, orné au verso du titre d'un bois montrant saint Louis et d'une initiale P à décor fleuri sur fond criblé au début du texte.
Le texte raconte l'histoire extraordinaire survenue en Allemagne le 28 juillet 1529 à Berchs (?). Un laboureur, ayant perdu le procès l’opposant à son voisin hôtelier décida de jeter une malédiction sur son village. Il alla donc querir ung excōmuniment de romme la plus grant malediction qui fut iamais gectee.
Ainsi, trois iours ap[re]s vint une grosse nuee sur led[it] village si tres noire qua grant peine eust on sceu veoir lung lautre, et cheut de grosse gresle aussi grosse que petitz pains blancs qui dura bien lespace dune grosse heure & demye a si grande habondance quelle tuoit emmi les champs, les gens, les vaches, les moutons & les chevaulx, & ny demoura pas ung espic de bled.
Le village fut anéanti et l'on ne dit pas ce qu'il advint du laboureur, ni de l'hôtelier.
À la fin, on lit cet avertissement : Et pource messieurs qui faictes gecter des excommunimens regardez que cest que vous faictes, car si vo[us] scaviez la meschācete & malediction que cest de faire gecter excommuniment, vous nariez iamais voulente den faire gecter.
Plusieurs récits de ce genre, prodigieux ou apocalyptiques, furent publiés à l'époque pour montrer la punition divine encouru par ceux qui souhaiteraient embrasser la Réforme.
NOTRE EXEMPLAIRE SEMBLE LE SEUL CITÉ DE CETTE PLAQUETTE GOTHIQUE MALADROITEMENT IMPRIMÉE. Il en a
été fait une reproduction en 1902 pour la Compagnie des bibliophiles lyonnais. Habiles restaurations en tête du titre. Petits manques à la pièce de titre.
165 MESSIER (Robert). Super epistolas & evāgelia toti[um] Quadragesime sermones […]. [Paris], Claude Chevallon, [au colophon] : 15 février 1524. In-8, maroquin olive, triple filet doré, dos orné, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle).
400/500 €
Moreau, III, n°715.
Édition originale, rare, de ces sermons du prédicateur franciscain Robert Messier († 1549). Impression en caractères gothiques sur deux colonnes, à 46 lignes par page.
Le titre, imprimé en rouge et noir, est orné de la marque typographique de Berthold Rembolt (Renouard, n°958). Au verso, se trouve un joli bois à pleine page représentant saint François d'Assise recevant les stigmates.
Originaire d’Ehnheim, en Alsace, Berthold Rembolt s’établit à Paris dès 1483. Il épousa en 1502 Charlotte Guillard qui lui succéda à sa mort en 1518. Elle publia quelques livres sous son nom avant d’épouser, en 1520, Claude Chevallon.
La marque typographique de ce dernier occupe le recto du dernier feuillet liminaire (Renouard, n°176). Bel exemplaire dans une reliure en maroquin du XVIIIe siècle.
Des bibliothèques Paul Schmidt et Josy Mazodin, avec leurs ex-libris gravés.
Angle supérieur du dernier feuillet restauré, avec perte de quelques lettres. Le dernier feuillet, blanc, n'a pas été conservé.
166 METHODIUS (Pseudo-). Methodius primū olimpiade et postea Tyri civitatum episcop[ium] […]. [Au colophon] : Bâle, Michael Furter, mars 1516. In-4, maroquin noir, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Bernasconi).
Caillet, n°7472.
12 000/15 000 €
Très belle édition gothique de ce recueil de prophéties attribuées à saint Méthode, évêque d'Olympe et de Tyr, et martyr vers 311-312, avec les commentaires sur les invasions des Turcs par Wolfgang Aytinger, prêtre d'Augsbourg.
Elle contient la préface de Sébastien Brandt, parue dans la première édition de Michael Furter, donnée en 1498. Datée du mois de novembre 1497, elle est adressée à Johannes Meder, frère de l'ordre des Franciscains et auteur de sermons fameux sur l'histoire du fils prodigue (Quadragesimale de filio prodigo) (cf. n°31).
L'illustration, claire et expressive, est la même dans toutes les éditions imprimées par Michael Furter, qui est aussi la plus belle faite pour ce livre. Elle se compose de 61 remarquables figures gravées sur bois typiquement bâloises, dont celle sur le titre qui représente saint Méthode emprisonné, recevant les révélations de la bouche d'un ange. Les autres gravures montrent des nécromanciens, Adam et Ève chassés du Paradis, Alexandre le Grand et Gog et Magog, des scènes de batailles entre des Assyriens, des Perses, des Grecs et des Romains, etc.
La plus curieuse d'entre toutes est certainement celle qui représente la naissance, par césarienne, de l'antéchrist.
L'édition princeps de ce livre, parue à Augsbourg en 1496, n'était pas illustrée. UN DES PLUS BEAUX GOTHIQUES ILLUSTRÉS IMPRIMÉS À BÂLE.
Cachet Ngl à l'encre bleue dans la marge du titre.
Superbe exemplaire, grand de marges. Le tirage des figures est beau.
Exemplaire lavé, avec quelques anciennes annotations manuscrites pratiquement effacées. Angle supérieur du feuillet c1 restauré.
167 MICHAULT (Pierre)]. La dance des aveugles. [Au colophon] : Paris, Le Petit Laurens, s.d. [Paris, Labitte, 1884]. In-4 gothique, demi-maroquin brun avec coins, tête dorée, non rogné (Trioullier Sr de Petit-Simier).
200/300 €
Bechtel, M-317. — Vicaire, III, col. 3.
Belle reproduction en fac-similé donnée par Adam Pilinski, ornée de 20 figures sur bois dont une sur le titre et une autre à pleine page. Celles-ci proviennent, entre autres, du fonds Vérard et de diverses éditions du Compost et calendrier des bergers et de la Danse macabre.
D'après Vicaire, l'édition a été tirée à 53 exemplaires, dont 3 sur peau de vélin, celui-ci sur vergé.
Ouvrage moralisateur en vers et en prose, La Danse des aveugles fut composé par le prêtre Pierre Michault († 1467), poète à la cour de Bourgogne et secrétaire du futur Charles Le Téméraire. Présenté sous la forme d'un dialogue entre l'acteur et l'Entendement, son sujet rappelle de près celui de la Danse des morts.
Guy Bechtel décrit deux éditions parisiennes sous le nom du Petit Laurens, toutes deux non datées (vers 1500-1517) et très rares ; celle qui est reproduite ici est répertoriée sous le n°M-313.
Exemplaire sur papier, très finement réglé. Petits frottements au dos.
168 MIRABILIS LIBER qui prophetias Revelationes[que] necnon res mirandas preteritas presentes & futuras : aperte demonstrat. [Au colophon] : On les vent [sic] au roy David en la rue sainct Jacques [Paris, Guillaume Bossozel pour Ambroise Girault, vers 1531]. 2 parties en un volume in-8, maroquin brun, bordure et panneau central décorés au moyen de filets, petit fleuron répété et roulettes à froid, dos orné de filets à froid et portant le titre en caractères gothiques dorés, triple filet doré intérieur, tranches dorées (Gruel).
Bechtel, M-360. — Moreau, IV, n°238.
1 800/2 000 €
Très rare édition gothique de cette compilation de textes divinatoires, imprimée par Guillaume Bossozel pour le libraire Ambroise Girault.
Le titre est placé dans un encadrement composé de quatre bordures sur bois.
Le Mirabilis liber est un recueil de prophéties à caractère politique légitimant la vocation du roi de France à devenir le monarque universel, se divise en deux parties.
La première partie (ff. I-CX), imprimée en textura sur deux colonnes, comprend des traités en latin du pseudo- Methodius, du pseudo-Augustinus et du pseudo-Severus, le Pronosticatio de Johannes Lichtenberger, le Vaticinia, attribué au pseudo-Joachim de Flore, une prophétie relative au second Charlemagne, ainsi que des fragments prophétiques de divers auteurs tels Catherine de Sienne et Savonarole.
La seconde partie, strictement en français et imprimée en lettres bâtardes à longues lignes, possède une foliotation particulière (I à XXVIII) et s'intitule Sensuyt la seconde partie de ce livre. Elle annoncerait, selon une légende recopiée par tous les bibliographes, la Révolution française de 1789. Comme le rappelle Guy Bechtel, il est pourtant impossible de trouver annoncés ici quelque événement précis ayant trait à cette date. Celui-ci, qui décrit sept éditions successives de ce recueil depuis 1522, poursuit en soulignant son intérêt : L'ouvrage, dit-il, paraît bien plus intéressant quand on le considère dans son époque : il est en effet parfaitement révélateur de son temps, à savoir de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance, car il en traduit à chaque page les problèmes (constitution d'états monarchiques forts), les domaines de préoccupation (l'Italie, la papauté), ainsi que les peurs (l'Antéchrist).
Exemplaire en reliure de Gruel, dans le goût de la Renaissance.
Petite fente restaurée à un feuillet ; quelques feuillets un peu courts de tête, d'autres ternis. Léger choc en queue.
169 NATALIBUS (Petrus de). Catalogus sanctorum et gestorum eorū ex diversis voluminibus collectus. [Au colophon] : Lyon, Jacques Sacon, 9 décembre 1514. In-folio, peau de truie estampée à froid sur ais biseautés, décor orné de deux bordures végétales, de filets et d'une palme répétée, encadrant un panneau central orné de motifs végétaux, dos à quatre nerfs, titre à l'encre en tête, traces de fermoirs, tranches lisses (Reliure de l'époque).
Baudrier, XII, p. 335. — BBA, Gültlingen, Lyon, I, p. 230, n°111. — Brun, p. 257.
2 500/3 000 €
Première édition donnée par Jacques Sacon du célèbre Catalogus sanctorum de l'hagiographe vénitien Petrus de Natalibus (vers 1330-1406), paru pour la première fois à Venise en 1493.
L'ouvrage, composé entre 1369 et 1372, renferme la vie de nombreux personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, celle des écrivains ecclésiastiques et des empereurs qui ont favorisé le christianisme, de héros légendaires et d'un grand nombre de martyrs.
L'édition est imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, agrémentée de très nombreuses lettrines décoratives. Le titre est imprimé en rouge, avec une grande marque à la fleur de lis qui ressemble à celle du libraire florentin Luc Antonio Giunta ; au verso de celui-ci se trouve l'avis aux chrétiens d'Antonius Verlus de Vicence, l'éditeur du livre.
Belle illustration gravée sur bois comprenant un Christ en croix, une initiale A historiée (feuillet a1), une composition à pleine page formée de 4 vignettes dans un encadrement gravé par Guillaume Leroy, et une suite de 239 vignettes rectangulaires de divers formats, copiées sur des bois allemands et vénitiens.
Quelques traits de plume et corrections dans les marges, une inscription manuscrite ancienne sur le titre :
Bonifacius Orsonis III consanguinnus 5078.
Petite galerie de vers dans la marge des trois premiers feuillets, légères rousseurs. Deux mors restaurés.
170 NOTITIA UTRAQUE CUM ORIENTIS TUM OCCIDENTIS ultra arcadii honoriique caesarum tempora, illustre vetustatis monumentum, imo thesaurus prorsum incomparabilis. Bâle, Jérôme Froben, 1552. In-folio, maroquin brun, double filet à froid, dos orné de même, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé).
2 000/3 000 €
Première édition complète et illustrée.
La Notitia dignitatum, l'une des sources les plus importantes pour la connaissance de l'administration civile et militaire des Romains à la fin du IVe et au début du Ve siècle, fut compilée par un anonyme vers 408, juste après le partage de l'Empire romain entre l'Occident et l'Orient à la mort de Théodose Ier en 395 et avant le sac de Rome par les Wisigoths en 410.
Sa publication est due à un ancien correcteur de l'imprimeur bâlois J. Froben, Sigismundus Gelenius († 1554), qui a utilisé un manuscrit du IXe siècle, conservé alors dans la bibliothèque capitulaire de Spire et perdu depuis.
Elenius, qui a dédié l'ouvrage au médecin André Vésale, y a joint plusieurs textes importants, dont une description des provinces d'Illyrie par Beatus Rhenanus, un texte juridique d'André Alciat, une description anonyme de Constantinople, le De rebus bellicis, qui répertorie plusieurs machines de guerre utilisées par les Romains, et l'Altercatio entre Hadrien et Épictète.
L'érudit italien Guido Panciroli (1523-1599) composera par la suite pour l'ouvrage un savant et riche commentaire, qu'il publiera dans deux éditions vénitiennes de 1593 et 1602.
La remarquable illustration, particulièrement liée aux origines du livre et des reliures, comprend plus de 100 figures gravées sur bois. Léon Gruel s'est servi de cette iconographie pour expliquer, dans son célèbre Manuel de l'amateur de reliures, les origines de l'art du livre (rouleaux antiques, codices, livres, etc.).
Outre ces représentations documentaires, le livre se retrouve, en tant qu'objet symbolique, dans presque la moitié des planches.
Les figures présentent également des costumes, des vues de Rome et de Constantinople, des objets archéologiques, des divinités, des monnaies, etc. Quelques-unes, signées du monogramme CS, ont été attribuées à Conrad Schnitt ou à Christoph Schweizer (cf. Nagler, IV, n°3987 ; Brun, Schweizerisches Künstler-Lexikon, III, p. 97) ; d'autres auraient été attribuées à l'atelier de Hans Rudolf Manuel-Deutsch.
On notera que la figure du feuillet r1v° est tirée à l'envers.
La marque typographique de Froben est apposée sur la page de titre, ainsi qu'au verso du dernier feuillet, qui manque souvent.
Exemplaire à grandes marges, provenant de la bibliothèque Ambroise Firmin-Didot, avec son ex-libris (1867, n°310). Restauration marginale au dernier feuillet, le titre est terni. Dos passé.
171 OGIER LE DANOIS. SEnsuyt Ogier Le Dannois Duc de Dānemarche : qui fut lūg des douze pers de Frānce. Leq[ue]l avec le secours & ayde du Roy charlemaigne chassa les payens hors de Rōme Et remit le pape en sō siege. [Au colophon] : Paris, Alain Lotrian, s.d. [c. 1535]. In-4, vélin souple ancien, dos lisse, tranches mouchetées de rouge (Reliure moderne).
Bechtel, O-14. — Moreau, IV, n°1387.
600/800 €
Édition imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, illustrée d'un grand bois sur le titre et de 47 autres, disparates, et de divers formats dans le texte, dont certains sont répétés. Le grand écu de France, marque de Jean Trepperel, reprise par Alain Lotrian son successeur à l’adresse de la rue Neuve Notre-Dame, figure au verso du dernier feuillet (cf. Silvestre, n°75).
Ce célèbre roman de chevalerie, basé sur des faits historiques, semble avoir d'abord été écrit en latin avant d'être traduit en français.
Quelques annotations manuscrites de l'époque. De la bibliothèque Marie C. (I, 2011, n°181).
Manque le titre, soigneusement copié à la plume à l’encre brune et rouge. Exemplaire court de marges ; la première ligne, parfois atteinte, est manquante aux feuillets a3 et a4. Restauration marginale plus ou moins importante à sept feuillets, mouillure à quelques cahiers.
172 OLAUS MAGNUS. Historia de gentibus septentrionalibus. Anvers, Christophe Plantin, 1558. In-8, maroquin lavallière, triple filet doré, médaillon central de forme ovale orné d'un pot fleuri, dos orné, doublure de maroquin rouge sertie d'une fine roulette, bordure à motifs de rinceaux, armoiries dorées au centre, gardes de moire rouge, tranches dorées sur marbrure (Ch. de Samblanx 1919).
Thiébaud, col. 693.
2 000/2 500 €
Édition originale de cet abrégé de la fameuse publication d'Olaus Magnus sur l'histoire des pays septentrionaux, compilé par l'humaniste et philologue flamand Corneille de Schryver, dit Grapheus d'Alost (1482-1588).
Premier tirage de l'illustration, qui comprend 135 charmantes vignettes gravées sur bois par Anton Sylvius, alias Bosche, qui seraient des copies réduites de celles de l'édition originale. Les figures représentent principalement des scènes de mœurs et de vie quotidienne. Parmi celles-ci, une soixantaine ont trait à la chasse et la pêche et montrent les animaux sauvages de ces contrées : on y aperçoit ainsi des hommes pêchant le saumon et le phoque au harpon, l'anguille au filet, la pêche à la ligne sous la glace, des poissons monstrueux, ours, loups, rennes, lynx, martres, castors, etc.
Cette série de gravures constitue une importante contribution iconographique à l'histoire des pratiques cynégétiques et halieutiques dans les régions scandinaves.
L'ouvrage du Suédois Olaus Magnus (1490-1557), archevêque d'Uppsala qui vécut en exil entre Venise et Rome, est un document précieux sur les mœurs des habitants du Nord. Il parut à Rome en 1555.
L'auteur y décrit en effet, dans les moindres détails, la vie de ces peuples, leur habillement, leurs superstitions, leurs légendes, le commerce, le climat de ces régions, etc.
Bel exemplaire, en reliure doublée de Charles de Samblanx, l'un des maîtres de la reliure belge à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
De la bibliothèque Pierre Mouchon, avec son ex-libris gravé, célèbre collectionneur de livres sur la chasse et auteur d'un supplément à la bibliographie cynégétique de Jules Thiébaud.
Petite mouillure marginale à quelques feuillets.
173 OLIVIER DE CASTILLE. LHystoire de Olivier de Castille, & Artus Dalgarbe preux & vaillans Chevaliers : Avec les proesses de Henry de Castille filz Dolivier, & de Helaine fille du Roy Dangleterre Et les grandes adventures ou ilz se sont trouvez contre leurs Ennemys. Paris, Pour la veuve Jean Bonfons,
s.d. [vers 1570]. In-4, vélin souple ivoire à recouvrement, dos lisse muet, tranches mouchetées de rouge (Reliure moderne).
1 200/1 500 €
Rare édition en caractères gothiques de ce célèbre roman de chevalerie, anonyme, compilé en français par Philippe Camus à partir d'un original latin.
Cette édition tardive, imprimée pour la veuve de Jean Bonfons, possède un titre en rouge et noir orné d'un grand bois à mi-page représentant un combat entre des chevaliers, et est illustrée de 27 bois disparates de petit ou moyen formats dans le texte. Elle n'est pas répertoriée dans le Catalogue des gothiques français de Guy Bechtel, qui décrit dix éditions entre 1482, l’originale de Genève, et 1546, donnée à Lyon par Olivier Arnoullet.
De la bibliothèque Marie C. (I, 2011, n°181).
Exemplaire court de marges, mouillures à quelques feuillets.
174 ONGOYS (Jean d'). Le Promptuaire de tout ce qui est advenu plus digne de memoire, depuis la creation du monde iusques à présent. […] Paris, Jean de Bordeaux, 1579. In-16, maroquin rouge, janséniste, dos à trois nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Malet).
Brun, p. 260.
800/1 000 €
Seconde édition, en partie originale, de cette curieuse chronologie universelle présentée sous la forme d'éphémérides par l'écrivain et imprimeur-libraire Jean d'Ongoys.
Dédiée à Séguier, lieutenant général civil en la prévôté de Paris, elle contient une liste des foires de France, un Memoire des evenemens de plusieurs & diverses choses notables desquelles ne se peut bonnement citer le jour precis, sinon l'annee, la partie en édition originale occupe les pages 399 à [608]. Elle contient un Catalogue & Chronique des saints peres Papes, depuis sainct Pierre iusques a present, une chronique des empereurs depuis Octavien jusqu'à Maximilien II et une généalogie des rois de France, d'Angleterre, d'Espagne et du Portugal. Enfin une liste des noms des archeveschez du Royaume de France.
L'illustration se compose de 12 jolies vignettes gravées sur bois placées en tête de chaque mois, représentant les travaux des champs correspondants. Celles-ci portent toutes la marque simplifiée des frères De Marnef et sont copiées, à l'exception de celle du mois d'avril, sur les bois utilisés en 1565 par Jacques Kerver pour le calendrier de ses Heures à l'usage de Paris. Ces bois sont attribués à l'un des deux Jean Le Bé (cf. Brun, p. 212).
Légères rousseurs, quelques feuillets un peu courts de tête. Reliure un peu défraîchie.
175 ORAISONS. — Sensuyvēt plusieurs devo[te]s [sic] Oraisons : & Meditations sur la Mort : & Passion de nostre Seigneur Jesu Christ. Avec le voyage & Oraisons du mont de Calvaire. Rouen, David Ferrant, s.d. [c. 1600]. Plaquette in-8 gothique de 8 feuillets non chiffrés, bradel cartonnage papier imprimé de scènes religieuses, dos lisse portant une pièce de titre en long (Reliure du XIXe siècle).
Bechtel, O-49 (titre reproduit).
300/400 €
Rarissime édition populaire de ce livret de piété, sortie des presses rouennaises de David Ferrant, Imprimeur Libraire : demeurant a la rue de la grosse Orloge devant le Chapeau Royal.
Imprimée en caractères gothiques et tirée sur papier de chandelle, elle est illustrée de 13 vignettes gravées sur bois, d'un style archaïque, dont l'une, représentant la Crucifixion, se trouve sur le titre qui est orné d'un mince encadrement d’une roulette typographique.
La plaquette était généralement jointe aux livres d'heures mais pouvait aussi être vendue séparément.
Cette édition est très intéressante, parce qu'elle montre, nous dit Guy Bechtel, par les caractères gothiques textura et par la charmante illustration archaïque, la permanence d'un style naïf de publication bien au- delà de 1570.
Seul exemplaire connu, semble-t-il, de cette édition non décrite par les bibliographes.
176 ORDINAIRE DES CHRÉTIENS. (S)Ensuyt le grāt Ordinaire des Chrestiēs : [que] enseigne a chascū bon Chrestiē & crestiēne la voye & le chēmī d'aller en paradis Et declaire la ioye et felicite des sauvez. Et pareillemēt la miserable peīe & tourmēt [per]petuel des dāpnez. Imprime nouvellemēt a Paris. [Au colophon] : Paris, Alain Lotrian, s.d. [vers 1530-1532]. In-4, maroquin rouge, filets et bordure de rinceaux à froid en encadrement sur les plats, petit fleuron doré aux angles, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Duru et Chambolle 1863).
Bechtel, O-77 (avec reproduction du titre).
4 000/5 000 €
Rarissime édition du Grant Ordinaire des Chrestiens, livre de dévotion qui donne une explication biblique des sacrements de l'Église, en particulier la confession, et enseigne aux fidèles la voie du salut de l'âme. La première édition citée par Guy Bechtel est celle de Vérard, 1490.
Assez proche de celle publiée par Jean II Trepperel vers 1530, cette édition est la dernière recensée par Guy Bechtel dans son Catalogue des gothiques français. Elle a été imprimée en lettres bâtardes sur deux colonnes, avec des commentaires en latin dans les marges, sur les presses d'Alain Lotrian, imprimeur-libraire qui succéda entre 1525 et 1530 à la veuve de Jean Trepperel à l'enseigne de l'Écu de France, dans la rue Neuve- Notre-Dame.
Le titre, imprimé en rouge et noir, est orné d'une jolie initiale S inversée, figurant une scène de la Pentecôte ; la partie inférieure de celui-ci est occupée par un grand bois représentant le Christ dans une nuée, entouré de deux apôtres et régnant sur une assemblée de fidèles, et d'une bordure verticale constituée de 3 petites vignettes montrant les sacrements de mariage et de communion, ainsi qu'une allégorie de la Mort, armée d'une faux.
L'illustration comprend encore 6 autres bois, de dimensions variables : un bois à pleine page au verso du titre, montrant le sacrement du baptême ; un bois à trois-quarts de page représentant le Christ en gloire avec la Vierge et saint Pierre, accompagnés de deux anges qui sonnent le Jugement dernier à l'aide de trompettes, et au sol des défunts ressuscitant ; 2 petits bois placés l'un à côté de l'autre au verso du feuillet XVI, le premier à deux sujets (la Visitation, et le Pape menant le clergé), l'autre figurant une Vierge à l'enfant ; un grand bois sous le colophon montrant une ordination ; une répétition du grand bois du titre au verso du dernier feuillet, sans les vignettes latérales.
SEUL EXEMPLAIRE CONNU, SEMBLE-T-IL, DE CETTE ÉDITION. Cité par Brunet (Supplément, II, col. 88), il provient de la bibliothèque lyonnaise P. Desq (1866, n°86), puis passa entre les mains de Joseph Renard et de Jules Noilly (1886, n°22).
Quelques annotations et soulignés anciens.
Petit manque de papier sans gravité à deux feuillets.
177 ORDONNANCES. — Ordonnances et Instructions faictes par feux de bonne mémoire les roys Charles septiesme, Loys unziesme, Charles huytiesme, Loys douziesme, et Francois premier du nom, Extraictes et collationnes aux registres de la souveraine cour de parlemēt a Paris […]. Paris, s.n. [Jean Savetier], 1533. In-8, veau fauve estampé à froid sur ais, encadrement de trois filets se croisant aux angles, panneau central compartimenté en losanges ornés de fleurs de lis, palmettes répétées, dos à quatre nerfs, deux filets intérieurs, doublure de vélin, tranches vertes (L. Claessens).
Bechtel, O-202. — Moreau, IV, n°617.
1 000/1 200 €
Jolie édition parisienne de ce recueil de textes législatifs concernant la justice, la monnaie, la finance, la chasse, les Hostelliers, Cabarettiers & Taverniers, les universités, les hérétiques, etc.
Partagée entre les libraires Jean Savetier, Galliot du Pré et Guillaume le Bret, elle est imprimée en petits caractères gothiques à 37 lignes par page et agrémentée de nombreuses et grandes lettrines.
Le titre est imprimé en rouge et noir.
Une importante table ou sommaire récollectif des ordonnances (51 pp.) débute le volume.
Très agréable exemplaire, dans une parfaite reliure de Claessens ornée d'un décor à froid dans le goût du XVIe siècle.
Ex-libris manuscrit sur le titre : R Du Pasquier 1588.
178 ORDONNANCES DE PROVENCE. — Ordonnances du treschrestien Roy de frāce Francoys premier de ce nom reduictes par tiltres & articles & ordre selon les matieres ordonnees estre gardees & observees en ces pays de provēce forcalquier & terres adiacētes selon & en ensuyvāt la reformation par luy faicte sur le faict de la iustice desdictz pays lan mil cinq cens trēte cinq […]. S.l.n.n., 1540 [au colophon] : Avignon, Jean de Channey, 1536. In-4 gothique, veau brun, décor de type losange-rectangle dessiné par un double filet à froid, dos orné de même, tranches rouges (Reliure moderne).
1 000/1 200 €
Baudrier, X, p. 303. — Bechtel, O-220. — Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au seizième siècle, I, Avignon, pp. 244-246, n°50.
Important recueil d'édits et lois promulgués par François Ier pour la Provence, plus précisément pour la ville de Forcalquier et les terres adjacentes. TRÈS RECHERCHÉ, IL EST D'UN GRAND INTÉRÊT POUR L'HISTOIRE DE LA PROVENCE AU XVIE SIÈCLE.
Edition originale, avec un titre de relais, publiée en 1536 à Avignon par Jean de Channey. Selon Guy Bechtel, elle a été établie par le libraire lyonnais Thibaud Payen, qui aurait repris à son compte les cahiers originaux imprimés par Channey et fait tirer un titre de relais à la date de 1540. Les auteurs du Répertoire bibliographique pensent simplement que pour des raisons inconnues, l'ouvrage serait resté en magasin, et le titre aurait été imprimé en 1540 après la mort de Jean de Channey par son fils Bernard pour pouvoir vendre le volume.
Élégante impression en caractères gothiques par Jean de Channey, avec un joli alphabet de grandes et petites initiales ornées sur fonds blanc, noir ou criblé. Le titre est placé dans un bel encadrement composé de quatre bordures attribuées à Guillaume Leroy.
Baudrier soulignait déjà en son temps l'intérêt et la rareté des livres imprimés par Channey.
Le dernier cahier contenant les Ordonnances et edict du Roy pour les cas royaulx appartenans aulx baillifz et seneschaulx, ne se trouve pas dans l'exemplaire. Ce cahier de 4 feuillets, signé V, n'est pas mentionné dans le registre à la fin du volume et ne figure pas dans tous les exemplaires d'après Baudrier (XII, p. 180) ; dans sa notice T-26, Guy Bechtel stipule qu'en effet, le groupe d'éditeurs formé par T. Payen, A. Vincent et d'autres le joignait (ou non) à différents ouvrages (Ordonnances de Provence de J. de Channey 1536, republiées en 1540).
Annotations et soulignés anciens à la plume.
Exemplaire lavé, signature de plusieurs feuillets coupée, quelques feuillets restaurés en tête et manque de papier angulaire (restauré) avec perte de texte au feuillet L2.
179 OVIDE. P. Ovidii Nasonis Fastorum libri […]. [Au colophon] : Milan, Leonhard Pachel [pour les frères Giovanni et Giacomo da Legnano], 17 février 1510. In-folio, veau brun clair, double encadrement de filets à froid et dorés, fers et fleurons dorés dans les angles, grand fleuron au centre, dos lisse orné, roulette intérieure, tranches mouchetées (Reliure italienne du XVIIe siècle).
1 500/2 000 €
Belle édition milanaise des six premiers livres des Fastes d'Ovide, commentée par Antonio Costanzi et Paolo Marso.
Imprimée en caractères romains, avec quelques initiales sur fond noir, elle sort des presses de Leonhard Pachel, typographe originaire de Bavière qui fut actif à Milan entre 1500 et 1511 environ. Elle est illustrée d'un beau bois sur la page de titre, représentant Ovide entouré de ses deux commentateurs, avec la marque typographique des Legnano, et de 6 figures sur bois en tête de chacun des six livres, chacune d'entre elles composée de deux ou trois bois différents juxtaposés.
L'édition dérive des anciennes éditions vénitiennes, et fut copiée à Paris vers 1512 par Antoine Bonnemère pour Jean Granjon.
Ancien ex-libris manuscrit sur le titre, quasiment effacé. Un ex-libris daté 1662 au verso du dernier feuillet.
Les sujets dénudés ou indécents, comme par exemple celui montrant un groupe d'hommes urinant (p. 149), anciennement maculés à l'encre, ont été lavés. Mouillure et taches à quelques feuillets, piqûres sur le titre.
AGRÉABLE RELIURE ITALIENNE DU XVIIE SIÈCLE.
Pour agrandir le format apparent du volume, le relieur a exagéré la taille des chasses inférieure et supérieure. La présence d’une roulette sur celles-ci, et qui n’existe pas sur les chasses latérales, justifie cette interprétation. Gardes renouvelées. Un coin cassé et un autre restauré ; travaux de vers sur les charnières.
180 OVIDE. Le Grand Olympe des Hystoires Poetiques [- Seconde et Tierce parties] du prince d[e] poesie Ovide Naso en sa Metamorphose, Œuvre Authentique, et de hault artifice, plaine de hōneste recreation. Traduict de latin en francoys, & imprime a Paris. Paris, [Jean Réal pour] Pierre Vidoue, 1538. 3 parties en 3 volumes in-8, maroquin grenat, triple filet doré, dos orné, roulette et filets intérieurs, tranches dorées (Reliure de la fin du XIXe siècle).
2 500/3 000 €
Bechtel, O-346. — Brun, p. 263. — Moreau, V, p. 304 et n°1455. — Mortimer, French books, n°398.
Très rare édition gothique de cette traduction en prose des Métamorphoses, imprimée par Jean Réal pour les libraires parisiens Vivant Gaultherot, Pierre Vidoue, Arnoul L'Angelier, Guillaume Le Bret, Alain Lotrian et Jean Ruelle.
Chacun des trois titres est placé dans un encadrement gravé sur bois orné de l'écu de France et de 14 autres blasons, le premier étant imprimé en rouge et noir.
Abondante illustration se composant de 155 petites figures dans le texte obtenues pour la plupart par répétition de 77 blocs gravés sur bois, dont beaucoup proviennent du Virgile publié à Strasbourg par Grüninger en 1502.
On retrouve 3 de ces figures (celles des feuillets A1v°, A4v° et A5 du tome II) dans le Rommant de la Rose de 1529, publié par Galliot du Pré et Pierre Vidoue ; quant à celle du feuillet A8, elle provient d'un roman de chevalerie.
La marque typographique de Pierre Vidoue se trouve à la fin du tome III (variante de Silvestre, n°823, sans les inscriptions en grec et en latin).
Exemplaire du bibliophile dauphinois Charles-Louis Fière (1933, n°95), qui réunit l’une des plus importantes bibliothèques de livres gothiques du siècle, dans une élégante reliure portant le titre en caractères gothiques au dos des volumes.
Deux figures anciennement caviardées au tome II (C5) et tome III (f. cc4), en partie refaites à la plume. Rousseurs et taches claires au titre et à quelques feuillets. Quelques feuillets un peu courts de tête au tome
I. Le texte des feuillets e2 et e3, mal centrés à l’impression, sont sans marge extérieure, le feuillet e3 légèrement atteint par le couteau du relieur. Dos un peu passés.
181 [PALTZ (Johannes de)]. Supplementū Celifodine denuo pressum elimatum […]. [Au colophon] : Leipzig, Martin Landsberg, 1510. In-4, maroquin bleu nuit à long grain, filets droits et courbes et écoinçons dorés formant un encadrement sur les plats, dos orné de filets dorés et de fleurons à froid, roulette intérieure, tranches dorées (J. Faulkner).
1 000/1 500 €
Livre très rare composé par le moine et orateur réformé Johannes de Paltz (ou Palz) (vers 1445-1511), qui fut le professeur de Luther au couvent des Augustins d'Erfurt, réunissant des sermons sur la rémission des péchés, la sainteté et le salut de l'âme.
Comme son titre l'indique, il s'agit d'un complément, ou plutôt d'une seconde partie, au Coelifodine (1502), qui est la traduction latine (vers 1492) du Himmlische Fundgrube (trésor céleste) de l'auteur.
L'édition, probablement la seconde, après celle de 1504, est imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes, à 38 lignes. Elle est ornée sur le titre d'un superbe bois représentant quatre anges retranchés dans une tour, et se défendant en tirant le canon contre quatre diables armés de hallebardes et de casse-têtes.
La petite marque typographique de Martin Landsberg, formée de deux blasons noirs accolés, figure à la fin du volume : elle est légèrement différente de celle qu'il utilisa au début de son activité, reproduite dans le catalogue Fairfax Murray, German books, p. 516.
Exemplaire avec quelques initiales rubriquées, relié au XIXe siècle par le relieur londonien J. Faulkner, signée de son étiquette.
De la bibliothèque Hans Furstenberg, avec son ex-libris gravé. Minimes frottements à la charnière supérieure.
182 [PARACELSE]. Le Prognostic de Paracelse prophétie en 32 figures traduite sur l'édition originale de 1536. [Au colophon] : [Paris], Guy Bechtel, 1969. Manuscrit in-4 (258 x 185 mm), 48 feuillets non chiffrés, maroquin bordeaux, bordure dorée ornée de deux filets et d'une roulette à motifs de rinceaux, dos orné, dentelle intérieure, doublure et gardes de soie noire, tranches dorées, étui (Reliure moderne).
800/1 000 €
Copie manuscrite sur papier à l'encre brune et rouge reproduisant les 32 grandes figures prophétiques de l'édition latine de la Prognosticatio de 1536, accompagnées d'une traduction française inédite du texte latin par Guy Bechtel.
Le texte latin est encadré d'un filet de diverses couleurs.
Dans cet ouvrage étonnant, l'illustre médecin Théophraste Paracelse (1493-1541) annonça, outre l'effondrement de la papauté, l'arrivée d'une révolution populaire et la fin des régimes monarchiques. Il n’existe aucune édition en français de ces prophéties.
La marque de l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7) figure à la fin, accompagnée des initiales J.B. et du numéro d’ordre n°4.
183 PARADIN (Guillaume). Histoire de nostre tems. Lyon, Jean de Tournes & Guillaume Gazeau, 1554. In-16, chagrin havane, double filet à froid, dos orné de même, double dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle).
Cartier, n°282. — Fairfax Murray, French books, n°427.
400/500 €
Nouvelle édition de la traduction française, dédiée au cardinal de Lorraine, de cet ouvrage d'abord paru en latin en 1548 sous le titre Memoriae nostrae libri IV, puis traduit en langue vulgaire dès 1550. L'historien Guillaume Paradin (1510-1590) y retrace les événements historiques depuis l'avènement de François Ier et sa victoire à Marignan jusqu'à la mort de la reine Marguerite de Valois en 1549.
Le titre est placé dans un encadrement ornementé à enroulements de cuirs gravé sur bois. Au verso, se trouve un huitain adressé au lecteur par Claude Paradin, frère de l’auteur.
Ex-libris gravé du début du XXe siècle montrant une chouette sur une branche, accompagnée des initiales J et E.
Légères rousseurs, en particulier sur le titre.
184 PASSIO DOMINI NOSTRI JESU [sic] CHRISTI, ex evangelistarum textu [quid] accuratissime deprompta additis sanctissimis exquisitissimis[quem] figuris. [Au colophon] : Strasbourg, Johannes Knobloch, 1508. In-folio, maroquin rouge, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Bernasconi).
6 000/8 000 €
Léon Dacheux, Les plus anciens écrits de Geiler de Kaysersberg, 1882, n°29. — Muther, I, p 193, n°1276.
— Kristeller, n°353.
Très rare édition latine de ce CHEF-D’ŒUVRE DE LA GRAVURE RHÉNANE DE LA RENAISSANCE.
Cette remarquable suite aurait été éditée par les humanistes Geiler von Kaysersberg (1445-1510) et Mathias Ringmann (1482-1511). Parue initialement en 1506, elle connut plusieurs tirages.
Elle comprend 25 superbes bois à pleine page décrivant la Passion, dont 21 sont signés des initiales VG. Les 24 premiers sont l'œuvre de l'artiste bâlois Urs Graf, et le dernier, représentant la Résurrection, est attribué à Hans Wechtlin.
On remarquera que certaines scènes, supposées se passer à Jérusalem, se déroulent dans un décor alsacien, comme sur la planche montrant le repas chez Simon, où l'on aperçoit des maisons aux toits très pentus et une cigogne sur une cheminée (cf. reproductions dans le catalogue Goujy, n°204).
Traces d'anciens coloris rouge ou rose sur les planches.
De la bibliothèque Beauvillain, avec son ex-libris gravé par Jouas (II, 1996, n°22). Petite restauration marginale à certaines planches, des feuillets plus courts de marge.
185 PASSION ET RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST. [À la page 3] : La Passion, resurrection, & Ascension de notre Seigneur, selō les quatre Evāgelistes. [Au colophon] : Paris, Chrétien Wechel, s.d. [c. 1550]. In-8, demi-veau glacé fauve, dos lisse orné, tranches lisses (Koehler).
Bechtel, P-48.
300/400 €
Très rare édition gothique de ce récit mystique, qui ne semble pas décrite dans les autres bibliographies.
Imprimée en lettres bâtardes, avec le titre courant en caractères romains, elle est ornée de 38 bois à mi-page, d'un grand bois au verso du dernier feuillet et d'une petite initiale historiée, représentant la flagellation du Christ.
Un exemplaire de cette édition, qui est peut-être celui-ci, est signalé dans les Tables littéraires et bibliographiques du Bulletin du bouquiniste (1868, n°5016) et décrit avec 40 jolies vignettes sur bois des petits maîtres du XVe siècle.
Ancien ex-libris manuscrit en bas du premier feuillet, partiellement effacé : A Nicolas Painter. Exemplaire incomplet du premier feuillet A1, qui devait contenir le titre et peut-être un bois. Mouillure angulaire aux feuillets.
186 PÉTRARQUE (François). (M)Essire Frācois petrarque des remedes De lune & lautre fortune : prospere & adverse : nouvellemēt Imprime a Paris. Paris, Jean Petit, s.d. [1534]. In-folio, veau blond, triple filet à froid, dos orné, pièces de titre bordeaux, non rogné (Reliure de la fin du XIXe siècle).
1 000/1 500 €
Bechtel, P-118. — Brun, p. 272. — Moreau, IV, n°1110. — Mortimer, French books, n°425.
Seconde édition française du De remediis utriusque fortunae de Pétrarque (1304-1374), traité sur le bonheur et le malheur des hommes, traduite par Jean Daudin († 1382) à la demande de Charles V. On sait que celui- ci, bachelier en théologie et chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris dans les années 1360-1370, fut récompensé pour son œuvre et reçut de la part du roi, en avril 1378, une somme de 200 francs d'or (cf. Léopold Delisle, Anciennes traductions françaises du traité de Pétrarque sur les remèdes de l'une et l'autre fortune, 1891, pp. 8-9).
L'édition, imprimée en lettres bâtardes sur deux colonnes et agrémentée de nombreuses lettrines, a été partagée entre plusieurs imprimeurs et libraires parisiens tels que Pierre Cousin, Pierre Gaudoul, Antoine de La Barre, Jean Petit, ou encore Denis Janot.
S'ouvrant sur un titre en rouge et noir dans un encadrement gravé sur bois, avec une élégante initiale carrée M, elle est illustrée de 11 belles figures sur bois, disparates. Certaines d'entre elles proviennent du fonds d’Antoine Vérard, à l'image de la première figure censée représenter l'entrée de Charles VIII à Paris, apparue pour la première fois dans les Chroniques de France de 1493 (cf. Claudin, II, reproduction p. 454).
Le bois montrant le siège d'une cité en présence du roi et de sa garde provient d'une suite auparavant utilisée par la famille Le Rouge et a déjà servi pour l'édition parisienne de 1515 des Gestes romaines de Tite-Live.
Les autres bois sont des réemplois de ceux de la première édition publiée par Galliot du Pré en 1523. Parmi ceux-ci, signalons le bois où l'on voit des joueurs de cartes et de dés autour d'une table, des astronomes ainsi que deux personnages s'essayant au ieu de la paulme.
Le superbe encadrement de titre, portant la marque et le nom de Denis Janot, a été commandé en 1532 par ce libraire à un artiste anonyme désigné sous le monogramme formé des lettres gothiques I et F liées, pour son édition de Méliadus de Léonnois (cf. Brun, p. 50 et pl. X). L'encadrement est en forme de portique avec des tribunes et se compose de différentes scènes profanes. On y remarque, entre autres, le Jugement de Pâris, des musiciens, le suicide de Pyrame et de Thisbée, la Mort et les amoureux, etc. ; le groupe de personnages se réjouissant autour d'une table, qui se trouve en bas à gauche, est inspiré d'une planche sur le thème du Jardin de l'amour (Der Liebesgarten) attribuée à Hans Sebald Beham, l'un des petits maîtres de la gravure allemande du XVIe siècle (voir le catalogue de la collection W. L. Schreiber, 1909, n°170 et reproduction pl. XXIX).
Ex-libris à la plume d'un monastère daté 1666, en partie raturé, à la fin du volume. Cachets monogrammés à l’encre bleue sur le titre et répétés.
Ex-libris gravé de la bibliothèque du château des Rozais, résidence de la famille rémoise de Louis Pommery, et de L. Froissart.
Les feuillets A1, E3 et L6, sont en fac-similé, les deux premiers étant chacun ornés d’un des beaux bois à pleine page provenant de Vérard. Marge renforcée au titre et à quatre feuillets, petit renfort de papier masquant quelques lettres au verso du feuillet a4. Quelques mouillures claires, titre sali.
187 PLATINA (Bartholomeo Sacchi dit). [Vitae pontificum]. In hoc volumine hec continentur. Platyne de viris maxi. ponti. historia periocunda […]. [Au colophon] : Venise, Philippe Pincio de Mantoue, 7 novembre 1511. In-folio, veau granité, dos orné, tranches mouchetées de rouge (Reliure du XVIIe siècle).
1 000/1 200 €
Essling, n°1430.
Belle édition vénitienne de cette Vie des saints pontifes, initialement parue à Venise en 1479.
Elle s'ouvre sur une très belle page de titre ornée d'une figure sur bois de forme oblongue, représentant l'auteur agenouillé qui offre son livre au pape Sixte IV, entouré de six de ses cardinaux, avec le titre imprimé en-dessous sur seize lignes avec de gros caractères gothiques italiens (rotunda). La gravure, dont les sujets sont très expressifs, sera par la suite copiée par l'éditeur Guglielmo de Fontaneto pour son édition vénitienne de Platina de 1518 (cf. Essling, II, 1ère partie, reproduction p. 89).
Impression en lettres rondes, agrémentée de deux grandes lettrines et de nombreuses petites initiales ornées sur fond noir ou blanc.
Le passage non expurgé concernant la papesse Jeanne, nommée Joannes foemina, se trouve au feuillet 64. On trouve à la suite du texte quelques autres traités de l'auteur.
L'humaniste lombard Bartolomeo Sacchi, dit Platina, né en 1421 dans un village proche de Crémone et mort à Rome en 1481, avait été nommé bibliothécaire de la Vaticane en 1475. Outre cet ouvrage qui assura sa renommée, on lui doit un livre de cuisine très recherché.
Annotations anciennes dans les marges de plusieurs feuillets.
Exemplaire réglé et rubriqué en rouge et bleu, conservé dans une reliure du XVIIe siècle. Trous de vers. Petits frottements aux charnières.
188 POLITIEN (Ange). Doctissime illustriū virorum epistole quas severeille eruditiōis heros Angelus Politianus rudi invētuti gratifica […]. [Au colophon] : Paris, Thomas Kees pour François Regnault, s.d. [c. 1510]. In-4, bradel vélin rigide, dos lisse, pièce de titre fauve, tranches lisses (Reliure de la fin du XIXe siècle).
Moreau, I, 1510, n°178.
600/800 €
Très rare édition latine, la seconde éditée par Josse Bade, de ce recueil de 247 lettres écrites par, ou adressées à, l'humaniste Ange Politien (1454-1494). Sa composition est exactement la même que dans l'édition précédente de 1499, imprimée à Lyon par Nicolas Wolf. Elle comprend notamment, en tête, la préface adressée par Josse Bade à Anton Koberger, ainsi que la conclusion de celle-ci, à la fin du volume.
Les lettres d'Ange Politien, classées en douze livres, renferment des détails historiques très importants sur la seconde moitié du XVe siècle. Elles semblent avoir d'abord été publiées dans la première édition collective des œuvres de l'auteur, à Bologne en 1496.
Imprimée en caractères gothiques à 49 longues lignes, parfois agrémentée de textes en lettres grecques, notre édition est sortie des presses de Thomas Kees († vers 1515 ou 1516), imprimeur-libraire originaire de Wesel en Westphalie, qui, après Josse Bade, exerça dans la maison du Miroir (in intersignio Speculi), rue des Carmes à Paris, de 1507 à 1510 ou 1511.
Le titre, imprimé en rouge et noir, est orné de la marque typographique de François Regnault (Renouard, n°939).
Au verso du titre, un grand et joli bois représente l'auteur écrivant son livre dans son cabinet ; celui-ci, qui ne se trouvait pas dans l'édition incunable de 1499, pourrait bien avoir servi dans des éditions antérieures.
Selon toute vraisemblance, cette édition a été partagée entre François Regnault et Denis Roce, dont il existe des exemplaires publiés sous son adresse (cf. Moreau, I, 1510, n°179 ; Renouard, Badius Ascencius, III, pp. 182-183, n°2).
Anciennes marginalia à la plume sur quelques feuillets.
Ex-libris manuscrit du XVIe siècle en bas du titre : Liber D. Grimani Car[o]lis S. Marci.
Mouillures claires, angle supérieur d'une quinzaine de feuillets restauré. Minime restauration au titre qui est très légèrement plus court de la marge extérieure.
189 POLLICARIUS (Johannes). Der heiligen XII Aposteln anfansst, beruss, glauben, lere, leben und seliges absterben etc. […]. [Au colophon] : Wittemberg, Georg Rhau, 1549. Petit in-folio gothique, demi-veau marbré, dos orné à la grotesque (L. Pouillet).
4 000/5 000 €
Édition originale de ce livre remarquable et très rare consacré aux martyrs des douze apôtres.
Superbe illustration contenant un titre encadré de 12 bois représentant les apôtres, 12 grandes planches de
Lucas Cranach et 3 autres bois montrant la Création, saint Paul et la Résurrection.
Les planches et le bois sur lequel figure saint Paul sont tous signés des écussons de Cranach.
Cette suite, dessinée par l'artiste en 1514, fut à l'origine utilisée dans Das Symbolum oder gemeine Bekentnis des zwelff Aposteln (1539). L'intérêt de ces planches, outre leur qualité artistique, est dans la manière avec laquelle Cranach a su représenter la cruauté des supplices.
Rousseurs, petite restauration dans la marge intérieure du titre. Infime manque de peau en queue.
190 PONTANO (Lodovico). In hoc volumine cōtinentur Singularia […]. Paris, [De Marnef], s.d. [au colophon] : 31 août 1510. In-4, veau fauve estampé à froid, bordure ornée de volutes et de médaillons à motifs animaliers, panneau central orné de deux bordures similaires disposées à la verticale, dos à trois nerfs orné de filets (Reliure de l'époque).
Moreau, I, 1510, n°180.
600/800 €
Rare édition parisienne de cet ouvrage de droit civil et criminel, dû au jurisconsulte italien Lodovico Pontano (1409-1439) et faisant appel à différents auteurs qui sont annoncés sur le titre.
Partagée entre Jean Petit, Martin Alexandre et les frères De Marnef, elle est imprimée en petits caractères gothiques sur deux colonnes à longues lignes, avec des commentaires dans les marges.
Le titre, imprimé en rouge et noir, est orné de la marque typographique des éditeurs, ici De Marnef (Renouard, n°715). Au verso de celui-ci, grand bois montrant l'auteur dans son cabinet, en pleine réflexion.
L'édition originale est incunable et a paru vers 1465-1470. Reliure de l’époque à décor de rinceaux, un peu estompé.
Ex-libris manuscrit de l'époque sous le colophon : Ad Stephanuz Girarduz spectat. Cachet ancien à l'encre rouge au feuillet 54.
Mouillures claires, trou de ver marginal sur une vingtaine de feuillets, déchirure latérale à un feuillet. Dos refait et coins restaurés, doublure et gardes renouvelées.
191 PONTHUS ET SIDOINE. (E)Yn Rhümreich Zierlich, unnd fast fruchtbar Histori, von dem Edlen, Ehrnreichen, unnd man[n]hafftigen Ritter Ponto, des Künigssün auss Galicia, Auch von der schönen Sidonia, künigin auss Britannia […]. [Au colophon] : Strasbourg, Sigmund Bund, mars 1539. In-folio gothique, chagrin brun, encadrement à froid orné de filets et d'une large roulette à motifs de rinceaux, dos orné de filets à froid, roulette intérieure dorée, tranches dorées (Ateliers Laurenchet).
BBA, Muller, Strasbourg, p. 438, n°1.
2 000/3 000 €
RARISSIME ÉDITION ALLEMANDE DE CE ROMAN DE CHEVALERIE, traduite dès 1460 par l'archiduchesse Éléonore d'Autriche, fille du roi d'Écosse Jacques Ier Stuart.
Imprimée en caractères gothiques, l'édition sort des presses de Sigmund Bund (ou Bun), dont l'activité à Strasbourg se serait étendue de 1539 à 1545.
Elle est ornée sur le titre d'une grande initiale E à cadeaux et d'un grand bois montrant un combat de chevaliers, reproduit à cinq autres reprises dans le volume, et de 26 bois dans le texte, dont certains se répètent. 19 de ces figures, dont certaines ont été réalisées au moyen de deux blocs gravés modulables, avaient déjà servi dans deux ouvrages publiés par Johann Grüninger en 1500 : le Ein liepchs Lesen d'Hug Schapler et le Die Königstochter von Frankreich d'Hans von Bühel. Albert Schramm reproduit certains de ces bois dans le tome XX de sa bibliographie Der Bilderschmuck der Frühdrucke (pl. 113 à 120).
Le texte est en outre agrémenté de petites initiales à cadeaux, comme celle que l'on remarque sur le titre.
Le roman de Ponthus et Sidoine, écrit à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle, rencontra un succès indéniable à l'époque. On en connaît aujourd'hui un peu moins de trente manuscrits anciens et quelques éditions incunables et du XVIe siècle.
L'ouvrage, dont l'auteur est resté anonyme, serait une adaptation en prose d'un poème anglo-normand de la fin du XIIe siècle, le Roman de Horn de maître Thomas. L'histoire retrace les amours contrariés du jeune Ponthus, fils du roi d'Espagne assassiné, et de la belle Sidoine, fille d'un vieux roi de Bretagne chez qui le héros est parti se réfugier.
L'édition princeps aurait été imprimée en français à Genève en 1479-1480.
Une ancienne étiquette de titre rouge (vers 1820), qui figurait sans doute sur l'ancienne reliure, a été conservée et collée au contreplat supérieur.
Fond du titre renforcé ; nombreux trous de vers traversant le volume, s’élargissant en galeries, comblées au dernier cahier. Petites mouillures marginales à quelques feuillets. Dos passé.
192 POYVREAULT (Simon). Cy cōmēce ung petit livre intitule les douze devotes contemplations prerogatives excellences et graces indicibles du triumphāt et victorieux nom de Jesus nouvellement imprime. Bourges, [Paris, pour Barthélemy Bartault de Bourges], s.d. [c. 1530]. In-8, maroquin vert, triple filet doré, dos orné, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
Bechtel, P-241 (titre reproduit).
1 500/2 000 €
Rarissime édition gothique de ce manuel de dévotion catholique rédigé par un certain Simon Poyvreault, chanoine de Nevers, et publié après sa mort par son frère.
Selon Brigitte Moreau, il s’agirait de l’ouvrage en prose également paru sous le titre Echelles de confession.
L'impression, en lettres bâtardes à 22/23 lignes à la page et agrémentée de quelques grandes et jolies initiales sur fond criblé, a été exécutée sur des presses parisiennes pour Barthélemy Bartault (dit aussi Bertault), libraire établi à Bourges dans les années 1530-1540, a lenseigne de la fleur de lys pres le cymetiere sainct Pierre le puellier.
L'édition est ornée d'un bois à mi-page sur le titre, représentant Dieu Créateur, et d'un grand bois au verso, représentant la Crucifixion.
UN SEUL AUTRE EXEMPLAIRE DE CETTE ÉDITION A PU ÊTRE LOCALISÉ, il est conservé à Séville dans la collection Fernand Colomb, fils du célèbre navigateur (cf. Jean Babelon, La Bibliothèque française de Fernand Colomb, 1913, n°55).
Superbe exemplaire dans une fine reliure de Koehler.
Il a figuré dans les bibliothèques du libraire Léon Techener (II, 1887, n°54) et Nicolas Yemeniz (1867, n°266).
193 PRAGMATIQUE SANCTION (La) en Francoys avec Guillerm[us] paraldi de la pluralite des benefices. [Au colophon] : Paris, Gaspard Philippe pour Martin Alexandre, 12 avril 1508. 2 parties en un volume in-8 gothique, veau blond, triple filet doré, dos orné, pièce de titre noire, grecque intérieure dorée, tranches rouges (Reliure vers 1820).
Bechtel, S-51. — Moreau, I, 1508, n°45.
2 500/3 000 €
Édition originale, très rare, de la traduction française de la Pragmatique sanction prise par Charles VII en 1438 à Bourges, laquelle proclamait la supériorité des conciles sur le pape et affirmait le pouvoir royal sur l'Église. La traduction, anonyme, est accompagnée des longs et savants commentaires de Côme Guynier, initialement parus en 1476.
La seconde partie contient la première traduction française de l'ouvrage du prédicateur dominicain Guillaume Perrault (1200-1271), De la pluralité des bénéfices, où celui-ci condamne les concubinaires, la simonie, etc., au sein de l'Église.
Élégante impression en grande textura avec d'abondantes gloses imprimées en bâtardes, rehaussée de lettres ornées à fond criblé. Le titre, en grandes lettres de somme (semi-gothique) est imprimé en rouge et noir et débute par une superbe initiale L grotesque xylographique décorée de deux visages humains et de deux monstres. Celle-ci, selon Claudin (II, pp. 114-115), avait d'abord été utilisée par Denis Meslier pour son édition du Grant testament de Villon, publiée après 1490.
L'édition est ornée au verso du titre d'un grand bois représentant un clerc au travail dans sa bibliothèque.
La petite marque typographique de Martin Alexandre, montrant saint Martin (Silvestre, n°362), ici placée dans un encadrement composé de différentes bordures décoratives, manque à beaucoup d’exemplaires. Elle figure au recto du dernier feuillet.
Agréable exemplaire dans une reliure dans le genre de Chaumont.
Inscriptions manuscrites de l'époque sur le titre et à la fin. Cachets répétés et ex-libris manuscrit de l'intendant militaire De Cayrol.
Quelques feuillets intervertis. Manque à la coiffe supérieure, coins usés dont un cassé.
194 PRATO FLORIDO (Hugues de). Sermones de sanctis per annum […]. [Au colophon] : Lyon, Antoine du Ry [pour Simon Vincent ?], mars 1528. In-8, veau brun estampé à froid, jeux de filets et de roulettes décoratives sur les plats, traces d'attaches, dos à nerfs (Reliure de l'époque).
BBA, Gültlingen, Lyon, III, p. 195, n°61.
500/600 €
Édition gothique lyonnaise des sermons d'Hugues de Prato Florido († 1322), dominicain né à Prato en Toscane. Peu courante, elle ne semble pas répertoriée par Baudrier.
Elle est imprimée en minuscules caractères gothiques sur deux colonnes, à 53 lignes à la page.
Le titre, imprimé en rouge et noir, est placé dans un joli encadrement architectural gravé sur bois, présentant dans le bandeau inférieur la marque de Simon Vincent. Le registre supérieur est occupé par un bois montrant un moine prêchant à une assemblée nombreuse.
La petite marque typographique de Simon Vincent (Silvestre, n°1105) se trouve au verso du dernier feuillet.
Des ex-libris et des inscriptions à la plume à l'époque, dont un ex-libris biffé sur le titre. Grand cachet à l'encre bleue au feuillet Aa2.
De la bibliothèque de l'abbé Le Cacheux.
Tache d'encre bleue dans la marge en tête du cahier Ee. Dos refait.
195 [PURGATOIRE DE SAINT PATRICE]. LE voyage du puys sainct patrix auquel lieu on voit les peines de purgatoire. Et aussi les ioyes de paradis. [Au colophon] : Lyon, Claude Nourry, 20 octobre 1506 [Paris, Vassal, Pollet et compagnie, 20 décembre 1839]. Plaquette petit in-4 de 12 xx.x.xx. plus un dernier feuillet explicatif de l’éditeur, demi-veau fauve, dos lisse orné de filets à froid et dorés (Reliure de l’époque).
150/200 €
Bechtel, V-386.
Très jolie reproduction en fac-similé, établie par les soins des bibliophiles Giraud de Savine et Auguste Veinant d'après un des très rares exemplaires connus de la plus ancienne édition de cette curieuse plaquette gothique.
Elle est ornée d'un grand bois à pleine page montrant notamment le chevalier Owen, répété une fois, et de 4 bois de taille moyenne dans le texte représentant d'extraordinaires peines de l'enfer, dans le style de celles qui se trouvent dans le Calendrier des bergers.
La légende du Purgatoire de saint Patrice, rédigée en latin à la fin du XIIe siècle par un cistercien de l'abbaye de Saltrey, dans le comté de Huntingdon, raconte le voyage d'un chevalier prénommé Owen dans les profondeurs de la terre jusqu'aux plus terrifiants des enfers. L'ouvrage, populaire au Moyen Âge, servit de modèle à un grand nombre de récits analogues et influença Dante et Calderon.
Tirage à 42 exemplaires, celui-ci un des 32 sur papier vergé de Hollande. Note manuscrite sur une garde concernant le tirage de cette édition.
Des bibliothèques E. F. Vaney et Léo Rouanet, avec leur ex-libris respectif. Léo Rouanet, l'un des meilleurs spécialistes de l'ancien théâtre espagnol, publia en 1898 un livre intitulé Drames religieux de Calderon […]. Le Purgatoire de saint Patrice.
Coins émoussés, coiffe supérieure arrachée.
196 QUINTE-CURCE. Quinte curse (H)Istoriographe ancien et moult renomme. Contenant les belliqueux faictz darmes, conduictes et astuces de guerre du preux et victorieux roy Alexandre le grand. Trāslate de latin en francoys et puis nagueres reveu et concorde avec Plutarque, Justin et autres aucteurs. Paris, Galliot du Pré, s.d. [au colophon] : Antoine Couteau pour Galliot du Pré, 20 février 1530. In-folio, veau brun estampé à froid, jeux de filets et de roulettes encadrant un panneau central, dos orné (Reliure de l'époque).
2 000/3 000 €
Bechtel, Q-30. — Moreau, III, n°2053.
Jolie édition gothique de la traduction française, due au diplomate et magistrat Vasco Fernandez de Lucena.
Imprimée sur deux colonnes, elle possède une page de titre en rouge et noir, placée dans un encadrement composé de quatre bordures provenant du matériel de Galliot du Pré, dont la marque typographique à la nef est apposée au centre.
Au verso du titre, en tête du privilège accordé à l'éditeur, se trouve l'écu de France tenu par deux anges.
L'illustration comprend 2 beaux bois. Le premier, en tête du prologue, représente un maître enseignant à ses élèves, placé entre trois petites bordures ornées d'escargots, de papillons et d'oiseaux dans des végétaux fleuris. Le second, à pleine page au verso du dernier feuillet de table, offre un magnifique portrait équestre du preux Alexandre le grand, en armure et brandissant son épée de la main droite, avec, à l'arrière-plan, un navire prenant le large et une montagne laissant apparaître les remparts d'une cité. Ce splendide bois, qui pourrait bien provenir du fonds d'Antoine Vérard, fut d'abord utilisé par Galliot du Pré dans son édition du Méliadus de Léonnois (1528), puis réemployé par le même pour son impression du Perceval le Gallois en 1530.
Le texte est agrémenté de plusieurs jeux de jolies initiales sur fond noir, à grotesques, etc.
Quinte-Curce conta au Ier siècle, dans un style romanesque et pittoresque, l'histoire des faits et conquêtes d'Alexandre le Grand. Sur les dix livres que comptait primitivement l'ouvrage, les livres I et II, ainsi que diverses parties des livres V, VI et X, sont aujourd'hui perdus.
Ce récit très fantaisiste fut traduit en français au XVe siècle par le Portugais Vasque de Lucène, qui se trouvait à la cour de Bourgogne. Il l'acheva probablement peu avant la mort de son destinataire, le duc Philippe Le Bon. De cette traduction, on connaît actuellement une trentaine de manuscrits et quatre éditions gothiques. L'œuvre se classait autrefois parmi les romans de chevalerie.
Les éditions gothiques de ce livre sont particulièrement rares. Seuls 4 exemplaires de l'édition de 1530 se trouveraient dans les institutions publiques (Paris, Mazarine ; Vienne ; Marseille ; Copenhague (?)).
Ex-libris armorié gravé de Bonnault.
Reliure restaurée avec dos refait, la doublure et les gardes renouvelées. Mouillures claires à quelques feuillets.
197 RABELAIS (François). La Plaisante, et ioyeuse histoyre du grand Geant Gargantua. Prochainement reveue & de beaucoup augmentée par l'Autheur mesme. Valence, Claude La Ville, 1547. In-16, maroquin rouge, décor à la Du Seuil à froid avec fleurons dorés, dos orné d’un fleuron répété, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure vers 1880).
Plan, n°85.
3 000/4 000 €
Réimpression ou contrefaçon de la première édition collective des trois livres de Gargantua, donnée en 1547 à Valence par Claude La Ville. On suppose qu'elle a été imprimée aux alentours de 1600, sans doute à Genève, sous les mêmes titres, la même date et dans le même format. On la reconnaît notamment à la nature de son papier qui est très mince et sujet aux rousseurs.
Cette édition est augmentée d'un prologue de l'auteur et contient, en plus de l'édition de 1547, le Quart livre,
paru après l'édition de 1548.
L'illustration, abondante, comprend 167 petites vignettes gravées sur bois, dont une sur le titre ; certaines d'entre elles se répètent plusieurs fois.
Ex-libris manuscrit ancien en bas du titre : Jean de Basseville. Cachet humide répété de René Fauvelle.
Légères mouillures et rousseurs claires dues à la mauvaise qualité du papier, petite mouillure angulaire touchant un feuillet à la fin du volume. Petite trouée dans le bois du feuillet 141 du Tiers livre.
198 RECUEIL DE PIÈCES FACÉTIEUSES et autres pièces. — [DITS DE SALOMON]. S.l.n.d. [seconde moitié du XVIIIe siècle]. Manuscrit sur vélin petit in-12 gothique de 43 feuillets non chiffrés (111 x 65 mm), plus 2 blancs, maroquin rouge, bordure dorée, dos lisse orné, roulettes intérieures, doublure et gardes de tabis bleu, tranches dorées (Reliure de la seconde moitié du XVIIIe siècle).
Bechtel, D-268.
3 000/4 000 €
Très jolie copie figurée sur vélin, attribuée à Fyot, d’un recueil de pièces facétieuses.
Célèbre et habile calligraphe du temps de Louis XVI, Fyot a parfaitement imité ici l'écriture gothique et su rendre avec beaucoup d'adresse et de goût les 6 bois des éditions qu’il reproduit.
Le volume renferme quatre très rares pièces facétieuses en caractères gothiques et un texte léger du début du XVIIe siècle en lettres rondes :
– Les dictz de Salomon : Avecques les Respōces de Marcon, fort ioyeuses. 15 feuillets non chiffrés.
– La grande confrarie des Soulx Douvrer, et engagez de rien faire. Avecques les pardons et statuz d'icelle.
[…]. 13 feuillets non chiffrés.
– La lettre de cornifflerie. Imprime nouvellement. 5 feuillets non chiffrés.
– Prenostication nouvelle de frere Thibault. 4 feuillets non chiffrés.
– Compromis, ou contract d'Association, Passé entre-deux-garces de Paris, Qui ont promis et juré L'Une et L'Autre de faire Argent de tout. 1631. 7 feuillets non chiffrés.
Attribués à Salomon et supposés moraux, les Dits sont des tercets plaisants qui mettent en garde contre la guerre, les larrons et surtout les prostituées.
Charmant manuscrit dans une fine reliure en maroquin.
Il a appartenu successivement à Méon (1803, n°2456), au vicomte Morel-Vindé (1822, n°1808), Duriez (1827, n°2980), au marquis du Roure, qui en donne une longue analyse dans son Analectabiblion (1836, I, pp. 182-185), puis à Charles Nodier (1844, n°572), et a figuré au bulletin Morgand et Fatout (n°10033).
Petite restauration à la coiffe de tête et au mors voisin.
199 REGIME DE SANTE pour conserver le corps humaī & vivre longuement, le souverain remede cōtre lespidimie, la congnoissance des urines corrige par plusieurs docteurs regens en medecine regens a Montpellier avec une recepte de la grosse verolle. [Au colophon] : Paris, Philippe Le Noir, s.d. [vers 1533]. In-4, veau fauve, triple filet, dos orné de fleurons dorés, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle).
Bechtel, A-249.
5 000/6 000 €
Très rare édition en français du Regimen sanitatis Salernitanum, imprimée en caractères gothiques, et dont le traducteur est resté anonyme.
L'ouvrage comprend trois traités, avec de nombreuses interpolations : le premier, qui est un recueil de règles de diététique et d'hygiène, est attribué à tort, par l'incipit, au médecin et alchimiste catalan Arnaud de Villeneuve, né vers 1240 et mort en 1311. Le second traité est une traduction du De pestilentia de Jean Jacme, dit Johannes Jacobi, médecin montpelliérain mort en 1384. Le troisième concerne la grosse vérole et reprend différentes sources académiques.
Cette édition du Régime de Salerne reprend le texte de l'édition lyonnaise sortie des presses de Claude Nourry, datable de 1501. Le titre, imprimé en rouge et noir, est placé dans un bel encadrement architectural gravé sur bois par Hans Holbein pour l'imprimeur bâlois Valentin Curio. Il provient du matériel de Simon du Bois et de Chrétien Wechel.
Ex-libris manuscrit de l'époque illisible sur le titre. Quelques notes et soulignés anciens au texte. De la bibliothèque gastronomique du comte Emmanuel d'André (2006, n°504).
Interversion du feuillet Q5, placé entre Q2 et Q3. Déchirure traversant le feuillet Q2, sans perte et restaurée. Encadrement du titre très légèrement rogné à l'intérieur du trait carré sur la marge de droite, quelques feuillets un peu courts de tête. Petits travaux de vers en tête du dernier feuillet, avec perte de quelques lettres. Infime manque à la coiffe supérieure, coins émoussés.
200 [ROMAIN (Henri)]. (C)Ompendium Hystorial des polices des Empires, Royaulme et choses publicques Nouvellement translate de latin en Francois. Paris, [Nicolas Couteau pour] Galliot du Pré, s.d. [au colophon] : 20 octobre 1528. In-folio, veau blond, décor à froid, filets et bordures en encadrement autour d'un cartouche losangé avec réserve au centre, dos orné de filets à froid, pièce de titre rouge (Reliure vers 1830).
1 000/1 500 €
Bechtel, R-237. — Moreau, III, n°1600.
Seconde édition, parue dix-huit ans après l'originale donnée à Paris par Antoine Vérard.
Imprimée en lettres bâtardes, l’édition s'ouvre sur un titre orné d'une grande lettrine L à cadeaux, à la manière des initiales manuscrites médiévales, placé dans un encadrement architectural gravé sur bois, décoré de portraits en médaillons aux angles, de colonnes de style Renaissance et d'un écu contenant un cheval trottant.
Elle est ornée de 2 bois représentant un clerc à son pupitre, tous deux de facture différente. Le premier, au verso du titre, est d'une facture assez conventionnelle mais détaille bien le décor et le mobilier de la pièce de travail. Le second, beaucoup plus beau, est identique à celui que l'on trouve dans une édition parisienne (Vérard, c. 1503) des Regnars traversant de Jean Bouchet. D'une facture originale, soulignée par des traits ronds et vigoureux, il peut être attribué à l'illustrateur de l'édition parisienne (Vérard, c. 1505) des Loups ravissants de Robert Gobin (cf. Mortimer, French books, n°251).
Le Compendium hystorial, composé par le chanoine tournaisien Henri Romain, est une sorte d'encyclopédie historique de l'ancien monde biblique et gréco-romain, compilant la traduction de Raoul de Presles de la Cité de Dieu de saint Augustin et divers extraits d'auteurs anciens tel que Tite-Live.
Nombreux soulignés anciens à l'encre.
Un ex-libris à la plume daté 1800 sur le titre. De la bibliothèque L. Froissart (ex-libris).
L'avant dernier feuillet, contenant la fin du texte, le colophon et la marque de Galliot du Pré, est en fac- similé. Le dernier feuillet, blanc, n'a pas été conservé au moment de la reliure. Importante mouillure, petites salissures à quelques feuillets, minimes fentes sur les bords du titre.
201 ROMAN DE RENART (Le). — [SCHOPPER (Hartmann)]. Speculum vitae aulicae. De admirabili fallacia et astutia vulpeculae Reinikes libri quatuor. Francfort-sur-le-Main, [Nicolas Basse], 1595. In- 12, vélin ivoire rigide à recouvrement, double filet à froid, fleur à froid aux angles, petit fleuron au centre, dos orné, tranches bleues (Reliure de l'époque).
Becker, p. 45, n°5g.
800/1 000 €
Rare édition de cette traduction libre en vers latins du Romant de Renart, établie par Hartmann Schopper. Cette traduction parut pour la première fois en 1567, sous le titre Opus poeticum de admirabili fallacia et astucia vulpeculae Reinikes.
L'illustration se compose de 57 jolis bois gravés par Jost Amann et Virgil Solis.
Toutes les éditions anciennes du Roman de Renart sont rares.
Exemplaire bien conservé dans sa première reliure, malgré quelques petites taches à la reliure et aux pages 244-245.
Le tirage des bois est assez irrégulier. La vignette de la page 20 est imprimée à l’envers.
202 RONDELET (Guillaume). La premiere [- seconde] partie de l'histoire entiere des poissons. Lyon, Macé Bonhomme, 1558. 2 parties en un volume in-folio, basane marbrée, dos orné, tranches rouges (Reliure de la fin du XVIIe siècle).
Baudrier, X, p. 259. — Brun, p. 284.
2 000/3 000 €
Édition originale de la traduction française du Libri de piscibus marinis de Rondelet, paru en deux volumes à Lyon en 1554-1555. Établie par Laurent Joubert, élève et successeur de l'auteur à la chaire de médecine de Montpellier, elle est préférée à l'édition originale latine.
Guillaume Rondelet (1507-1566), médecin et naturaliste montpelliérain, condisciple et ami de Rabelais, est l'un des pionniers de l'ichtyologie moderne. Dans son livre, il présente des généralités sur les poissons (morphologie, anatomie, physiologie, mouvement, reproduction, etc.), les caractères qui permettent de les identifier, leurs vertus thérapeutiques et leur emploi dans la gastronomie. Sa tentative de classification des poissons, soit à partir de la forme des animaux, soit en tenant compte de leur milieu de vie, est très novatrice pour l'époque.
L'illustration comprend un portrait de l'auteur dans un cadre à enroulement, attribué à Pierre Vase, répété en tête de la seconde partie, et plus de 450 remarquables figures gravées sur bois par l'artiste lyonnais Georges Reverdy représentant de très nombreux poissons de mer et d'eau douce, des crustacés, mollusques, batraciens, zoophytes et même des monstres marins. Le portrait et les figures sont exactement les mêmes que ceux qui illustrent l'édition originale latine.
Cette très belle édition, que l'on range parmi les plus belles réussites de l'imprimerie lyonnaise du temps de l'humanisme, est le chef-d’œuvre de Macé Bonhomme. La marque typographique de ce dernier (Baudrier, X, p. 194, marque 1), dessinée par Pierre Vase, est placée sur chacun des titres.
Anciennes inscriptions à la plume sur le titre. Ancienne étiquette de librairie, ex-libris monogrammé non identifié, ex-libris manuscrit sur une garde : Pierre Gauthier, à la Madrague presqu'île de Giens. Note sur la vie de Michel-Ange par Vasari copiée au verso d'une garde.
Titre doublé, large mouillure à de nombreux feuillets. Une partie de la charnière supérieure et les coiffes sont restaurées, accroc en tête de dos.
ROUSIER DES DAMES. Voir Desmarius Masan. N°103
203 RYD (Valerius Anselmus). Catalogus annorum et principum geminus abhomine condito, usque in praesentem, à nato Christo. Berne, [Matthias Apiarius], 1540. In-folio, vélin souple à petits recouvrements ancien, attaches, tranches mouchetées (Reliure moderne).
Lonchamp, n°2574.
2 000/2 500 €
Édition originale, très rare, de la première chronique universelle parue en Suisse. C'est l'un des tous premiers livres imprimés à Berne par Matthias Bienenvater, dit Apiarius, connu pour avoir introduit la typographie dans cette ville vers 1537.
Mentionné d'abord comme relieur à Nuremberg, puis à Bâle, Apiarius s'était associé à Peter Schöffer à Strasbourg pour éditer des livres de musique avant de s'installer à Berne.
La jolie marque typographique d'Apiarius, représentant un ours grimpant à un arbre pour se nourrir de miel, figure sur le titre. Elle est différente de celle qu'il utilisa en Alsace au début des années 1530 (cf. Silvestre, n°587 et 670).
L'ouvrage est une chronique abrégée de l'Histoire depuis la Création jusqu'à la fin des années 1530. Il fut inscrit sur les registres de l'Index, en particulier à cause de la dissertation qu'il contient sur la papesse Jeanne.
L'illustration contient un grand nombre de gravures sur bois de dimensions variées montrant des portraits de rois et de papes, des scènes bibliques et historiques, des arbres généalogiques, etc., ainsi que 2 grandes figures, l'une représentant la Création et attribuée à Jacob Kallenberg, l'autre une Nativité, signée du monogramme de Hans Galatin ou de Claus Hagenbach (cf. Nagler, II, n°160).
LES BOIS ONT ÉTÉ RÉHAUSSÉS À L’ÉPOQUE D’ENCRE BISTRE. Bien que distribué partiellement sur les bois, ce coloris, modeste, donne vie de manière plaisante à l’illustration.
Ex-libris manuscrit ancien sur le titre : V[]het Vernet dono me possidet. Cachet du XIXe siècle à l'encre bleue sur le titre de L. Derôme.
Rousseurs uniformes.
204 [SAINT-GELAIS (Charles de)]. Les Cronicques et vertueux faitz du preux & vaillant prince, Iudas Machabeus (un des neuf preux tresvaillant Iuif). Et de ses quatre freres, Ian, Symon, Eleazar, & Ionathas, tous nobles & hardis Machabées. Enfans du grand pontife Matathias, lesquelz ont vaillamment bataillé pour soustenir la loy de Dieu, & ses divins commandemens. Paris, Pierre Thierry, 1556. In-8, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet).
1 200/1 500 €
Seconde édition de la chronique épique de Judas Maccabée.
Précédée par l'édition originale gothique de 1514, l’édition est imprimée en caractères romains pour le texte et les commentaires dans les marges, en italiques pour les titres de chapitres, et est agrémentée de quelques lettrines à décor végétal. Elle fut partagée entre plusieurs libraires, parmi lesquels les frères L'Angelier, Jean Ruelle, Étienne Groulleau, Jean Caveiller, etc. La nôtre est parue sous le nom du libraire Pierre II Thierry, tenant boutique au Palais en la salle des Merciers.
Cette chronique, que l'on classe habituellement parmi les romans de chevalerie, est l'œuvre de Charles de Saint-Gelais († 1500), archidiacre de Lyon et l'un des neuf frères du poète Octavien de Saint-Gelais. Il s'agit d'une traduction et d'une adaptation très amplifiée des livres des Maccabées dans la Bible.
Le livre relate l'épopée de Judas Maccabée (IIe siècle avant J.-C.), fils de Mattathias, patriote juif, qui obtint pour son peuple la liberté religieuse. Son frère Simon gagna en 142 l’indépendance de la Judée et fonda la dynastie des Asmonéens. Par ses nobles et hauts faits d'armes, il fit partie dès le XIIIe siècle de la liste des neuf Preux les plus renommés de tous les temps, aux côtés de héros empruntés à l'antiquité biblique (David et Josué), l'antiquité profane (Hector, Alexandre et César) et les légendes et histoires du Moyen Âge (Charlemagne, Arthur et Godefroi de Bouillon).
Exemplaire en belle condition, malgré une déchirure d'environ 6 cm sur le titre, soigneusement restaurée. Manque de papier dans la marge du feuillet P1.
205 [SCIENCES OCCULTES]. — Tacitus liber seu amphitheatrum magiae ex pluribus authoribus collectum et pluribus ac imaginibus perornatum. Paris, anno Galliae IX [vers 1950]. Manuscrit petit in-4 (187 x 135 mm), 31 feuillets non chiffrés, chagrin noir, double filet doré, dos lisse portant le titre en long, filet intérieur, tête dorée, non rogné (A. Bruant).
500/600 €
Manuscrit sur papier ancien exécuté par l'Atelier à l'Arbre blessé (cf. p.7), renfermant de nombreux dessins à l'encre brune et rouge relatifs à la sorcellerie, la démonologie, l'astrologie, la chiromancie, la kabbale, l'alchimie, etc.
Ceux-ci, dessinés à main levée, ont été inspirés ou directement copiés sur des gravures qui se trouvent dans des textes célèbres, comme le De Lamiis de Molitor, Agrippa, Indagine, Les clavicules de Salomon, etc.
Il porte à la fin la marque de l’Atelier, accompagnée des initiales g.b. et du numéro d’ordre n°1.
206 SÉNÈQUE. Quatre opuscules. Paris, Robert Le Mangnier, 1581. In-8, veau raciné, filet et chaînette dorés autour des plats, dos lisse orné, pièce de titre rouge, tranches marbrées (Reliure de la fin du XVIIIe siècle).
400/500 €
Édition originale française, traduite par Ange Capel, de ce recueil de quatre petits traités moraux : Discours touchant les quatre vertus, ou bien un Formulaire de l'honneste vie, Recueil des bonnes mœurs, Des sciences liberales, Des remedes des choses fortuites.
Elle est dédiée au duc Anne de Joyeuse et ornée d'un beau portrait gravé sur cuivre le représentant à l’âge de 22 ans. Cette remarquable gravure n'est pas signée mais semble l’œuvre de Léonard Gaultier.
La marque typographique de l'imprimeur-libraire Le Mangnier figure au titre (Silvestre, n°282). Exemplaire réglé.
Petite mouillure claire sur le bord du portrait gravé. Petites traces d'épidermures au second plat de la reliure.
207 STATUTA ORDINIS CARTUSIENSIS a domno [sic] Guigone priore cartusie edita. [Au colophon] : Bâle, Johannes de Amerbach, 18 février 1510. 6 parties en un volume in-folio, veau brun estampé à froid sur ais, jeux de filets se croisant aux angles, panneau central à compartiments losangés ornés d'un fer carré, restes de renforts métalliques sur les coupes, dos à nerfs orné (Reliure de l'époque).
6 000/8 000 €
Muther, I, p. 195, n°1285. — Hubert Élie, Les Éditions des Statuts de l'ordre des Chartreux, 1943. ÉDITION PRINCEPS DE CE TRÈS RARE LIVRE CONSACRÉ À LA VIE DE SAINT BRUNO ET À L'ORDRE DES CHARTREUX.
Elle a été imprimée par les soins de Johannes de Amerbach, l'un des grands imprimeurs de Bâle, à la demande et aux frais des religieux de la chartreuse du Mont Saint-Jean-Baptiste, près de Fribourg. Elle n'a pas été mise en vente dans le commerce et a été distribuée dans les monastères de l'Ordre de plusieurs provinces. Hubert Élie estime que son tirage n'a pas excédé les 300 exemplaires.
Belle impression en caractères gothiques, avec un titre particulier imprimé en grandes lettres de forme au début de chaque partie.
Remarquable illustration attribuée à l'artiste bâlois Urs Graf, comprenant 5 grandes et jolies compositions gravées sur bois, et 33 petits portraits répétés de papes et d'évêques dans la dernière partie. La figure à pleine page de la première partie est formée de neuf petits sujets avec légendes, représentant des épisodes de la fondation de l'ordre par saint Bruno. La seconde, plus petite, représente l'arbre chronologique des chefs de l'ordre. La troisième montre Guillaume Rainaud en chaire au milieu des Chartreux. La quatrième, à pleine page et fort belle, représente François Dupuis dans la même attitude. La cinquième, enfin, est la même que la seconde mais est ici entourée de dix-sept petits portraits carrés de papes qui avaient accordé des privilèges à l'Ordre.
L'ouvrage est un recueil de textes et d'ordonnances sur les statuts et les privilèges accordés à l'Ordre fondé par saint Bruno en 1084. Compilé et publié sur l'ordre de François Dupuis et sous la direction de Georg Reisch, prieur de la chartreuse de Fribourg et auteur de la célèbre Margarita philosophica, il se compose des six parties suivantes :
– les Statuta ordinis cartusiensis rédigées par le prieur Guigues Ier († 1137).
– les Statuta antiqua ordinis cartusiensis.
– les Statuta nova ordinis cartusiensis.
– la Tertia compilatio statutorum ordinis cartusiensis.
– le Repertorium statutorum ordinis cartusiensis.
– les Privilegia ordinis cartusiensis. Cette dernière partie sur les privilèges manque souvent dans les exemplaires.
Exemplaire grand de marges et rubriqué, conservé dans sa première reliure, absolument complet des six parties. Il est de second tirage, avec la mention sedecim ca 19sc.
Ancienne note à la plume sur une garde : Livre très rare que les Chartreux supprimèrent avec un grand soin.
Un ex-libris manuscrit gratté sur le titre.
De la bibliothèque Paul Helbronner, avec son ex-libris (1987, n°30).
Tache claire sur le titre, plus pâle sur le bois du feuillet suivant. Petite mouillure à l'angle supérieur des 100 derniers feuillets. Reliure très restaurée avec une pièce importante sur les plats et le dos. Petites traces de vers sur les contreplats.
208 STOEFFLER (Johann). (D)Er Newe grosz Römisch Calender. Oppenheim, s.n. [Jacob Köbel], 1518- 1522. In-folio gothique, veau brun estampé à froid, jeux de filets et triple encadrement de roulettes décoratives ornées de vases fleuris, d'urnes, de petits personnages, gros fleurons formant une frise verticale au centre du premier plat, disposés en huit quartiers sur le second plat, dos à nerfs, lacets modernes (Reliure de l'époque).
5 000/6 000 €
Gallois, Les Géographes allemands de la Renaissance, 1890, pp. 105-111. — La Lande, p. 43.
Très rare édition originale allemande de ce beau calendrier astronomique, imprimée à Oppenheim
sur les presses de Jacob Köbel qui fut le plus important typographe de cette ville.
Elle est imprimée en caractères gothiques en rouge et noir, avec le titre placé dans un encadrement architectural, et se compose de diverses parties.
La première, consacrée à l'explication du calendrier et la manière de s'en servir, contient 34 feuillets et une figure sur bois à pleine page représentant l'homme anatomique, placée entre trois bordures décorées de blasons.
Suit une seconde partie de 12 pages, datée 1518, qui renferme les coordonnées géographiques des cités de différents royaumes, duchés et provinces d'Europe et d'Extrême-Orient ; celle-ci est agrémentée de 24 vues carrées de villes, parmi lesquelles il est aisé de reconnaître Paris et la cité de Venise.
On trouve ensuite un calendrier de 25 pages, orné de 12 vignettes illustrant les travaux des mois et de 12 médaillons astrologiques dans les marges.
Les 11 pages suivantes sont très remarquables, notamment par les contrastes de noir qu'elles offrent, et contiennent une succession de figures illustrant les éclipses de lune de 1518 à 1573.
Enfin, le volume se termine par 35 pages, occupées par des tableaux astronomiques pour 1518-1579, décrivant les lunaisons, la durée des jours, le lever et le coucher des planètes, etc., et par 4 grandes figures d'instruments astronomiques.
Le mathématicien et géographe Johann Stoeffler, né en 1452 à Blaubeuren, près d'Ulm, fréquenta l'université d'Ingolstadt où il suivit les cours de théologie, de philosophie et surtout de mathématiques. Après avoir été curé de Justingen, il occupa, à la demande du duc de Wurtemberg, la chaire de mathématiques de l'université de Tübingen et compta parmi ses élèves le futur grand cosmographe Sébastien Münster. Terrassé par la peste en 1531, il laisse derrière lui une œuvre scientifique importante, dont une partie des manuscrits et des instruments fut détruite lors de l'incendie qui ravagea l'université en 1534.
Dans ce savant traité, paru initialement en latin en 1518, sous le titre Calendarium romanum magnum, Stoeffler entend corriger les erreurs de Ptolémée et rectifie les positions géographiques de plusieurs villes du Rhin, telles que Strasbourg, Vienne, Cologne, etc.
Ex-libris armorié gravé non identifié.
De la bibliothèque Philippe Zoummeroff (IV, 1999, n°20).
Légères rousseurs. Le sexe de l'homme anatomique a été gratté. Coins et dos refaits.