CONVENTION DE PARTENARIAT ENTRE
CONVENTION DE PARTENARIAT ENTRE
L'ACADEMIE D’AMIENS
ET
L'ASSOCIATION « ÉNERGIE JEUNES »
SOMMAIRE
1 - Préambule
2 - Axes de la convention
2.1 Information et orientation
2.2 Actions en faveur des jeunes
2.3 Actions en faveur des équipes éducatives
3 – Engagement des signataires 4 - Communication
5 – Mise en œuvre de la convention de partenariat
5.1 Composition du comité de pilotage
6 – Règlement d'un litige 7 – Durée de la convention
Annexe 1 – définition de la mesure d’impact
Annexe 2 – liste des collèges inscrits dans la mesure d’impact
La présente convention est passée entre les soussignés :
L'Académie d’Amiens, 00 Xxxxxxxxx x'Xxxxxx Xxxxxxxx, 00000 Xxxxxx Représentée par Madame Xxxxxxx XXXXXX, Recteur de l’Académie, Chancelier des Universités
d’une part,
Et
L'association «Énergie Jeunes», Association Loi 1901 statuts déposés en préfecture de Police de Paris sous le numéro W923000052 dont le siège social est situé
00, xxx Xxxx XXXXX, 00000 Xxxxx
Représentée par monsieur Xxxxxxxx Xxxxx, président d’autre part,
I - Préambule
Une première convention a été signée entre les parties en date du 17 octobre 2013, complétée par un avenant signé le 1 septembre 2014 précisant les conditions de participation de l’Académie d’Amiens à la mesure d’impact initiée par Energie Jeunes afin d’évaluer scientifiquement les résultats de ses actions.
Il est apparu nécessaire aux parties de redéfinir les conditions de leur partenariat, objet de cette nouvelle convention.
Les signataires de la présente convention conviennent d'une mobilisation conjointe pour mener des actions de prévention du décrochage scolaire et de découverte des métiers et des formations notamment dans les collèges situés en Zone d'Éducation Prioritaire. Association reconnue d’intérêt général, titulaire d’un agrément national du Ministère en charge de l’éducation nationale. Energie Jeunes a pour mission principale la prévention du décrochage scolaire.
Pour ce faire l'association « Énergie Jeunes » organise des interventions de professionnels bénévoles dans les collèges, de la sixième à la troisième. Entre chaque intervention, les élèves et les enseignants peuvent accéder à des ressources pédagogiques numériques sur le portail « Energie Jeunes en Ligne », qui permet de compléter le travail effectué en classe.
Les interventions ont pour objectif de provoquer une prise de conscience des collégiens, notamment pour qu'ils s'investissent totalement dans leurs études par l’engagement et l’autodiscipline. L’objectif est d’aider chaque jeune à croire en ses capacités, à développer sa confiance en lui-même afin qu’il puisse s’engager pleinement dans sa scolarité en adoptant de bonnes habitudes.
Par ailleurs, l’association Energie Jeunes a mis en place à compter de l’année scolaire 2014-2015 une évaluation permettant de mesurer les effets de son programme. Ce projet, piloté par la DGESCO et confié à un laboratoire indépendant est mis en place dans les collèges de l’académie d’Amiens partenaire de l’association.
Cette volonté se traduit, au travers de cette convention, par la définition en commun des actions à mettre en œuvre et l'inscription du partenariat dans la durée.
2 – Axes du partenariat
2.1 Information et orientation
Dans le cadre du parcours d’avenir, l'académie d’Amiens et l'association « Énergie Jeunes » accordent une importance particulière à la réalisation d'actions communes favorisant l'information dans les collèges, des jeunes et des équipes éducatives.
L'information porte sur les métiers des entreprises partenaires de l'association Énergie Jeunes, leur accessibilité en termes de cursus de formation et les politiques d'accueil mises en place pour favoriser l'accès aux séquences d'observation en classe de troisième, à l'apprentissage et à l'emploi. L’association Energie Jeunes communique les possibilités d’accueil de stagiaires par les entreprises partenaires, selon des modalités arrêtées en commun.
2.2 Actions en faveur des jeunes
Avec l'accord préalable du chef d'établissement, faire intervenir dans les classes, aux côtés des enseignants, des salariés des entreprises partenaires pour :
- développer la persévérance scolaire
- aider les élèves à prendre conscience de leurs capacités
- inciter les élèves à s'engager dans leurs activités et leurs études
- les aider à s’organiser dans leur travail
- apporter le témoignage de professionnels sur leur expérience et leur activité
- apporter une information, une connaissance des métiers et des parcours
- aider à la construction du projet professionnel des élèves
- faciliter la recherche d'entreprises pour la séquence d'observation en classe de troisième en lien avec l'équipe pédagogique
- favoriser des visites d’entreprises par les élèves
Pour chaque niveau, de la 6ème à la 3ème, un programme spécifique a été développé par l’association « Energie Jeunes » ainsi que de nombreux supports pédagogiques incluant des vidéos et des témoignages, des jeux et exercices pédagogiques, des documents aide-mémoire :
- En 6ème : prendre de bonnes habitudes
- En 5ème : progresser chaque jour
- En 4ème : développer sa persévérance
- En 3ème : renforcer l’intensité dans l’engagement
2.3 Actions en faveur des équipes éducatives
- favoriser des visites d'entreprises par les enseignants
- tisser des liens de partenariat durables entre les établissements scolaires et les entreprises
3 – Engagement des signataires
Les interventions se déroulent dans le respect du S3C Socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
L'association « Énergie Jeunes » s'engage à :
- organiser les interventions de salariés des entreprises partenaires dans les classes des collèges situés en Zone d'Éducation Prioritaire à la demande des principaux de collège :
- former les salariés intervenant auprès des élèves en garantissant le respect du cadre éducatif scolaire ;
- favoriser les visites d'entreprises par les élèves et les enseignants ;
- favoriser l'obtention de stages pour la séquence d'observation des élèves de troisième ;
- solliciter le responsable de l'entreprise partenaire pour qu'il participe à la soutenance de la séquence d'observation en entreprise de l'élève ;
- évaluer la qualité des interventions par des questionnaires de satisfaction renseignés par les enseignants ;
- informer l’académie d’Amiens sous la forme d'un bilan annuel détaillé comportant la liste des interventions réalisées et précisant le nom du salarié intervenant, de l'établissement scolaire, en y joignant les retours des questionnaires à l'issue de l'intervention ;
- respecter une stricte neutralité et ne diffuser aucune information à caractère publicitaire ;
- agir à titre gracieux,
- mettre à disposition des élèves des ressources pédagogiques numériques sur le portail
«Energie Jeunes en Ligne », pour leur permettre de retrouver les messages portés par Energie Jeunes en dehors des interventions en classe. L’accès à « Energie Jeunes en Ligne » s’effectue dans la mesure du possible au travers des Espaces Numériques de travail (ENT) des élèves et des enseignants, et plus particulièrement de l’application Folios.
Les chefs d'établissement :
- Veilleront à ce que les actions s'inscrivent dans le projet d'établissement et la dynamique des équipes éducatives en cohérence avec l'objectif de l'acquisition du socle commun des connaissances et des compétences pour tous les élèves.
L'académie d’Amiens s'engage à :
- Définir la liste des établissements pour les interventions de l'association «Énergie Jeunes» au sein des établissements.
- Faciliter l’accès du site « Energie Jeunes en Ligne » via l’Espace Numérique de Travail (ENT).
4 – Communication
Les actions mises en œuvre seront valorisées par l'utilisation des moyens de communication propres aux partenaires.
5 – Mise en œuvre de la convention de partenariat
La présente convention constitue le cadre de référence dans lequel s'inscriront les actions menées en partenariat par l'association «Énergie Jeunes» et l'académie d’Amiens.
Un groupe de pilotage, composé de représentants de chacune des parties signataires de la présente convention, définira le plan d'actions à privilégier dans le cadre de la convention de partenariat.
Le recteur d’une part et l’association Energie Jeunes d’autre part, désigneront respectivement une personne référente chargée d’assurer le suivi opérationnel de l’activité et la communication entre les différentes parties.
5.1 Composition du comité de pilotage
Le comité de pilotage est composé de la manière suivante :
► Pour l'Académie d’Amiens :
- le Recteur ou son représentant
- les Inspecteurs d’académie, directeurs académiques des services de l’éducation nationale des départements concernés ou leurs représentants
- l’inspecteur d’académie – inspecteur pédagogique régional, chargé de l’éducation prioritaire ;
- le délégué Académique à l’enseignement technique
- le chef du service académique d’information et d’orientation
► Pour l'association « Énergie Jeunes » :
- le Président ou son représentant
- le délégué Régional ou son représentant
- un membre de l'association.
Le comité se réunira une fois par an pour faire le point sur la collaboration effective entre les partenaires. A cette occasion, un bilan de l'année passée et un plan d'actions pour l'année à venir seront formalisés.
En fonction de l'ordre du jour, un ou plusieurs experts pourront être invités. 6 – Règlement d'un litige
Les co-signataires s'engagent à se réunir si un litige sérieux survenait et à en examiner attentivement tous les termes, avant d'avoir recours à la procédure de résiliation prévue dans le cadre de la présente convention.
Toute action engagée avec un établissement scolaire sera poursuivie jusqu'à son terme. Les litiges seront traités à l'amiable entre les parties, et à défaut de résolution de ce conflit par cette voie, par le Tribunal administratif d’Amiens.
7 – Durée de la convention
La présente convention est conclue jusqu’au 31 août 2020. Elle pourra être dénoncée ou modifiée par avenant, à l’initiative de l’une ou l’autre des parties ou d’un commun accord, par lettre recommandée avec AR, en respectant un délai de préavis de 3 mois.
La reconduction éventuelle de la présente convention et ses modalités seront discutées entre les deux partenaires sur la base d’un bilan des actions réalisées.
D'autres formes de collaboration pourront être envisagées sans en modifier les principes généraux. Les propositions seront soumises au comité de pilotage et pourront faire l'objet d'un avenant qui sera annexé à la présente convention.
Fait à Amiens
Le 6 décembre 2017 en deux exemplaires originaux.
ANNEXE 1
Propositions pour un projet d’étude d’impact du programme « Exploiter tout son potentiel » de l’association Energie Jeunes
Le développement des compétences non-cognitives au collège : un enjeu scientifique et éducatif d’importance
La relation entre les capacités scolaires des individus et la poursuite des études ainsi que la réussite sur le marché du travail ont donné lieu à un nombre considérable d’articles de recherche en économie de l’éducation. Les résultats de ces recherches, bien que parfois ambigües, soulignent l’importance d’adopter un concept large de capacité scolaire incluant à la fois capacités cognitives (QI …) ainsi que des capacités dites « non-cognitives ». Ces dernières regroupent un ensemble disparate de capacités émotionnelles, sociales et comportementales qui semblent jouer un rôle prépondérant à l’école et sur le marché du travail.
Si l’importance de ces « compétences » n’est plus à démontrer, définir les contours d’un programme éducatif visant à stimuler ces capacités semble en l’état des connaissances difficile à réaliser. Nous ignorons pratiquement tout de la manière dont un programme éducatif pourrait modifier de façon durable ces compétences non-
cognitives, comment cette modification se traduirait en termes cognitifs et s’il pourrait y avoir des effets suffisamment forts pour induire de vraies modifications des parcours scolaires et professionnels. En effet, à
l’inverse des compétences cognitives, les compétences non cognitives sont parfois considérées comme des traits de la personnalité, relevant de caractéristiques profondes de l’individu et qui seraient par conséquent difficile à modifier.
L'association Energie Jeunes met en œuvre le programme "Exploiter tout son potentiel" qui a pour objet le développement de compétences considérées comme essentielles à la poursuite des études et à la réussite sur le marché du travail : la confiance en soi, l’autodiscipline, la persévérance dans le travail, la volonté… Des interventions sont organisées dans chaque classe de collège, celles-ci se déroulant en deux phases : une première séance en début d’année et une seconde environ six semaines plus tard. Entre les deux séances, les élèves
doivent s’attacher à suivre les résolutions prises lors de la première séance et inscrites sur « un passeport individuel ». Le programme est mis en œuvre de la 6ème à la 3ème, chaque niveau scolaire bénéficiant d'un thème spécifique et adapté (voir document en annexe). L’intervenant est un salarié d’une entreprise partenaire.
Les objectifs de ce programme sont 1) l’amélioration du comportement et des résultats scolaires, 2) la réduction du décrochage. Ce document a pour objet de proposer une stratégie d’étude de l’impact du programme
"Exploiter tout son potentiel" sur l’ensemble du collège.
Après avoir explicité le choix de la méthode envisagée (2), nous détaillerons le protocole envisagé (3) et la taille d’échantillon nécessaire (4). Nous terminerons par examiner comment une telle étude peut concrètement être mise en œuvre en France (5).
Pourquoi est-il préférable de tirer les groupes aléatoirement pour évaluer l’effet d’une politique ?
Toute étude d’impact rigoureuse d’un programme (en l’occurrence l’intervention d’un salarié d’une entreprise dans une classe de collège) repose, en théorie, sur la comparaison entre la situation produite par ce programme (par exemple, les résultats de l’élève qui a bénéficié du programme) et la situation dite « contrefactuelle », qui se serait déroulée si le programme n’avait pas eu lieu (par exemple les résultats de ce même élève s’il n’avait pas bénéficié de cette intervention). Malheureusement, dans la réalité, le même individu a soit bénéficié du
programme, soit n’en a pas bénéficié : on ne peut donc pas obtenir facilement l’impact d’une politique.
La simple comparaison des élèves de classes ayant bénéficié de l’intervention avec ceux de classes qui n’en ont pas bénéficié n’est pas une solution acceptable : en effet les classes volontaires pour participer au programme (ou désignées volontaires par le chef d’établissement) risquent d’être systématiquement différentes de celles qui
n’ont pas participé. De même, la comparaison des mêmes classes avant et après l’intervention n’est pas satisfaisante car elle omettrait l’évolution naturelle et spontanée des compétences.
La solution la plus rigoureuse pour évaluer l’effet d’une politique consiste à comparer deux groupes
expérimentaux formés aléatoirement avant le début de l’intervention. Avec une taille d’échantillon correctement calculée, le tirage aléatoire assure que les deux groupes (les classes bénéficiant du programme, dites « test ») et les classes non bénéficiaires, dites « témoin » sont absolument identiques avant le début de l’intervention. Après l’intervention, les différences mesurées entre ces deux groupes sont donc causées uniquement par l’effet de
l’intervention elle-même.
La méthode du tirage aléatoire est donc une arme puissante pour mesurer l’effet du programme. Elle est la
méthode qui est aujourd’hui utilisée pour évaluer les effets des médicaments. L’utilisation de cette méthode pour l’étude d’impact des politiques publiques est relativement récente mais connaît, notamment en France, un développement important ces dernières années.
Quel protocole pour étudier l’impact d’« Exploiter son potentiel ».
Après discussion avec l’équipe d’Energie Jeunes, nous proposons un protocole d’étude basé sur une assignation aléatoire des niveaux au sein de collèges participant à l’étude. Afin d’évaluer l’effet global du programme, cette étude se poursuivra sur les 4 années du collège.
L’idée est d’isoler un niveau dans chacun des collèges afin qu’il joue le rôle de groupe témoin. Le choix du niveau à isoler sera réalisé de manière aléatoire. Cette assignation créera donc deux types de collèges :
- Dans les collèges A, Energie jeunes proposera « exploiter tout son potentiel » aux classes de 6ème lors de la première année (2014-2015) et poursuivra son intervention sur cette cohorte d’élèves durant les 4 années de collège. Lors de la deuxième année (2015-2016), les « nouveaux » élèves de 6ème ne bénéficieront pas de l’intervention et n’en bénéficieront pas durant les 4 années de collège.
- Dans les collèges B, les classes de 6ème ne bénéficieront pas du programme durant la première année (2014-2015), et n’en bénéficieront pas durant les 4 années de collège. Energie jeunes proposera « exploiter tout son potentiel » aux classes de 6ème la deuxième année (2015-2016) et poursuivra son intervention sur cette cohorte d’élèves durant les 4 années de collège restantes.
Dans les deux groupes de collèges, l’association Energie Jeunes aura toute la liberté de mettre en place le
programme dans tous les autres niveaux hormis les deux cohortes réservées à l’étude. Ainsi, l’association choisira d’intervenir si elle le souhaite dans toutes les classes de la 5ème, 4ème et 3ème pour l’année 2014-2015, les classes de 4ème et 3ème en 2015-2016, les classes de 6ème et de 3ème en 2016-2017, les classes de 6ème et de 5ème en 2017-2018 et enfin les classes de 6ème, 5ème et 4ème en 2018-2019.
Ce protocole soulève une question relative aux redoublants. En effet, les redoublants de 6ème dans les collèges A sortent par construction de l’étude en 5ème. Cependant, les redoublants de 5ème entrent eux dans l’étude la seconde année. Si ces élèves ne redoublent pas une seconde fois, ils bénéficieront alors du programme pendant 3 ans au minimum. Tous les redoublants d’une année seront donc remplacés par des redoublants de l’année
d’après. S’il est vrai que l’intensité du traitement sera moindre pour les redoublants, cela ne nous semble pas constituer une menace importante pour l’étude dans la mesure où nous serons en capacité de distinguer ces élèves des élèves ayant reçu le programme complet.
Le tableau suivant précise le déroulement du protocole :
Collège A | Collège B | ||
1ère année (2014/2015) | 6ème | Energie jeunes | Témoin |
0xxx | |||
0xxx | |||
0xxx | |||
0xxx année (2015/2016) | 6ème | Témoin | Energie jeunes |
5ème | Energie jeunes | Témoin | |
4ème | |||
3ème | |||
3ème année (2016/2017) | 6ème | ||
5ème | Témoin | Energie jeunes | |
4ème | Energie jeunes | Témoin | |
3ème | |||
4ème année (2017/2018) | 6ème | ||
5ème | |||
4ème | Témoin | Energie jeunes | |
3ème | Energie jeunes | Témoin | |
5ème année (2018/2019) | 6ème | ||
5ème | |||
4ème | |||
3ème | Témoin | Energie jeunes |
En rouge, les niveaux où Energie Jeunes devra intervenir de manière certaine, en blanc les niveaux où Energie Jeunes ne devra pas intervenir de manière certaine et en vert les niveaux où Energie jeunes pourra intervenir si l’établissement le souhaite.
Quelle taille d’échantillon ?
La taille de l’échantillon détermine la capacité de détection du dispositif d’étude d’impact. Un petit échantillon permet de détecter uniquement de grands effets : si l’intervention étudiée produit des effets modestes, l’étude ne pourra pas les distinguer d’un pur bruit statistique et conclura à une absence d’effets. En revanche, un grand échantillon permet de détecter aussi bien de petits que de grands effets et il est donc possible de conclure que
l’intervention a un effet significatif même quand celui-ci est modeste. Il faut noter que la capacité de détection du dispositif d’étude d’impact est également influencée par la similarité des élèves d’une même classe relativement aux élèves des autres classes (plus les classes regroupent des élèves aux caractéristiques homogènes, moins la
capacité de détection est bonne), ainsi que par la dispersion naturelle de la variable d’intérêt (plus une variable prend des valeurs dispersées, plus il y a de bruit statistique et moins la capacité de détection est bonne).
Nous proposons de constituer un échantillon de 100 collèges. Pour illustrer la capacité de détection obtenue avec un échantillon de 100 collèges, nous effectuons en annexe différents calculs de puissance basés sur des données d’étude en cours impliquant des populations très similaires.
Pour les données dites « administratives » (voir ci-dessous la section 5.4), nous disposons de données sur l’ensemble des élèves qui composent les classes :
- Pour les notes scolaires, notre étude serait capable de détecter de petits effets sur les notes (un gain d’au minimum 0,5 point sur une note de français ou de maths sur 20)
- Les effets sur l’orientation en 3ème seront plus difficiles à détecter mais restent raisonnables. Pour le décrochage, nous pourrons détecter une baisse du taux de décrochage d’au moins 1,4 point de pourcentage, c'est-à-dire de 6,6 % à 5,2 % de décrocheurs en 3ème. Notons que cet effet est mesurable en fin de 3ème lorsque le programme est sensé avoir le plus d’effet (après 4 ans d’intervention).
- Pour le redoublement, une baisse sera détectable si elle excède 1,2 point de pourcentage.
- Pour l’orientation en seconde générale et technologique, nous pourrons détecter autour de 6 points de pourcentage d’augmentation du pourcentage d’élèves s’orientant dans cette voie, c’est-à-dire une hausse de 50% à 56% des élèves s’orientant dans cette voie.
Pour les données dites « d’enquête » (voir ci-dessous la section 5.4), nous ne disposerons que d’un sous-
ensemble de la classe. Nous proposons de n’enquêter que 5 élèves par classe concernée par l’étude. L’effet détectable est petit sur des mesures non cognitives utilisées dans une autre étude (évaluation du Programme de Réussite éducative). Pour le test « kidiqol » sur la qualité de la vie, nous serons en effet en mesure de détecter une hausse de 0,09 point du score, c'est-à-dire d’un score de 3,94/5 à 4,03/5. Les résultats sont similaires pour le test d’estime de soi de Harter ou le test de motivation de Xxxx.
Compte tenu de sa faible intensité, de tels effets seraient le signe d’une très grande efficacité de l’intervention
proposée par Energie Jeunes. Réduire la taille de l’échantillon à 80 ou 50 collèges amènerait à ne pouvoir détecter que des effets plus grands, alors que les effets détectables avec 100 collèges sont déjà substantiels et
« méritent » d’être détectés. Aussi, dans l’intérêt de l’association Energie Jeunes, nous recommandons de constituer un échantillon d’au moins 100 collèges.
Comment se déroule une étude d’impact dans le domaine de l’éducation en France ?
La méthode aléatoire impose de constituer aléatoirement les groupes expérimentaux (test et témoin) avant l'intervention. Le protocole doit suivre 4 étapes importantes :
(1) La constitution du groupe de collèges volontaires pour participer au programme (population expérimentale)
(2) L’affectation des classes dans les groupes expérimentaux (le tirage aléatoire)
(3) La mise en place de l’intervention elle-même auprès des classes dites « test » (intervention)
(4) La collecte de données (la mesure)
La constitution de la population expérimentale
Cette phase est réalisée en coopération entre les évaluateurs (J-PAL Europe/Sciences Po), les partenaires de
l’éducation nationale (IEN, rectorat) et le porteur de projet (Energie Jeunes). Il s’agit de trouver un ensemble de collèges volontaires pour faire partie de l’étude, c'est-à-dire qui :
- acceptent de transmettre les données scolaires et parascolaires pour un traitement anonyme des données en fin d’année scolaire avec l’aide d’un assistant de J-PAL Europe/Sciences Po,
- acceptent le principe du tirage aléatoire qui signifie que le programme ne pourra pas être étendu à tous les élèves de l’établissement mais devra suivre le résultat du tirage au sort pour deux cohortes consécutives (élèves entrés en 6ème en septembre 2014 et septembre 2015)
Dans l’éducation nationale, cela revient souvent à obtenir du DASEN et des IEN, sous couvert de la DGESCO, l’autorisation de mener une expérimentation dans les établissements concernés. J-PAL Europe/Sciences Po
entretient des relations de travail étroites avec plusieurs membres de la DGESCO. Energie Jeunes ayant pu faire valider son action auprès de plusieurs rectorats, ces autorisations ne devraient pas être difficiles à recueillir.
Le tirage au sort
Cette tâche est réalisée par l’équipe de recherche de J-PAL Europe/Sciences Po et peut être mis en œuvre rapidement. Elle peut avoir lieu dès que la liste des collèges volontaires est connue, et doit impérativement se dérouler avant le début de l’intervention. Le tirage au sort est donc prévu pour juin 2014.
L’intervention
Après formation des groupes test et témoin, l’intervention peut être mise en œuvre dans les classes dites
« test ». Il est impératif qu’Energie Jeunes respecte le protocole d’étude d’impact : un non-respect du protocole (par exemple si des élèves témoins bénéficiaient du programme ou si des élèves test n’en bénéficiaient pas) entraînerait une sous-estimation de l’effet de l’intervention.
La collecte des données de l’étude d’impact
Données administratives
Cette tâche est assurée entièrement par J-PAL Europe/Sciences Po. Les données collectées seront de plusieurs types :
- des données administratives (issues du logiciel Sconet) : Date de naissance, genre, niveau (mef), division (classe), bourse (type et niveau), CSP des parents, éventuellement l’INE1
- des données scolaires (issues des logiciels Molière, Pronote…): Absences, retards, sanctions disciplinaires et notes.
- des données sur le devenir scolaire des élèves : Données Affelnet sur les choix, les affectations et le décrochage scolaire.
- Les résultats du Brevet.
Les données administratives et scolaires peuvent être collectées en fin d’année scolaire dans chacun des
établissements expérimentaux. Elles feront l’objet d’une procédure d’anonymisation par l’assistant de recherche avant la sortie de l’établissement. L’enquêteur sera contractuellement tenu de supprimer les données permettant une identification des élèves avant de sortir de l’établissement. Les données sur le devenir scolaire des élèves et sur le résultat du Brevet font l’objet d’une collecte auprès de la XXXX.
Données d’enquête
Concernant les élèves
Un questionnaire comportemental sera administré à un sous-ensemble d’élèves des classes évaluées. Le jour de l’enquête, l’enquêteur sélectionnera aléatoirement 5 élèves dans chaque classe concernée par l’étude d’impact (groupe 1 et 2) et les conduira dans une salle prévue à cet effet. Les élèves disposeront chacun d’une tablette numérique sur laquelle sera installé le matériel de l’enquête. Ce matériel comportera deux volets :
- Un volet déclaratif : ce volet consistera en des questions issues de tests psychométriques validés par les psychologues permettant de mesurer :
a. L’estime de soi (notamment l’estime de soi scolaire et l’estime de soi comportementale qui sont susceptibles d’être directement impactées par le programme) : « Self Perception Profile for Adolescents » de X. Xxxxxx.
b. L’autodiscipline et la persévérance : l’échelle « Grit » développée par Xxxxxx Xxxxxxxxx pour mesurer la persévérance et le questionnaire de forces et faiblesses (SDQ) concernant le contrôle de soi.
1 La collecte de l’INE reste sous réserve d’un accord des rectorats et de la mise en place d’une procédure de collecte qui respecte l’anonymat.
c. La motivation (notamment la motivation scolaire mais aussi la motivation globale) : « Global Motivation Scale » et « Situational Motivation Scale » développées par Xxxxxxxx Xxxx et al.
d. L’auto-efficacité (le sentiment d’être capable d’effectuer une tâche)
e. La qualité de vie : le test KidIqol conçu pour l’autoévaluation de la qualité de vie (Xxxxxxx Xxxxxx- Taminh, X. Xxxxxxx, Xxxxxx Xxxxxxx-Xxxxxxx, V. Xxxxxxx-Xxxxxx, Xxxx-Xxxxxxxx Xxxxxxx et Xxxxxx Xxxxxxxxx)
- Un volet comportemental : ce volet consistera en des jeux mobilisant exactement les mêmes capacités non cognitives que celles mesurées dans les tests déclaratifs. L’intérêt de mesurer ses capacités non- cognitives par des jeux plutôt que par des questions déclaratives est de procurer une mesure objective qui ne soit pas affectée par le biais déclaratif. Le JPAL Europe / Sciences Po s’est associé au Laboratoire de Neurosciences Cognitives de l’ENS pour le développement de ces jeux comportementaux. Ainsi Xxxxxxx Xxxxxxxxxx est chargée de développer des jeux adaptés précisément au programme « exploiter son potentiel » afin de démontrer l’effet de ce programme sur des indicateurs plus précis et non sujets au biais déclaratif. Ce volet constituerait donc une partie innovante de cette étude.
Concernant les enseignants
L’enquêteur distribuera à deux enseignants du niveau concerné (le professeur ayant assisté aux séances Energie Jeunes et le professeur ayant en charge les élèves au moment où l’enquêteur les emmène) un petit
questionnaire. Nous y inclurons des questions générales sur l’enseignant (matière, classe, âge, nombre d’années d’expérience, sexe), des questions sur les conditions de travail dans chacune des classes concernées ainsi que des questions sur les 5 élèves formant l’échantillon aléatoire (comportement, participation, entrain, etc.) . Ni le nom, ni le prénom de l’enseignant ne sera demandé. Nous envisageons également d’organiser cette enquête par
l’intermédiaire de l’ENT.
6. Avancées dans la constitution de la population expérimentale à la fin du mois de septembre 2014
A ce jour, voici un tableau résumant l’avancée de la constitution de l’échantillon par académie :
Académie | Nombre de collèges pressentis | Nombre de collèges inclus |
Amiens | 10 | 9 |
Créteil | 30 | 0 |
Lille | 30 | 23 |
Xxxx | 00 | 00 |
Xxxxxxxxxx | 30 | 4 |
Total | 120 | 46 |
Le nombre de collèges pressentis étant les collèges pressentis comme pouvant entrer dans le dispositif
d’expérimentation par l’association Energie Jeunes, le nombre de collèges inclus sont le nombre de collèges déjà intégrés dans la population expérimentale (ceux pour lesquels le tirage au sort a été effectué). A ce jour, nous avons un échantillon total de 46 établissements, ce qui correspond à un petit peu moins que la moitié de l’échantillon désiré.
ANNEXE 2
Liste des collèges participant à l'évaluation (académie d’Amiens)
Nom | Villes |
Xxxxxxx Xxxxxx | Montataire |
Xxxxx Xxxxxx | Amiens |
Xxxxxxx Xxxxxxxx | Beauvais |
Xxxxxxx Xxxxx | Amiens |
Etouvie | Amiens |
Xxxxxx Xxxxxxx | Soissons |
Xxx Xxxxxxxxx | Amiens |
Xxxxx Xxxxxxxx | Creil |
Montaigne | Saint Quentin |