Adresse postale : IFP - 1 et 4, av. de Bois-Préau 92852 Rueil-Malmaison Cedex Siège social :
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IFP - 1 et 0, xx. xx Xxxx-Xxxxx 00000 Xxxxx-Xxxxxxxxx Xxxxx Siège social :
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Conception :
Les décors
du château de Vert-Mont,
Crédits photos : Fondation Tuck – Xxxxxxx Xxxxxxx Réalisation :
Une harmonie retrouvée
Ce document participe à la protection de l’environnement. Il est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement.
À la mémoire de Xxxxxxxxx Xxxxxxx
L
a Fondation Tuck a été créée en 1990 par l’IFP, l’École du pétrole et des moteurs (Formation Industrie) et la SCI Rueil Vert-Mont qui a apporté le domaine de Vert-Mont. A l’initiative de Xxx Xxxxxxx et de l’IFP, elle a été reconnue d’utilité publique par décret du 27 février 1992. En 2005,
elle est devenue fondation de recherche.
Elle a pour mission principale de développer la coopération internationale en matière de formation et de recherche dans les domaines des hydrocarbures, de la pétrochimie, des moteurs et de leurs effets sur l’environnement.
L’existence d’une fondation de plein droit s’est révélée un outil remarquablement adapté à la prise en compte des nouveaux enjeux de la formation supérieure dans un contexte essentiellement international et à l’accueil de programmes de recherche partagés entre partenaires publics et privés.
En matière de formation, la Fondation accompagne le développement à long terme de l’École du pétrole et des moteurs et en particulier son rayonnement à l’international, en lui permettant d’attirer les meilleurs étudiants étrangers dans des conditions aussi attractives que les principales universités concurrentes.
Elle a ainsi octroyé ces 5 dernières années plus de 400 bourses d’études pour des étudiants préparant un master ou une thèse, dont les trois quarts étaient étrangers et représentaient plus de 50 nationalités différentes.
En matière de recherche, à partir de financements privés issus de dons d’industriels, la Fondation soutient de grands programmes de R&D et contribue ainsi à réunir les principaux représentants des filières énergétiques autour des enjeux stratégiques de la recherche et de l’innovation et aborde des problématiques très diverses comme :
• l’utilisation d’agro-ressources en substitution à des matières premières d’origine fossile non renouvelables : biomasse énergie, biocarburants, bioproduits (fonds de recherche Enerbio qui à ce jour a financé près de 14 projets et thèses de R&D) ;
• la lutte contre les gaz à effet de serre et les nouvelles technologies de l’énergie associées : maîtrise du CO2, hydrogène et piles à combustible, etc.
Depuis la création de la Fondation, le domaine de Vert-Mont, propriété exceptionnelle, a fait l’objet de travaux importants de sauvegarde des constructions et d’entretien du parc.
Le moment était venu de s’attacher à la restauration des pièces remarquables du château, première étape d’un programme complet de réhabilitation qui permet déjà à ce lieu privilégié de remplir sa vocation de centre de coopération intellectuelle et culturelle dans un environnement d’une grande richesse patrimoniale et historique.
Qu’il me soit donné de remercier ici tous ceux qui ont œuvré à la création de la Fondation Tuck et à son développement et de rendre hommage à Xxx Xxxxxxxxx Xxxxxxx qui aurait tant aimé visiter ces salles du château de Vert-Mont restaurées si talentueusement.
Xxxxxxx Xxxxxx
Président de la Fondation Tuck
a restauration du château de Vert-Mont marque une étape dans l’histoire de la Fondation Tuck. Depuis 1992, le domaine n’avait pas encore pleinement joué son rôle dans l’action de la Fondation dont il constitue la moitié du capital initial. Désormais restauré avec exigence,
L
compétence et talent, le château se présente comme signe visible de la Fondation et comme point d’ancrage de ses activités.
Le domaine a été acheté en 1954 à l’héritière d’Xxxxxx Xxxx par Xxxxxxxxx Xxxxxxx en tant que représentante de la SCI Rueil Vert-Mont, afin d’y créer une structure de rencontres internationales entre intellectuels et scientifiques : ce centre de coopération intellectuelle internationale dont les buts et les idéaux s’inscrivent dans le climat de l’après-guerre tendait à favoriser les échanges entre scientifiques et intellectuels français et étrangers dans un cadre non institutionnel et dégagé des contraintes propres aux colloques.
Un tel projet était conforme à la pensée et à l’action d’Xxxxxx Xxxx, qui avait cédé le domaine à sa nièce, Xxxxxxx Xxxxxxx Xxxxxx Xxxx, afin, selon les archives « soit qu’il reste dans la famille, soit qu’il devienne un centre de recherche de très haut niveau réservé à un petit nombre de spécialistes éminents dans le domaine des sciences, des techniques et de l’économie à l’échelle mondiale, éventuellement en relation avec la Tuck School fondée par Xxxx Xxxx ».
Au cours des années 50 et 60, le centre a connu une longue gestation et c’est grâce au soutien de l’Association des Anciens Elèves de l’Ecole des Mines et en particulier de Xxxx Xxxxxxx, de Xxxxx Xxxxxx, de Xxxxxx Xxxxxxx, professeur de physiologie végétale, et de beaucoup d’autres, que Xxxxxxxxx Xxxxxxx a assuré le développement et l’évolution du projet en même temps que le maintien et la restauration du domaine.
La signature, en 1967, de l’accord longuement préparé avec la faculté des Sciences, qui devait assurer le financement du centre, semblait marquer l’aboutissement de ces efforts. Mais la division des universités après 1968 a rendu cette coopération caduque.
Dans les années qui ont suivi, il a fallu repenser le projet initial sans le dénaturer mais en tenant compte à la fois d’obstacles et d’opportunités renouvelés. Afin de trouver de nouveaux partenaires, c’est la forme juridique de la fondation qui s’est révélée, à ce moment, comme la plus adaptée et, après quelques tentatives infructueuses, un contact déterminant a pu avoir lieu avec l’IFP et l’Ecole du pétrole et des moteurs (formation industrie).
La rencontre de Xxxxxxxxx Xxxxxxx avec des personnalités telles que Xxxxxx Xxxxxxxx, Xxxxxx Xxxxx, Xxxx Xxxxxxxx, Xxxxxxx Xxxxxx a produit, alors, une synergie particulièrement efficace. Si leurs préoccupations étaient très diverses, un même idéal les animait : «Je me trouve, écrivait Xxxxxxxxx Xxxxxxx, devant des hommes de bonne volonté qui ne craignent pas de s’engager et de livrer, s’il le faut, combat».
Dans la continuité de l’idée initiale qui tendait à relier le monde de l’université et celui de l’industrie et de la technologie, la Fondation tire sa force d’un dispositif où la transmission des savoirs tient une place déterminante. A certains égards, son autonomie se reflète dans celle du domaine qui, à l’époque d’Xxxxxx Xxxx, produisait sa propre énergie électrique et disposait de l’eau de ses sources : belle leçon de maîtrise de l’environnement et de gestion des ressources.
Xxxxxx Xxxxxxx
Vice-pésidente de la Fondation Tuck
il se porte acquéreur du domaine de Vert-Mont en 1898, pour en faire sa résidence d’été.
C’est à partir de ce moment que le couple va véritablement se consacrer à la philanthropie et au mécénat, et s’engage plus particulièrement pour la ville de Rueil-Malmaison. Dès 1903, ils fondent un petit hôpital (l’actuel hôpital Stell) et en 1906, ils financent la création d’une école ménagère, une démarche encore très rare pour l’époque. Preuve supplémentaire de leur engagement philanthropique, s’il en est besoin : ces deux institutions serviront d’hôpital militaire pendant la première guerre mondiale.
En 1920, ils offrent à la municipalité un terrain pour y construire une école (l’actuelle école Tuck-Stell) et rachètent la propriété de Bois- Préau, dont ils feront don aux Musées de France, dans l’idée de reconstituer le domaine de Xxxxxxxxx. Cette donation est accompagnée
B
de 500 000 francs destinés à y aménager un musée napoléonien.
Ils apportent aussi leur soutien financier à l’achat de diverses œuvres pour le château de la Malmaison dont un tableau représentant Xxxxxxxxx Xxxxxxxxx de Xxxxxxxx Xxxxxx, le lit de mort de Xxxxxxxx Xxxxxxxxx et la fameuse table des maréchaux en porcelaine de Sèvres peinte par Xxxxxx. Grands amateurs d’art, ils décident de faire donation de leur collection, estimée à l’époque à 5 millions de dollars, à la ville de Paris. En 1930, la galerie Tuck sera inaugurée au Petit Palais, où l’on peut retrouver les nombreuses pièces de leur collection : tapisseries, Sèvres, porcelaines de Chine, émaux, mobilier, tableaux…
Outre les apports mobiliers et immobiliers pour le domaine de la Malmaison, Xxxxxx Xxxx va aussi s’attacher à reconstituer le domaine de
de Vert-Mont, elle est secrétaire générale du Cercle Xxxx Xxxxxx, une association qui a pour vocation de créer un lieu d’accueil proche de Paris, répondant aux besoins d’intellectuels et d’artistes étrangers en séjour dans la capitale. Mais ce projet doit bénéficier de subventions, qui tarderont à venir, et Xxxxxxxxx Xxxxxxx se tourne donc vers d’autres partenaires potentiels et s’attache à constituer un centre de coopération intellectuelle internationale.
Après l’acquisition du domaine, elle s’installe
avec ses filles dans l’ancien atelier électrique du château : la propriété est alors en mauvais état, certains bâtiments sont délabrés, et Xxxxxxxxx Xxxxxxx n’a pas la fortune d’Xxxxxx Xxxx.
Elle consacre beaucoup d’efforts à développer son projet de centre mais les difficultés sont nombreuses : seule l’activité horticole, qui avait été mise en place comme un moyen permettant d’assurer une certaine autonomie au centre, verra le jour.
Bref historique
Le Château de Vert-Mont : 100 ans d’histoire et d’idéaux…
Le domaine de Vert-Mont, à proximité des châteaux de la Malmaison et de Bois Préau, faisait partie à l’origine du domaine de la Malmaison. A la mort du Prince Xxxxxx, fils de Xxxxxxxxx, le domaine fut morcelé, vendu en plusieurs lots, et Vert-
“Se consacrer à la philanthropie et au mécénat”
Vert-Mont en rachetant plusieurs parcelles entre 1898 et 1904. Mais il ne souhaitera pas faire don de ce domaine, qu’il vendra à sa nièce, Xxxxxxx Xxxx, pour lui conférer une dimension privée, et que puissent s’y développer des activités scientifiques, techniques ou économiques dans un esprit de coopération internationale.
C’est pour cette raison qu’en 0000, Xxxxxxx Xxxx consentira à vendre le domaine de Vert-Mont dans des conditions favorables à Xxxxxxxxx Xxxxxxx, cette dernière ayant pour projet d’y créer un centre international à vocation culturelle. Femme de lettres (elle reste une traductrice de référence de Xxxxxxx Xxxxx) et grande résistante, Xxxxxxxxx Xxxxxxx Xxxxxx Xxxx, née Xxxxxx, est tout à fait la personne à même de porter un tel projet : tant son parcours que ses convictions plaident en sa faveur…
Pour autant, fidèle tant à ses propres idéaux qu’à la volonté d’Xxxxxx Xxxx que le domaine de Vert-Mont devienne un lieu destiné à soutenir ou accueillir des initiatives privées, Xxxxxxxxx Xxxxxxx continue à chercher de nouveaux partenaires pour assurer la gestion et l’entretien du domaine.
L’idée de la Fondation Tuck se dessine alors, et c’est avec le soutien de l’IFP que ce projet va pouvoir se réaliser.
La Fondation Tuck pour la Formation et la Recherche internationales dans le domaine du pétrole et de ses dérivés est officiellement créée le 27 février 1992 : dans sa vocation à promouvoir l’enseignement et la recherche à l’international, elle devient la digne héritière des conceptions progressistes d’Xxxxxx Xxxx. La Fondation s’est engagée depuis dans de lourds travaux de rénovation et de réhabilitation du domaine de Vert-Mont pour faire revivre ce site exceptionnel et en faire un lieu de rencontres et d’échanges internationaux. Aujourd’hui, à l’été 2008, les travaux de rénovation des pièces
Mont devint une propriété privée. Le château, à proprement parler, a été édifié au
milieu du XIXe siècle. Des propriétaires qui s’y succéderont jusqu’à la fondation Tuck aujourd’hui, deux d’entre eux vont profondément marquer son histoire : Xxxxxx Xxxx et Xxxxxxxxx Xxxxxxx.
Xxxxxx et Xxxxx Xxxx
Xxxxxxxxx Xxxxxx est née le 18 février 1911
à Neuilly-sur-Seine. Elle enseigne comme auxiliaire de l’enseignement primaire au lycée Pasteur de Neuilly jusqu’en 1939, tout en poursuivant ses études de philosophie à la
du rez-de-chaussée viennent de s’achever et
le château de Vert-Mont retrouve l’aspect que lui connaissaient ses précédents et prestigieux propriétaires. Et il peut enfin assumer pleinement la mission qui lui a été confiée, il y
Xxxxxx Xxxx, millionnaire américain, né en 1842 près de Boston, fils d’un brillant avocat membre du Congrès américain, choisit de venir s’installer en Europe dès 1865. Ainsi, à vingt-trois ans, jeune diplômé de la Philipps Exeter Academy et du Dartmouth College, il est appelé à Paris pour prendre en charge la direction des affaires de la légation consulaire américaine. Il accepte quelques mois après un poste à la banque Munroe & Company qui l’enverra finalement à New-York. Devenu associé de cette institution, il revient à Paris en 1871. Il y rencontre sa femme, Xxxxx Xxxxx, qu’il épouse en 1872 et avec qui il
partage une profonde passion pour la capitale française et le Vieux Continent, mais surtout la même volonté de consacrer une part importante de leurs activités et de leur fortune à des œuvres de bienfaisance et au mécénat.
Après avoir fait fortune, comme beaucoup d’autres à l’époque, sur le marché de l’or et de l’argent, Xxxxxx Xxxx quitte ses fonctions à la banque Munroe dans les années 1880, mais ne quitte pas les affaires pour autant : il sera notamment un important actionnaire de la Northern Pacific Railways. Logé dans un superbe appartement au 00, xxxxxx xxx Xxxxxx-Xxxxxxx,
Xxxxxxxxx Xxxxxxx
Sorbonne, ce qui lui permet d’accumuler les certificats (psychologie, morale et sociologie, histoire générale de la philosophie…). En 1943, elle est détachée par le Ministère de l’Éducation Nationale à la Fondation française pour l’étude des problèmes humains. Elle s’engage dans le réseau de résistance britannique Publican où elle rencontre le Prince Xxxxxx Xxxxxxx Xxxxxx Xxxx qui devient son époux en 1945. Puis Xxxxxxxxx Xxxxxxx intègre l’équipe de Xxxxxxx Xxxxx qui dirige la section esthétique du CNRS, et entre en 1956 aux cours de Civilisation française à la Sorbonne dont elle devient directrice adjointe. Lorsqu’elle se prépare à l’acquisition du château
a cinquante ans.
D’après Le château de Vert-Mont de Xxxxxx Xxxx à Xxxxxxxxx Xxxxxxx, de Xxxxxx Xxxxxxx
LLe chantier
La rénovation du rez-de-chaussée, au cœur d’un vaste programme.
Un domaine de 5 hectares, des aménagements paysagers, le château lui-même, six dépendances, dix serres, une orangerie, et 40 années d’inoccupation, pendant lesquelles le parc a été entretenu. Dans ces conditions, on imagine bien que la rénovation du rez-de-chaussée du château s’inscrit dans un plan plus vaste, afin que le château de Vert-Mont redevienne un lieu absolument exceptionnel.
Parquet et lambris avant travaux
Les travaux déjà realisés
Le plus urgent consistait à rétablir la mise hors d’eau du bâtiment, afin de le mettre hors de portée des dégradations climatiques, ainsi que des malveillances extérieures (vols, dommages divers).
“Rendre le château aussi proche que possible de son état
original”
Une première tranche de travaux, réalisée en 1993 et 1994, fut consacrée à la démolition de la toiture et à la reconstruction de celle-ci à l’identique. L’ouvrage comprenant en fait les deux niveaux situés au dessus des balustres de couronnement fut ainsi entièrement recons- titué : la charpente en bois et métal, les ardoises, les châssis, mais également les arêtiers sculptés, les modillons et l’œil de bœuf, sans oublier le terrasson et sa rambarde dominant l’ensemble.
La couverture-toiture étant refaite, il convenait de reprendre les parois verticales pour achever la mise hors d’eau de la construction. C’est ainsi qu’en 1996, les fenêtres et portes-fenêtres du rez-de-chaussée, du sous-sol et des deux étages furent remplacées par leurs équivalents neufs et en double vitrage. Dans un second temps, en 2002, les façades du bâtiment furent ravalées sur toute leur hauteur.
Parallèlement, la mise en conformité de l’assainissement extérieur au niveau des alimentations (eau, gaz et électricité) et des évacuations (eaux pluviales et eaux usées) avait été exécutée du point haut jusqu’au point bas du parc en passant par le château.
Ces protections étant ainsi recréées, et le cycle continu des dégradations étant interrompu, le château était enfin rendu disponible pour assumer la mission qui lui avait été assignée, après quarante ans d’«absence».
Le programme actuel et ses implications
Au cours de l’hiver 2006-2007, le maître d’ouvrage prit la décision de rénover le château en plusieurs étapes, en commençant par les remarquables pièces de réception du rez-de- chaussée.
“Toutes les solutions retenues respectent au mieux le caractère de
l’existant”
Les décors en staff du vestibule infectés par la mérule ont été remplacés par des moulages
au fur et à mesure du chantier pour les parties non accessibles : une intervention de fond, qui nous a permis de rendre le château entièrement sain, alors qu’il était quasiment condamné.
Et ensuite ?
Les étapes suivantes concerneront tout d’abord la mise en place de la chaufferie définitive en sous-sol. La restauration de la remarquable salle de bains du premier étage est aussi à conduire à court terme.
Les travaux aux étages supérieurs permettront ensuite de les aménager en bureaux et salles de réunion.
Pendant ce temps, un travail de décoration des remarquables salles du rez-de-chaussée sera poursuivi, afin que le mobilier et les tapisseries s’accordent parfaitement au cadre, et l’enjolivent encore.
LE CALENDRIER
Lancement de l’appel d’offre pour le choix des entreprises : printemps 2007
Début officiel du chantier : 24 septembre 2007 Réception des travaux : 23 avril 2008
Soit 7 mois de travaux
LES ÉQUIPES
8 entreprises ont été mobilisées sur le projet. Une cinquantaine de personnes en tout auront travaillé sur le site dont 6 menuisiers, 8 peintres décorateurs, 8 restaurateurs et 2 staffeurs.
Il y avait en moyenne entre 15 et 20 personnes sur le chantier.
QUELQUES CHIFFRES
Emprise au sol du bâtiment : 370m2 Surface du Rez de chaussée : 282 m2
Surface de parquet rénové ou restauré : 162m2 Surface de marbre rénové ou restauré : 82m2 Surface de plafonds restaurés : 90m2
Surface de la voûte restaurée de la salle des fêtes : 75m2
4 colonnes cariatides dans la salle des fêtes
8 camées de stuc représentant des muses et leurs attributs ornent la voûte de la salle des fêtes
36 caissons entourent le caisson central du plafond de la salle xx xxxxxxx
Xxxx-Xxx Xxxxx
Maîtrise d’ouvrage - Fondation Tuck
Xxxxxxxx Xxxxxx
Maîtrise d’œuvre - Cabinet Xxxxxx Xxxxxx
Ainsi mis en valeur, le site pourra enfin remplir son rôle et devenir un lieu idéal de communication, de coopération intellectuelle et d’accueil, par exemple, de séminaires de prestige.
Dans cette optique, la rénovation des étages, quelle que soit leur destination future (bureaux, salles de réunion ou de travail), devait être réalisable ultérieurement, et sans conséquence sur les aménagements du rez-de-chaussée, qui seraient alors définitivement achevés.
Ce choix a entraîné un changement majeur du statut du château en transformant l’ancien bâtiment résidentiel en un établissement recevant du public (ERP), avec les conséquences règlementaires que cela implique au niveau de la sécurité des personnes, de son accessibilité – y compris pour les personnes à mobilité réduite – et de la mise en conformité de ses équipements techniques.
Ces règles et ces dispositions concernent tous les aspects de la rénovation, et ont guidé plusieurs choix, qu’il s’agisse de l’ouverture des portes ouvragées existantes, ou de la hauteur
réglementaire des appliques dans les salons. Tout au long des travaux, nous avons tenu à rendre le château aussi proche que possible de son état original, et toutes les solutions retenues respectent au mieux le caractère de l’existant.
Enfin, les autorisations administratives néces- saires impliquèrent l’intervention des Bâtiments de France et de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), dont les demandes ont été intégrées dans le cahier des charges de consultation des entreprises, donnant aux travaux envisagés toute l’ambition d’une complète restauration.
Les expertises visant à vérifier l’état du bâtiment avant travaux ont révélé la présence d’humidité résiduelle et surtout de mérules (serpula lacrymans ou « champignon du diable ») pour lesquelles le traitement a varié de l’injection de produits adaptés, dans l’hypothèse la plus favorable, au changement complet des éléments infectés, dans la situation la plus défavorable. Ces interventions ont été effectuées en amont pour les parties visibles et contrôlées mais aussi
se voyait singulièrement accentuée par la future destination de ces salles, essentiellement la réception, qui nécessitait pour la circulation des personnes une mise en covisibilité de pièces aux styles disparates. En effet, bien que les archives soient particulièrement lacunaires sur l’histoire de cette demeure, on constate que l’éclectisme, très en vogue en cette deuxième partie du XIXe siècle, y est ici poussé à son paroxysme.
décors classés
Le plafond à caissons de la salle à manger, dans ses dominantes de bois sombre, est caractéristique de la surcharge décorative du Second Empire. Les sondages de la partie
grotesques qui, depuis Xxxxxxx et sa conception des Loges du Vatican, n’ont cessé d’inspirer les décorateurs, voyait se superposer pas moins de trois états successifs dans ses tonalités de fond. Le dernier, à dominante verte et crème, avait certainement été réalisé au moment de la construction de la salle des fêtes attenante. Le choix de revenir aux rechampis de bleus, de très grande qualité et plus en accord avec la subtilité des jeux d’enfants qui se développent sur les trumeaux, a été réfléchi en tenant compte des éclairages modernes qui peuvent moduler les différenciations trop fortes d’une pièce à l’autre en fonction des phases de la journée.
jardin d’hiver qu’il faut imaginer meublée et accompagnée de plantes en pots. La fragilité des matériaux utilisés pour réaliser ces décors, par ailleurs très encrassés, ne militait pas à priori pour une restauration fidèle. Pourtant, et c’est l’une des vertus de la reconnaissance au titre des Monuments historiques, le temps de l’étude a précédé celui de la restauration. Ces études, accompagnées de tests de restauration, ont permis à la maîtrise d’ouvrage de se convaincre de la qualité du décor et de la nécessité d’un budget adéquat. Il n’est pas dans mon propos de comparer les décors de Vert-Mont à la célèbre galerie des Glaces de Versailles, mais le
Les
centrale ont même révélé un premier état de grande qualité, malheureusement trop lacunaire, qui accentuait encore les tonalités foncées.
“Le décor intérieur doit être compris comme un
maillon de l’histoire du goût”
fait qu’une partie des ateliers spécialisés aient travaillé sur les deux chantiers démontre que la restauration de type scientifique doit s’appliquer avec la même rigueur quelle que soit la célébrité de l’œuvre concernée.
Il faut saluer ici non seulement la qualité des entreprises de restauration sélectionnées mais également l’écoute particulièrement attentive de
L
Le cas exemplaire
de Vert-Mont
Les clichés anciens montrent que des tapisseries à motifs cynégétiques ornaient les murs. Il fut décidé de laisser ces murs en réserve, par un coloris neutre, comme dans l’attente de nouvelles tentures qui contribueraient alors à parachever l’ambiance de cette pièce. Le vestibule contigu ainsi que le salon attenant voient régner sur leurs parois les décors de staff qui reprennent, en l’adaptant, le goût Xxxxx XXX remis à l’honneur en cette fin du XIXe siècle. Au cas par cas, des relevés précis des altérations ont été effectués afin de restaurer ce qui pouvait l’être et de restituer par moulage les parties manquantes. La commande d’une cheminée à un marbrier, dans un choix très proche de ce qui était visible sur les clichés anciens, était indispensable à la restitution de l’atmosphère du salon, compte tenu de la position centrale qu’elle y occupait. La salle de billard, délicate évocation des
La salle des fêtes, en effet, laisse généreusement pénétrer la lumière du jour par de nombreuses et amples baies cintrées. De réalisation plus tardive, au tout début du XXe siècle, cette extension forme une apothéose de l’horror vacui chère à la Belle Époque. Cherchant son inspiration dans le goût néo rococo et librement adapté d’un café londonien fréquenté par Xxxxx Xxxxx et qui avait impressionné Xxxxxx Xxxx, le décor de cet espace accumule les citations savoureuses. Les cariatides évoquant la destination de la pièce sont surdimensionnées et polychromes. Les cartouches les surmontant abritent des allégories des arts (musique, comédie, etc..) qui devaient être à l’honneur dans cette salle. Les fleurs peintes « au naturel » sont omniprésentes. Le plafond aux formes chantournées voit ses amortissements habités de treilles fleuries, transformant cette pièce en une sorte de
l’équipe de maîtrise d’ouvrage et de l’architecte responsable du chantier. Ces derniers, en effet, ont été constamment soucieux, à la fois en ce qui concerne les délais et la prise de décision sur les options de restauration à effectuer, de permettre au dialogue de s’instaurer, et de donner la souplesse nécessaire à l’accomplissement de cette entreprise, obtenant de ce fait une réussite exemplaire.C’est d’ailleurs à ces seules conditions que le patrimoine peut être sauvegardé, tout en lui restituant une valeur d’usage qui, loin d’être contradictoire avec sa conservation, est la meilleure garantie de sa vitalité.
Xxxxx Xxxxxx
Conservateur en chef des Monuments historiques
De la pertinence de la protection du décor intérieur et de son efficacité quant à sa restauration : le cas exemplaire de Vert-Mont
Le domaine de Vert-Mont est inscrit en totalité au titre des Monuments historiques par arrêté du 14 novembre 1994. Cette protection fut motivée par deux facteurs essentiels. D’une part, le jardin, la demeure et ses annexes représentent un exemple intéressant d’évolution de l’ancien domaine de Xxxxxxxxx, au cours du XIXe siècle. D’autre part, la personnalité de la famille Xxxx a imprimé sa marque sur l’histoire du domaine. Le décor intérieur, en particulier, doit être compris comme un maillon de l’histoire du goût, écho diffracté des activités de cette famille de collectionneurs et de grands donateurs des musées parisiens. La protection au titre des
Monuments historiques a permis au service de contrôler, certes, mais surtout d’accompagner par le truchement de l’architecte des bâtiments de France, la première tranche de travaux qui a concerné l’enveloppe de l’édifice. Lors de la seconde tranche qui vient de s’achever et qui concerne la restauration de l’étage d’apparat, je me suis vu associé par l’architecte chargé du projet à la préparation de ce dossier délicat. Dès la première visite commune, il est apparu que ces décors, très différents d’une pièce à l’autre, devaient faire l’objet d’une restauration particulièrement soignée, par des entreprises hautement qualifiées. La difficulté de l’exercice
S
Salle des Fêtes
La restauration des décors, étape par étape : l’œil et les mains de l’expert… Restaurer, recréer, revenir aux origines : les principes
la maîtrise d’oeuvre, ont permis d’orienter les opérations de restauration vers des solutions concertées et adaptées aux particularités de ce décor et de son état de conservation. Ainsi par exemple, le choix, si délicat, de la couleur des peintures à restituer est le fruit de la réflexion commune de ce comité. Pièce par pièce, élément par élément, retour sur le « work in progress » de la restauration du château de Vert-Mont.
“Cette treille entoure des médaillons exécutés
à la manière de camées”
Le plafond est décoré d’une treille sur laquelle grimpent et s’enroulent des plantes fleuries, peintes dans des tons pastels, à la manière de céramiques. Cette treille entoure des médaillons exécutés à la manière de camées qui représentent les Muses de l’Antiquité grecque ou, dans les coins, les symboles des arts qu’elles représentaient : les tonalités de ces médaillons s’harmonisent avec celles de la treille et du décor végétal. Au dessus des portes, deux peintures représentant des paysages fleuris, signés du peintre Xxxxxxxx, sont entourées de volutes en staff.
Le parquet a été entièrement déposé pour être
Septembre 2007, début du chantier de restau- ration : après de longues années d’inoccupation, le château, et plus particulièrement ses décors intérieurs, avaient subi de plein fouet les outrages du temps. L’humidité, le vandalisme, et la présence de micro-organismes biologiques, dont la redoutable mérule - ou champignon des maisons - avaient altéré et dégradé en profondeur l’ensemble des surfaces décorées, peintes et sculptées.
Face à ce type d’altérations, lors d’une opération de restauration de décors classés, la première difficulté - et c’est tout l’enjeu et l’intérêt de ces chantiers - est de remonter à l’état original, souvent très lacunaire : pour y parvenir, des sondages sont systématiquement pratiqués, et le plus souvent confortés par la comparaison
avec d’éventuels documents anciens.
Ici, des photos noir & blanc réalisées lorsque le château était encore habité ont apporté une aide précieuse à la restauration du site, en permettant à chacun de visualiser l’ambiance - ainsi que certains détails d’importance - de l’époque. Et l’émotion palpable de Madame Xxxxxx Xxxxxxx, lors d’une visite du chantier en mars, a constitué la plus belle récompense pour toutes les équipes impliquées.
Un mot,enfin,sur le rôle,précieux et fondamental, de Monsieur Xxxxx Xxxxxx, conservateur en chef des Monuments historiques de la Direction régionale des affaires culturelles, en charge du département : ses avis sur tous les tests qui lui ont été soumis, ainsi que sa participation à un comité constitué de la maîtrise d’ouvrage et de
La salle des fêtes est la plus grande salle du château de Vert-Mont. Cinq grandes fenêtres rythment son architecture, et un miroir situé en face de la fenêtre du centre de la façade Sud reflète cet enchaînement sur le mur opposé.
Au sol, un parquet en chêne, puis, aux murs, des lambris couleur crème forment la partie inférieure du décor. Des colonnes décorées de motifs végétaux et ailés, en alternance avec des cariatides, viennent s’intercaler entre les baies.
restauré en atelier, ainsi que les deux portes de la pièce. Les boiseries en lambris ont été en partie démontées et restaurées en atelier, l’autre partie moins abîmée a été restaurée in situ. Le miroir a été démonté pour être restauré, et les glaces cassées ont été remplacées.
Les travaux sur le décor peint et sculpté ont été effectués en plusieurs étapes.
Après un examen attentif des surfaces pour identifier des zones éventuellement trop fragiles, la première intervention a consisté en un dépoussiérage par aspiration.
Dans un deuxième temps, un décrassage fut pratiqué sur l’ensemble des surfaces (peintes et sculptées) avec un tensio-actif neutre (tricitrate d’ammonium). Cette opération permit de faire disparaître l’encrassement mais aussi d’enlever une couche sombre qui avait été appliquée sur l’ensemble des décors (y compris sur les peintures surmontant les portes). Il s’agissait probablement d’un fixatif ou d’un protectif appliqué pour rehausser et saturer les couleurs, qui s’était assombri et altéré avec le temps.
Avant de réintégrer les lacunes picturales du décor, un refixage des surfaces et une consolidation des éléments sculptés ont été nécessaires. Le staff qui composait les éléments du décor était particulièrement fibreux, ce qui l’a rendu à la fois poreux et hygroscopique ; de plus, une armature en fil de fer soutenait tous
Les dernières interventions
Reprise d’un élément mouluré
Refixage d’un camée
“La coloration originale de la peinture en décor a été restituée
après plusieurs tests de recherche de polychromie”
les éléments de fleurs et de feuillages : cette technique a provoqué d’importantes altérations sur les décors car, dans un environnement humide, le fil de fer s’oxyde et augmente six fois de volume. Pour cette raison, la plupart des éléments sculptés étaient fracturés, et, plus particulièrement, les quatre camées représentant les Muses qui, du fait de cette réaction, s’étaient complètement désolidarisés de la surface, fracturés et penchés en avant. Une longue intervention de refixage et de consolidation de tous les éléments a donc été entreprise avec des techniques adaptées : application de solutions acryliques en émulsion aqueuse, ou de plâtre mélangé à de la colle, ou injection de coulis de mortier, en fixant les éléments avec des étais le
temps de la prise.
Une fois le décor décrassé et consolidé, il restait à réintégrer ou à reconstituer les éléments en staff manquants et les lacunes de couleur. Les éléments manquants ont été systématiquement reconstitués, et, dans le cas des corniches moulurées et des éléments répétitifs, des moulages des décors existants ont été réalisés pour compléter les parties manquantes avec de nouveaux éléments de staff. Toutes les fentes et les fissures des décors ont été remastiquées. Enfin, la réintégration picturale a été réalisée avec des couleurs aquarelle et acrylique ; sur les murs, la coloration originale de la peinture en décor a été restituée après plusieurs tests de recherche de polychromie.
SSalle de billard
“Sous le décor actuel, des vestiges d’un autre décor beaucoup plus sombre ont été mis
au jour”
été par la suite appliquées à la surface avec une spatule chauffante.
Sur le côté jardin, les peintures entre les fenêtres avaient été recouvertes, probablement par malveillance, d’une peinture blanche appliquée à la bombe. Cette couche de peinture non originale a pu être enlevée avec des compresses imbibées d’un mélange de solvants aromatiques, permettant ainsi de dégager le décor original. Les lacunes ont ensuite été
récupérables, du fait de leur état extrêmement lacunaire : ils ont néanmoins été refixés et nettoyés, avant d’être recouverts d’une toile peinte en restitution de l’original.
Les boiseries, ainsi que le parquet, ont été démontées, restaurées en atelier et remontées in situ.
Les parties de stucs manquantes ont été reproduites à l’identique grâce à des moulages effectués sur les parties existantes. Ce fut
La salle de billard est habillée d’un parquet en chêne et de boiseries qui entourent toutes les parois peintes et dorées dans de grands panneaux. Ces peintures décoratives, réalisées sur toiles ou sur enduit, représentent des grotesques et des enfants qui jouent. Le plafond est constitué de caissons peints en bicolore, ornés de rosaces en leur milieu.
Sous le décor actuel, des vestiges d’un autre décor beaucoup plus sombre, de fausses boiseries noires et or peintes directement sur
l’enduit, ont été mis à jour lors de la dépose des boiseries. Ce premier état est sûrement antérieur à la mise en place des peintures décoratives qui, elles, s’accordent avec les boiseries : après les avoir documentés, ces tests ont été refermés afin de privilégier l’état et la concordance des tonalités actuels.
Dans un premier temps, les peintures ont été décrassées et refixées à l’aide d’une colle animale appliquée à travers du papier japon. Les écailles des peintures en soulèvement ont
mastiquées et réintégrées de façon à obtenir un rendu le plus fidèle possible à l’original. En revanche, trois des grotesques situés entre les fenêtres du côté jardin n’étaient pas
notamment le cas de toutes les corniches côté jardin, extrêmement dégradées en raison d’infiltrations venant des fenêtres, qui ont dû être en grande partie refaites.
LLe salon
Le parquet en chêne ainsi que les boiseries ont été déposés, afin d’ être restaurés en atelier, puis reposés.
Les stucs ont été consolidés et les parties manquantes refaites à l’identique, selon les mêmes principes que pour la restauration des stucs de la salle de billard. Une cheminée, visible sur les photos, avait disparu. En prenant soin de la choisir la plus proche possible de l’originale, une nouvelle cheminée en marbre noir a été mise en place.
“Le parquet en chêne ainsi que les boiseries ont été déposés, afin d’ être restaurés en atelier, puis reposés”
Le salon est une pièce monochrome ornementée de décors en staff, formés de différentes corniches moulurées et de quatre médaillons (tondis) en stuc au dessus des portes et de la cheminée, représentant des faunesses en compagnie de petits faunes, à l’exception du panneau surmontant la porte menant au vestibule, où sont représentés une femme et un amour.
Sur les parois, des boiseries peintes en gris encadrent de grands panneaux de tissu : d’après les photos en noir & blanc, ces tissus avaient un motif rayé. Ils ont été restitués dans l’esprit de l’original d’après un choix du comité formé par la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et le conservateur en chef des Monuments historiques.
LLe vestibule
cela était possible, puis remontées. Cependant, nombre d’entre elles, trop rongées par la mérule, ont été remplacées.
De nombreux éléments en staff étaient également trop dégradés pour être conservés : ils ont donc été refaits à l’identique à partir de moulages des éléments existants.
Au sol, le marbre rouge du pavement était beaucoup plus abîmé que la pierre blanche. De nombreuses crevasses étaient apparues. Un ragréage général fut nécessaire avant de poncer et polir l’ensemble du dallage en marbre.
“Les lambris étaient en partie rongés par la mérule”
Un dallage en marbre bicolore blanc et rouge (griotte des Pyrénées) forme le pavement du sol du vestibule, pièce monochrome de couleur ivoire, ornementée de décors en staff (plusieurs corniches moulurées, ainsi que des demi-lunes surplombant les portes, qui représentent des motifs végétaux). Dans cette pièce, le staff avait été appliqué directement sur les boiseries qui lambrissent les parois.
C’était la pièce la plus abîmée, les lambris étaient en partie rongés par la mérule, du fait des infiltrations des deux portes d’accès. Les boiseries ont été démontées, restaurées en atelier, lorsque
Etat des lambris avant travaux
S
“Faire renaître l’essence des décors originels
sans trahir leur histoire”
un édifice historique n’implique pas forcément de retrouver son état d’origine : l’enjeu est plutôt de lui redonner une cohérence esthétique, en tenant compte des transformations advenues
Salle à Manger
La restauration, une œuvre à plusieurs mains : “On ne dira jamais assez à quel point la restauration est avant tout un travail d’équipes, tant celles qui réalisent techniquement le travail que celles qui dirigent la restauration.
Les échanges que nous avons eus tout au long du chantier avec le maître d’œuvre, la maîtrise d’ouvrage et le conservateur en chef des Monuments historiques nous ont enrichi et aidé à recréer une harmonie d’ensemble. Restaurer
au fil du temps. Ce parti-pris, inhérent à notre
démarche, nous a aidés à conserver des limites à notre intervention, afin de faire renaître l’essence des décors originels, sans trahir leur histoire.”
Xxxxxx Xxxxxxxx et Xxxxxxxxx Xxxxxx-Xxxxxxx Arcanes
Le sol de la salle à manger est pavé de dalles blanches et rouges, identiques au pavement du vestibule. Les parois en enduit sont encadrées par des boiseries et une plinthe haute. Un plafond à caissons vient compléter ce décor : il est constitué de poutres en staff peintes en faux bois, qui entourent des figures géométriques au milieu desquelles se trouvent des grotesques ou des blasons. Ces poutres sont ornées d’éléments décoratifs en staff, peints et dorés. Des rosaces en staff ornent le croisement des poutres, celles du centre soutenaient autrefois des porte lampes en fleurs.
Dans l’angle de la pièce, où se trouve xx xxxxx x’xxxxx xx xxxx-xxx,xxx coques en staff creuses qui reproduisent les poutres originales ont été créées et ancrées dans le plafond en remplacement de celles qui étaient contaminées par la mérule (générée par les infiltrations provenant d’une descente de gouttière).
Dans cette pièce aussi, un décor plus ancien a été retrouvé. Les motifs décoratifs floraux dorés plus sombres que ceux du décor actuel, ainsi que leur forme et leur couleur, s’accordent avec le décor retrouvé sur les murs de la salle de billard et sont probablement de la même époque : ici aussi, les tests, une fois documentés, ont été refermés pour privilégier l’état actuel.
Comme pour les autres pièces, toutes les peintures ont été décrassées, les lacunes mastiquées et réintégrées de façon à obtenir un rendu le plus proche possible de l’original. La peinture en faux bois des poutres, trop lacunaire et trop endommagée, a été entièrement reprise.
Les éléments décoratifs en staff,qui avaient disparu pour la plupart, ont été refaits à l’identique et les éléments existants refixés à l’aide d’un mélange de plâtre et de colle animale. Enfin, le pavement a subi le même traitement que celui du vestibule.
Maîtrise d’ouvrage FONDATION TUCK
X. Xxxx-Xxx Xxxxx MM. Xxxxxx Xxxxxxxxx et Xxxxxx Xxxxxxxxxxx
Maîtrise d’œuvre Cabinet Xxxxxx Xxxxxx
X. Xxxxxxxx Xxxxxx
Ingénierie et techniques du bâtiment
THEMATEC
X. Xxxxxxxxx Xxxxxx
Bureau de contrôle Technique
SOCOTEC
Xxx Xxxxxxxx Xxxxxx
Coordination SPS BUREAU VERITAS
X. Xxxxxx Xxxxxxxxx
Lot 1 – Maçonnerie CLAISSE BATIMENT
X. Xxxxxx Xxxxxxx
Lots 2, 3 et 4 – Menuiseries, Peinture, Staff ARCANES, BENART & DAUGERT, ATELIERS DE LA CHAPELLE
Xxx Xxxxxx Xxxxxxxx
Lot 5 – Electricité
EJP
X. Xxxx Xxxxx
Lot 6 – Plomberie, Chauffage
EMT
X. Xxxx-Xxxxxx Xxxxxx
Lot Traitement mérule HYGIENE OFFICE
X. Xxxxxxxx Xxxxx
Lot Ravalement COMBET SERITH
X. Xxxxx-Xxxxxx Xxxxxxxx
Lot Miroiterie MIROITERIE MODERNE
X. Xxxxx Xxxxxxxx
Remerciements
Les membres du Conseil d’Administration de la Fondation Tuck,
X. Xxxxxxx XXXXXXX, délégué général à la Fondation Tuck,
X. Xxxxxxx XXXXXX, directeur général adjoint de l’IFP
X. Xxxxxxx XXXXXX et les équipes du département patrimoine immobilier de l’ IFP,
X. Xxxxxx XXXXXXXX et les équipes des espaces verts de l’IFP,
X. Xxxxxxxx XXXX et ses équipes du département HSE de L’IFP, La Ville de Rueil-Malmaison,
X. Xxxxxxx XXXXXXXXXX-XXXXXX, architecte des Bâtiments de France
X. Xxxxx XXXXXX, conservateur et chef des musées historiques Xxx Xxxxxx XXXXXXXX, Arcanes
Xxx Xxxxxxxxx XXXXXX-XXXXXXX, Xxxxxxx, Xxx Xxxxxxxxxx XXXXXX xx XXX, Xxxxxxx,
Les entreprises partenaires de la Fondation Tuck, particulièrement pour leur soutien à la réalisation de cette publication.